Pesticides dans l’arboriculture : France Nature Environnement et Générations futures saisissent la justice

pesticides dans l'arboriculture

Alors que l’érosion de la biodiversité des insectes menace directement le maintien des équilibres biologiques, les agent·es de l’Office français de la biodiversité ont été prié·es, à la demande du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, de ne pas contrôler les périodes de pulvérisation de pesticides par les arboriculteurs. Ces périodes sont pourtant définies par la réglementation et indispensables pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs en période de floraison. France Nature Environnement et Générations Futures saisissent la justice pour rappeler que nul n’est au-dessus des lois : la police de l’environnement et les magistrat·es doivent pouvoir faire leur travail. 

Une érosion de la biodiversité sans précédent : notre sécurité alimentaire en jeu

Notre sécurité alimentaire est intimement liée à l’état de la biodiversité des insectes pollinisateurs comme les abeilles. Ceux-ci jouent en effet un rôle majeur aussi bien dans la reproduction des plantes sauvages que pour la production agricole. Un service de pollinisation gratuit chiffré entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros de valeur marchande par an en France.  Pommes, poires, courgettes, colza, tournesol… 35 % de ce que nous mangeons dépend de la pollinisation par les insectes.

Sauf que la biodiversité s’effondre : depuis plusieurs décennies, de nombreux travaux scientifiques menés dans des écosystèmes variés montrent des baisses très importantes et durables des populations d’insectes, voire des extinctions d’espèces. Une espèce sur 10 d’abeille et de papillon est menacée d’extinction selon l’UICN. Et parmi les quatre causes principales de cette dégradation figure l’impact des pesticides. Une situation d’autant plus alarmante que d’après l’Autorité européenne de sécurité des aliments les lacunes des pratiques réglementaires ont conduit depuis des années à une sous-évaluation de l’exposition des abeilles aux pesticides. La protection des pollinisateurs est encore loin d’être suffisante.

Du bon sens dans la réglementation : la protection des pollinisateurs vis-à-vis des pesticides en période de floraison

En période de floraison, les abeilles sont principalement présentes et actives en milieu de journée. Leur présence décroît en cours d’après-midi, notamment à partir de 2 heures avant le coucher du soleil, jusqu’à leur disparition complète à la nuit tombée.

La réglementation fait donc preuve de bon sens en fixant les horaires de traitements de pesticides compatibles avec le rythme de vie des pollinisateurs en période de floraison : l’usage de pesticides est ainsi autorisé dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui le suivent.

Une telle mesure permet aux arboriculteurs et arboricultrices de travailler tout en réduisant les mortalités d’insectes pollinisateurs.

« Business as usual » pour les arboriculteurs, les abeilles bonne poire, l’effondrement pour nos pommes !

Plutôt que d’accepter d’adapter ses pratiques pour protéger une biodiversité qui nous et lui rend gratuitement service, la filière arboricole préfère continuer son « business as usual » et conserver ses profits tout en faisant peser les coûts d’un usage problématique des pesticides sur la société dans son ensemble.

Dans une note de la direction de l’Office français pour la biodiversité, dont le quotidien le Monde s’est fait écho, les inspecteurs de l’environnement sont expressément priés, à la demande du Ministère de l’agriculture, de s’abstenir de contrôler les arboriculteurs, (mais pas les autres cultures concernées comme les colzas et tournesols), pour vérifier qu’ils n’abusent pas de pesticides pendant la période de floraison. La note demande de faire de la « pédagogie » à la place…

Tant pis pour le principe constitutionnel selon lequel la loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », le ministère de l’Agriculture préfère croquer le fruit du clientélisme pour mettre les arboriculteurs au-dessus. « Business as usual » pour les arboriculteurs, les abeilles bonne poire, l’effondrement pour nos pommes! Une décision court-termiste qui privilégie les profits au détriment du vivant et retarde encore la transition écologique indispensable pour répondre à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité.

France Nature Environnement et Générations Futures saisissent la justice contre cette instruction manifestement illégale

Face à ces petits arrangements qui peuvent être lourds de conséquences, France Nature Environnement et Générations Futures déposent un recours devant la justice administrative pour faire garantir le respect des mesures de bon sens prévues par la loi pour la protection des pollinisateurs.

Au-delà, France Nature Environnement et Générations Futures demandent à ce que des moyens dignes soient alloués à la police de l’environnement et à l’institution judiciaire afin qu’elles puissent fonctionner convenablement et traiter les atteintes à l’environnement de manière égale sur l’ensemble du territoire.

Source : FNE

Pollution plastique : des chercheurs découvrent la « plasticose », une maladie causée par l’ingestion de déchets par des oiseaux marins

puffin à pied pâle

Une étude menée sur de jeunes puffins à pieds pâles en Australie a permis d’identifier des fibroses digestives spécifiquement causées par des résidus plastiques.

