L’Europe interdit l’importation de produits issus de la déforestation

Le petit café du matin, le soja dans un steak de tofu… Actuellement, rien ne garantit que les produits importés dans l’Union européenne ne contribuent pas à la déforestation. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le Parlement européen et les États membres ont trouvé un accord sur une nouvelle loi interdisant les produits issus de la déforestation comme le café, le soja, l’huile de palme, le bois, le caoutchouc et le papier.

Ce texte obligera les entreprises à prouver que leurs produits vendus dans l’UE n’ont pas récemment contribué à la déforestation, c’est-à-dire qu’aucune forêt n’a été déboisée après le 31 décembre 2020. Les entreprises importatrices devront remonter leur chaîne d’approvisionnement jusqu’à la parcelle de production sous peine d’amende, traçable via des données de géolocalisation des photos satellitaires.

Selon Greenpeace France, cette loi « empêchera certaines entreprises de tirer profit de la déforestation ». L’association environnementale alerte néanmoins sur le fait que d’autres terres boisées, comme celles du Cerrado au Brésil, ne sont pas couvertes par le texte. « C’est une avancée mitigée, timide », a réagi sur Franceinfo l’association de défense des forêts Canopée. Le texte serait seulement efficace à 40 %, selon Canopée, puisque « 60 % de nos importations européennes à risque de déforestation [viennent du] soja » qui ne proviennent pas de forêts, mais « dans des savanes arborées », comme celle du Cerrado.

Le texte entrera en vigueur d’ici un an et demi et sera réexaminé dans deux ans. Selon Canopée, il sera déjà trop tard pour le Cerrado au Brésil. « [C]’est 140 000 hectares qui disparaissent chaque année, c’est dix fois Paris. »