L’État français a tué le seul loup du Limousin !

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Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai 2023, des lieutenants de louveterie ont abattu un loup à proximité d’un troupeau sur la commune de Tarnac, en Corrèze, sur le plateau de Millevaches. Ce tir était autorisé par la préfecture, pour soi-disant protéger les troupeaux.

Ce faisant, c’est purement et simplement le seul loup présent de manière permanente connu de tout le Limousin qui a été tué (photo ci-dessus, crédit Carduelis). C’est un véritable scandale ! Les pouvoirs publics continuent de faire abattre des animaux d’une espèce protégée sur des fronts de recolonisation. On assiste là à une extermination locale.

D’après la préfecture, le troupeau était protégé. Mais un simple filet électrique de 90 cm de hauteur et la présence de deux ânes ne peuvent constituer une protection efficace contre des loups ou même des chiens divagants. Par ailleurs, on sait juste, par les déclarations des lieutenants de louveterie, que le loup passait à côté du troupeau comme le font régulièrement des loups à côté de nombreux troupeaux, sans tentative de prédation.

Des actions de protection des troupeaux avaient été initiées au niveau local, au sein du Parc naturel régional de Millevaches ou avec des associations locales (surveillance bénévole de troupeaux).

Et la réponse donnée par la préfecture a été de tuer l’unique loup présent.

Pourtant, l’habitat naturel étant favorable, d’autres loups arriveront, c’est inéluctable. Les pouvoirs publics vont-ils continuer à tuer ces loups recolonisateurs ? Ou un réel effort de protection des troupeaux sera mis en place dans les nouvelles zones de retour du loup ? Seuls les moyens de protection des troupeaux effectifs fonctionnent sur le long terme, on ne le répétera jamais assez : l’avenir et de l’élevage et des loups ne peut se faire qu’à cette condition.

L’État français se montre une nouvelle fois hors-la-loi vis-à-vis des directives européennes qui stipulent que des loups ne peuvent être abattus que :

  • si la population de loups, y compris locale, n’est pas mise en danger (ce qui n’est pas le cas ici vu que le seul loup de la zone a été tué)
  • si toutes les autres solutions n’ont pas marché (ce qui n’est pas non plus le cas vu la faible hauteur des clôtures et l’absence de chiens de protection).

Et quid des méthodes d’effarouchement ? Les tirs d’effarouchement par exemple devraient être un préalable à tout tir mortel mais s’ils figurent bien dans le protocole, ils ne sont pas obligatoires ! Rappelons aussi qu’aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tirs mortels sur la défense des troupeaux.

Alors arrêtons de tuer des loups et redoublons d’efforts sur la mise en œuvre des moyens de protection des troupeaux, notamment sur les fronts de recolonisation !

Dangerosité supposée de l’ours : une mise au point s’impose

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Depuis la mort d’un trailer dans le Trentin italien, les opposants à la sauvegarde de l’ours en France n’ont de cesse d’instrumentaliser médiatiquement et à toute occasion ce dramatique événement, en tentant d’instaurer une psychose collective.

Dernière en date, l’exploitation médiatique alarmiste de la rencontre rapprochée d’un ours par deux randonneuses sur la commune d’Orlu, dont le seul point notable était l’attitude placide du plantigrade.

Contrairement à ce qui a été suggéré, la présence de l’ours sur ce secteur de l’Ariège, bien que peu fréquente, n’a rien d’exceptionnelle : de jeunes ours mâles en exploration parcourent régulièrement cette zone depuis plus de 25 ans, sans que l’on puisse en déduire une quelconque tendance sur la population ou une possible installation.

Il convient de ne pas se laisser instrumentaliser par des peurs irrationnelles, et de remettre le risque causé par l’ours dans sa juste perspective, à partir des données factuelles :

  • Lors des rencontres homme-ours, l’ours s’éloigne dans 80% des cas alors qu’il est indifférent dans 20% des cas restant. Parfois il peut montrer de la curiosité. Les rares cas de comportement agressif (quelques %) concernent surtout des femelles suitées d’oursons, ou des ours surpris à courte distance, pouvant entraîner une charge d’intimidation.
  • Les charges avec contacts et blessures, voire décès, restent une très rare exception : au niveau mondial on relève moins de 10 décès dus à l’ours par an, loin derrière d’autres espèces d’animaux sauvages ou domestiques, mais ceux-là moins médiatiques (Bombieri 2019).

Par exemple :                                                                                                 

  • Par an, les chiens causent au moins 25 000 décès dans le monde, 30 en Europe, 1,5 en France.
  • Un cerf a tué un homme l’hiver dernier en France. Les charges de sanglier peuvent être mortelles, mais rarement.
  • Par an, les bovins tuent une vingtaine de personnes aux USA, 6 au Royaume-Uni (promeneurs), 6 en France (professionnels).
  • Dans nos Pyrénées, les charges de bovins en estive entraînent en moyenne 2 blessés graves par an parmi la seule population des randonneurs et des chasseurs, et sur le seul versant français. Auxquels on peut ajouter un décès en 2013.

