Grippe aviaire, peste porcine africaine… La santé animale est un enjeu de santé publique majeur

santé animale

Nora Durbecq

Au Cambodge, une petite fille de 11 ans est récemment décédée de la grippe aviaire et un second cas de contamination (son père) a été enregistré. Ces nouveaux cas détectés chez l’humain nous rappellent l’importance de la surveillance en santé animale, sujet sur lequel est revenu l’Anses, à l’occasion de l’édition 2023 du Salon International de l’Agriculture.

« Nous partageons avec les animaux au moins 60% des maladies infectieuses et 75% des maladies infectieuses émergentes ont une origine animale », explique Gilles Salvat, directeur de la santé et du bien-être animal à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), à l’occasion d’un point presse à la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Les liens étroits entre l’humain et l’animal (domestique comme sauvage), conjugués au changement climatique et à la perturbation des écosystèmes favorisent l’émergence de nouvelles maladies.

« Une faille dans la biosécurité »

Ces différents facteurs ont un impact sur la migration des espèces sauvages qui ont tendance à se déplacer vers des milieux occupés par l’homme (destruction de leurs habitats, recherche de nourriture…). Ils favorisent le développement de certaines espèces opportunistes, comme c’est le cas pour le sanglier, ou de certains arthropodes comme les moustiques et les tiques, vecteurs de maladies. En plus de ces espèces sauvages, les élevages d’animaux sont de plus nombreux et importants pour répondre aux besoins alimentaires d’une population croissante, et nécessitent d’être activement surveillés afin d’éviter la prolifération de maladies.

Ouvrez la cage aux poulets : l’avis de l’Agence sanitaire européenne

fin de la sélection génétique

« Éviter la pratique de la mutilation, la restriction alimentaire et l’utilisation de cages. » Cette demande n’émane pas d’une association animaliste, mais des scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Dans deux avis publiés le 21 février, ils se préoccupent du bien-être des volailles.

« Nos experts ont évalué les systèmes d’élevage utilisés dans l’Union européenne pour les poulets de chair et les poules pondeuses et ils ont identifié les dangers auxquels les volailles sont exposées », indique l’Autorité. Elle préconise la fin des cages pour les poules pondeuses. Cette mesure, réclamée depuis de nombreuses années, a déjà été amorcée par les entreprises, comme le rappelle L214.

L’association de défense des animaux salue surtout deux autres mesures recommandées par l’EFSA et qu’elle juge « primordiales pour les poulets » : la fin de l’utilisation des souches à croissance rapide et la baisse des densités dans les élevages. « Ce sont deux leviers majeurs pour faire reculer considérablement la souffrance de près de 800 millions d’oiseaux chaque année rien qu’en France », réagit Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.

Réduire « jusqu’à 78 % de douleurs intenses insupportables »

Les sélections génétiques sont utilisées dans les élevages industriels car elles permettent de faire grossir les poulets plus rapidement. Elles engendrent aussi plus de souffrances. Selon une étude du Welfare Footprint Project, menée par des éthologues, des vétérinaires et des spécialistes du bien-être animal, le recours à des races à croissance plus lente permettrait de réduire « jusqu’à 78 % de douleurs intenses insupportables ». C’est ce que réclame l’European Chicken Commitment (ECC) — démarche européenne initiée par une trentaine d’associations en faveur d’un mieux-être des poulets d’élevage.

