LES CROQUIS DE L’INSECTOLOGUE

autorisation de diffusion par NATAGORA

l'insectologue

1) AGRIA TAU                                                                8) REDUVIUS PERSONATUS

 2)NICROPHORUS HUMATOR                            9)LEPTOGLOSSUS OCCIDENTALIS

3)OPEROPHTERA BRUMATA                           10)TYRIA JACOBAEA

4)AMPHIMALION SOLSTITIALIS                   11)PALOMENA PRASINA

5)CARABUS AURATUS                                       12)MIMAS TILIAE

6)EPISYRPHUS BALTEATUS                          13) BOMBUS TERRESTRIS

7)ANDRENA FULVA                                            14) XYLOCOPA VIOLACEA

Les fourmis envahissent la France, 5 infos pour comprendre en quoi elles sont dangereuses pour l’homme et la nature

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Publié le 29/08/2023 à 09h13

Les fourmis envahissantes sont la vedette du 31ème colloque de la section française de l’Union Internationale pour l’Étude des Insectes Sociaux qui se tient à Toulouse (Haute-Garonne). Voici cinq informations essentielles à retenir sur ces nouvelles espèces dangereuses qui posent des défis grandissants en France.

Les fourmis, ces insectes sociaux aux structures complexes et aux rôles variés dans les écosystèmes, sont actuellement au cœur des discussions lors du 31ème colloque de la section française de l’Union Internationale pour l’Étude des Insectes Sociaux. L’événement se tient sur deux jours à Toulouse et met en lumière les avancées de la recherche dans le domaine des insectes sociaux, en se concentrant particulièrement sur les fourmis envahissantes. Voici les cinq informations clés à connaître sur ces envahisseurs qui posent des défis croissants en France.

  1.  Une dispersion à travers les échanges commerciaux. Les échanges commerciaux, en particulier le commerce de plantes, ont entraîné une redistribution mondiale d’espèces, y compris les fourmis. En l’espace d’un siècle, de nombreuses espèces, dont certaines envahissantes, ont colonisé de nouveaux territoires grâce à ces échanges. « Notamment des espèces qui posent un problème en termes de biodiversité, soit au niveau économique, souligne Olivier Blight, enseignant chercheur à l’université d’Avignon spécialiste des fourmis envahissantes. Les fourmis font partie des espèces qui sont très largement distribuées à travers le monde, assez facilement à travers le commerce des plantes environnementales. C’est comme ça que l’on peut disperser des espèces d’un bout à l’autre du globe.« 
  2. L’émergence de nouvelles espèces envahissantes. Elle est sûrement la plus redoutée en raison des défis majeurs qu’elle soulève : la fourmi électrique. « C’est parmi les pires espèces de fourmis envahissantes, avec la fourmi de feu qui posent le plus de problème économique, pour la biodiversité, mais également de santé. On n’a pas mis en évidence des transmissions de maladie, mais elle a des piqûres douloureuses qui sont assez dérangeantes pour les zones envahies. » Elle a été détectée pour la première fois en France en 2022. fourmi-electrique

La fourmi d’Argentine a été introduite au XIXe siècle en Europe. Elle est présente au Portugal, en Espagne, en France et en Italie. Cette espèce subtropicale se plait très bien dans les zones méditerranéennes. L’espèce Tapinoma magnum originaire du bassin méditerranéen se retrouve en Suisse, à Tours, dans beaucoup de villes en France et dans des pays plus au nord. « Elle pose pas mal de problèmes en agriculture parce que lorsqu’elle est présente, elle devient ultra-dominatrice, très populeuse et très vite dérangeante » précise Olivier Blight. En Corse, elle devient en envahissante jusque dans les maisons au point de « s’attaquer aux gaines électriques« .

  1. Des conséquences sur les écosystèmes et pour l’homme.L’arrivée de ces espèces envahissantes a des conséquences profondes sur les écosystèmes locaux. Certaines espèces deviennent rapidement dominantes et perturbent les équilibres naturels. Ces espèces sont souvent très populeuses, de plusieurs millions d’individus. Lorsque les zones sont occupées, il devient difficile d’y vivre. Pour l’homme, la piqûre de la fourmi électrique est particulièrement douloureuse et la cohabitation devient particulièrement désagréable. Cela rajoute au côté désagréable et des espèces sur la biodiversité. « La fourmi électrique est une espèce tropicale et a envahi pas mal d’îles du pacifique, notamment la Nouvelle-Calédonie, raconte l’enseignant-chercheur d’Avignon. Vous pouvez vous balader dans la forêt envahie par la fourmi électrique et vous constaterez qu’il n’y a quasi plus aucun bruit alors que ce sont pourtant des lieux très vivants, particulièrement avec des cigales, des grillons« .
  2. La détection rapide, seule alternative. Face à ces envahisseurs, les méthodes de lutte impliquent généralement l’utilisation de biocides. La détection rapide de l’invasion est essentielle pour contenir la propagation. L’éradication est possible dans certains cas, comme pour la fourmi électrique en France, mais pour d’autres espèces, la prévention est la meilleure stratégie.