Ces chiffres, sans parler des risques inhérents au milieu montagne, se passent de commentaires et montrent que l’agitation se focalisant autour de la dangerosité de l’ours dans les Pyrénées est essentiellement partisane et politique.

Comme pour toute pratique en milieu naturel, minimiser les risques, y compris la faible fraction due à l’ours, passe par la connaissance et l’information afin d’adopter une attitude adaptée.

Loin des polémiques stériles, notre association agit dans ce sens à son niveau, concernant l’ours, à travers :

 

  • Un MOOC, formation gratuite en ligne sur les grands prédateurs, via Erasmus+ et des partenaires européens : https://mooc-large-carnivores.org/
  • Un programme de bénévolat, Parole d’Ours, qui va à la rencontre des pyrénéens chaque été depuis 15 ans, et fournit de la documentation sur le plantigrade, y compris celle de l’Etat (DREAL), dans les commerces et offices du tourisme.

Les sangliers disparaissent de la Drôme et le loup n’y est pas pour rien, selon les chasseurs. Commentaire d’Yves Verilhac (LPO)

Les chasseurs de la Drôme s’alarment de la raréfaction des sangliers dans le département. En cause, le loup. Selon la Fédération de chasse, les populations ont diminué de plus de la moitié depuis 2018. Invérifiable pour Pierre Rigaux. Le naturaliste pointe une situation paradoxale.

La Fédération de chasse de la Drôme, s’inquiète de la raréfaction du grand gibier dans la Drôme, en particulier du sanglier. Les chasseurs mettent en cause notamment le loup. En 2018, vingt-mille sangliers ont été prélevés dans la Drôme. Chiffre divisé par deux en 2021. Cette année seulement sept à huit-mille sangliers devraient être tués.

Une baisse très importante entrainée par la forte présence du loup selon Michel Sanjuan, vice-président des chasseurs de la Drôme en charge du loup et du grand gibier. « On décompte au moins 250 de ces prédateurs », une donnée que ne confirment pas les services de l’Etat mais « cette présence est excessive »selon le numéro deux de la fédération drômoise. « En plus de tuer une grande partie des animaux, il fait, en plus fuir les troupeaux de sangliers dans les zones les plus soumises aux attaques. En conséquence, on peut parfois se retrouver avec des hordes de cinquante individus dans les endroits les plus épargnés du département ».

La disparition du mouflon est-elle liée à la multiplication du loup ?

« Les chiffres sont vertigineux » constate Michel Sanjuan ; « Il y a une vingtaine d’années, on dénombrait au moins 900 mouflons dans le département, aujourd’hui on en compte une quinzaine tout au plus ». Le chasseur met là aussi en cause le loup qui aurait décimé les animaux dès son apparition dans le département. Tout comme les éleveurs, la Fédération 26 explique que la cohabitation est impossible avec le loup « sous peine de voir la faune sauvage disparaître ». Pour Michel Sanjuan, « si on ne change pas le statut d’animal protégé du loup, on court à la catastrophe ».

L’économie de la chasse de la Drôme en péril à cause du loup

La Drôme est un territoire de chasse particulièrement prisé par les chasseurs des départements voisins qui viennent particulièrement chasser le sanglier. À cause de leur raréfaction, de moins en moins de chasseurs se rendraient dans la Drôme constate la Fédération de la Drôme. « Rien que parmi nos adhérents, on a perdu au moins 350 chasseurs cette année ». Il y a maintenant à 10 000 chasseurs drômois. Pourtant, « il reste encore des gros gibiers », déclare Michel Sanjuan. « On a encore du cerf, du chevreuil, et quand même un peu de sanglier ».

« Aucune étude ne prouve l’impact réel du loup sur le sanglier »

« Aucune étude ne prouve l’impact réel du loup sur le sanglier », note Pierre Rigaux, naturaliste, administrateur de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et militant anti-chasse. « Oui cela dit, le loup fait sans aucun doute partie des facteurs qui peuvent participer à réguler les sangliers ». Selon le naturaliste, la situation est paradoxale « puisque les chasseurs disent qu’ils sont là pour réguler les sangliers mais quand il y a un facteur naturel qui vient les réguler, ils disent qu’il faut réguler le régulateur ». Il rajoute que les chiffres donnés par les chasseurs sont selon lui, biaisés : « les plans de chasse ne tiennent pas compte de la prédation des loups, donc effectivement quand les chasseurs disent, on a plus assez de gibier, ils oublient qu’ils ne sont pas les seuls prédateurs. Supposons qu’il y ait vraiment 200 loups dans le département pour 10 000 chasseurs drômois, qui tue le plus d’animaux entre les deux prédateurs ? le résultat est évident. »

Le mouflon, un cas très particulier

Si Pierre Rigaux désapprouve la majeure partie de l’analyse des chasseurs à propos de l’impact du loup sur les populations de sangliers, il valide en revanche l’idée que la grande raréfaction du mouflon dans la Drôme puisse être liée à la prédation du loup. « Le cas du Mouflon est très particulier car cet animal est un animal exotique, introduit en France pour la chasse dans la deuxième moitié du 20ième siècle. Une espèce originaire du Moyen-Orient, d’abord importé en Corse, croisé avec des moutons domestiques ». Conséquence, l’espèce hybridée n’est pas très adaptée aux territoires de montagne. Et donc n’a pas les armes suffisantes pour résister à la prédation du loup dans ce type de milieu.

