LE LOUP EN QUESTION EN CE MOIS D’AOÛT 2023 (3 TEXTES)

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Tarn : Un quatrième loup identifié dans le département

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Des analyses à Albine ont permis d’identifier un nouveau loup gris de sexe masculin.

  • Un quatrième loup a pu être identifié sur le territoire du Tarn, plus exactement dans la montagne Noire. Depuis 2016, le secteur vit avec les loups.
  • En 2023, quatre dommages sur des troupeaux ont été attribués au loup (contre 21 en 2022 pour la même période du 1er janvier au 25 juillet).
  • Le préfet a délivré 23 autorisations de tirs de défense simple aux éleveurs qui en ont fait la demande dans les secteurs soumis à la prédation.

Depuis plusieurs années, la présence du loup est attestée dans le Tarn. Trois mâles avaient été identifiés génétiquement jusqu’à ce jour. A Caroux-Espinouse, un loup mâle de lignée italo-alpine, identifié en 2016 ; à Somail, un loup mâle de lignée italo-alpine, identifié en janvier 2021 ; dans la montagne Noire, un loup mâle de lignée italo-alpine identifié en novembre 2021 et avril 2022.

Selon la préfecture du Tarn, un autre individu « loup » était présent au premier semestre 2022 dans le secteur de la montagne Noire (présence attestée par pièges photographiques). Les analyses génétiques d’urine récoltée le 24 janvier 2023 à Albine par les agents de l’OFB ont permis d’identifier un nouvel individu de loup gris, de lignée italo-alpine, de sexe mâle, inconnu de la base de données nationale. Il s’agit donc de la quatrième identification génétique de loup gris dans le département. Par ailleurs, il convient de préciser que le loup présentant une pelade n’a été ni photographié, ni vu, ni génétiquement identifié depuis avril 2022. Aucun élément ne permet de savoir s’il s’est remis ou non de sa maladie.

Photo : Un loup gris (illustration). — Jeff Roberson/AP

Source : 20 Minutes / Lucie Tollon

Loup : six représentants LR alertent sur leur prolifération dans les Alpes

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Mardi 1er août, les présidents LR de six conseils départementaux ont alerté, dans une tribune, sur la prolifération du loup dans les Alpes, qui menacerait, selon eux, l’élevage pastoral régional. Le futur Plan loup 2024-2029 devrait être présenté à la fin de l’été.

Dans une tribune transmise à l’AFP, ces dirigeants des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de la Drôme, de l’Isère et de la Savoie affirment que les attaques lupines « ont connu une explosion en 2022 », avec une hausse estimée à 19 %.

80 % des attaques dans les Alpes

Les départements alpins concentrent, d’après eux, « plus de 80 % des attaques » qui « mettent en péril le pastoralisme ».

Les pertes ont été supérieures à 12 500 bêtes en 2022, provoquant « une situation de stress permanent, pour les bêtes comme pour les éleveurs », imposant « des contraintes multiples »,et dissuadant « l’ensemble des éleveurs de poursuivre ces activités », affirment-ils.

Au cours des quatre dernières années, le nombre d’exploitations a baissé de 20 %, alors que la population lupine a augmenté de 114 % sur la même période, avancent-ils encore.

Ainsi, Éliane Barreille (Alpes-de-Haute-Provence), Jean-Marie Bernard (Hautes-Alpes), Charles-Ange Ginesy (Alpes-Maritimes), Marie-Pierre Mouton (Drôme), Jean-Pierre Barbier (Isère) et Hervé Gaymard (Savoie) appellent le gouvernement à prendre « des mesures fortes ».

Ils réclament en substance de « mieux intégrer les attentes légitimes des éleveurs, qu’ils soient ovins, caprins ou bovins, dans le cadre du futur Plan loup (2024-2029, NDLR) qui sera présenté à la fin de cet été ».

Selon eux, « les estimations concernant la présence du loup varient entre 1 000 et 2 000 individus », soit bien au-delà du « seuil de viabilité » des 500 loups fixé comme objectif lors du Plan Loup de 2018.

Chiffre stable d’après la préfecture

La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, qui coordonne le Plan national loup 2018-2023, a récemment indiqué que la population des loups était de 906 à l’hiver 2022-2023, un chiffre stable par rapport à l’an dernier (921 loups) mais battu en brèche par les éleveurs.

Les élus jugent urgent « de mettre en place des indicateurs de mesure de la population lupine qui permettent une juste et incontestable évaluation de sa répartition sur le territoire », ainsi qu’une simplification des procédures de tirs de défense et de réparation des dégâts consécutifs aux attaques.

Source : La Croix

Un loup autorisé à être abattu dans la Nièvre : un scandale !

Pour la première fois, un arrêté préfectoral autorise le tir d’un loup dans la Nièvre (voir communiqué de la préfecture).

Et encore une fois, l’État français s’illustre tristement dans la mauvaise voie concernant la protection de la biodiversité. On vous explique pourquoi.

Les lois européennes permettent la destruction d’individus d’une espèce protégée à deux conditions :

  • si tous les autres moyens ont échoué et si les dégâts aux troupeaux sont importants
  • si les tirs ne nuisent pas à la conservation de l’espèce.

Et la France a tout faux encore une fois dans cette nouvelle représentation de l’absurdité française en termes de gestion du loup :

  • les autres moyens n’ont pas été testés puisque seuls des fils électriques ont été mis en place, apparemment très récemment voire même APRES les attaques (!). Des filets électriques seulement, en général ça ne fonctionne pas… D’autre part, seuls 4 ovins de ce troupeau ont été tués entre le 28 juin et le 1er juillet. Si nous comprenons parfaitement le désarroi des éleveurs quand ils découvrent certaines de leurs bêtes mortes, peut-on vraiment qualifier la mort de 4 ovins comme des dommages importants ?
  • si le loup est tué, sa conservation à l’échelle locale est plus que compromise car seuls des loups isolés vivent dans cette zone ; aucune reproduction n’a été relevée. Tuer un loup dans cette zone, c’est exterminer totalement l’espèce dans le secteur. Au niveau national, ce n’est guère mieux puisque la population de loups est en baissesuite, sans doute, à de trop nombreux tirs…

Sans compter que la « culpabilité » du loup n’est pas établie. Le constat conclut à « responsabilité du loup non écartée », une dénomination pêle-mêle qui fait grossir les chiffres attribués à la prédation du loup.