Un puffin à pieds pâles vole au large de Kaikoura (Nouvelle-Zélande), le 25 novembre 2008. (MARTIN GRIMM / PICTURE ALLIANCE / MAXPPP)

C’est une découverte dont ils se seraient bien passés. Des chercheurs ont identifié chez des oiseaux marins des cas de fibroses digestives causées par l’ingestion de plastique, selon une étude publiée dimanche 26 février par la revue Journal of Hazardous Materials (en anglais)« L’ampleur et la gravité des fibroses constatées dans cette étude permettent d’envisager une nouvelle maladie de fibrose induite par le plastique, que nous appelons ‘plasticose' », écrivent les auteurs, rattachés à des centres de recherche en Australie et au Royaume-Uni.

Contrairement à des maladies causées par des virus ou des bactéries, la « plasticose » mise au jour est provoquée par des petits éléments de plastique qui enflamment le tube digestif. Au fil du temps, l’estomac se retrouve tapissé de cicatrices, qui ne se résorbent pas, et se déforme, avec des conséquences sur la croissance de l’animal, ses capacités digestives et sa survie, détaille le Museum d’histoire naturelle de Londres (en anglais), impliqué dans l’étude, menée en Australie.

« De l’extérieur, ces oiseaux peuvent avoir l’air bien portant, mais ils ne vont pas bien à l’intérieur », alerte l’un des co-auteurs, Alex Bond, soulignant que c’est la première fois que les tissus de l’estomac d’oiseaux marins font l’objet d’une telle étude. Pour l’heure, une seule espèce, en l’occurence de jeunes puffins à pieds pâles, réputés très exposés au plastique, a fait l’objet de ces recherches.

Les microplastiques détraquent le système digestif des oiseaux marins (2ARTICLES)

microplastique

Les chercheurs estiment que ce phénomène pourrait également se produire chez l’homme.

Les scientifiques savent depuis longtemps que les oiseaux marins ingèrent des microplastiques en les confondant avec de la nourriture. Et selon une étude publiée lundi 27 mars dans la revue Nature Ecology & Evolution, ces déchets ne se contentent pas d’obstruer ou de transiter par l’estomac, mais perturbent aussi l’équilibre de l’ensemble du système digestif.

En étudiant le tube digestif de deux espèces d’oiseaux marins de l’Atlantique, le fulmar boréal et le puffin cendré, les chercheurs ont constaté que les minuscules particules de plastique détraquaient leur microbiome – ensemble complexe de micro-organismes, comprenant de bonnes et de mauvaises bactéries. En gros, plus l’oiseau ingère de microplastiques, plus les bactéries gastriques, pour la plupart bénéfiques, diminuent, tandis que prolifèrent les agents potentiellement pathogènes.

De possibles conséquences chez l’homme

Les microplastiques, issus de la décomposition des produits plastiques dans l’environnement, se retrouvent à travers le monde, des fosses océaniques les plus profondes au sommet du mont Everest, et dans la plupart des chaînes alimentaires animales. Chez l’homme, des traces ont été détectées dans le sang, le lait maternel et le placenta.

L’étude confirme des résultats antérieurs selon lesquels l’ingestion prolongée de microplastiques provoque ce qu’on appelle une dysbiose intestinale, c’est-à-dire un déséquilibre entre les bactéries saines et les bactéries nocives de l’appareil digestif. Ses implications peuvent être considérables, car, comme les oiseaux, de nombreuses espèces, dont l’homme, ont un microbiome important au sein de leur système digestif. « C’est toute une symbiose qui s’opère, aussi bien chez les oiseaux que chez les humains », a souligné auprès de l’AFP Gloria Fackelmann, de l’université d’Ulm (Allemagne), autrice principale de l’étude.

Les auteurs de l’étude espèrent que leurs découvertes chez les oiseaux de mer donneront lieu à des études connexes chez l’homme. « Si cette substance fabriquée par l’homme (le plastique) peut modifier notre microbiome, je pense que cela devrait faire réfléchir les gens », a déclaré Gloria Fackelmann.

Source : France Info

LA PLASTICOSE

puffin à pied pâle

Des fourmis chasseuses de virus pour lutter contre l’émergence de maladies infectieuses

fourmis légionnaires

Enola Tissandié le 31.03.2023

Les fourmis légionnaires peuvent nous aider à étoffer notre connaissance sur la diversité virale, et ainsi lutter contre l’émergence de maladies infectieuses.

Pierre Becquart / IRD

Traquer les virus dans les zones les plus difficiles d’accès, c’est maintenant possible. Une étude pilote internationale montre comment les fourmis légionnaires peuvent nous aider à étoffer notre connaissance sur la diversité virale, et ainsi lutter contre l’émergence de maladies infectieuses.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), Ebola, et très probablement les coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2) trouvent leur origine chez des mammifères, pour la plupart sauvages, et ont été transmis à l’homme pour devenir des maladies appelées « zoonoses », souvent responsables de grandes flambées épidémiques et particulièrement mortelles. Ces virus (la zoonose concerne aussi les autres microorganismes comme les bactéries et les champignons), peuvent être transmis directement par un contact entre l’animal hôte et l’homme, ou indirectement, par voie alimentaire ou en passant par un animal intermédiaire ayant des contacts plus rapprochés avec l’homme, qui aurait été préalablement contaminé par l’animal hôte. À force de mutations, ces virus se propagent rapidement et efficacement chez l’homme, et peuvent être à l’origine de catastrophes sanitaires. L’imprévisibilité de ces émergences pousse les virologues à mieux connaître le virome (ensemble des virus).