Source : Ici par France Bleue

Commentaire d’Yves Vérilhac (LPO)

Il n’est pas rare que des responsables cynégétiques s’inquiètent de la raréfaction du sanglier à cause de leur principal prédateur, le loup. Ils demandent à pouvoir tuer encore plus de loups afin de voir augmenter la population de sangliers.

 

« Une baleine vaut 2 millions de dollars » : pourquoi ces cétacés sont-ils essentiels pour l’humanité ?

Baleine-grise-2 millions de dollars

Saviez-vous que les baleines étaient indispensables à la survie des hommes ? Leur valeur a d’ailleurs été estimée à 2 millions de dollars. Explications avec l’organisation à but non-lucratif The Animal Fund.

Comme tous les ans, la principauté de Monaco organise la Monaco Ocean Week, une semaine de rencontres, de débats et d’actions dédiées à l’océan. Parmi les participants se trouvait l’organisation à but non-lucratif The Animal Fund, venue parler de l’importance des baleines pour la survie de l’humanité. L’occasion d’en apprendre davantage sur ces cétacés menacés, nécessaires à l’humanité.

Qui sont les baleines ?

Il existe 86 espèces de baleines, de dauphins et de marsouins dans l’océan. Les baleines, elles, se classent en deux catégories :

Les baleines à dents (Odontoceti). Elles peuvent avoir de deux à 250 dents selon l’espèce. Elles se caractérisent par un évent avec un seul trou, elles sont plus petites que les baleines à fanons, elles vivent en groupes, et utilisent l’écho-localisation pour chasser et se déplacer. On retrouve dans ce groupe les bélugas ou les cachalots, par exemple.

Les baleines à fanons (Mysticeti). Elles se caractérisent par leurs fanons, utilisés pour filtrer de petits organismes comme le krill. Elles possèdent un évent à eux trous, sont plus grandes que les baleines à dents, et utilisent des sons pour la communication et la navigation. Les baleines à bosse et les baleines franches de l’Atlantique nord, par exemple, composent ce groupe.

Les baleines, ces éco-ingénieurs de l’océan

Comme l’explique The Animal Fund, les baleines produisent indirectement plus de 50% de notre oxygène.

L’organisation les qualifie de « sauveuses des écosystèmes« , car elles aident à maintenir un océan qui capture autant de carbone que toutes les forêts tropicales de la planète.

En moyenne, chaque baleine contribue en effet à éliminer autant de carbone de notre atmosphère que 30 000 arbres. On estime ainsi qu’une baleine peut séquestrer 33 tonnes de carbone au cours de sa vie. Leur espérance de vie allant de 50 et 200 ans, cela fait d’elles « l’un des plus grands réservoirs de carbone vivant ».

Baleines et plancton dépendent l’un de l’autre

Depuis 1950, l’océan a subi un déclin de 40 % des populations de phytoplancton – dont se nourrissent la majorité des baleines à fanons. En cause : la pollution, le changement climatique, l’acidification des océans… et la diminution des populations de baleines.

Phytoplanctons et baleines sont en effet intimement liés : la baleine se nourrit du phytoplancton, mais ce dernier a besoin des cétacés pour exister.

Les déjections des baleines contiennent en effet des nutriments essentiels à la croissance du phytoplancton, comme le fer et l’azote.

Une baleine bleue, par exemple, défèque 3 tonnes de matières fécales par jour. Pour cette raison, The Animal Fund qualifie ces cétacés de « fermiers de la mer », à l’image d’un fermier épandant du fumier sur ses cultures.

« Moins de baleines entraîne moins de phytoplancton et donc moins d’oxygène. Un monde sans phytoplancton et sans arbres serait un monde où nous ne pourrions plus respirer », affirme l’organisation.

La baleine : une valeur à 2 millions de dollars

Des scientifiques du Fonds monétaire international (FMI) ont évalué la valeur d’une baleine à 2 millions de dollars (environ 1,8 million d’euros). Cela est dû à leur capacité à réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère et à leur valeur touristique, comme avec le « whale watching ».

« Selon le FMI, une augmentation de 1% du phytoplancton permettrait de capter des millions de tonnes de CO2 supplémentaires, rappelle l’organisation. L’océan étant le plus grand puits de carbone sur terre, la conservation des baleines pourrait s’avérer être un outil vital pour lutter contre l’augmentation des émissions de carbone. »

Comment agir à notre niveau pour protéger les baleines ?

