C’est une arrivée inattendue dans un projet pionnier dans le Kent après l’introduction de bisons en juillet : le tout premier bisonneau sauvage du Royaume-Uni, depuis des milliers d’années.
Le bisonneau est né le 9 septembre, mais l’annonce a été retardée en raison du décès de la reine Elizabeth II la veille. Il s’agit du tout premier bison sauvage né au Royaume-Uni depuis des millénaires, rapporte The Guardian, vendredi 21 octobre. Trois femelles avaient été relâchées dans le Kent en juillet dernier, mais ni les responsables du projet de réintroduction de l’espèce ni les gardes forestiers ne savaient que l’une d’elles allait mettre bas quelques semaines plus tard. Les bisons dissimulent leur grossesse pour éviter que les prédateurs ne s’attaquent aux animaux en gestation ou à leur progéniture, expliquent nos confrères.
Les soignants ont commencé à s’inquiéter lorsque l’une des trois femelles a d’un coup disparu. « Cela a été une sorte de signal d’alarme, car cette femelle est normalement très confiante et c’est elle qui est à l’avant. J’espérais qu’elle allait bien », a raconté Tom Gibbs au média britannique. « Les deux autres femelles étaient aussi un peu plus à cran et sur la défensive, me mettant en garde contre quelque chose », se souvient le ranger. Parti à sa recherche, il explique avoir « entendu un bruissement dans les arbres. Je ne voulais pas m’approcher trop près, alors j’ai utilisé mes jumelles, et j’ai pu voir sa queue tournoyer. J’ai cru voir un cerf derrière elle, et je me suis dit : ‘Qu’est-ce qu’il fait, si près de cette femelle ?’ Et puis, voilà que ce petit visage est apparu derrière la femelle, et c’est là que j’ai compris. C’était incroyable de penser que c’était le premier bison sauvage né ici en Angleterre. C’était un moment incroyable », s’enthousiasme le garde-bison.
Les bisons, des « ingénieurs de l’écosystème », restaureraient l’habitat sauvage
Ce dernier se souvient aussi du comportement anormal de la femelle, qui s’était mise à manger de plus grandes quantités de nourriture. Elle mangeait en fait pour deux. Depuis, le bisonneau a pris confiance en lui. Il grignoterait des feuilles, et semblerait adorer la pluie, choyé par les autres bisons qui le nettoient et le protègent à la moindre menace.
L’introduction de ces trois bisons qui proviennent d’un parc animalier d’Écosse, et d’un parc d’Irlande, a été réalisée dans le cadre de travaux visant à évaluer à quel point les bisons agissent comme des « ingénieurs de l’écosystème » pour restaurer l’habitat sauvage. Vicki Breakell, responsable de la conservation au Wildwood Trust, explique ainsi que les bisons « ont créé des pistes et des sentiers, ce qui a déjà ouvert la canopée, et ils ont grignoté l’écorce, ce qui, avec le temps, va créer le bois mort sur pied qui est si précieux pour toute une série d’espèces différentes ».
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