Mais les obstacles sont nombreux à cette cartographie des virus. La première difficulté tient à l’accès aux animaux hôtes, qui, sauvages pour la plupart, vivent dans des zones impénétrables et trop méconnues pour y faire des analyses. Enfin, un autre point important mentionné par Eric Leroy, Directeur de recherche à l’IRD, « la plupart des virus se répliquent dans des cellules de la lignée monocytaire (les monocytes sont des cellules immunitaires), lesquelles sont principalement présentes dans les organes internes des animaux (rate et foie). Les débusquer nécessite le sacrifice de ces derniers, une pratique inapplicable, car contraire aux règles éthiques en vigueur. ». 

Pour remédier à ces difficultés d’échantillonnage des écosystèmes, une équipe de chercheurs français du Cirad, de l’IRD et d’INRAE en collaboration avec des partenaires sud-africains, américains, congolais et gabonais, ont mené une étude pilote sur la base d’une intuition d’Arvind Varsani, virologue et professeur associé à l’Université d’Etat d’Arizona aux États-Unis, d’utiliser des insectes prédateurs et consommateurs de virus comme alliés de taille. Les résultats de cette étude ont publiés dans la revue Peer Community Journal.

Les fourmis légionnaires, nos meilleures alliées pour parcourir les zones difficiles d’accès

Après avoir songé aux libellules, les chercheurs se sont finalement tournés vers les fourmis « magnans », aussi appelées fourmis légionnaires pour créer leur armée collectrice de virus. Originaires d’Afrique mais présentes sur tous les continents, ces fourmis vivent en colonies pouvant atteindre des millions d’ouvrières, et sont connues pour être de grandes prédatrices. « Elles remplissent tous les critères, ce sont des prédatrices très diversifiées, se nourrissant aussi bien d’insectes, de carcasses de petits mammifères, que de plantes. C’était important pour nous de choisir un prédateur en bout de chaîne alimentaire, pour avoir une bonne représentation du virome de l’écosystème. », explique Philippe Roumagnac, chercheur au Cirad et coauteur de l’étude pilote. Autre point important pour la collecte, ces fourmis sont semi-nomades, « elles construisent un campement temporaire, et effectuent leurs raids jusqu’à plusieurs centaines de mètres aux alentours. Une fois qu’elles ont tout parcouru, elles déplacent leur campement ailleurs. C’est pratique pour la collecte car nous n’avons pas besoin de les traquer, seulement de repérer leur nid et de délimiter leur zone de chasse», poursuit le chercheur. Durant leurs raids, les fourmis magnans vont ingurgiter une très grande quantité de nourriture « jusqu’à 2kg de biomasse par jour et par colonie ». Cette biomasse va comporter une grande diversité de microorganismes, dont des virus provenant de toutes les proies ingérées dans cet écosystème. Enfin, « Les fourmis ne faisant pas partie des règlementations internationales sur le bien-être animal, leur usage dans la surveillance des virus potentiellement zoonotiques s’avérerait très précieux », complète Éric Leroy.

Ces fourmis vivent en colonies pouvant atteindre des millions d’ouvrières, et sont connues pour être de grandes prédatrices. Crédits : Matthieu Fritz / IRD

En prélevant 209 fourmis de 29 colonies différentes dans une forêt tropicale au Gabon, les chercheurs ont pu mettre en évidence des échantillons de 157 genres viraux différents et 56 familles virales. « Notre objectif maintenant, est de savoir si cette diversité virale captée par les fourmis est réellement représentative de l’écosystème parcouru lors des raids de chasse », déclare Philippe Roumagnac.

Un objectif à long terme : constituer un observatoire des virus

Après avoir été collectées, les fourmis sont analysées par métagénomique virale. Cette approche moléculaire consiste à analyser le virome d’un organisme. Dans le cas de cette étude, il s’agissait d’extraire le matériel génétique de la fourmi, puis d’y détecter toutes les séquences nucléotidiques virales (les nucléotides sont les sous-unités qui constituent les molécules d’acides nucléiques, supports de l’information génétique). La suite de l’étude consistera à explorer plus en profondeur plusieurs écosystèmes africains, « des grottes, des forêts profondes et des agroécosystèmes (cultures) », explique Eric Leroy, « nous voulons savoir si le matériel viral retrouvé dans ces fourmis représente 1% ou 30% du virome de l’écosystème. Plus le pourcentage sera élevé, plus l’échantillon sera représentatif de l’écosystème et utile pour la création d’un observatoire. ». Pour cela, les chercheurs vont établir des données de référence. Par exemple dans une grotte, des données d’un échantillon représentatif de chauves-souris seront prélevées et comparées aux données issues de fourmis collectées dans la même grotte.

Si les échantillons sont jugés représentatifs du virome de l’écosystème, cette technique de surveillance des émergences virales grâce aux fourmis légionnaires sera particulièrement prometteuse pour établir un observatoire des virus.