Les scientifiques de l’EFSA recommandent également de diviser par trois la densité des poulets dans les élevages, « soit plus encore que la demande minimale formulée par les associations », se félicite L214 qui considère ces mesures réalistes : « De nombreuses entreprises telles que les fast-foods Domino’s Pizza, KFC, mais aussi les distributeurs comme Carrefour, Leclerc ou Lidl, se sont déjà engagées sur nos demandes. »

L214 espère désormais que la Commission européenne s’appuiera sur ces deux avis de poids pour revoir la législation européenne sur les conditions d’élevage des animaux : « Va-t-on enfin suivre un avis scientifique solide plutôt que continuer à céder au chantage économique de géants de l’agro-industrie comme c’est le cas aujourd’hui ? »

Grippe aviaire : le risque de pandémie humaine s’accroît

grippe aviaire

La grippe H5N1 s’est transmise entre mammifères, comme entre visons. Ici, un élevage de visons au Danemark. – © AFP/Mads Claus Rasmussen/Ritzau Scanpix

En Espagne, un élevage de visons a été contaminé par la grippe aviaire. Un événement très inquiétant, car cette espèce est très proche de l’humain, et que le virus circule de plus en plus.

Pneumonie, museau en sang, tremblements, élévation brutale de la mortalité. De drôles de symptômes ont touché les visons d’une exploitation intensive de production de fourrure, début octobre 2022, dans la province espagnole de Galice. Le principal suspect, le Covid-19, a été écarté. C’est un virus bien plus dangereux qui a été détecté : un sous-type de la grippe aviaire, sous sa forme la plus redoutable pour l’humain, le H5N1.

L’événement a de quoi affoler les autorités sanitaires. Jusqu’ici, le virus H5N1 de la grippe aviaire hautement pathogène a très rarement contaminé l’humain depuis sa première identification chez les oies d’un élevage commercial, en 1996, dans le sud de la Chine. En revanche quand il l’a fait — par exemple à Hong Kong en 1997, toujours par contact direct et prolongé avec la volaille —, près de la moitié des personnes en sont mortes. Plus précisément, l’OMS recense 868 cas depuis 2003 dont 53 % mortels. Si ce virus acquérait la capacité à se transmettre durablement, de personne à personne dans la population humaine, il pourrait déclencher une nouvelle pandémie, avec un bilan humain autrement plus élevé que celui que nous avons connu pour le Covid-19.

La communauté scientifique internationale s’accorde pour admettre qu’un pas inquiétant a été franchi dans ce sens, suite à la contamination de l’élevage de visons en Galice. D’abord repérée dans un bâtiment, l’infection s’est peu à peu propagée à l’ensemble de l’élevage, où près de 52 000 animaux vivaient en cage. Une mutation rare du virus H5N1 susceptible de faciliter la transmission entre humains y a été repérée. Le 18 octobre 2022, l’abattage des animaux commençait. Testés négativement, les salariés ne l’avaient heureusement pas encore attrapé. Ils ont été isolés dix jours par précaution. Une chance pour cette fois : le système de surveillance sanitaire a fonctionné.

Présence de grippe aviaire dans la Réserve nationale de Paracas, au Pérou, le 23 janvier 2023. A) Carcasses d’otaries sur la plage ; B) Lion de mer mort avec ataxie ; C) Lion de mer mort présentant des symptômes de grippe aviaire ; D) Prélèvement d’échantillons pour RT-PCR ; E) Nécropsie d’otaries ; F) Otarie mangeant un animal infecté. Photos issues d’une étude publiée le 10 février 2023

Plus il contamine, plus le risque grandit pour l’humain

Il n’empêche que l’événement a bel et bien alarmé la communauté scientifique. Alors que c’est assez exceptionnel, la grippe H5N1 s’est transmise entre mammifères. Et surtout, pour la première fois en Europe, ce virus s’est propagé de vison à vison probablement par transmission aéroportée, comme le fait la grippe entre humains. « Ceci est suggéré par le nombre croissant d’animaux infectés identifiés après la confirmation de la maladie et la progression de l’infection de la zone initialement affectée à l’ensemble de l’exploitation », expliquent les auteurs d’un article sur cet élevage paru dans Eurosurveillance, une revue d’épidémiologie.

Or, quand ils sont infectés par une grippe aviaire, les visons ne le transmettent normalement pas par cette voie, car ils stockent ces virus dans les voies respiratoires inférieures. En revanche quand ils sont atteints par une grippe humaine, ils se la communiquent effectivement par voie aérienne, par exemple en éternuant, un moyen très efficace de propager un virus.