Pour rappel, les tirs ne loups ne sont pas efficaces pour protéger les troupeaux. Ce sont surtout des décisions politiques. Les solutions sont à chercher ailleurs !

Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces, notamment à long terme car on aura beau tuer des loups, d’autres arriveront pour les remplacer…

Alors, si on mettait plutôt le paquet sur les moyens de protection des troupeaux ? (filets de plus de 120 cm de haut ET chiens de protection, surveillance humaine, éventuellement moyens d’effarouchement et si ça n’a pas fonctionné, des tirs d’effarouchement AVANT tout tir létal).

Depuis 1999, FERUS œuvre pour la cohabitation loups / troupeaux avec son programme PastoraLoup. 800 bénévoles se sont ainsi succédé sur les alpages pour prévenir la prédation du loup. Avec succès car nous obtenons des taux de prédation proches de zéro. Cette année, notre action s’est étendue au Jura, notamment avec les troupeaux bovins qui n’ont pas toujours pas droit aux aides de l’Etat pour la mise en place de moyens de protection des troupeaux.

 

Attaques d’ours : les chiffres tronqués de la FNSEA

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La Fédération nationale ovine prétend que les attaques d’ours augmentent, avec près de 1 000 brebis victimes par an. Mais ces chiffres comprennent des animaux pour lesquels aucune preuve accablant le prédateur n’a été relevée.

Pour bien tuer l’ours, il faut d’abord vendre sa peau. C’est en tout cas la stratégie que semble avoir adoptée la Fédération nationale ovine (FNO). Fin juillet, cette branche de la FNSEA a diffusé un dossier d’information nommé « Menace sur les Pyrénées » qui prétend que les attaques d’ursidés sont en forte augmentation au point qu’en Ariège, « les pertes reconnues chaque année sont estimées entre 900 et 1 000 brebis ». Sollicitée, l’association spécialisée n’a pas donné suite à Reporterre.

Précisément, l’association d’éleveurs avance qu’entre janvier et octobre 2022, 937 animaux ont été indemnisés. Elle indique que ces chiffres sont basés sur les données de l’Office français de la biodiversité (OFB).

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Or, l’OFB n’a comptabilisé en 2022 que 590 bêtes tuées où « la responsabilité de l’ours ne peut pas être écartée  ». Une formule prudente — qui signifie que des indices de prédation de l’ours ont été trouvés — mais ne permettent pas de trancher la responsabilité entre l’ours ou un autre prédateur.

Néanmoins, le Réseau Ours Brun de l’OFB reconnaît dans son dernier rapport annuel que les chiffres de la prédation sur le cheptel domestique « sont certainement une sous-estimation de la prédation réelle car les dégâts indemnisés au bénéfice du doute ne sont pas ici comptabilisés ».

« Ils achètent la paix sociale »

Ce qui ne semble pas empêcher les éleveurs de compter l’ensemble des bêtes indemnisées comme des victimes potentielles de l’ours, même quand la prédation n’est pas avérée. « La préfecture de l’Ariège indemnise presque tout. C’est politique : ils achètent la paix sociale », observe Patrick Leyrissoux, le coordinateur Ours de l’association Ferus.

De fait, 86 % des dossiers d’indemnisation déposés auprès de la préfecture de l’Ariège en 2022 ont été validés, certains avec la mention « cause de mortalité indéterminée (ours possible) ». C’est-à-dire que malgré l’absence de preuve, le doute a bénéficié aux éleveurs.

FNO affirme également que, depuis 2016, « une forte augmentation du nombre d’attaques est constatée : 95 attaques de plus par an en moyenne sur l’ensemble des Pyrénées ».

Moins d’attaques depuis 2020

Pourtant, la lecture des données de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement d’Occitanie (Dreal) dément cette assertion.

Si la prédation a bien connu un bond en passant d’une moyenne de 122 dossiers par an entre 2007 et 2017 à 327 en 2018, elle reste stable voire diminue depuis : 362 attaques ont été répertoriées en 2019, 383 en 2020, 333 en 2021 et 331 en 2022.

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Le nombre d’attaques répertoriées est en légère baisse ces dernières années, d’après les chiffres de la Dreal. © Dreal Occitanie

L’association d’exploitants ovins pointe aussi que le nombre de constats d’attaque est en hausse cette année : 150 dossiers de dommages des troupeaux ont été enregistrés entre janvier et juillet 2023, contre 123 l’an dernier sur la même période. Soit une augmentation de 21 %, qui reste cependant à considérer avec précaution : ces dossiers sont en cours d’expertise, il est donc prématuré d’en tirer des conclusions.