Olivier Blight a l’espoir de pouvoir éradiquer la fourmi électrique en France : « Elle est pour le moment contenue dans un seul site en France : dans la ville de Toulon. D’autres espèces comme la fourmi d’Argentine ne peuvent plus être éradiquée car elles sont présentes avec une forte densité dans de nombreux sites. Nous ne pouvons plus faire que de la prévention. »

  1. Les fourmis envahissantes, nouvel animal de compagnie. « Il y a un commerce assez important de fourmis envahissantes. Cela devient des animaux de compagnie » affirme enfin le spécialiste des fourmis envahissantes. Dans une étude récente, des biologistes de l’Université de Lausanne se sont penchés sur la proportion d’espèces invasives parmi les animaux vendus en ligne. Les chercheurs ont examiné les sites de vente de fourmis en particulier, notant que l’engouement pour l’élevage de fourmis n’a émergé que récemment. Alors que les fourmis vendues en tant qu’animaux de compagnie sont encore relativement nouvelles, elles représentent une proportion alarmante d’espèces invasives dans ce commerce en ligne.

 

Biodiversité : 5 chiffres fous sur les espèces envahissantes, ce fléau planétaire silencieux

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L’IPBES, l’équivalent du Giec pour la biodiversité, publie ce lundi un rapport sur les espèces exotiques envahissantes, dont les effets dévastateurs sur la planète ne cessent d’augmenter. Il est encore temps de freiner cette cause majeure d’effondrement de la biodiversité.

De la découverte des Amérique à l’essor du commerce mondial, le transport des Hommes et des marchandises s’est aussi accompagné de celui d’espèces exotiques envahissantes. Alors que ces dernières sont potentiellement dévastatrices pour l’environnement, leurs effets étaient jusqu’à présent peu documentés. Pour y remédier, l’IPBES, équivalent du Giec pour la biodiversité, publie ce lundi un « rapport d’évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle ».

Le rapport du panel international d’experts réunis sous l’égide d’ONU permet de mieux appréhender les causes et conséquences de ce fléau. Il recense aussi les moyens d’agir.

  1. Dix pour cent d’espèces nuisibles

Les espèces tropicales envahissantes ou invasives sont aussi bien des animaux que des plantes. Elles sont introduites volontairement ou non par l’Homme. Au total, l’IPBES en recense plus de 37.000 dans le monde entier, dont près de 10 % sont nuisibles et constituent « une menace grave pour la nature ».

Les exemples sont nombreux : du dodo de l’île Maurice, disparu en raison de la prédation d’animaux importés par les colons (rats, chats, chiens), à l’écrevisse américaine, prédateur redoutable dans les cours d’eau français. Quant au frelon asiatique (Vespa velutina) introduit accidentellement en France par une cargaison de poteries de Chine, il décime les abeilles et leurs services écosystémiques.

  1. Cinquième cause d’effondrement de la biodiversité

Ces espèces invasives prolifèrent et causent des dommages irréversibles à la Nature. Elles ont un « rôle majeur dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux dans le monde », indique l’IPBES. Pire, elles sont le seul facteur de « 16 % des extinctions mondiales d’animaux et de plantes ».

Résultat : elles constituent désormais la cinquième cause de l’effondrement de la biodiversité, au même titre que le changement climatique, la pollution, les changements dans l’utilisation des terres et des mers ou encore l’exploitation directe des espèces. Elle était jusqu’à présent « la moins connue et comprise », souligne Franck Courchamp, directeur de recherche au CNRS spécialiste des questions de biodiversité.

  1. Un coût annuel de plus de 423 milliards

Leur coût économique mondial dépassait les 423 milliards de dollars par an en 2019, souligne le rapport. Mais cette estimation n’est que « la partie émergée de l’iceberg », alerte Franck Courchamp, une grande partie des effets des espèces invasives n’étant pas documentés. Ce montant provient essentiellement (à 90 %) des dommages causés par ces espèces invasives, des pertes agricoles aux sinistres sur le bâti en passant par les dégâts sur les infrastructures.

Seulement 10 % de ces coûts financent la prévention. Un faible investissement d’autant plus inquiétant que ces coûts ont au moins quadruplé chaque décennie depuis 1970. Et la hausse devrait rester exponentielle avec l’essor des échanges internationaux et le changement climatique.

  1. Une menace pour l’Homme dans 85 % des cas

Ces espèces menacent directement l’Homme avec 85 % des impacts recensés qui « ont une incidence négative sur la qualité de vie des populations », selon le rapport. Ces espèces véhiculent des maladies, comme le paludisme , Zika ou encore la fièvre du Nil occidental.

