CHEMIN DES PLUMES

Voyager & découvrir

L’État autorise la chasse de deux espèces d’oiseaux menacées

LIEZ CE TEXTE À  :

La LPO obtient la suspension de la chasse du Tétras Lyre et du Lagopède Alpin dans le département des Hautes- Alpes

Mauvaise nouvelle pour le tétras-lyre (Lyrurus tetrix) et le lagopède alpin (Lagopus muta). Ces deux espèces menacées de galliformes de montagne pourront être chassées dans les Hautes-Alpes, durant la saison 2022-2023, a confirmé le 12 mai la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Cette commission, qui concourt à l’élaboration et au suivi de la politique du gouvernement dans le domaine cynégétique, avait toutefois reçu plusieurs mises en garde de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et de France Nature Environnement (FNE).

Car ces deux espèces patrimoniales des Alpes sont respectivement classées « vulnérable » et « en danger » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conversation de la nature (UICN) des oiseaux menacés de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Déjà, en 2017, 2019, 2020 et 2021, le tribunal administratif de Marseille avait suspendu ou annulé leur chasse à la demande des deux associations. Les juges avaient alors estimé que la chasse de ces deux gallinacés sauvages était un facteur aggravant de leur déclin. Avec, à l’appui, des études scientifiques confirmant la lente disparition de ces espèces tant en termes de répartition géographique que de population.

Ces précédentes décisions de justice n’auront donc pas freiné les services de l’État, qui signent de nouveau l’autorisation de prélèvements. Selon le Code de l’environnement, les préfets disposent pourtant du pouvoir d’interdire localement la chasse de ces espèces, à des fins de protection et reconstitution des populations. Jusqu’au 4 juin prochain, une deuxième consultation du public est organisée sur le site internet de la préfecture des Hautes-Alpes. Lors de la première consultation, 86,6 % des avis retenus étaient défavorables à la chasse du tétras-lyre et du lagopède alpin. Le préfet n’en a donc tenu aucun compte.