Derrière cette présentation anxiogène des chiffres, l’objectif de FNO est écrit en toute transparence : « Les éleveurs exigent que l’État décuple les moyens humains et matériels affectés à l’effarouchement des ours. Il n’est pas tolérable pour les éleveurs, les bergers et leurs troupeaux risquent leur vie sans autre moyen d’action que les flashs lumineux et les pétards utilisés par l’OFB. »

De quoi convaincre l’État d’acheter la peau de l’ours selon Patrick Leyrissoux : « Plus ils sont mécontents, plus l’argent de l’État tombe. Ils ont tout intérêt à continuer. »

 

Ours bruns en Ariège : face à un opposant déloyal, la préfecture, One Voice obtient à l’arraché la suspension des arrêtés

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Penseriez-vous pouvoir remporter contre Goliath un duel à mains nues avec votre bras le plus fort attaché dans le dos ? C’est en substance ce que nous avons réussi à faire avec les conseils précieux du cabinet Thouy Avocats pour défendre les ours en Ariège la semaine dernière. La préfecture avait autorisé des tirs d’effarouchement renforcés deux nuits de suite dès le lendemain de la publication des arrêtés. Avec une procédure juridique rarement utilisée et aux résultats incertains, nous avons obtenu une victoire rapide et majeure ! On s’engage potentiellement dans une course de fond à obstacles. Mais pour les ours et avec votre soutien, rien ne nous arrêtera !

Pour flatter à tout prix le lobby de l’élevage en rendant possible l’effarouchement sonore (source de stress pour les ourses brunes gestantes, et potentiellement dangereux pour les oursons pouvant être blessés ou séparés de leur mère), la préfecture joue avec la légalité. Cette année, pour éviter la répétition à l’identiquedu scénario de l’été 2022 où aucun tir d’effarouchement n’avait été possible grâce à notre action en justice, la préfète a mis en place des attaques éclair et ciblées. Ses arrêtés sont très restreints dans le temps (deux nuits) et ont un délai d’application au lendemain de leur publication, rendant tout recours extrêmement difficile à déposer dans un temps suffisant pour qu’une audience soit fixée et une décision rendue avant l’exécution des mesures.

Aux grands maux les grands remèdes

En plus du recours en annulation qui peut rendre illégal un arrêté a posteriori de son application et du référé-suspension qui permet son interruption en quelques jours (et épargne donc souvent la vie des animaux), il existe le référé-liberté, qui permet une suspension encore plus rapide de l’arrêté contesté : sous quelques heures. Mais avec ce dernier, les motifs juridiques que l’on présente au tribunal pour obtenir gain de cause doivent être très spécifiques, et il est rare qu’ils épousent parfaitement la situation. L’extrême réactivité et l’argumentation pointue qu’il nécessite expliquent pourquoi nous n’avions jamais tenté ce type de procédure auparavant.

Rien n’était joué d’avance, et obtenir des décisions justes n’en est que plus savoureux

Comme elle l’avait fait les 3 et 10 juillet, le 17 en fin de journée, la préfète a publié ses trois arrêtés concernant le groupement pastoral d’Arreau, celui du Trapech et l’association foncière pastorale Massat-Le Port. Mais cette fois, nous étions prêts. Nous avons déposé nos recours et référés-libertés le 18 en début d’après-midi, et l’audience a été fixée le soir pour le lendemain matin au tribunal administratif de Toulouse.

Nous allions au contentieux à la fois déterminés et en colère, mais sans préjuger de la décision finale. Et les tirs dans la nuit du 19 au 20 juillet n’ont pas eu lieu : les trois arrêtés ont été suspendus en urgence avant la fin de l’exécution de ceux-ci ! Une magnifique victoire, qui met un point d’arrêt net aux abus de la préfecture.

Pour le juge, les conditions permettant ces autorisations dérogatoires à la protection des ours n’étaient pas remplies concernant le nombre d’attaques de troupeaux, ou leur imputabilité avec certitude aux ours. Cet élément a suffi à suspendre les arrêtés. Ainsi, la stratégie de la préfecture consistant à reprendre chaque semaine des arrêtés similaires sans preuve de nouveaux développements ne sera pas possible. Le juge a aussi précisé qu’il n’était pas nécessaire d’examiner les autres arguments, notamment l’absence de mesures de protection des troupeaux qui avait fait mouche l’année dernière auprès de son confrère.

Un référé-liberté sur le droit à un environnement sain : une victoire qui fera jurisprudence

Ces décisions sont extrêmement importantes à plusieurs niveaux. Tout d’abord, elles reconnaissent l’urgence à statuer sur des mesures d’effarouchement, ce qui est essentiel pour la paix des ours et des oursons dans le Massif des Pyrénées.

Mais aussi et surtout sur la liberté fondamentale du droit à un environnement équilibré concernant la défense des animaux, en particulier ceux qui sont inscrits sur la liste rouge de l’UICN. Depuis sa reconnaissance par le Conseil d’État en 2022, ce n’est que la deuxième décision qui intervient sur cette liberté fondamentale au profit d’une association et avec succès.

Elles le sont aussi par rapport à la jurisprudence à venir qui nous permet d’envisager désormais les référés-libertés – extrêmement stricts, et que nous avions toujours écartés faute de précédent en la matière – pour d’autres animaux dans des situations d’urgence particulière.

Le test d’endurance perpétuel

Notre 4e référé, qui demandait à ce que la préfecture soit obligée de publier ses arrêtés dans un délai acceptable, lui, a été rejeté le lendemain du fait des suspensions intervenues la veille. Nous étions pantelants après avoir réussi à déplacer des montagnes. Et le tribunal, à la fois bienveillant et goguenard, a semblé nous dire : « Vous voyez que quand on veut, on peut dépasser l’impossible » !

Nous savons que la défense des animaux est un combat de longue haleine et non un sprint. Après cette quatrième décision, nous craignions que ce jeu pervers se répète inlassablement. Mais les juges du tribunal administratif de Toulouse ont entendu et retenu suffisamment de nos arguments. Nous ne serons pas en berne, et ne nous gênerons pas pour les présenter à nouveau le cas échéant !

Semblant s’en moquer complètement de se faire condamner, aujourd’hui le 25 juillet, la préfecture de l’Ariège publie un arrêté autorisant les tirs d’effarouchements sur une autre estive les nuits de mercredi à jeudi et de jeudi à vendredi (du 26 au 28 juillet). Nous préparons la contre-attaque.