Par ailleurs, ce fléau nuit aux moyens de subsistance de l’Homme. Le rapport cite l’exemple du lac Victoria (plus grand lac d’Afrique) où la pêche a décliné en raison de la propagation de la jacinthe d’eau, « l’espèce exotique envahissante terrestre la plus répandue », précise l’IPBES.

  1. Des lois dans seulement 17% des pays

L’IPBES déplore que seuls 17 % des pays disposent de lois spécifiques pour lutter contre ces espèces invasives. Pourtant, des mesures pourraient freiner ce fléau : plus de prévention, un meilleur contrôle, le confinement ou même l’éradication ont prouvé leur efficacité. Le lapin de garenne ou le rat noir ont ainsi disparu de Polynésie française.

L’idée d’une gouvernance mondiale sur ces sujets est aussi avancée. « La bonne nouvelle, c’est que, pour presque tous les contextes et toutes les situations, il existe des outils de gestion », se réjouit Anibal Pauchard, coprésident de l’évaluation. Encore faut-il que les Etats et les citoyens mesurent l’ampleur de ce sujet.

 

 

Source : Les Echos, Mathilde Golla, Publié le 4 sept. 2023

Photo : Le moustique tigre transmet la dengue ou Zika. (SIPA)

Comment les abeilles apprennent à danser

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Alors qu’on pensait que la danse des abeilles, utile pour indiquer des sources de nourriture, était innée, une étude révèle qu’elles apprennent en partie ce comportement auprès de leurs aînées.

Chez les abeilles, la communication entre individus passe aussi par la danse. Après avoir butiné, elles s’adonnent à un rituel millimétré pour indiquer à leurs collaboratrices l’emplacement exact de leur succulente découverte. Une récente étude, publiée dans Science, met en évidence l’importance de l’apprentissage dans ce procédé singulier.

Chaque pas a sa signification

Dans l’obscurité du nid, à la verticale, les abeilles exécutent une suite de mouvements bien précis : angle, durée du frétillement, nombre de répétitions, tout compte !

« Il s’agit d’un mouvement en forme de 8 », précise Mathieu Lihoreau, chercheur au CNRS, pour Sciences et Avenir. « Durant sa chorégraphie, l’angle dessiné par le corps de l’abeille et l’axe vertical du nid est comparable à l’angle formé par la source de nourriture, la ruche et le soleil. » A titre d’exemple, si la source de nourriture se trouve en face de la ruche, et que le soleil est au zénith, les abeilles devraient ainsi danser à la verticale.

La danse se compose de deux pas, répétés. D’abord l’abeille frétille en avançant en ligne droite. Elle effectue ensuite un arc de cercle vers la droite pour revenir à son point de départ, puis elle répète le premier pas frétillant et réalise cette fois-ci l’arc de cercle vers la gauche. Et ce n’est pas tout. La durée du frétillement indique à ses congénères la distance à laquelle se trouve la nourriture depuis le nid. « Dès lors, les abeilles connaissent l’angle et la distance par rapport à la ruche : un vecteur qui les conduira directement au butin ! À partir de ce moment-là, une abeille qui ne connaît pas le lieu de butinage mais qui assiste à la danse peut s’y rendre aisément », s’enthousiasme le spécialiste des abeilles.

Sur ses soies, poils microscopiques recouvrant son corps, l’abeille transporte encore du pollen provenant de son butin. Avec lui, se dégage l’odeur propre aux fleurs que l’abeille vient de visiter. Une information de plus pour ses congénères. Même la quantité de nourriture est signifiée ! Plus l’abeille répète la danse frénétiquement, plus la source est abondante. Cette chorégraphie est un cas unique de communication symbolique chez les invertébrés. Seule une dizaine d’espèces d’abeilles à miel la pratiquent, dont Apis mellifera (notamment présente en Europe) et Apis cerana en Asie. « On parle de communication symbolique car elles transmettent des informations sur une expérience passée. Cette chorégraphie se produit hors contexte », explique Mathieu Lihoreau.

Apprendre en observant

Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que la danse des abeilles était purement innée. Cependant, cette nouvelle étude révèle également une part d’apprentissage non négligeable. L’équipe de chercheurs s’est basée sur l’observation de ruches transparentes. Une partie de ces nids n’hébergeait que de jeunes abeilles. L’autre accueillait autant de jeunes que d’abeilles plus âgées. En marquant les jeunes abeilles pour les identifier, les éthologues ont pu observer l’évolution de leurs danses avec le temps. « Il y a toute une phase de maturation pour la jeune abeille car elle ne commence à danser que lorsqu’elle se met à butiner. Cela n’arrive qu’au bout de deux semaines », indique le chercheur. Durant ces quelques jours, la jeune abeille peut donc observer ses congénères.