Éclairer la matière noire virale pour mieux anticiper l’émergence de zoonoses

Si la perspective d’un tel observatoire peut paraître effrayante, Philippe Roumagnac y voit surtout un moyen de mieux caractériser la diversité virale dans des régions méconnues et peu étudiées, et ainsi étoffer nos connaissances. « À peine 50% des séquences analysées dans les fourmis étaient formellement répertoriées par le Comité international de taxonomie des virus. Cela signifie que nous ignorons tout d’une grande partie des virus présents dans les écosystèmes parcourus par ces fourmis ». C’est toute cette masse de virus dont on sait qu’elle existe, mais qu’on ne connait pas encore qui est nommée « matière noire virale ». L’approche par métagénomique pourrait aussi permettre de retrouver plus facilement les animaux hôtes, dits « réservoirs du virus » responsables d’une maladie zoonotique (telles que les chauves-souris), ou au moins certains animaux intermédiaires contaminée par le virus en question (le fameux pangolin par exemple) ingérés par la fourmi.

« Il ne faut pas avoir peur. Certains virus peuvent en effet être responsables des maladies de demain, mais une grande partie est aussi probablement utile à la régulation des écosystèmes, et même bénéfique pour certaines plantes, par exemple. » concluent les chercheurs.

 

Grippe aviaire, peste porcine africaine… La santé animale est un enjeu de santé publique majeur

santé animale

Nora Durbecq

Au Cambodge, une petite fille de 11 ans est récemment décédée de la grippe aviaire et un second cas de contamination (son père) a été enregistré. Ces nouveaux cas détectés chez l’humain nous rappellent l’importance de la surveillance en santé animale, sujet sur lequel est revenu l’Anses, à l’occasion de l’édition 2023 du Salon International de l’Agriculture.

« Nous partageons avec les animaux au moins 60% des maladies infectieuses et 75% des maladies infectieuses émergentes ont une origine animale », explique Gilles Salvat, directeur de la santé et du bien-être animal à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), à l’occasion d’un point presse à la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Les liens étroits entre l’humain et l’animal (domestique comme sauvage), conjugués au changement climatique et à la perturbation des écosystèmes favorisent l’émergence de nouvelles maladies.

« Une faille dans la biosécurité »

Ces différents facteurs ont un impact sur la migration des espèces sauvages qui ont tendance à se déplacer vers des milieux occupés par l’homme (destruction de leurs habitats, recherche de nourriture…). Ils favorisent le développement de certaines espèces opportunistes, comme c’est le cas pour le sanglier, ou de certains arthropodes comme les moustiques et les tiques, vecteurs de maladies. En plus de ces espèces sauvages, les élevages d’animaux sont de plus nombreux et importants pour répondre aux besoins alimentaires d’une population croissante, et nécessitent d’être activement surveillés afin d’éviter la prolifération de maladies.

Ouvrez la cage aux poulets : l’avis de l’Agence sanitaire européenne

fin de la sélection génétique

« Éviter la pratique de la mutilation, la restriction alimentaire et l’utilisation de cages. » Cette demande n’émane pas d’une association animaliste, mais des scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Dans deux avis publiés le 21 février, ils se préoccupent du bien-être des volailles.

« Nos experts ont évalué les systèmes d’élevage utilisés dans l’Union européenne pour les poulets de chair et les poules pondeuses et ils ont identifié les dangers auxquels les volailles sont exposées », indique l’Autorité. Elle préconise la fin des cages pour les poules pondeuses. Cette mesure, réclamée depuis de nombreuses années, a déjà été amorcée par les entreprises, comme le rappelle L214.

L’association de défense des animaux salue surtout deux autres mesures recommandées par l’EFSA et qu’elle juge « primordiales pour les poulets » : la fin de l’utilisation des souches à croissance rapide et la baisse des densités dans les élevages. « Ce sont deux leviers majeurs pour faire reculer considérablement la souffrance de près de 800 millions d’oiseaux chaque année rien qu’en France », réagit Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.

Réduire « jusqu’à 78 % de douleurs intenses insupportables »

Les sélections génétiques sont utilisées dans les élevages industriels car elles permettent de faire grossir les poulets plus rapidement. Elles engendrent aussi plus de souffrances. Selon une étude du Welfare Footprint Project, menée par des éthologues, des vétérinaires et des spécialistes du bien-être animal, le recours à des races à croissance plus lente permettrait de réduire « jusqu’à 78 % de douleurs intenses insupportables ». C’est ce que réclame l’European Chicken Commitment (ECC) — démarche européenne initiée par une trentaine d’associations en faveur d’un mieux-être des poulets d’élevage.

Les scientifiques de l’EFSA recommandent également de diviser par trois la densité des poulets dans les élevages, « soit plus encore que la demande minimale formulée par les associations », se félicite L214 qui considère ces mesures réalistes : « De nombreuses entreprises telles que les fast-foods Domino’s Pizza, KFC, mais aussi les distributeurs comme Carrefour, Leclerc ou Lidl, se sont déjà engagées sur nos demandes. »

L214 espère désormais que la Commission européenne s’appuiera sur ces deux avis de poids pour revoir la législation européenne sur les conditions d’élevage des animaux : « Va-t-on enfin suivre un avis scientifique solide plutôt que continuer à céder au chantage économique de géants de l’agro-industrie comme c’est le cas aujourd’hui ? »

Grippe aviaire : le risque de pandémie humaine s’accroît

grippe aviaire

La grippe H5N1 s’est transmise entre mammifères, comme entre visons. Ici, un élevage de visons au Danemark. – © AFP/Mads Claus Rasmussen/Ritzau Scanpix

En Espagne, un élevage de visons a été contaminé par la grippe aviaire. Un événement très inquiétant, car cette espèce est très proche de l’humain, et que le virus circule de plus en plus.