Plus d’info : One Voice

Une décision salutaire pour 160 bouquetins du Bargy !

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Le tribunal administratif de Grenoble vient enfin de publier son ordonnance, 9 jours après l’audience du 6 juin : One Voice a, avec ses partenaires, obtenu la suspension en urgence de l’arrêté préfectoral de Haute-Savoie! Les tirs de bouquetins sans test sanitaire préalable ne peuvent donc plus être pratiqués. Les 160 bouquetins qui sans notre action auraient été abattus “à vue” (au rythme de 20 par an jusqu’en 2030) dans le massif du Bargy, vont finalement avoir la vie sauve. Une décision salutaire qui confirme l’inutilité des abattages indifférenciés sans tests préalables.

Depuis des années, sous la pression de quelques éleveurs et des élus locaux, le préfet de Haute-Savoie autorise en catimini l’abattage de bouquetins sans annonce préalable, en arguant que cela jugulerait la brucellose bovine. Pourtant, aucun test n’est réalisé en amont pour vérifier si les bouquetins sont effectivement porteurs de cette maladie. Des contrôles sont effectués après leur mise à mort. Résultat: en 2022, sur les 61 bouquetins tués, seuls 3 d’entre eux étaient malades.

En commun avec Animal Cross, l’Association pour la protection des animaux sauvages, AVES France, France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes, FNE Haute-Savoie et la Ligue pour la protection des oiseaux, One Voice a ainsi demandé au tribunal administratif de Grenoble de suspendre en urgence l’arrêté du préfet de la Haute-Savoie du 17 mars 2022 qui autorisait un massacre, alors même que l’espèce des bouquetins est censée être protégée!

Les animaux sauvages disparaissent à vue d’oeil et l’État déroge encore à leur protection

Cette année, la préfecture avait apporté diverses modifications par rapport aux arrêtés préfectoraux de 2019 et 2022 que nous avions également fait suspendre. L’issue n’était donc pas connue d’avance.

Lors de l’audience, la juge des référés a mis en avant la complexité et la technicité du dossier. À cette occasion, une joute verbale de plus de deux heures nous a opposé à la préfecture. Notre avocat, du cabinet Thouy Avocats, a vaillamment défendu les bouquetins, et répondu argument par argument aux absurdités avancées par les agents de la préfecture.

Une décision rationnelle, en faveur des bouquetins

Nous sommes donc plus que soulagés de constater qu’une fois encore, le tribunal administratif de Grenoble prend une décision en faveur des animaux. La magistrate s’est d’ailleurs appuyée sur un avis rendu par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui met en avant le taux “désormais très faible” de séroprévalence ainsi que les bénéfices à tester régulièrement les animaux. Autrement dit: tester puis euthanasier en vue de les soulager de la maladie les individus condamnés, et non tirer dans le tas et constater après…

Dans l’immédiat, les tirs sans tests sanitaires préalables ne peuvent donc plus être pratiqués en Haute-Savoie. Un répit une nouvelle fois bien mérité pour ces fins grimpeurs, si vulnérables

Après avoir failli disparaître, la loutre d’Europe est bel et bien de retour en France

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  • La loutre d’Europe est un mammifère semi-aquatique qui a longtemps été chassé en France.
  • Classée espèce protégée, la loutre bénéficie aussi de plans d’actions nationaux.
  • Fragile, exposée aux dangers de la circulation routière, elle est, de plus, pénalisée par un faible taux de reproduction.

Sa bouille sympathique ferait presque oublier qu’elle a longtemps été chassée pour son pelage et sa réputation erronée d’animal nuisible. Au point de pratiquement disparaître du territoire français au cours des années 1980. Quarante ans plus tard, la loutre d’Europe fait un retour remarqué dans un grand nombre de départements français. Ce mammifère semi-aquatique est parvenu à repeupler significativement les régions où elle avait échappé à l’extermination (Massif central, Bretagne, Pays-de-la-Loire, une partie de la Nouvelle-Aquitaine). Et même à reconquérir de nouveaux bassins, à l’image de l’Occitanie, de la Normandie, des Pyrénées ou de la vallée du Rhône.

« C’est une excellente nouvelle car, comme tout carnivore, elle joue un rôle important dans l’écosystème », se réjouit Meggane Ramos, spécialiste de la loutre d’Europe au sein du Groupe mammalogique breton. « Elle revient de loin. Il faut se rappeler qu’elle était autrefois présente sur l’ensemble de la France, sauf en Corse, avant de devenir rare. Dans certains pays, elle a complètement disparu », expose Cécile Kauffmann, animatrice du plan national d’actions en faveur de la loutre pour la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM).

Un faible taux de reproduction

Il a fallu un classement en espèce protégée en 1981, puis deux plans d’action nationaux (2010-2015, 2019-2028), pour permettre d’obtenir une « lente reprise des populations ». Lente, car la loutre reste un animal fragile, « très vulnérable à la dégradation de ses habitats », et souffre de handicaps pour sa descendance. « Elle a un faible taux de natalité. La maturité sexuelle n’est atteinte qu’à l’âge de 3 ans environ et elle ne donnera naissance qu’à un à trois petits. Et puis son espérance de vie dans la nature ne dépasse guère 4 à 5 ans », indique Meggane Ramos.

Si le comptage de la population semble « impossible » en raison de la très grande discrétion de l’animal, la loutre est suivie par un réseau de naturalistes grâce à ses empreintes de pas, ses crottes (appelées épreintes) et quelques restes alimentaires. « On utilise aussi des pièges photographiques ou vidéo. C’est un travail de recherche minutieux, incertain, mais indispensable », souligne Meggane Ramos. Une démarche qui permet aujourd’hui d’authentifier sa présence dans de nombreuses zones humides, y compris des fleuves aux rives urbanisées, à l’image de la Loire. Les cours d’eau du Grand Est et des Hauts-de-France semblent toutefois faire exception. « Il y a bien eu des tentatives de réintroduction en Alsace mais ça n’a pas vraiment fonctionné », raconte Cécile Kauffmann.