Chaque danse est répétée plusieurs fois. Comme chaque chorégraphie indique un point donné, en communiquant une distance et un angle, les éthologues ont pu juger de la précision de l’enchaînement : si une danse est bien réalisée, elle indique le même point à chaque fois. Résultat ? Les premières danses des jeunes abeilles sont très variables quand elles ne sont pas en contact avec d’autres plus expérimentées. « A l’inverse, les jeunes butineuses qui ont été en présence d’abeilles plus âgées exécutent une danse beaucoup plus précise », analyse Mathieu Lihoreau. Les abeilles apprennent donc à danser en observant leurs aînées, sans quoi leurs pas sont incertains et les erreurs de direction, fréquentes !

« Pour une prochaine étude, on pourrait imaginer déplacer les sites de butinage et observer l’adaptation des danses par les abeilles », suggère l’éthologue. Se pose également la question de savoir si toutes les danses des abeilles ont un aspect « acquis ». Car oui, l’abeille danse aussi dans un autre contexte : la recherche d’un nouveau nid ! Au printemps, la colonie se divise en deux. La reine donne naissance à une nouvelle souveraine, qui demeure dans la ruche initiale, pendant que l’ancienne reine part à la conquête de nouveaux horizons. C’est ce qu’on appelle l’essaimage. Les abeilles en partance forment alors une grappe à quelques mètres de leur habitat initial, en attendant de dénicher leur prochain logis. Des exploratrices sondent alors les alentours, et effectuent une danse sur l’essaim pour indiquer le prochain nid potentiel.

Cette araignée adapte son venin aux attaques qu’elle subit

araignée hadroniche

Des araignées qui font évoluer leur venin selon leur âge ou les conditions environnementales dans lesquelles elles évoluent, les chercheurs en avaient déjà vues. Mais qui s’adaptent instantanément aux attaques qu’elles subissent, jamais. C’est désormais chose faite avec une araignée australienne de la famille des mygales, au comportement intriguant.

L’araignée Hadronyche valida, de la famille des mygales, adapterait la composition de son venin en fonction des attaques qu’elle subit.

David Wilson

A chaque araignée, son venin, adapté à sa proie ? Ce serait trop simple ! Des scientifiques australiens viennent en effet de découvrir qu’une espèce, considérée parmi les plus dangereuses au monde, serait capable de changer la composition de son venin selon les situations auxquelles elle est confrontée. C’est la conclusion d’une étude menée par le docteur Linda Hernandez Duran, à l’institut australien de santé et de médecine tropicale de l’Université James Cook en Australie.

Une seule espèce de mygale semble pouvoir modifier ainsi son venin

Cette araignée, Hadronyche valida, appartient à une famille de mygales, les Atracidae, que l’on ne rencontre qu’en Australie. Et la capacité à modifier son venin semble lui être propre : les scientifiques l’ont cherché sans succès chez trois espèces proches (Hadronyche infensa, Hadronyche cerberea et Atrax robustus). « Nous avons analysé leur comportement et mesuré leur fréquence cardiaque par laser afin d’évaluer leur activité métabolique, a raconté Hernandez DuranNous avons ensuite collecté leur venin et l’avons analysé à l’aide d’un spectromètre de masse. » Conclusion : seule la composition du venin de Hadronyche valida a été modifiée quand les scientifiques ont soumis l’animal à différents stress (petites piqûres avec une pince à épiler, souffle d’air…). Chez cette espèce « la présence de certains composés chimiques dans le venin semble dépendre de l’activité cardiaque et de la réaction à une agression » confirme la chercheuse.

Est-ce que l’animal devient plus dangereux pour autant ? Trop tôt pour le dire, les modifications chimiques précises du venin devant encore être précisées. « Les venins sont tous différents chez les différentes espèces d’araignées et même parfois selon le sexe dans une même espèce, donc on ne peut pas dire qu’un est plus venimeux qu’un autre, précise à Sciences et Avenir Christine Rollard, enseignante et chercheuse au Muséum national d’Histoire naturel de Paris et auteure de près d’une centaine de publications sur les araignées. De plus la toxicité peut aussi varier selon les proies. »

La stratégie de défense n’est pas celle de l’attaque

Pourtant, il n’est pas évident que cette capacité soit une adaptation pour des attaques plus efficaces. « Il est difficile de relier les observations des scientifiques avec le comportement des araignées », déclare Christine Rollard. En effet, dans cette expérience, on ne place les animaux qu’en situation de défense. « Or les araignées peuvent se défendre avec des morsures sèches, c’est-à-dire sans injecter de venin. Elle se servent principalement de leur venin pour attaquer leur proie et s’en nourrir. » En l’occurrence, cette espèce d’Hadronyche se sert d’un piège pour la capture de ses proies, une sorte de toile en nappe prolongée par un entonnoir. L’expérience des chercheurs ne permet pas de dire si le venin est modifié durant une véritable attaque.

Evoluant à la surface de la Terre depuis 300 millions d’années, les araignées sont loin d’avoir révélé toutes leurs adaptations évolutives comme en témoignent également la récente découverte d’espèce qui « entendent avec les jambes » ou de celles qui peuvent rester plus de 30 minutes sous l’eau.

