Le 29 juillet 2021, l’humanité avait épuisé autant de ressources que la Terre pouvait en produire sur l’année. Mais si le monde entier avait vécu comme les Français, le « déficit écologique » l’aurait frappé plus tôt. Et cette avance se produit une nouvelle fois en 2022 : ce 5 mai marque le jour du dépassement de notre pays. « C’est la date de l’année à partir de laquelle l’humanité, si elle consommait comme les Français, aura émis plus de gaz à effet de serre, pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, bétonné et cultivé plus de terres que ce que les écosystèmes marins et terrestres du monde entier sont en mesure de fournir au cours d’une année« , déplore le WWF.
2,9 Terres nécessaires si tout le monde vivait comme les Français
Chaque année, le groupe de réflexion Global Footprint Network détermine la date à laquelle l’humanité a épuisé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire au cours d’une année entière. Il réalise aussi un travail de projection plus ciblé sur plusieurs pays. « Du 1er janvier au 5 mai, la population française a consommé en moyenne autant de ressources naturelles que ce que la Terre peut régénérer en une année, par personne. Ces données proviennent des comptes nationaux d’empreinte et de biocapacité (National Footprint and Biocapacity Accounts) publiés par la Footprint Data Foundation, l’Université de York et Global Footprint Network« , explique le groupe dans un communiqué. Autrement dit, si l’humanité vivait comme la population française, il lui faudrait 2,9 Terres pour subvenir à ses besoins annuels colossaux. Et les Français épuisent les ressources équivalentes à 1,9 France.
Un travail de prévision et non pas un résultat définitif
Global Footprint Network s’est basé sur les derniers chiffres disponibles des comptes nationaux d’empreinte et de biocapacité du pays. « Pour l’édition 2022, la dernière année de données, basée sur les ensembles de données de l’ONU, est 2018, explique le groupe de réflexion. Pour estimer les chiffres plus récents de la biocapacité et de l’empreinte, des données supplémentaires sont nécessaires, si possible à partir de statistiques nationales officielles ou d’autres sources fiables telles que des données évaluées par des pairs« .
Une extrapolation est ensuite nécessaire, réalisée en France en collaboration avec la branche nationale du WWF. En résulte ensuite des estimations qui relèvent davantage d’un travail de prévision que de résultats officiels. Ceux pour l’année 2022 seront en réalité probablement publiés dans l’édition 2026 des comptes nationaux d’empreinte et de biocapacité. Et ils pourraient être différents des estimations dévoilées ce 5 mai, mais l’exercice permet néanmoins de souligner un véritable épuisement des ressources.