Les menaces qui pèsent sur les baleines sont nombreuses : réchauffement climatique, acidification des océans, collision avec les navires, pollution sonore (tests de sonars, explosions etc.), pollution (marées noires, toxines, déchets plastiques), surpêche et filets fantômes, ou encore la chasse à la baleine et la captivité.

Si vous ne pouvez pas agir sur tous ces dangers, il est en revanche possible d’apporter sa contribution pour lutter contre certains d’entre eux, à commencer par la pollution liée au plastique.

Pour cela, rien de plus simple : utilisez des alternatives, éviter les emballages en plastique et le plastique à usage unique.

Concernant la surpêche, The Animal Fund conseille tout simplement de diminuer sa consommation de poisson.

Si vous décidez d’aller observer les baleines dans leur environnement naturel, faites bien attention de choisir une compagnie de whale watching éco-responsable. Et surtout, n’assistez pas aux spectacles d’orques ou de dauphins dans les marinelands.

Ne consommez pas de viande de baleine ou d’articles contenant des produits dérivés.

Et si vous souhaitez vous investir encore plus, n’hésitez pas à rejoindre des organisations.

 

Les 5 infos à savoir sur l’éléphant d’Asie

éléphant d'asie

L’éléphant d’Asie, qui vit dans des forêts humides menacées de destruction, passe le plus clair de son temps à manger. Mais, attention, il ne faut pas le confondre avec l’éléphant d’Afrique.

Il possède une trompe de 100 kg

Ce mammifère herbivore de la famille des éléphantidés est un animal terrestre vivant sur le continent asiatique. Il peut mesurer jusqu’à 3,5 mètres au garrot (autour de 2 mètres pour les femelles) et peser jusqu’à 5 tonnes pour les mâles (entre 2 et 3,5 tonnes pour les femelles). La trompe de l’éléphant d’Asie peut peser jusqu’à 100 kilos pour les plus âgés ! Elle est composée de 100 000 à 150 000 muscles et est dépourvue d’os.

Elle possède un nombre impressionnant de fonctions. Le bout de la trompe permet à l’éléphant de boire, de manger, de sentir, de déplacer des objets, de se gratter, de s’asperger de poussière, de faire des câlins aux autres membres du troupeau etc. Enfin, comme les petits humains sucent leur pouce, les éléphanteaux, eux, sucent leur trompe !

L’éléphant d’Asie, un gros mangeur

Il faut savoir que l’éléphant d’Asie passe le plus clair de son temps à manger, entre 16 et 18 heures par jour et peut avaler jusqu’à 150 kg d’herbe, de feuillage, de jeunes pousses, de fruits ou de racines. Il passe le plus clair de son temps à arpenter la forêt tropicale à la recherche de nourriture. Il boit beaucoup également, c’est pour cette raison que les troupeaux se trouvent à proximité de points d’eau. On estime qu’il ne dort que 4 heures environ par jour.

L’éléphant a beau passer du temps à manger et boire, il a un sens de la famille résistant à toute épreuve. Il existe une grande solidarité au sein d’un clan et chacun ressent de l’émotion et l’exprime quand l’un des siens décède. Le troupeau est mené par une femelle âgée alors que les jeunes mâles sont chassés du clan à partir de 14 ans pour vivre une vie de célibataire, hors période d’accouplement.

Un éléphanteau de 100 kg

C’est donc à partir de l’adolescence (14 ans) que les éléphants peuvent commencer à se reproduire. Par contre, il n’y a pas de période propice à la reproduction, c’est possible toute l’année.

Tous les quatre ans, la femelle donne naissance à un unique bébé éléphanteau. La période de gestation peut durer de 20 à 22 mois (parfois 28 pour l’éléphant d’Asie !), avant qu’elle n’accouche d’un petit qui pèse déjà 100 kg à la naissance. La mère va ensuite allaiter son bébé pendant trois à quatre ans.

Le test du miroir

Les éléphants ont conscience d’eux-mêmes. Ce sont les premiers animaux à avoir réussi le test du miroir. En 2006, l’éthologue Frans de Waal a endormi trois éléphants au zoo du Bronx à New York. Une croix colorée et une croix à la peinture invisible ont été peintes sur eux pendant leur sommeil. Lorsqu’elle a été placée devant un miroir, la femelle Happy a reconnu son reflet et a frotté la croix avec sa trompe. Cela signifie donc qu’elle s’est reconnue et s’est même servie du reflet pour interagir avec son apparence.

Une population d’éléphants menacée

Malheureusement, l’éléphant d’Asie est espèce menacée, notamment par la destruction de son habitat, la forêt. Il lui arrive parfois de s’attaquer aux cultures locales, ce qui n’est pas bien vu par les populations voisines, qui peuvent se faire justice elles-mêmes.

Egalement chassé pour sa chair, sa peau et l’ivoire de ses défenses, l’éléphant d’Asie est aussi capturé et dressé pour servir d’attraction touristique dans certains pays. Aujourd’hui, la population restante des éléphants d’Asie est estimée à moins de 50 000 individus sur la planète. Le peu d’éléphants sauvages restant vivent majoritairement dans les forêts tropicales humides où la nourriture est facilement accessible.