Par Juliette Legros

Des fourmis chasseuses de virus pour lutter contre l’émergence de maladies infectieuses

fourmis légionnaires

Enola Tissandié le 31.03.2023

Les fourmis légionnaires peuvent nous aider à étoffer notre connaissance sur la diversité virale, et ainsi lutter contre l’émergence de maladies infectieuses.

Pierre Becquart / IRD

Traquer les virus dans les zones les plus difficiles d’accès, c’est maintenant possible. Une étude pilote internationale montre comment les fourmis légionnaires peuvent nous aider à étoffer notre connaissance sur la diversité virale, et ainsi lutter contre l’émergence de maladies infectieuses.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), Ebola, et très probablement les coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2) trouvent leur origine chez des mammifères, pour la plupart sauvages, et ont été transmis à l’homme pour devenir des maladies appelées « zoonoses », souvent responsables de grandes flambées épidémiques et particulièrement mortelles. Ces virus (la zoonose concerne aussi les autres microorganismes comme les bactéries et les champignons), peuvent être transmis directement par un contact entre l’animal hôte et l’homme, ou indirectement, par voie alimentaire ou en passant par un animal intermédiaire ayant des contacts plus rapprochés avec l’homme, qui aurait été préalablement contaminé par l’animal hôte. À force de mutations, ces virus se propagent rapidement et efficacement chez l’homme, et peuvent être à l’origine de catastrophes sanitaires. L’imprévisibilité de ces émergences pousse les virologues à mieux connaître le virome (ensemble des virus).

Mais les obstacles sont nombreux à cette cartographie des virus. La première difficulté tient à l’accès aux animaux hôtes, qui, sauvages pour la plupart, vivent dans des zones impénétrables et trop méconnues pour y faire des analyses. Enfin, un autre point important mentionné par Eric Leroy, Directeur de recherche à l’IRD, « la plupart des virus se répliquent dans des cellules de la lignée monocytaire (les monocytes sont des cellules immunitaires), lesquelles sont principalement présentes dans les organes internes des animaux (rate et foie). Les débusquer nécessite le sacrifice de ces derniers, une pratique inapplicable, car contraire aux règles éthiques en vigueur. ». 

Pour remédier à ces difficultés d’échantillonnage des écosystèmes, une équipe de chercheurs français du Cirad, de l’IRD et d’INRAE en collaboration avec des partenaires sud-africains, américains, congolais et gabonais, ont mené une étude pilote sur la base d’une intuition d’Arvind Varsani, virologue et professeur associé à l’Université d’Etat d’Arizona aux États-Unis, d’utiliser des insectes prédateurs et consommateurs de virus comme alliés de taille. Les résultats de cette étude ont publiés dans la revue Peer Community Journal.

Les fourmis légionnaires, nos meilleures alliées pour parcourir les zones difficiles d’accès

Après avoir songé aux libellules, les chercheurs se sont finalement tournés vers les fourmis « magnans », aussi appelées fourmis légionnaires pour créer leur armée collectrice de virus. Originaires d’Afrique mais présentes sur tous les continents, ces fourmis vivent en colonies pouvant atteindre des millions d’ouvrières, et sont connues pour être de grandes prédatrices. « Elles remplissent tous les critères, ce sont des prédatrices très diversifiées, se nourrissant aussi bien d’insectes, de carcasses de petits mammifères, que de plantes. C’était important pour nous de choisir un prédateur en bout de chaîne alimentaire, pour avoir une bonne représentation du virome de l’écosystème. », explique Philippe Roumagnac, chercheur au Cirad et coauteur de l’étude pilote. Autre point important pour la collecte, ces fourmis sont semi-nomades, « elles construisent un campement temporaire, et effectuent leurs raids jusqu’à plusieurs centaines de mètres aux alentours. Une fois qu’elles ont tout parcouru, elles déplacent leur campement ailleurs. C’est pratique pour la collecte car nous n’avons pas besoin de les traquer, seulement de repérer leur nid et de délimiter leur zone de chasse», poursuit le chercheur. Durant leurs raids, les fourmis magnans vont ingurgiter une très grande quantité de nourriture « jusqu’à 2kg de biomasse par jour et par colonie ». Cette biomasse va comporter une grande diversité de microorganismes, dont des virus provenant de toutes les proies ingérées dans cet écosystème. Enfin, « Les fourmis ne faisant pas partie des règlementations internationales sur le bien-être animal, leur usage dans la surveillance des virus potentiellement zoonotiques s’avérerait très précieux », complète Éric Leroy.

Ces fourmis vivent en colonies pouvant atteindre des millions d’ouvrières, et sont connues pour être de grandes prédatrices. Crédits : Matthieu Fritz / IRD

En prélevant 209 fourmis de 29 colonies différentes dans une forêt tropicale au Gabon, les chercheurs ont pu mettre en évidence des échantillons de 157 genres viraux différents et 56 familles virales. « Notre objectif maintenant, est de savoir si cette diversité virale captée par les fourmis est réellement représentative de l’écosystème parcouru lors des raids de chasse », déclare Philippe Roumagnac.