Pneumonie, museau en sang, tremblements, élévation brutale de la mortalité. De drôles de symptômes ont touché les visons d’une exploitation intensive de production de fourrure, début octobre 2022, dans la province espagnole de Galice. Le principal suspect, le Covid-19, a été écarté. C’est un virus bien plus dangereux qui a été détecté : un sous-type de la grippe aviaire, sous sa forme la plus redoutable pour l’humain, le H5N1.

L’événement a de quoi affoler les autorités sanitaires. Jusqu’ici, le virus H5N1 de la grippe aviaire hautement pathogène a très rarement contaminé l’humain depuis sa première identification chez les oies d’un élevage commercial, en 1996, dans le sud de la Chine. En revanche quand il l’a fait — par exemple à Hong Kong en 1997, toujours par contact direct et prolongé avec la volaille —, près de la moitié des personnes en sont mortes. Plus précisément, l’OMS recense 868 cas depuis 2003 dont 53 % mortels. Si ce virus acquérait la capacité à se transmettre durablement, de personne à personne dans la population humaine, il pourrait déclencher une nouvelle pandémie, avec un bilan humain autrement plus élevé que celui que nous avons connu pour le Covid-19.

La communauté scientifique internationale s’accorde pour admettre qu’un pas inquiétant a été franchi dans ce sens, suite à la contamination de l’élevage de visons en Galice. D’abord repérée dans un bâtiment, l’infection s’est peu à peu propagée à l’ensemble de l’élevage, où près de 52 000 animaux vivaient en cage. Une mutation rare du virus H5N1 susceptible de faciliter la transmission entre humains y a été repérée. Le 18 octobre 2022, l’abattage des animaux commençait. Testés négativement, les salariés ne l’avaient heureusement pas encore attrapé. Ils ont été isolés dix jours par précaution. Une chance pour cette fois : le système de surveillance sanitaire a fonctionné.

Présence de grippe aviaire dans la Réserve nationale de Paracas, au Pérou, le 23 janvier 2023. A) Carcasses d’otaries sur la plage ; B) Lion de mer mort avec ataxie ; C) Lion de mer mort présentant des symptômes de grippe aviaire ; D) Prélèvement d’échantillons pour RT-PCR ; E) Nécropsie d’otaries ; F) Otarie mangeant un animal infecté. Photos issues d’une étude publiée le 10 février 2023

Plus il contamine, plus le risque grandit pour l’humain

Il n’empêche que l’événement a bel et bien alarmé la communauté scientifique. Alors que c’est assez exceptionnel, la grippe H5N1 s’est transmise entre mammifères. Et surtout, pour la première fois en Europe, ce virus s’est propagé de vison à vison probablement par transmission aéroportée, comme le fait la grippe entre humains. « Ceci est suggéré par le nombre croissant d’animaux infectés identifiés après la confirmation de la maladie et la progression de l’infection de la zone initialement affectée à l’ensemble de l’exploitation », expliquent les auteurs d’un article sur cet élevage paru dans Eurosurveillance, une revue d’épidémiologie.

Or, quand ils sont infectés par une grippe aviaire, les visons ne le transmettent normalement pas par cette voie, car ils stockent ces virus dans les voies respiratoires inférieures. En revanche quand ils sont atteints par une grippe humaine, ils se la communiquent effectivement par voie aérienne, par exemple en éternuant, un moyen très efficace de propager un virus.

C’est d’autant plus alarmant, que du vison à l’humain, la barrière de l’espèce est ténue. Tout comme le furet, sa physiologie pulmonaire en fait un excellent modèle animal de laboratoire pour comprendre la virulence et la transmission des virus de la grippe pour notre espèce. Il attrape autant les grippes aviaires (H10N4, H5N1 et H9N2) que les grippes humaines (H3N2 et H1N1/pdm). Mieux qu’un hôte intermédiaire, on peut le qualifier d’espèce tremplin pour la propagation de la grippe de la volaille à l’humain. Infectiologues et spécialistes qualifient cet animal de « shaker » ou « récipient de mélange », fournissant le terreau idéal pour que les virus d’humains et d’oiseaux échangent des gènes.

C’est notamment le cas dans une étude de grande ampleur effectuée entre 2016 et 2019 sur des visons d’élevages intensifs du nord-est de la Chine. Elle a montré que les trois quarts des animaux analysés avaient au moins une grippe au moment de l’abatage. Un quart était même infecté simultanément par un virus de grippe humaine et un virus de grippe aviaire. Tout est en place pour qu’au cours de ces co-infections, grippe aviaire et grippe humaine se recombinent, pour le pire, dans le système respiratoire de visons infectés par les deux à la fois. Le « pire », c’est-à-dire l’apparition d’un virus avec la mortalité de la grippe aviaire H5N1 et la facilité de transmission des grippes humaines actuelles.