Quelles différences entre l’éléphant d’Afrique et l’éléphant d’Asie ?

Il faut bien distinguer l’éléphant d’Asie et l’éléphant d’Afrique qui cumulent des différences physiques. D’abord, celui d’Afrique est beaucoup plus gros puisqu’il peut peser jusqu’à 7 tonnes.

Il a aussi de très grandes oreilles qui lui servent de ventilateur pour se rafraîchir contrairement à l’éléphant d’Asie qui possède des oreilles plus petites. Ensuite, l’éléphant d’Afrique a deux protubérances à l’extrémité de sa trompe qui lui permettent d’attraper des feuilles en hauteur, tels des doigts, alors que son cousin asiatique n’en a qu’une. Son dos est creusé, et non rond comme l’éléphant d’Asie qui, lui, est plus poilu. Enfin, l’éléphant d’Asie a deux bosses sur la tête.

 

 

Photo : éléphant d’Asie © pixabay

 

Ours – Pyrénées : la population continue d’augmenter

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Le rapport ours pour l’année 2022 vient d’être publié par l’OFB ==>> ICI.

76 ours ont été détectés en 2022 dans les Pyrénées, pour 70 en 2021. Certains ours non détectés en 2020 et 2021 l’ont été en 2022, permettant de réajuster les effectifs à 69 pour 2020 et 74 pour 2021.

8 portées totalisant 13 oursons ont été repérées en 2022, un ordre de grandeur comparable aux 2 années précédentes.

La croissance de la population se poursuit donc, avec un taux de natalité qui reste satisfaisant.

Les dommages attribués à l’ours (590 têtes de bétail) sont stables, malgré la population d’ours en croissance et la forte réduction des effarouchements – illégaux, ils sont également inefficaces – en 2022, juridiquement suspendus.

Néanmoins, comme dit l’adage, le diable est dans les détails.

Ces bonnes nouvelles ne doivent cependant pas masquer certains aspects préoccupants :

  • La croissance de la population s’établit entre 7 et 9% pour ces 2 dernières années, alors que la moyenne des 6 années précédentes s’élevait à 14%. Fléchissement probablement dû, pour partie, aux 4 individus tués illégalement en 2020 et 2021, et non remplacés, contrairement aux engagements de l’Etat dans le plan ours.
  • Le noyau de population des Pyrénées occidentales reste très fragile, malgré le succès de la reproduction de l’ourse Sorita. Il comporte 7 individus seulement, avec un sex-ratio très déséquilibré en faveur des mâles (4/5 mâles et 2 femelles détectés). Ce déséquilibre augmente le risque d’infanticide pour les années qui viennent.
  • L’ours Goiat, lâché en 2016 par les autorités espagnoles pour apporter de la diversité génétique, n’a été détecté qu’une fois en avril 2022 et sa seule descendance vivante (l’oursonne new-2121) n’a pas été repérée.Globalement, il y a peu de reproductions d’individus intéressants génétiquement.
  • La consanguinité augmente inexorablement et finira par poser des problèmes, faute d’actions de l’Etat pour améliorer l’état de conservation de cette espèce, un des 3 mammifères les plus menacés en France.
  • La femelle Fosca et son oursonne sont considérées disparues, faute de détection depuis la fin d’été 2020. Elles étaient parmi les rares femelles établies sur le front de colonisation oriental du Haut-Vicdessos. Il s’agit de la première disparition simultanée d’une femelle suitée et de sa portée.
  • Concernant la portée de l’ourse Caramelles, tuée par un chasseur dans une réserve naturelle en novembre 2021, l’ourson mâle a survécu, puisque détecté plusieurs fois au cours de l’année 2022. En revanche l’oursonne n’a été détectée qu’en janvier 2022 : la question de sa survie reste donc en suspens.

 

En résumé, ce sont les ours qui « font le boulot » et ce qu’ils peuvent pour assurer un retour de l’espèce dans un état de conservation favorable, qui n’est pas garanti. Contrairement à l’Etat qui a abandonné toute action de conservation depuis 2019, malgré ses engagements du plan ours, et multiplie a contrario les dérogations à la protection de l’espèce.

Le Gouvernement s’y étant engagé, Pays de l’Ours – Adet demande que les 2 ours tués dans les Pyrénées françaises depuis 2020 soient compensés par des femelles lâchées en Béarn afin de conforter ce noyau de population.

 

Bientôt un nouveau Plan national d’action Loup et activités d’élevage (PNA 2024-2029) :

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Depuis le retour des loups en France, les éleveurs et les bergers des filières ovines et caprines ont adapté progressivement leurs pratiques afin de protéger leurs troupeaux et permettre la coexistence entre l’élevage et la présence d’un grand prédateur. Environ 30 M€ d’aides publiques nationales et européennes ont été affectées chaque année au Plan Loup et activités d’élevage (PNA dans la suite du document). Elles ont permis la mise en place de mesures de protection des troupeaux ainsi qu’une indemnisation des dommages.