Un objectif à long terme : constituer un observatoire des virus

Après avoir été collectées, les fourmis sont analysées par métagénomique virale. Cette approche moléculaire consiste à analyser le virome d’un organisme. Dans le cas de cette étude, il s’agissait d’extraire le matériel génétique de la fourmi, puis d’y détecter toutes les séquences nucléotidiques virales (les nucléotides sont les sous-unités qui constituent les molécules d’acides nucléiques, supports de l’information génétique). La suite de l’étude consistera à explorer plus en profondeur plusieurs écosystèmes africains, « des grottes, des forêts profondes et des agroécosystèmes (cultures) », explique Eric Leroy, « nous voulons savoir si le matériel viral retrouvé dans ces fourmis représente 1% ou 30% du virome de l’écosystème. Plus le pourcentage sera élevé, plus l’échantillon sera représentatif de l’écosystème et utile pour la création d’un observatoire. ». Pour cela, les chercheurs vont établir des données de référence. Par exemple dans une grotte, des données d’un échantillon représentatif de chauves-souris seront prélevées et comparées aux données issues de fourmis collectées dans la même grotte.

Si les échantillons sont jugés représentatifs du virome de l’écosystème, cette technique de surveillance des émergences virales grâce aux fourmis légionnaires sera particulièrement prometteuse pour établir un observatoire des virus.

Éclairer la matière noire virale pour mieux anticiper l’émergence de zoonoses

Si la perspective d’un tel observatoire peut paraître effrayante, Philippe Roumagnac y voit surtout un moyen de mieux caractériser la diversité virale dans des régions méconnues et peu étudiées, et ainsi étoffer nos connaissances. « À peine 50% des séquences analysées dans les fourmis étaient formellement répertoriées par le Comité international de taxonomie des virus. Cela signifie que nous ignorons tout d’une grande partie des virus présents dans les écosystèmes parcourus par ces fourmis ». C’est toute cette masse de virus dont on sait qu’elle existe, mais qu’on ne connait pas encore qui est nommée « matière noire virale ». L’approche par métagénomique pourrait aussi permettre de retrouver plus facilement les animaux hôtes, dits « réservoirs du virus » responsables d’une maladie zoonotique (telles que les chauves-souris), ou au moins certains animaux intermédiaires contaminée par le virus en question (le fameux pangolin par exemple) ingérés par la fourmi.

« Il ne faut pas avoir peur. Certains virus peuvent en effet être responsables des maladies de demain, mais une grande partie est aussi probablement utile à la régulation des écosystèmes, et même bénéfique pour certaines plantes, par exemple. » concluent les chercheurs.

 

La pollution de l’air sème la pagaille dans la reproduction de certains insectes

mâle stérile

Des mouches, en pleine confusion sexuelle, incapables de distinguer les mâles des femelles : la pollution atmosphérique, qui menace déjà la pollinisation des plantes, sème aussi la pagaille dans la reproduction de certains insectes, montre une étude publiée le 14 mars 2023 dans Nature Communications.

Un mâle stérile de la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata), connue pour infester plus de 250 espèces de fruits et légumes, est relâché dans la nature par des travailleurs de l’installation biologique de production d’insectes stériles de l’Institut pour la santé et la qualité agricoles de Mendoza, à Santa Rosa (Argentine), le 13 mars 2015.

AFP/Archives – ANDRES LARROVERE

A l’origine du phénomène, l’ozone, un des polluants les plus communs qui, même à une dose modérée, a pour effet de dégrader les perceptions olfactives des insectes. Et cela affecte aussi les phéromones, ces substances chimiques odorantes à l’origine de réactions sexuelles ou sociales inconscientes sur un individu de la même espèce. Résultat : lors d’expériences menées avec des niveaux d’ozone typiques des grandes villes sur les drosophiles, ces petits moucherons qui tournent très souvent autour des fruits, les mâles se retrouvent soudain privés de tout sex-appeal aux yeux des femelles, qui ne sont plus incitées à s’accoupler.

Une communication sexuelle perturbée

Et certains mâles, sexuellement dans le brouillard, se retrouvent même à poursuivre de leurs assiduités leurs congénères du même sexe, réduisant à néant toute possibilité de reproduction. Cette communication sexuelle perturbée est principalement déclenchée par l’effet oxydant de la pollution atmosphérique sur les chaînes carbonées des phéromones et dure plusieurs jours.

Ce problème se retrouve chez neuf des dix espèces de drosophiles étudiées, mais pourrait également affecter d’autres insectes dont le comportement repose aussi sur les phéromones, soulignent les scientifiques.

