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LIFE SafeLines4Birds : réduire l’impact des réseaux électriques sur les oiseaux en Europe

L’Union Européenne a doté le programme LIFE SafeLines4Birds d’un budget de plus de 14 millions d’euros pour un plan d’action inédit de 6 ans (2023-2028) visant à diminuer la mortalité des oiseaux causée par les lignes électriques en France, en Belgique et au Portugal. Côté français, il rassemble la LPO, Enedis et RTE, déjà réunis autour de la même thématique au sein du Comité National Avifaune créé en 2004. 

La collision avec les installations électriques, l’électrocution lors du perchage ou de la nidification et le dérangement pendant leur période de reproduction causent chaque année la mort de millions d’oiseaux dans le monde et, pour certaines espèces, représentent une menace sérieuse d’extinction. Le LIFE SafeLines4Birds cible en particulier 13 espèces parmi les plus touchées en France, en Belgique et au Portugal : Outarde canepetière, Gypaète barbu, Aigle de Bonelli, Vautour moine, Vautour percnoptère, Faucon crécerellette, Grue cendrée, Balbuzard pêcheur, Cigogne blanche, Cigogne noire, Bécasse des bois, Courlis cendré, Vanneau huppé.

La réussite du LIFE SafeLines4Birds, coordonné par la LPO, repose sur la collaboration étroite entre différents types de partenaires à l’échelle européenne : associations de protection de la nature, gestionnaires de réseaux de transport et de distribution d’électricité, et des experts scientifiques.

L’innovation au service de la protection des oiseaux

Des approches innovantes seront mises en œuvre, tel que le système américain ACAS (Avian Collision Avoidance System) qui éclaire les câbles avec de la lumière ultra-violette pour réduire les collisions. 4 000 dispositifs de dissuasion des oiseaux seront également installés dans les trois pays concernés. Dans certaines zones à haut risque, les lignes aériennes basse tension seront remplacées par des câbles souterrains afin d’éliminer toute menace.

Les poteaux électriques présentant un danger potentiel pour les oiseaux seront modernisés et isolés afin de lutter contre les électrocutions et 180 plates-formes sécurisées seront mises en place au sommet de pylônes pour faciliter la nidification de certains oiseaux comme les cigognes blanches et les balbuzards pêcheurs. Enfin, les calendriers d’entretien et de surveillance du réseau seront adaptés en fonction des périodes de reproduction des espèces cibles pour limiter le dérangement.

L’efficacité des mesures d’atténuation testées sera évaluée de manière standardisée et tous les résultats seront partagés afin de permettre une meilleure compréhension de l’impact des réseaux électriques sur les oiseaux et encourager les bonnes pratiques.

Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : « Pendant des siècles, le développement humain s’est fait trop souvent au détriment de la nature, qui agonise aujourd’hui. Il est urgent d’inverser le processus et de mettre désormais la technologie au service de la préservation de la biodiversité. Ce partenariat européen inédit entre les gestionnaires de réseaux électriques, les associations de protection de la nature et les scientifiques, unis pour protéger les oiseaux, est une démarche d’avenir».

Pour Catherine Lescure, Directrice de la Communication et de la RSE d’Enedis : « Notre ambition de préserver la biodiversité est partagée avec l’ensemble de nos salariés. Aux côtés de la LPO et grâce au programme européen SafeLines4Birds, nous allons poursuivre le déploiement de solutions : installation de balises avifaune, de plateformes pour la nidification des cigognes, mise en place de dispositifs de neutralisation et de dissuasion sur les poteaux électriques ».

Pour Delphine Porfirio, Directrice du Département Concertation et Environnement de RTE « Protéger l’avifaune en limitant le risque de collision des oiseaux sur nos lignes est un enjeu majeur pour RTE. Cela fait plus de 30 ans que nous mettons en place des dispositifs adaptés et plus de dix ans que nous travaillons en partenariat avec la LPO. Ce programme européen va nous permettre de continuer nos actions et investir en R&D pour trouver de nouvelles solutions. »

Photo : ©canstockphoto.fr