Incontestablement, sur le terrain, la présence des grands prédateurs représente une contrainte forte pour tous les professionnels de l’élevage. Même si le nombre d’attaques rapporté aux nombre d’animaux de rente présents est modéré au regard des pertes dues aux accidents et aux maladies, les attaques de troupeaux par des loups engendrent du stress et un travail supplémentaire.

Dans les Alpes, où les loups sont présents depuis 1992, les dommages sont en baisse depuis le début de l’actuel PNA (- 22%), alors que les effectifs de loups ont doublé (+ 110%). Dans le même temps, le nombre de moutons est resté stable (environ 1 Million depuis 10 ans). Ces résultats sont le fruit des efforts constants d’une majorité d’éleveurs et de bergers qu’il est impératif de reconnaître et de faire connaître. Les contraintes générées par la présence des grands prédateurs et le nombre encore trop important de dommages doivent inciter à améliorer les mesures existantes, notamment en remettant des moyens humains au centre de l’accompagnement.

Le prochain PNA doit clairement viser à assurer le bon état de conservation de la population de loups – encore fragile avec moins d’un millier d’individus – dans une aire de répartition plus vaste comprenant tous les écosystèmes favorables dans lesquels les meutes exerceront pleinement leur rôle de prédateur des ongulés sauvages.

dans les alpes

Pour y parvenir, 7 associations, FNE, FERUS, Animal Cross, LPO, WWF, ASPAS et Humanité & Biodiversité (avec le soutien de One Voice), proposent 7 objectifs majeurs déclinés en 41 propositions :

  1. Limiter les dommages aux troupeaux: en anticipant les situations de crise sur les nouveaux territoires de présence des loups et sur les territoires où leur installation est possible à terme, en mobilisant des financements pour la recherche afin de comprendre les déterminants de la prédation sur les troupeaux, en créant les conditions pour la mise en œuvre systématique de diagnostics de vulnérabilité des troupeaux (outil existant mais très peu utilisé), en mobilisant le réseau des espaces naturels protégés comme territoires d’expérimentations.
  2. Valoriser, par une communication adaptée et des échanges d’expériences, le travail difficile d’une majorité d’éleveurs et/ou bergersqui, en s’adaptant en permanence à la présence des loups, constituent un élément essentiel dans la réussite d’un des objectifs majeurs du prochain PNA : la limitation des dommages aux troupeaux.
  3. Maintenir le niveau actuel des aides financières et techniques en faveur des éleveursen veillant, dans une optique d’équité, à conditionner réellement ces aides à la mise en place effective et adaptée des mesures de protection.
  4. Obtenir à terme une population viable de loupsafin de sortir l’espèce du statut UICN « espèce menacée d’extinction ».
  5. Mettre en avant le rôle des meutes de loups dans la régulation des populations d’ongulés sauvagesafin d’améliorer la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes, notamment en limitant les dommages aux forêts et aux cultures ou en participant au contrôle des zoonoses.
  6. Mettre un terme aux tirs de prélèvement, maintenir la distinction entre tir de défense simple et tir de défense renforcé et favoriser les moyens d’effarouchement. Les tirs de prélèvement s’apparentent à une chasse au loup et n’ont aucun caractère sélectif, ils déstabilisent la population de loups dans son ensemble et perturbent le fonctionnement des meutes. Ces tirs n’améliorent en rien la situation des éleveurs.
  7. Développer la connaissance sur l’écologie et la biologie du loup, sur son rôle fondamental dans les écosystèmes, notamment dans la limitation des dégâts forestiers et agricoles par les ongulés sauvages, sur l’adaptation des systèmes pastoraux à l’arrivée des prédateurs, ainsi que sur les moyens de protection et leur efficacité.

Vous pourrez retrouver le détail de toutes les propositions des associations de protection de la nature à partir de ce lien : 41 propositions des APN pour le futur PNA loup et activités d’élevage

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FERUS-Parole d’ours : une réception populaire toujours très favorable

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Parole d’ours est un programme d’écobénévolat de l’association FERUS pour communiquer et informer sur l’ours dans les Pyrénées. Depuis 2008 sur le terrain, Parole d’ours est basé sur l’échange, l’écoute et la sensibilisation, et permet d’offrir, chaque été, aux habitants et aux gens de passage une information de qualité sur l’ours dans les Pyrénées. Il contribue ainsi à une meilleure acceptation de l’espèce. Le succès de  Parole d’ours ne s’est pas démenti en 2022 et les préparatifs sont d’ors et déjà en cours en cours pour l’été 2023.

Du 2 juillet au 20 août 2022, des équipes de quatre personnes se sont succédé pour aller questionner sur l’ours, habitants et touristes sur les marchés et dans d’autres lieux, sites où un public varié est présent. Pour distribuer aussi systématiquement des documents d’information sur l’ours dans les commerces, lieux d’accueil, offices et lieux touristiques.