Déclin mondial des insectes (AFP/Archives – Thomas SAINT-CRICQ)

« Nous parlons de millions d’espèces » d’insectes

Ce facteur, jusqu’ici méconnu, pourrait accentuer le déclin qui a touché près de la moitié des espèces d’insectes ces dernières décennies. « Nous parlons de millions d’espèces », a déclaré à l’AFP Markus Knaden, l’un des contributeurs de l’étude et membre de l’Institut Max Planck, citant notamment « les papillons de nuit, les papillons, les fourmis, les abeilles, les guêpes ».

Avant l’industrialisation, les niveaux d’ozone naturels dans l’air s’élevaient en moyenne à environ 40 parties par milliard (ppb) au niveau mondial. Mais aujourd’hui, dans les villes et les zones industrielles, les niveaux d’ozone peuvent facilement atteindre 210 ppb, soit environ cinq fois plus.

« Tout allait bien, jusqu’à ce que nous arrivions », a déclaré M. Knaden. « C’est entièrement de notre faute ».

L’étude a montré que même une exposition de courte durée à des niveaux d’ozone de 100 ppb entraînait une dégradation significative des phéromones. Et plus la concentration d’ozone est élevée, plus l’impact est important. Sans compter l’influence d’autres polluants, tels que les monoxydes d’azote qui s’oxydent à des vitesses encore plus rapides et pourraient venir renforcer le phénomène.

Des expériences, menées par des scientifiques de l’Université de Reading en Angleterre, sont actuellement en cours pour déterminer dans quelle mesure d’autres insectes volants et rampants pourraient être affectés.

Les papillons monarques californiens, quasiment disparus en 2020, sont de retour

Papillons-monarque

Pendant les tempêtes qui ont récemment sévi en Californie, des amoureux de la nature ont retenu leur souffle : les papillons monarques en plein hivernage allaient-ils survivre ? Ces insectes difficiles à protéger sont surveillés de près depuis qu’ils ont quasiment disparu de la région en 2020.

Dès que le soleil a repris ses droits, les bénévoles ont recommencé à compter les papillons agglutinés au sommet des cyprès.

Plus de 330.000 papillons monarques dits « occidentaux », un « soulagement »
Suspendus aux branches, ils se rassemblent en colonies, formant de longues grappes grises avec des tâches oranges quand l’un d’entre eux déploie ses ailes. Stephanie Turcotte Edenholm est un peu rassurée : elle en a compté plus d’un millier en diapause (quand l’organisme fonctionne au ralenti) et une centaine actifs sur le sanctuaire de Pacific Grove, une petite ville de la côte californienne, à côté de Monterey.

Cette éducatrice vient de passer la matinée à expliquer la vie des monarques à des élèves d’école primaire. Ils ont pu admirer le moment où des dizaines de papillons s’envolent, croyant — à tort — que les températures douces signalent la fin de l’hiver. « C’est trop tôt pour qu’ils s’agitent autant, ils utilisent leurs réserves de graisse », s’inquiète la naturaliste.

Lors du grand décompte de Thanksgiving fin novembre, d’après l’association Xerces, les bénévoles ont dénombré plus de 330.000 monarques dits « occidentaux », l’espèce prédominante sur la côte ouest.

« On reste loin des millions observés dans les années 1980 »

Un soulagement par rapport aux 2.000 individus recensés fin 2020 et aux quelque 250.000 de 2021. « Mais on reste loin des millions observés dans les années 1980 et ils sont vulnérables à la perte de leur habitat, aux pesticides et au changement climatique », rappelle l’association de conservation des invertébrés.

Pour ces raisons, le monarque a été ajouté l’été dernier à la liste rouge des espèces en danger d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Xerces a aussi demandé au service américain de la pêche et de la faune sauvage de le placer sur sa propre liste des espèces menacées et espère une réponse positive en 2024.

Cela faciliterait sa tâche face aux projets de promoteurs immobiliers qui veulent raser des arbres où s’abritent les papillons voyageurs.

Mais pourquoi autant d’investissement pour protéger ce lépidoptère ? « C’est une question philosophique. (…) Car ce ne sont pas des pollinisateurs cruciaux. On ne perdrait pas des cultures humaines ou de plantes sauvages en particulier si les monarques disparaissaient », reconnaît Emma Pelton, biologiste de Xerces. « Mais on perdrait les monarques. Des insectes qui réalisent une migration vraiment incroyable et auxquels les gens sont très attachés, émotionnellement et culturellement, dans toute l’Amérique du Nord ».

Certaines espèces parcourent en effet des milliers de kilomètres, du Canada au Mexique.

Le bon équilibre pour aider la nature est difficile à trouver

Bill Henry se souvient des nuées de papillons autour de lui, quand il était enfant : « C’était magique, comme dans un rêve ». Aujourd’hui directeur de l’association Groundswell Coastal Ecology, à Santa Cruz, une autre ville de la baie de Monterey, il défend les monarques par principe et aussi en tant que marqueurs de la bonne santé d’un écosystème.