Des dégâts dans les élevages piscicoles

Animal relativement solitaire (contrairement à sa cousine la loutre de mer), la loutre d’Europe évolue sur un bassin de 5 à 20 km de long à la recherche de poissons, écrevisses ou batraciens. « On pense souvent que la loutre est un témoin de la bonne qualité des eaux mais, en fait, elle va surtout là où elle trouve du poisson et des abris, souligne Meggane Ramos. On a détecté sa présence sur des secteurs où l’eau est de très moyenne qualité, à l’image du Gouëssant dans les Côtes-d’Armor. » Sa gourmandise l’incite, de temps en temps, à s’introduire dans des élevages piscicoles, notamment de truites. Au grand dam des pisciculteurs, les dégâts pouvant être importants. « On a un animateur qui sensibilise les professionnels et leur apporte une aide technique. Lorsque les installations sont bien protégées, il n’y a plus de problème », rapporte l’animatrice du plan loutre national.

Si elle n’a pas de prédateur dans la nature, la principale menace de la loutre d’Europe demeure les activités humaines, en particulier la circulation routière. « Il y a des ouvrages, des barrages, qui l’obligent à traverser des routes, des collisions peuvent alors se produire, déplore Cécile Kauffmann. On trouve heureusement de plus en plus d’aménagements spécifiques pensés pour elle, comme les banquettes sous les ponts. Ils participent à la recolonisation de la loutre. » Quelques piégeages visant des ragondins, rongeurs invasifs avec qui la loutre est souvent confondue, lui sont encore aussi parfois fatals, de même que les morsures de chiens. « Globalement, elle se porte de mieux en mieux mais il est trop tôt pour la penser définitivement à l’abri. Elle mérite encore notre vigilance », insiste Cécile Kauffmann.

Source : 20 minutes

L’État français a tué le seul loup du Limousin !

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Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 mai 2023, des lieutenants de louveterie ont abattu un loup à proximité d’un troupeau sur la commune de Tarnac, en Corrèze, sur le plateau de Millevaches. Ce tir était autorisé par la préfecture, pour soi-disant protéger les troupeaux.

Ce faisant, c’est purement et simplement le seul loup présent de manière permanente connu de tout le Limousin qui a été tué (photo ci-dessus, crédit Carduelis). C’est un véritable scandale ! Les pouvoirs publics continuent de faire abattre des animaux d’une espèce protégée sur des fronts de recolonisation. On assiste là à une extermination locale.

D’après la préfecture, le troupeau était protégé. Mais un simple filet électrique de 90 cm de hauteur et la présence de deux ânes ne peuvent constituer une protection efficace contre des loups ou même des chiens divagants. Par ailleurs, on sait juste, par les déclarations des lieutenants de louveterie, que le loup passait à côté du troupeau comme le font régulièrement des loups à côté de nombreux troupeaux, sans tentative de prédation.

Des actions de protection des troupeaux avaient été initiées au niveau local, au sein du Parc naturel régional de Millevaches ou avec des associations locales (surveillance bénévole de troupeaux).

Et la réponse donnée par la préfecture a été de tuer l’unique loup présent.

Pourtant, l’habitat naturel étant favorable, d’autres loups arriveront, c’est inéluctable. Les pouvoirs publics vont-ils continuer à tuer ces loups recolonisateurs ? Ou un réel effort de protection des troupeaux sera mis en place dans les nouvelles zones de retour du loup ? Seuls les moyens de protection des troupeaux effectifs fonctionnent sur le long terme, on ne le répétera jamais assez : l’avenir et de l’élevage et des loups ne peut se faire qu’à cette condition.

L’État français se montre une nouvelle fois hors-la-loi vis-à-vis des directives européennes qui stipulent que des loups ne peuvent être abattus que :

  • si la population de loups, y compris locale, n’est pas mise en danger (ce qui n’est pas le cas ici vu que le seul loup de la zone a été tué)
  • si toutes les autres solutions n’ont pas marché (ce qui n’est pas non plus le cas vu la faible hauteur des clôtures et l’absence de chiens de protection).

Et quid des méthodes d’effarouchement ? Les tirs d’effarouchement par exemple devraient être un préalable à tout tir mortel mais s’ils figurent bien dans le protocole, ils ne sont pas obligatoires ! Rappelons aussi qu’aucune étude n’a prouvé l’efficacité des tirs mortels sur la défense des troupeaux.

Alors arrêtons de tuer des loups et redoublons d’efforts sur la mise en œuvre des moyens de protection des troupeaux, notamment sur les fronts de recolonisation !

Dangerosité supposée de l’ours : une mise au point s’impose

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Depuis la mort d’un trailer dans le Trentin italien, les opposants à la sauvegarde de l’ours en France n’ont de cesse d’instrumentaliser médiatiquement et à toute occasion ce dramatique événement, en tentant d’instaurer une psychose collective.

Dernière en date, l’exploitation médiatique alarmiste de la rencontre rapprochée d’un ours par deux randonneuses sur la commune d’Orlu, dont le seul point notable était l’attitude placide du plantigrade.

Contrairement à ce qui a été suggéré, la présence de l’ours sur ce secteur de l’Ariège, bien que peu fréquente, n’a rien d’exceptionnelle : de jeunes ours mâles en exploration parcourent régulièrement cette zone depuis plus de 25 ans, sans que l’on puisse en déduire une quelconque tendance sur la population ou une possible installation.