Parole d’ours 2022, c’est 1238 personnes qui ont répondu à notre questionnaire, échangé parfois longuement avec nos messagers ; c’est 1396 visites de commerces pour déposer la documentation, et seulement 47 refus liés explicitement à l’ours. Soit par opposition à sa présence, soit par crainte des réactions violentes d’anti-ours.

Partout Parole d’ours a rencontré un bon accueil, même dans la Haute-Ariège. De fait, les premiers résultats de notre enquête confirme ce que nous savons depuis des années : la présence de l’ours est jugée favorable à près de 80 %… et 73 % des personnes interrogées habitantes d’un département pyrénéen sont aussi favorables à sa présence.

La nouveauté de cette année 2022, c’était un mini-questionnaire pour les commerçants (1128 ont pris le temps de répondre, qu’ils en soient remerciés), sur la place de l’ours et son image pour le développement touristique des Pyrénées. Là encore les réponses sont nettement positives.

Au final, on constate encore une fois que, mis à part une frange d’opposants radicaux, la discussion autour de l’ours est possible, que l’acceptation de sa présence est réelle dans la population, mais que les mesures d’accompagnement déjà en œuvre restent très méconnues du grand public. Une information à développer à l’avenir lors des prochaines campagnes de Parole d’ours.

 

La nouvelle saison de Parole d’ours approche : FERUS accueillera de nouveaux bénévoles du 8 juillet au 19 août 2023. Les dossiers d’inscription seront disponibles très bientôt sur www.ferus.fr, rubrique bénévolat.

 

Contact Parole d’Ours benevolatferus.ours@ferus.org

L’un des derniers guépards d’Asie est mort en Iran

La naissance en mai 2022 de Pirouz dans un refuge de l’est de l’Iran avait été salué comme une bonne nouvelle, le guépard asiatique, étant une espèce en danger critique d’extinction selon l’UICN.

L’un des derniers guépards asiatiques au monde est mort mardi 28 février 2023 en Iran, provoquant une vague de tristesse chez les Iraniens qui s’étaient pris d’affection pour ce jeune félin né en captivité en 2022. « Pirouz, qui avait été admis à l’Hôpital vétérinaire central pour une insuffisance rénale jeudi, est mort après avoir subi une dialyse », a rapporté l’agence officielle Irna. « Nous sommes très attristés par la perte de Pirouz et l’échec de tous les efforts faits pour le sauver », a réagi le chef de l’hôpital, le docteur Omid Moradi.

Le jeune Pirouz (« victorieux » en persan) était devenu une fierté nationale depuis sa naissance en mai 2022 dans un refuge de l’est de l’Iran. Cet événement avait été salué alors qu’il ne resterait en Iran qu’une douzaine de guépards asiatiques, une espèce en danger critique d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Depuis son hospitalisation, les internautes avaient été nombreux à exprimer leur émotion : « Pirouz est la seule source de bonheur pour la Nation », soulignait l’un d’eux sur Twitter. Une référence au fait que, depuis septembre 2022, l’Iran est secoué par l’un des plus importants mouvement de contestation de son histoire. D’autres utilisateurs des réseaux sociaux disaient craindre l’« extinction » définitive de la sous-espèce Acinonyx jubatus venaticus, communément appelée guépard asiatique ou guépard d’Iran, en cas de décès de Pirouz.

Le guépard est l’animal le plus rapide du monde et peut atteindre une vitesse de 120 km/h. On le trouve encore dans certaines parties d’Afrique australe, mais il a pratiquement disparu d’Afrique du Nord et d’Asie. L’Iran, l’un des derniers pays au monde où les guépards asiatiques vivent à l’état sauvage, a lancé un programme de protection soutenu par les Nations unies en 2001.

Source : Sciences et Avenir

Une étude alerte sur « l’extinction imminente » du lynx boréal en France

lynx boréal

Une étude française alerte sur la situation du lynx dans le Massif du Jura, côté français. Le faible nombre d’individus conduit à une consanguinité dramatique au sein de la population qui est la principale dans le pays.

Le ministère de la Transition écologique avait publié mi-mars 2022 le premier plan national (PNA) en faveur du lynx portant sur la période 2022-2026. « Nous avons participé à l’élaboration du PNA, qui, comme tout document public, a fait l’objet de tractations et d’arbitrages« , explique à Sciences et Avenir Gilles Moyne et Nathan Huvier, respectivement directeur et technicien chargé d’étude et de suivis au Centre Athénas. Celui-ci vient en aide aux animaux sauvages blessés ou dangereusement isolés. Il porte secours à des lynx mais aussi à de nombreuses autres espèces animales (chauves-souris, lézards, grenouilles, aigles…). « L’Etat a refusé dans ce premier PNA d’envisager la possibilité d’un renforcement de population, de même que le remplacement systématique des animaux braconnés« , expliquent les deux spécialistes.

