POLLINIS mène un combat acharné pour renforcer les procédures européennes d’autorisation de mise sur le marché des pesticides

Alors que près de 80 % des insectes volants ont déjà disparu en Europe (1), de plus en plus d’études de terrain prennent la mesure de l’empoisonnement effréné de notre environnement par des pesticides hautement toxiques pour la biodiversité :

> 100 % des sols, où vivent des milliards d’organismes vivants, contiennent au moins 1 pesticide… 83 % en ont absorbé au moins 5 (!), selon des chercheurs qui ont prélevé des centaines d’échantillons de terre partout en Europe, jusque dans les espaces sauvages et les cultures biologiques que l’on pensait protégés (2). 

> 75 pesticides différents sont présents dans l’air en France, selon des relevés menés entre juin 2018 et juin 2019, dont 9 pesticides interdits aux effets cancérigènes et neurotoxiques potentiellement dévastateurs (3).

> Près de la moitié des eaux de surface en Europe ont une concentration en pesticides supérieure, voire très supérieure, à la réglementation européenne. Une menace grave pour la biodiversité lorsque l’on sait qu’un taux de concentration en pesticide légèrement au-dessus de la réglementation peut déjà avoir de graves conséquences sur la vie aquatique (4).

Face à l’empoisonnement généralisé des sols, de l’air et de l’eau, et grâce au soutien sans faille des citoyens engagés à nos côtés, POLLINIS mène un combat acharné pour renforcer les procédures européennes d’autorisation de mise sur le marché des pesticides, qui sous-estiment largement les risques que font peser ces substances sur l’environnement et la biodiversité (5) et continuent de les autoriser sur la base de protocoles complètement obsolètes

En Europe, alors qu’une poignée d’États sous l’influence des lobbys tente d’abaisser les critères de protection des abeilles, POLLINIS intervient directement auprès des plus hautes autorités, au nom de tous nos soutiens, pour faire barrage à leur plan et révéler, dans les moindres détails, les odieuses victoires réglementaires remportées par l’industrie au détriment de la santé des abeilles.

En France, POLLINIS accentue son bras de fer avec le gouvernement alors que le prochain Plan pollinisateurs, supposé protéger davantage les butineurs, est loin d’être à la hauteur des enjeux : 45 000 mails d’interpellation ont été envoyés par les citoyens à Barbara Pompili, la Ministre de la Transition écologique, pour exiger la décontamination de l’environnement des pesticides responsables de l’extinction des pollinisateurs ! Merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées en urgence pour montrer au gouvernement que les citoyens ne les laisseront pas abandonner les abeilles.

Pour pallier l’inaction politique, qui précipite l’extinction des pollinisateurs, POLLINIS soutient des conservatoires d’abeilles locales partout en France, finance des études scientifiques – qui n’auraient pas pu voir le jour sans la générosité des donateurs de l’associationsur la résistance naturelle de l’abeille noire au Varroa destructor, ou sur les effets combinés des pesticides sur les abeilles sauvages.

Et pour compenser la destruction des écosystèmes par le modèle agricole industriel, et permettre à chacun d’agir en faveur des pollinisateurs, l’association vient de publier gratuitement 11 guides, qui couvrent toutes les régions de France métropolitaine et listent les arbres, arbustes et buissons qui offriront un refuge et un garde-manger bien rempli aux insectes ailés.

Ces combats, menés aussi bien sur le terrain qu’à la table de négociation à Paris et à Bruxelles, n’existent que grâce au précieux soutien financier des citoyens qui, aux côtés de POLLINIS, ont à cœur de sauvegarder les abeilles. C’est aussi grâce à leur générosité que nous avons pu obtenir des résultats extraordinaires sur le terrain : de la Vallée de l’abeille noire, dans les Cévennes, à l’Île de Groix, au large de la Bretagne, les abeilles locales et ancestrales peuvent compter sur des refuges dédiés à leur bonne santé et à leur protection.

Chaque don versé à POLLINIS renforce des projets favorables aux pollinisateurs, mais aussi notre travail d’enquête sur l’influence des laboratoires agrochimiques, nos campagnes à grande échelle pour informer et mobiliser les citoyens, notre capacité à alerter les autorités sur les dangers des pesticides et à financer des études qui en démontrent les effets néfastes et dévastateurs pour la biodiversité. 

Références :

  1. Hallmann, C. A., 2017, More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas, Plos One
    La sixième extinction de masse des animaux s’accélère, Le Monde, Audrey Garric 10 juillet 2017
  2. C.Pelosi, C.Bertrand, G.Daniele, M.Coeurdassier, P.Benoit, S.Nélieu, F.Lafay, V.Bretagnolle, S.Gabag, E.Vulliet, C.Fritsch, Residues of currently used pesticides in soils and earthworms: A silent threat?, Agriculture, Ecosystems & Environment Volume 305, 1 January 2021, 107167
  3. Le Monde, Pesticides dans l’air : 32 substances identifiées comme « prioritaires », 3 juillet 2020
  4. Pesticides are the dominant stressors for vulnerable insects in lowland streams. Water Research, 2021
  5.  Carsten A. Brühl, Johann G. Zaller, Biodiversity Decline as a Consequence of an Inappropriate Environmental Risk Assessment of Pesticides, Front. Environ. Sci., 31 October 2019
  6. Le Monde, Pesticides et santé : les conclusions inquiétantes de l’expertise collective de l’Inserm, 1 juillet 2021