Il convient de ne pas se laisser instrumentaliser par des peurs irrationnelles, et de remettre le risque causé par l’ours dans sa juste perspective, à partir des données factuelles :

  • Lors des rencontres homme-ours, l’ours s’éloigne dans 80% des cas alors qu’il est indifférent dans 20% des cas restant. Parfois il peut montrer de la curiosité. Les rares cas de comportement agressif (quelques %) concernent surtout des femelles suitées d’oursons, ou des ours surpris à courte distance, pouvant entraîner une charge d’intimidation.
  • Les charges avec contacts et blessures, voire décès, restent une très rare exception : au niveau mondial on relève moins de 10 décès dus à l’ours par an, loin derrière d’autres espèces d’animaux sauvages ou domestiques, mais ceux-là moins médiatiques (Bombieri 2019).

Par exemple :                                                                                                 

  • Par an, les chiens causent au moins 25 000 décès dans le monde, 30 en Europe, 1,5 en France.
  • Un cerf a tué un homme l’hiver dernier en France. Les charges de sanglier peuvent être mortelles, mais rarement.
  • Par an, les bovins tuent une vingtaine de personnes aux USA, 6 au Royaume-Uni (promeneurs), 6 en France (professionnels).
  • Dans nos Pyrénées, les charges de bovins en estive entraînent en moyenne 2 blessés graves par an parmi la seule population des randonneurs et des chasseurs, et sur le seul versant français. Auxquels on peut ajouter un décès en 2013.

Ces chiffres, sans parler des risques inhérents au milieu montagne, se passent de commentaires et montrent que l’agitation se focalisant autour de la dangerosité de l’ours dans les Pyrénées est essentiellement partisane et politique.

Comme pour toute pratique en milieu naturel, minimiser les risques, y compris la faible fraction due à l’ours, passe par la connaissance et l’information afin d’adopter une attitude adaptée.

Loin des polémiques stériles, notre association agit dans ce sens à son niveau, concernant l’ours, à travers :

 

  • Un MOOC, formation gratuite en ligne sur les grands prédateurs, via Erasmus+ et des partenaires européens : https://mooc-large-carnivores.org/
  • Un programme de bénévolat, Parole d’Ours, qui va à la rencontre des pyrénéens chaque été depuis 15 ans, et fournit de la documentation sur le plantigrade, y compris celle de l’Etat (DREAL), dans les commerces et offices du tourisme.

Les sangliers disparaissent de la Drôme et le loup n’y est pas pour rien, selon les chasseurs. Commentaire d’Yves Verilhac (LPO)

Les chasseurs de la Drôme s’alarment de la raréfaction des sangliers dans le département. En cause, le loup. Selon la Fédération de chasse, les populations ont diminué de plus de la moitié depuis 2018. Invérifiable pour Pierre Rigaux. Le naturaliste pointe une situation paradoxale.

La Fédération de chasse de la Drôme, s’inquiète de la raréfaction du grand gibier dans la Drôme, en particulier du sanglier. Les chasseurs mettent en cause notamment le loup. En 2018, vingt-mille sangliers ont été prélevés dans la Drôme. Chiffre divisé par deux en 2021. Cette année seulement sept à huit-mille sangliers devraient être tués.

Une baisse très importante entrainée par la forte présence du loup selon Michel Sanjuan, vice-président des chasseurs de la Drôme en charge du loup et du grand gibier. « On décompte au moins 250 de ces prédateurs », une donnée que ne confirment pas les services de l’Etat mais « cette présence est excessive »selon le numéro deux de la fédération drômoise. « En plus de tuer une grande partie des animaux, il fait, en plus fuir les troupeaux de sangliers dans les zones les plus soumises aux attaques. En conséquence, on peut parfois se retrouver avec des hordes de cinquante individus dans les endroits les plus épargnés du département ».

La disparition du mouflon est-elle liée à la multiplication du loup ?

« Les chiffres sont vertigineux » constate Michel Sanjuan ; « Il y a une vingtaine d’années, on dénombrait au moins 900 mouflons dans le département, aujourd’hui on en compte une quinzaine tout au plus ». Le chasseur met là aussi en cause le loup qui aurait décimé les animaux dès son apparition dans le département. Tout comme les éleveurs, la Fédération 26 explique que la cohabitation est impossible avec le loup « sous peine de voir la faune sauvage disparaître ». Pour Michel Sanjuan, « si on ne change pas le statut d’animal protégé du loup, on court à la catastrophe ».

L’économie de la chasse de la Drôme en péril à cause du loup

La Drôme est un territoire de chasse particulièrement prisé par les chasseurs des départements voisins qui viennent particulièrement chasser le sanglier. À cause de leur raréfaction, de moins en moins de chasseurs se rendraient dans la Drôme constate la Fédération de la Drôme. « Rien que parmi nos adhérents, on a perdu au moins 350 chasseurs cette année ». Il y a maintenant à 10 000 chasseurs drômois. Pourtant, « il reste encore des gros gibiers », déclare Michel Sanjuan. « On a encore du cerf, du chevreuil, et quand même un peu de sanglier ».