Cette hypothèse devient de plus en plus probable au fur et à mesure que le virus H5N1 se propage. Il est devenu dominant parmi les grippes aviaires en 2020. Depuis, il circule avec une ampleur sans précédent. Or, plus il contamine, plus le risque d’une mutation qui le rendrait contagieux au sein de l’espèce humaine s’exacerbe. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), 140 millions de volailles d’élevages ont été abattues dans le monde à cause du virus H5N1 cette saison — contre « seulement » 10 millions lors de la saison 2019-2020.

France, États-Unis, Pérou… Le virus circule avec intensité

En France, la présence du virus s’est fortement accrue lors de l’hiver 2021-2022, avec trois fois plus de foyers dans les élevages de volailles et quatre fois plus d’animaux abattus que lors de l’hiver précédent. À l’été 2022, la circulation du virus ne s’est pas arrêtée comme habituellement à la saison chaude. Les oiseaux sauvages ont continué d’être contaminés. La grippe aviaire est désormais une maladie endémique dans l’Hexagone, constate la plateforme d’épidémio-surveillance en santé animale.

En Europe, le virus circule dans la majorité des pays. Le Royaume-Uni, la Pologne, la Hongrie, l’Allemagne sont plus particulièrement touchés. L’Amérique est aussi contaminée. Le Canada a relevé 299 foyers dans des élevages. Aux États-Unis, quarante-sept États ont signalé des foyers en élevage ou basse-cours. Le virus se propage vers le sud du continent, dans les élevages et au sein des oiseaux sauvages. À la mi-février, le Pérou estime à 55 000 le nombre d’oiseaux, principalement marins, morts du fait du virus le long de ses côtes. En Équateur, le premier cas humain en Amérique du Sud a été détecté début janvier chez une fillette de 9 ans, qui avait été en contact avec des volailles infectées.

Logiquement, les cas de transmission à des mammifères se sont aussi multipliés, constatait l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en septembre 2022. Dernier exemple en date, plus de 600 otaries ont été retrouvées mortes entre janvier et début février sur les plages du Pérou. Elles ont probablement été contaminées par les nombreuses carcasses d’oiseaux marins morts de la grippe aviaire, avec lesquelles elles ont été en contact et qu’elles peuvent avoir consommé.

« On ne peut pas exclure une transmission directe entre otaries, notent également les scientifiques qui ont investigué ce cas. Parce que beaucoup d’animaux sont morts simultanément. » Il y aurait donc là aussi eu transmission entre mammifères. En juin 2022, ce sont des phoques, sur la côte du Maine aux États-Unis, qui ont été retrouvés morts de la grippe aviaire. Là encore, ils pourraient s’être transmis le virus entre eux et pas seulement par contact avec des oiseaux infectés.

Chez les mammifères non marins, toujours aux États-Unis, trois jeunes grizzlis du Montana ont été infectés et euthanasiés début janvier. Ils s’ajoutent à des détections chez un renard et une mouffette du Canada l’année précédente. Le virus a aussi été repéré aux États-Unis chez des ratons laveurs, un coyote, des ours noirs, nous informe le service des parcs du Montana. En tout, 121 mammifères de 17 espèces sauvages ont été contaminés aux États-Unis depuis mars 2022, rapporte le ministère de l’Agriculture. En Europe, des renards, des loutres, des furets, des blaireaux, des lynx, mais aussi des cochons domestiques ont déjà contracté le virus, a recensé l’Efsa.

Le risque est encore faible, mais il grossit

Les scientifiques s’accordent pour juger que les risques de transmission des mammifères sauvages aux humains sont extrêmement faibles. L’inventaire des cas cités atteste surtout l’intensité de la circulation du virus et l’urgence de réduire sa propagation, avant tout dans les élevages intensifs où les populations de très grande taille augmentent les risques de mutations délétères et où leurs contacts avec les humains sont quotidiens.

Les élevages de carnivores, à commencer par ceux de visons, devraient être une priorité. Les scientifiques donnent l’alerte depuis au moins 2009. Leur alimentation faite de sous-produits de volaille crue constitue un risque majeur de contamination par la grippe aviaire. « Pour réduire le risque d’émergence de nouveaux virus pandémiques, l’alimentation des visons avec des sous-produits de volaille crus ne devrait pas être autorisée, et une surveillance épidémiologique des virus de la grippe dans les élevages de visons devrait être mise en place de toute urgence », appellent les auteurs de l’étude chinoise en conclusion. Et encore, cette mesure pourrait être insuffisante. En effet, dans l’élevage de visons en Galice, la contamination est probablement due à un contact avec des goélands malades. Le scénario pourrait se reproduire, les élevages de visons étant souvent visités par des oiseaux sauvages.

La circulation dans les élevages de volailles peut aussi être freinée. Les solutions sont connues et diverses, Reporterre les a maintes fois citées : moins de densité d’animaux dans les élevages, moins d’élevages rapprochés sur le même territoire, augmentation de la diversité génétique des animaux d’élevage, développement d’un vaccin, etc.