S’ils vont bien, cela signifie qu’ils ont des « ressources abondantes pour se nourrir et se reproduire » et donc que « les rivières et les fleurs sauvages » se portent bien, explique-t-il. « Cela veut aussi dire qu’il n’y a pas trop d’impasses sur leur chemin, comme de grands espaces couverts de pesticides et que les températures n’ont pas radicalement changé« , ce qui perturberait leur cycle de vie.

En 2020, la quasi-absence de monarques sur la côte a suscité une large mobilisation, des jardiniers qui ont planté des asclépiades aux amateurs qui ont élevé des papillons chez eux, une pratique illégale.

Mais le bon équilibre pour aider la nature est difficile à trouver : les monarques raffolent des eucalyptus, par exemple. Cependant, ces arbres ne sont pas natifs de Californie et boivent beaucoup trop d’eau pour l’Etat prédisposé aux sécheresses. Il faut aussi choisir entre réduire le risque des feux de forêt en retirant une partie de la végétation et abîmer l’habitat des papillons.

Ce qui serait « trop nul« , estime Brody Robbins. Cet adolescent de Santa Cruz fait l’école buissonnière avec deux amis, pour prendre en photo les monarques sur l’un des sites protégés. « Les papillons sont beaucoup plus cools que les cours sur la guerre de Sécession », assure-t-il.

Qui est l’araignée-banane, l’araignée la plus venimeuse du monde qui provoque une douloureuse érection ?

araignee banane

Si son nom peut faire sourire, il ne faut pourtant pas prendre l’araignée-banane. Son venin est en effet particulièrement redoutable.

Pourquoi l’araignée-banane s’appelle-t-elle ainsi ?

Les araignées du genre Phoneutria (ce terme d’origine grec signifie « meurtrière ») appartiennent à la famille des Ctenidae, et sont communément appelées araignées-bananes. On en compte neuf espèces : Phoneutria bahiensis, Phoneutria boliviensis, Phoneutria depilata, Phoneutria eickstedtae, Phoneutria fera, Phoneutria keyserlingi, Phoneutria nigriventer, Phoneutria pertyi, et Phoneutria reidyi.

Origines d’Amérique du sud, ces arachnides vagabonds se trouvent notamment dans les plantations de bananes, d’où ce nom imagé. Là, elles chassent de gros insectes, comme les sauterelles, les mantes religieuses, ou de petits vertébrés comme les lézards ou même des souris.

Elles mesurent environ 10 cm de diamètre, certaines espèces pouvant même dépasser les 18 cm.

Mais ne vous fiez pas à ce nom sympathique, l’araignée-banane est en effet particulièrement venimeuse.

L’araignée-banane est-elle dangereuse ?

L’araignée-banane fait partie des araignées les plus dangereuses du monde, étant donné qu’elle est considérée comme l’espèce la plus venimeuse. Son venin neurotoxique est très puissant et peut entraîner la mort.

Parmi les symptômes provoqués par la morsure de Phoneutria fera : une érection très longue et douloureuse. Des scientifiques brésiliens de l’Université fédérale du Minas Gerais se sont penchés sur cette particularité. Ils sont parvenus à créer un gel issu de ce venin et destiné à aider les hommes souffrant de problèmes érectiles.

Source : GEO.fr

Une nouvelle espèce d’abeille sauvage découverte en Autriche

nouvelle espèce d'abeille

L’espèce découverte en Autriche est une Thyreus picaron, littéralement « abeille tachetée cachée ». – © Naturschutzbund / Lorenz W. Gunzcy

 

Elle a un corps noir et des taches blanches poilues : voilà l’abeille qui vient d’être repérée en Styrie, en Autriche. Une verborgene fleckenbiene, littéralement « abeille tachetée cachée » (Thyreus picaron). Une première pour l’Europe centrale, car cette espèce est originaire de la région méditerranéenne. Selon le Conseil autrichien des abeilles sauvages, il s’agit de « la plus importante découverte d’abeille sauvage de l’année ».

Les abeilles sauvages sont parmi les insectes les plus importants. On compte à peu près 20 000 espèces d’abeilles différentes dans le monde entier, dont 1 000 en France, pollinisant d’innombrables plantes. L’abeille tachetée cachée fait partie des abeilles coucous, qui pondent leurs œufs dans les nids d’autres abeilles sauvages au lieu de construire leur propre nichoir.

C’est le biologiste Oliver Zweidick qui l’a observée dans deux zones protégées par la Naturschutzbund, l’Association de la conservation de la nature : une pente sablonneuse près de la frontière slovène et une ancienne carrière au nord de la ville de Graz.

« Le fait qu’elle apparaisse maintenant en Autriche a probablement aussi à voir avec le changement climatique, qui favorise sa propagation », précise le journal autrichien Kleine Zeitung. Jusqu’à présent, seulement cinq espèces du genre d’abeille tachetée étaient connues en Europe.