« Aucune étude ne prouve l’impact réel du loup sur le sanglier »

« Aucune étude ne prouve l’impact réel du loup sur le sanglier », note Pierre Rigaux, naturaliste, administrateur de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et militant anti-chasse. « Oui cela dit, le loup fait sans aucun doute partie des facteurs qui peuvent participer à réguler les sangliers ». Selon le naturaliste, la situation est paradoxale « puisque les chasseurs disent qu’ils sont là pour réguler les sangliers mais quand il y a un facteur naturel qui vient les réguler, ils disent qu’il faut réguler le régulateur ». Il rajoute que les chiffres donnés par les chasseurs sont selon lui, biaisés : « les plans de chasse ne tiennent pas compte de la prédation des loups, donc effectivement quand les chasseurs disent, on a plus assez de gibier, ils oublient qu’ils ne sont pas les seuls prédateurs. Supposons qu’il y ait vraiment 200 loups dans le département pour 10 000 chasseurs drômois, qui tue le plus d’animaux entre les deux prédateurs ? le résultat est évident. »

Le mouflon, un cas très particulier

Si Pierre Rigaux désapprouve la majeure partie de l’analyse des chasseurs à propos de l’impact du loup sur les populations de sangliers, il valide en revanche l’idée que la grande raréfaction du mouflon dans la Drôme puisse être liée à la prédation du loup. « Le cas du Mouflon est très particulier car cet animal est un animal exotique, introduit en France pour la chasse dans la deuxième moitié du 20ième siècle. Une espèce originaire du Moyen-Orient, d’abord importé en Corse, croisé avec des moutons domestiques ». Conséquence, l’espèce hybridée n’est pas très adaptée aux territoires de montagne. Et donc n’a pas les armes suffisantes pour résister à la prédation du loup dans ce type de milieu.

Source : Ici par France Bleue

Commentaire d’Yves Vérilhac (LPO)

Il n’est pas rare que des responsables cynégétiques s’inquiètent de la raréfaction du sanglier à cause de leur principal prédateur, le loup. Ils demandent à pouvoir tuer encore plus de loups afin de voir augmenter la population de sangliers.

 

« Une baleine vaut 2 millions de dollars » : pourquoi ces cétacés sont-ils essentiels pour l’humanité ?

Baleine-grise-2 millions de dollars

Saviez-vous que les baleines étaient indispensables à la survie des hommes ? Leur valeur a d’ailleurs été estimée à 2 millions de dollars. Explications avec l’organisation à but non-lucratif The Animal Fund.

Comme tous les ans, la principauté de Monaco organise la Monaco Ocean Week, une semaine de rencontres, de débats et d’actions dédiées à l’océan. Parmi les participants se trouvait l’organisation à but non-lucratif The Animal Fund, venue parler de l’importance des baleines pour la survie de l’humanité. L’occasion d’en apprendre davantage sur ces cétacés menacés, nécessaires à l’humanité.

Qui sont les baleines ?

Il existe 86 espèces de baleines, de dauphins et de marsouins dans l’océan. Les baleines, elles, se classent en deux catégories :

Les baleines à dents (Odontoceti). Elles peuvent avoir de deux à 250 dents selon l’espèce. Elles se caractérisent par un évent avec un seul trou, elles sont plus petites que les baleines à fanons, elles vivent en groupes, et utilisent l’écho-localisation pour chasser et se déplacer. On retrouve dans ce groupe les bélugas ou les cachalots, par exemple.

Les baleines à fanons (Mysticeti). Elles se caractérisent par leurs fanons, utilisés pour filtrer de petits organismes comme le krill. Elles possèdent un évent à eux trous, sont plus grandes que les baleines à dents, et utilisent des sons pour la communication et la navigation. Les baleines à bosse et les baleines franches de l’Atlantique nord, par exemple, composent ce groupe.

Les baleines, ces éco-ingénieurs de l’océan

Comme l’explique The Animal Fund, les baleines produisent indirectement plus de 50% de notre oxygène.

L’organisation les qualifie de « sauveuses des écosystèmes« , car elles aident à maintenir un océan qui capture autant de carbone que toutes les forêts tropicales de la planète.

En moyenne, chaque baleine contribue en effet à éliminer autant de carbone de notre atmosphère que 30 000 arbres. On estime ainsi qu’une baleine peut séquestrer 33 tonnes de carbone au cours de sa vie. Leur espérance de vie allant de 50 et 200 ans, cela fait d’elles « l’un des plus grands réservoirs de carbone vivant ».

Baleines et plancton dépendent l’un de l’autre

Depuis 1950, l’océan a subi un déclin de 40 % des populations de phytoplancton – dont se nourrissent la majorité des baleines à fanons. En cause : la pollution, le changement climatique, l’acidification des océans… et la diminution des populations de baleines.

Phytoplanctons et baleines sont en effet intimement liés : la baleine se nourrit du phytoplancton, mais ce dernier a besoin des cétacés pour exister.

Les déjections des baleines contiennent en effet des nutriments essentiels à la croissance du phytoplancton, comme le fer et l’azote.

Une baleine bleue, par exemple, défèque 3 tonnes de matières fécales par jour. Pour cette raison, The Animal Fund qualifie ces cétacés de « fermiers de la mer », à l’image d’un fermier épandant du fumier sur ses cultures.

« Moins de baleines entraîne moins de phytoplancton et donc moins d’oxygène. Un monde sans phytoplancton et sans arbres serait un monde où nous ne pourrions plus respirer », affirme l’organisation.

La baleine : une valeur à 2 millions de dollars

Des scientifiques du Fonds monétaire international (FMI) ont évalué la valeur d’une baleine à 2 millions de dollars (environ 1,8 million d’euros). Cela est dû à leur capacité à réduire les concentrations de CO2 dans l’atmosphère et à leur valeur touristique, comme avec le « whale watching ».

« Selon le FMI, une augmentation de 1% du phytoplancton permettrait de capter des millions de tonnes de CO2 supplémentaires, rappelle l’organisation. L’océan étant le plus grand puits de carbone sur terre, la conservation des baleines pourrait s’avérer être un outil vital pour lutter contre l’augmentation des émissions de carbone. »

Comment agir à notre niveau pour protéger les baleines ?

Les menaces qui pèsent sur les baleines sont nombreuses : réchauffement climatique, acidification des océans, collision avec les navires, pollution sonore (tests de sonars, explosions etc.), pollution (marées noires, toxines, déchets plastiques), surpêche et filets fantômes, ou encore la chasse à la baleine et la captivité.