Ces deux dernières années, la propagation inarrêtable du Sars-Cov2 dans les élevages de visons a déjà fourni l’exemple d’un grave signal d’alarme, insuffisamment pris en compte. Tous les pays du monde avaient cru pouvoir protéger leur production de fourrure. Espagne, Hollande, Danemark, Grèce, Irlande, Italie, États-Unis, Canada, France, Pologne : ils ont finalement tous été frappés les uns après les autres sans parvenir à endiguer la menace.

Il n’y a aucune raison qu’il en aille différemment avec le H5N1. Pour le moment, le risque pandémique est encore faible, mais il grossit. Faute d’avoir entendu les alertes, il faut désormais s’y préparer.

Néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » Une formidable VICTOIRE des écologistes pour les pollinisateurs, pour le vivant: 2 ARTICLES

victoire pour le vivant
La France doit retirer immédiatement son projet de nouvelle dérogation autorisant l’usage de néonicotinoïdes !
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est tombée ce jeudi fin de matinée : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . Elle intervient à la suite d’une action de PAN Europe dont Générations Futures est membre et François Veillerette, notre porte-parole et administrateur

Cette décision intervient alors que le gouvernement français propose d’accorder, pour la troisième année consécutive, une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences pour la filière de la betterave sucrière. Le contenu de cette dernière est actuellement mis à la consultation du public jusqu’au 24 janvier. le, est administrateur.

Générations Futures s’oppose depuis trois ans et par tous les moyens à cette dérogation. Récemment, nous vous avons demandé de participer massivement à la consultation mentionnée précédemment pour vous y opposer. Nous recensons plus de 2500 participations ! Ces dernières années, nous avons aussi envoyé des courriers au gouvernement, lancé des actions d’interpellation de nos décideurs, intenté des actions en justice, publié des rapports indépendants, organisé des conférences

Nos équipes ont déployé un maximum d’actions pour faire pression et mettre fin à l’usage de ces substances extrêmement dangereuses pour les pollinisateurs, la biodiversité, le vivant. Aujourd’hui, le travail a payé !

Cette décision de la CJUE valide les positions de Générations Futures depuis plus de deux ans contre la dérogation permettant le recours aux néonicotinoïdes et invalide les positions du gouvernement Macron pour une telle dérogation qui s’avère illégale ! Notre association demande au gouvernement de retirer immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation en 2023.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

En ville et malgré la pollution, la mésange privilégie l’odorat pour s’alimenter

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Sciences et Avenir avec AFP

Une mésange charbonnière dans un jardin d’lliers-Combray, le 30 juillet 2022 dans le centre de la France (AFP/Archives – Jean-François MONIER)

En ville, la mésange charbonnière privilégie l’odorat pour trouver son alimentation, malgré la pollution, alors que celle des champs se repose plus sur la vision, selon une étude qui souligne la capacité d’adaptation de ce volatile à un milieu urbain.

« C’est l’inverse de ce à quoi nous nous attendions, une vraie surprise », dit à l’AFP Diana Rubene, chercheuse en écologie du comportement à l’Université suédoise des sciences agricoles d’Uppsala. Parus major, la plus grande des mésanges, est aussi un des rares passereaux à avoir colonisé les villes, sans renier ses attaches champêtres.

L’oiseau utilise aussi bien la vue et l’odorat pour identifier une grande variété d’aliments – graines, vers de terre, toute une gamme d’insectes etc. Atout supplémentaire pour la scientifique : il apprend vite. Comment cet oiseau utilise-t-il les signaux olfactifs et visuels pour s’alimenter, en les associant ou pas ? Et l’environnement urbain, avec ses éclairages et sa pollution, affecte-t-il son comportement ? Une équipe de chercheurs des universités d’agriculture d’Uppsala et de biologie de Lund ont habitué 13 mésanges charbonnières à chercher pitance, sous forme de petits morceaux de ver de terre, cachés dans un assemblage de perchoirs.

Disposé sur une perche, l’assemblage offrait à l’oiseau le choix d’un perchoir sans signe distinctif et vide, d’un autre doté d’une pastille de couleur, d’un troisième avec un sachet distillant une odeur, et d’un quatrième combinant couleur et odeur, avec par exemple la couleur bleue et une odeur de vanille.

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Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP – Yuri KADOBNOV)

Friand de petites chenilles, qui se repaissent de feuilles des arbres, Parus major utilise la vision, mais aussi son odorat exceptionnel pour les repérer. Il identifie les signaux chimiques – des composés volatiles – qu’émettent les arbres attaqués par la chenille. « Nous nous attendions à ce que l’environnement urbain, avec beaucoup de pollution et d’autres odeurs qui ne sont pas naturelles, puisse troubler le sens de l’odorat des oiseaux, et rendre plus difficile son utilisation », explique Diana Rubene. « Mais la conclusion est à l’opposé ».

