Par Anne-Sophie Tassart le 21.06.2021 à 16h42 Lecture 3 min.
Le Fonds international pour la protection des animaux a constaté que la chasse à la baleine n’a pas débuté en Islande : les baleiniers semblent avoir renoncé, pour la troisième année consécutive, à cette activité.
Des touristes observent un petit rorqual en Islande.
IFAW
L’industrie baleinière islandaise avait renoncé à son activité en 2019 et en 2020. La saison de chasse est normalement déjà entamée au mois de juin mais aucune activité n’a été constatée par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Il affirme avec soulagement qu’il « semble maintenant évident que pour la troisième année consécutive, les géants des mers ne seront pas victimes des harpons en Islande« .
Les Islandais ne raffolent pas de la viande de baleine
La viande de rorqual commun, une espèce vulnérable selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, était exportée au Japon depuis 2013 par les baleiniers islandais. Un marché qui n’a jamais décollé selon IFAW. La viande d’une autre espèce de baleine, nommée petit rorqual, concerne quant à elle le marché national et était davantage vendue aux touristes qu’aux Islandais. « La toute dernière enquête commissionnée par IFAW montrait que les Islandais ne raffolent pas de la viande de baleine, avec seulement un pour cent qui déclare en consommer régulièrement« , explique l’ONG dans un communiqué publié le 15 juin 2021. Une campagne menée par cette dernière auprès des vacanciers a drastiquement réduit les ventes jusqu’à faire renoncer les baleiniers. « En 2020, l’association des chasseurs islandais du petit rorqual a reconnu l’inutilité de leur chasse et a mis fin à son activité sanglante« , remarque Sharon Livermore, directrice de la Conservation marine chez IFAW.
Une seule entreprise de chasse à la baleine en Islande
En 2021, les rorquals communs seront aussi tranquilles que les petits rorquals. La dernière entreprise islandaise de chasse à la baleine révise visiblement ses activités. « Nous sommes à un cheveu de la fin définitive de la chasse à la baleine en Islande, espère Sharon Livermore, citée dans le communiqué. Maintenant, il ne reste plus que Kristjan Loftsson et son entreprise de chasse au rorqual commun, Hvalur hf. Selon la réglementation relative aux quotas, il est encore autorisé à tuer des rorquals communs, ce qu’il n’a pourtant pas fait depuis 2018. Hélas, il se peut encore que Loftsson reparte chasser la baleine l’an prochain pour conserver un nouveau quota pour les cinq années à venir« . Mais y trouverait-il un intérêt si les consommateurs japonais boudent la viande exportée ? En outre, selon IFAW, les jeunes générations islandaises n’ont plus besoin d’être convaincues par la nécessité de maintenir des populations de baleines viables. En effet, elles semblent avoir conscience que ces géants des mers représentent un précieux capital pour le climat.
Depuis 2003, plus de 1500 rorquals communs et petits rorquals ont été tués par des baleiniers islandais. Cette année-là, le pays avait repris cette activité après 13 ans d’arrêt. Désormais, il développe le secteur du whale watching, l’observation des baleines depuis des navires. Cette activité attire plus de 350.000 personnes chaque année dans le pays et génère 20 millions d’euros par an. Selon le Fonds monétaire international, l’industrie du whale watching dans le monde pèse 2 milliards de dollars.