Si vous ne pouvez pas agir sur tous ces dangers, il est en revanche possible d’apporter sa contribution pour lutter contre certains d’entre eux, à commencer par la pollution liée au plastique.

Pour cela, rien de plus simple : utilisez des alternatives, éviter les emballages en plastique et le plastique à usage unique.

Concernant la surpêche, The Animal Fund conseille tout simplement de diminuer sa consommation de poisson.

Si vous décidez d’aller observer les baleines dans leur environnement naturel, faites bien attention de choisir une compagnie de whale watching éco-responsable. Et surtout, n’assistez pas aux spectacles d’orques ou de dauphins dans les marinelands.

Ne consommez pas de viande de baleine ou d’articles contenant des produits dérivés.

Et si vous souhaitez vous investir encore plus, n’hésitez pas à rejoindre des organisations.

 

Les 5 infos à savoir sur l’éléphant d’Asie

éléphant d'asie

L’éléphant d’Asie, qui vit dans des forêts humides menacées de destruction, passe le plus clair de son temps à manger. Mais, attention, il ne faut pas le confondre avec l’éléphant d’Afrique.

Il possède une trompe de 100 kg

Ce mammifère herbivore de la famille des éléphantidés est un animal terrestre vivant sur le continent asiatique. Il peut mesurer jusqu’à 3,5 mètres au garrot (autour de 2 mètres pour les femelles) et peser jusqu’à 5 tonnes pour les mâles (entre 2 et 3,5 tonnes pour les femelles). La trompe de l’éléphant d’Asie peut peser jusqu’à 100 kilos pour les plus âgés ! Elle est composée de 100 000 à 150 000 muscles et est dépourvue d’os.

Elle possède un nombre impressionnant de fonctions. Le bout de la trompe permet à l’éléphant de boire, de manger, de sentir, de déplacer des objets, de se gratter, de s’asperger de poussière, de faire des câlins aux autres membres du troupeau etc. Enfin, comme les petits humains sucent leur pouce, les éléphanteaux, eux, sucent leur trompe !

L’éléphant d’Asie, un gros mangeur

Il faut savoir que l’éléphant d’Asie passe le plus clair de son temps à manger, entre 16 et 18 heures par jour et peut avaler jusqu’à 150 kg d’herbe, de feuillage, de jeunes pousses, de fruits ou de racines. Il passe le plus clair de son temps à arpenter la forêt tropicale à la recherche de nourriture. Il boit beaucoup également, c’est pour cette raison que les troupeaux se trouvent à proximité de points d’eau. On estime qu’il ne dort que 4 heures environ par jour.

L’éléphant a beau passer du temps à manger et boire, il a un sens de la famille résistant à toute épreuve. Il existe une grande solidarité au sein d’un clan et chacun ressent de l’émotion et l’exprime quand l’un des siens décède. Le troupeau est mené par une femelle âgée alors que les jeunes mâles sont chassés du clan à partir de 14 ans pour vivre une vie de célibataire, hors période d’accouplement.

Un éléphanteau de 100 kg

C’est donc à partir de l’adolescence (14 ans) que les éléphants peuvent commencer à se reproduire. Par contre, il n’y a pas de période propice à la reproduction, c’est possible toute l’année.

Tous les quatre ans, la femelle donne naissance à un unique bébé éléphanteau. La période de gestation peut durer de 20 à 22 mois (parfois 28 pour l’éléphant d’Asie !), avant qu’elle n’accouche d’un petit qui pèse déjà 100 kg à la naissance. La mère va ensuite allaiter son bébé pendant trois à quatre ans.

Le test du miroir

Les éléphants ont conscience d’eux-mêmes. Ce sont les premiers animaux à avoir réussi le test du miroir. En 2006, l’éthologue Frans de Waal a endormi trois éléphants au zoo du Bronx à New York. Une croix colorée et une croix à la peinture invisible ont été peintes sur eux pendant leur sommeil. Lorsqu’elle a été placée devant un miroir, la femelle Happy a reconnu son reflet et a frotté la croix avec sa trompe. Cela signifie donc qu’elle s’est reconnue et s’est même servie du reflet pour interagir avec son apparence.

Une population d’éléphants menacée

Malheureusement, l’éléphant d’Asie est espèce menacée, notamment par la destruction de son habitat, la forêt. Il lui arrive parfois de s’attaquer aux cultures locales, ce qui n’est pas bien vu par les populations voisines, qui peuvent se faire justice elles-mêmes.

Egalement chassé pour sa chair, sa peau et l’ivoire de ses défenses, l’éléphant d’Asie est aussi capturé et dressé pour servir d’attraction touristique dans certains pays. Aujourd’hui, la population restante des éléphants d’Asie est estimée à moins de 50 000 individus sur la planète. Le peu d’éléphants sauvages restant vivent majoritairement dans les forêts tropicales humides où la nourriture est facilement accessible.

Quelles différences entre l’éléphant d’Afrique et l’éléphant d’Asie ?

Il faut bien distinguer l’éléphant d’Asie et l’éléphant d’Afrique qui cumulent des différences physiques. D’abord, celui d’Afrique est beaucoup plus gros puisqu’il peut peser jusqu’à 7 tonnes.

Il a aussi de très grandes oreilles qui lui servent de ventilateur pour se rafraîchir contrairement à l’éléphant d’Asie qui possède des oreilles plus petites. Ensuite, l’éléphant d’Afrique a deux protubérances à l’extrémité de sa trompe qui lui permettent d’attraper des feuilles en hauteur, tels des doigts, alors que son cousin asiatique n’en a qu’une. Son dos est creusé, et non rond comme l’éléphant d’Asie qui, lui, est plus poilu. Enfin, l’éléphant d’Asie a deux bosses sur la tête.

 

 

Photo : éléphant d’Asie © pixabay