« Plus malignes »

Les mésanges « urbaines », capturées dans deux quartiers de la ville de Lund, ont préféré les perchoirs munis d’un signal odoriférant. A l’inverse, les mésanges champêtres, capturées dans des forêts, ont préféré les signaux visuels

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Une mésange charbonnière à Londres, le 6 juillet 2022 (AFP/Archives – Daniel LEAL)

L’étude, parue le 8 février 2023 dans la revue Open Science de la Royal Society britannique, suppose, entre autres, que l’absence relative de végétation dans les villes permet à la mésange de distinguer plus facilement les signaux des arbres portant des insectes. Cela reste une hypothèse, selon Diana Rubene, qui admet volontiers que le rôle de l’odorat dans l’arsenal sensoriel des oiseaux reste très largement à décrypter.

Mesurer si la mésange privilégie une association de signaux visuel et olfactif

Justement, son étude visait initialement à mesurer si la mésange privilégie une association de signaux visuel et olfactif. En fait, elle révèle qu’« il n’y a pas de véritable preuve que cette solution soit plus attractive » qu’un simple signal, selon la chercheuse. Autrement dit, l’association de deux signaux n’apporte pas de véritable valeur ajoutée. Mais cela est vrai uniquement sur l’ensemble de la population testée, parce qu’il existe une différence entre les sexes. Et c’est la troisième découverte.

Les femelles ont tendance à utiliser de préférence une association de signaux, sans négliger pour autant les autres. Pourquoi ? Parce qu’elle sont « plus motivées et plus concentrées », selon la chercheuse suédoise.

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Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP/Archives – Yuri KADOBNOV)

Les femelles ont retenu pendant leur apprentissage que cette association de signaux était aussi la promesse d’une récompense. Alors elles s’appliquent, quand les mâles papillonnent d’un perchoir à l’autre. Question de survie, plus faibles physiquement et chassées par les mâles quand elles sont en concurrence avec eux pour s’alimenter l’hiver, « les femelles doivent être plus malignes ».

Néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles »Une formidable VICTOIRE des écologistes

victoire pour le vivant

 

La France doit retirer immédiatement son projet de nouvelle dérogation autorisant l’usage de néonicotinoïdes !

 
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est tombée ce jeudi fin de matinée : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . Elle intervient à la suite d’une action de PAN Europe dont Générations Futures est membre et François Veillerette, notre porte-parole, est administrateur.

Cette décision intervient alors que le gouvernement français propose d’accorder, pour la troisième année consécutive, une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences pour la filière de la betterave sucrière. Le contenu de cette dernière est actuellement mis à la consultation du public jusqu’au 24 janvier. 

Générations Futures s’oppose depuis trois ans et par tous les moyens à cette dérogation. Récemment, nous vous avons demandé de participer massivement à la consultation mentionnée précédemment pour vous y opposer. Nous recensons plus de 2500 participations ! Ces dernières années, nous avons aussi envoyé des courriers au gouvernement, lancé des actions d’interpellation de nos décideurs, intenté des actions en justice, publié des rapports indépendants, organisé des conférences

Nos équipes ont déployé un maximum d’actions pour faire pression et mettre fin à l’usage de ces substances extrêmement dangereuses pour les pollinisateurs, la biodiversité, le vivant. Aujourd’hui, le travail a payé !

Cette décision de la CJUE valide les positions de Générations Futures depuis plus de deux ans contre la dérogation permettant le recours aux néonicotinoïdes et invalide les positions du gouvernement Macron pour une telle dérogation qui s’avère illégale ! Notre association demande au gouvernement de retirer immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation en 2023.

Néonicotinoïdes : La France renonce finalement à sa dérogation pour la betterave

La France va renoncer finalement à sa dérogation pour les semences de betterave sucrières.

AGRICULTURE – La France ne fera pas figure d’exception. Ce lundi 23 janvier, le ministre de l’Agriculture a annoncé que l’hexagone renonçait finalement à autoriser les néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières, après une décision de la justice européenne jugeant illégale ces dérogations pour ces substances toxiques pour les abeilles.

« Je n’ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets », a déclaré le ministre lors d’un point presse à Paris. Le gouvernement ne proposera donc pas une « troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betteraves, c’est terminé pour cet élément-là, la décision de la Cour de justice (européenne) est suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système ».

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé jeudi dernier qu’aucune dérogation concernant les semences traitées aux néonicotinoïdes n’était justifiée, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves sucrières.

Les néonicotinoïdes, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, sont mis en cause dans le déclin massif des colonies d’abeilles.

La France, premier producteur européen de sucre

Plusieurs substances sont interdites dans l’UE depuis 2018, mais une dizaine de pays ont pris des dérogations pour préserver les rendements sucriers, ces insecticides permettant de lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave.

La France s’apprêtait à autoriser leur utilisation de manière dérogatoire pour la campagne 2023, après avoir fait de même en 2021 et 2022.

Un projet d’arrêté autorisant cette dérogation était en consultation publique en France, en attendant l’avis du conseil de surveillance des néonicotinoïdes – boycotté par une association et un syndicat agricole qui estimaient le recours systématique à ces insecticides injustifié.

« J’ai convenu avec les représentants de la filière qu’on mettrait en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui serait liée à la jaunisse le temps qu’on trouve les alternatives dont on a besoin », a précisé Marc Fesneau.

Le ministre veut également « faire activer au niveau européen les clauses de sauvegarde pour qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence », alors que la France est le premier producteur européen de sucre.