Nous sommes en 2023, et la situation du prédateur reste très compliquée dans le pays. Une analyse génétique publiée le 13 février dans la revue Frontiers in Conservation Science et pilotée par Gilles Moyne et Nathan Huvier prédit même « l’extinction imminente du lynx boréal en France« .

Une population indispensable à la survie de l’espèce en France

Cet animal, aussi appelé lynx d’Eurasie (Lynx lynx), est réapparu dans le massif du Jura, côté français, à la fin des années 70 après la dispersion d’animaux provenant de la région des Carpates et réintroduits en Suisse. Le félin souffre de sa discrétion. Sa population est mal connue et peu médiatisée, mais ils seraient environ 140 adultes dans le massif français du Jura, ce qui constitut le principal noyau de l’espèce sur le territoire. Cette population serait, par ailleurs, peu connectée à celles d’Allemagne et aux autres de Suisse.

Le lynx en France : une population très concentrée dans le Jura

Outre le massif du Jura, les lynx sont aussi présents dans les Alpes françaises et en nombre très faible dans les Vosges. Dans ce massif, le nombre d’individus est estimé à une femelle et trois mâles issus des réintroductions ayant eu lieu dans le Palatinat allemand. « Et pour ce qui est de la présence du lynx dans les Alpes Françaises, la population est estimée entre 10 à 15 individus« , précise les membres du centre Athénas. « Les populations vosgiennes et alpines sont à l’heure actuelle trop faibles et diffuses« , alertent Gilles Moyne et Nathan Huvier. La France compterait environ 150 adultes (fourchette haute).

« Quarante ans après son retour en France, on pouvait s’attendre à un nombre d’individus plus important, mais d’éventuelles dépressions consanguines ainsi que des menaces comme le braconnage et les collisions avec des voitures peuvent expliquer la limitation du nombre d’individus observés et conduire à une nouvelle extinction de l’espèce dans cette région« , est-il écrit dans la nouvelle étude.

Depuis des années, le centre Athénas avait pressenti le problème qu’allait poser la faible diversité génétique de la population de lynx en France. Il a donc décidé en 2015 de mener des analyses sur les lynx présents dans le massif français du Jura.

Une carte d’identité génétique de chaque individu

Le centre a récolté 88 échantillons d’ADN sur des lynx blessés ou orphelins, qu’il a pris en charge, et sur des lynx morts victimes de collisions routières. Avec l’aide de l’entreprise Antagene, il a ensuite « réalisé la carte d’identité génétique de chaque individu à l’aide de 23 marqueurs microsatellites« , des séquences ADN particulières.

« Chaque marqueur microsatellite est défini par une combinaison de deux allèles (deux variantes d’un même gène, ndlr), ainsi en combinant les 23 marqueurs, nous obtenons une combinaison d’allèles unique pour chaque individu. En comparant ces séquences, nous pouvons déterminer les similitudes et les différences de chaque animal, ce qui nous permet d’estimer la diversité génétique de notre pool d’échantillon représentant la population du Massif du Jura« , précisent Gilles Moyne et Nathan Huvier.

Une consanguinité alarmante

Les résultats obtenus sont alarmants : ils traduisent une très faible diversité génétique dans le groupe. Le niveau de consanguinité est qualifié de « très inquiétant« , souligne l’étude. « La consanguinité accroît le risque d’occurrence de pathologies congénitales (suspicion par exemple sur des cas d’insuffisance cardiaque, décelés à plusieurs reprises) et peut induire une baisse des succès de reproduction (baisse de la natalité, faible taux de survie des jeunes)« , indiquent les deux membres du centre. Selon cette étude, la population française de lynx dans le Jura pourrait ainsi s’éteindre dans environ 30 ans.

Rien n’est perdu pour le lynx boréal

Mais cette population peut encore être sauvée. « Pour favoriser la diversité génétique, il faut à la fois introduire des individus provenant de noyaux de populations européennes ayant une plus forte diversité génétique, et favoriser de façon active les échanges entre les différents noyaux de population, par exemple en restaurant et protégeant des ‘corridors’. Un des autres moyens évoqués avec nos homologues étrangers serait l’échange d’orphelins avec d’autres pays qui, sans augmenter l’effectif, serait une manière d’obtenir un apport génétique extérieur« , détaillent Gilles Moyne et Nathan Huvier.

En parallèle, la lutte contre le braconnage et les collisions routières (24 en 2022) doit s’organiser. « Pour le braconnage, la solution réside dans un accroissement des moyens de lutte et de constatation (personnel et temps dédié), ainsi que dans la sensibilisation des magistrats pour une application pleine et exemplaire des pénalités prévues par la loi« , réclament Gilles Moyne et Nathan Huvier. Le risque de collision peut, quant à lui, être contenu grâce à des campagnes de sensibilisation mais aussi par le déploiement de panneaux de signalisation routière dans l’aire de répartition du félin. Le centre Athénas adopte déjà ces deux leviers d’action. « Il est toujours possible d’inverser la tendance« , insistent les deux experts.

Source : Sciences et Avenir