C’est d’autant plus alarmant, que du vison à l’humain, la barrière de l’espèce est ténue. Tout comme le furet, sa physiologie pulmonaire en fait un excellent modèle animal de laboratoire pour comprendre la virulence et la transmission des virus de la grippe pour notre espèce. Il attrape autant les grippes aviaires (H10N4, H5N1 et H9N2) que les grippes humaines (H3N2 et H1N1/pdm). Mieux qu’un hôte intermédiaire, on peut le qualifier d’espèce tremplin pour la propagation de la grippe de la volaille à l’humain. Infectiologues et spécialistes qualifient cet animal de « shaker » ou « récipient de mélange », fournissant le terreau idéal pour que les virus d’humains et d’oiseaux échangent des gènes.

C’est notamment le cas dans une étude de grande ampleur effectuée entre 2016 et 2019 sur des visons d’élevages intensifs du nord-est de la Chine. Elle a montré que les trois quarts des animaux analysés avaient au moins une grippe au moment de l’abatage. Un quart était même infecté simultanément par un virus de grippe humaine et un virus de grippe aviaire. Tout est en place pour qu’au cours de ces co-infections, grippe aviaire et grippe humaine se recombinent, pour le pire, dans le système respiratoire de visons infectés par les deux à la fois. Le « pire », c’est-à-dire l’apparition d’un virus avec la mortalité de la grippe aviaire H5N1 et la facilité de transmission des grippes humaines actuelles.

Cette hypothèse devient de plus en plus probable au fur et à mesure que le virus H5N1 se propage. Il est devenu dominant parmi les grippes aviaires en 2020. Depuis, il circule avec une ampleur sans précédent. Or, plus il contamine, plus le risque d’une mutation qui le rendrait contagieux au sein de l’espèce humaine s’exacerbe. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), 140 millions de volailles d’élevages ont été abattues dans le monde à cause du virus H5N1 cette saison — contre « seulement » 10 millions lors de la saison 2019-2020.

France, États-Unis, Pérou… Le virus circule avec intensité

En France, la présence du virus s’est fortement accrue lors de l’hiver 2021-2022, avec trois fois plus de foyers dans les élevages de volailles et quatre fois plus d’animaux abattus que lors de l’hiver précédent. À l’été 2022, la circulation du virus ne s’est pas arrêtée comme habituellement à la saison chaude. Les oiseaux sauvages ont continué d’être contaminés. La grippe aviaire est désormais une maladie endémique dans l’Hexagone, constate la plateforme d’épidémio-surveillance en santé animale.

En Europe, le virus circule dans la majorité des pays. Le Royaume-Uni, la Pologne, la Hongrie, l’Allemagne sont plus particulièrement touchés. L’Amérique est aussi contaminée. Le Canada a relevé 299 foyers dans des élevages. Aux États-Unis, quarante-sept États ont signalé des foyers en élevage ou basse-cours. Le virus se propage vers le sud du continent, dans les élevages et au sein des oiseaux sauvages. À la mi-février, le Pérou estime à 55 000 le nombre d’oiseaux, principalement marins, morts du fait du virus le long de ses côtes. En Équateur, le premier cas humain en Amérique du Sud a été détecté début janvier chez une fillette de 9 ans, qui avait été en contact avec des volailles infectées.

Logiquement, les cas de transmission à des mammifères se sont aussi multipliés, constatait l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) en septembre 2022. Dernier exemple en date, plus de 600 otaries ont été retrouvées mortes entre janvier et début février sur les plages du Pérou. Elles ont probablement été contaminées par les nombreuses carcasses d’oiseaux marins morts de la grippe aviaire, avec lesquelles elles ont été en contact et qu’elles peuvent avoir consommé.

« On ne peut pas exclure une transmission directe entre otaries, notent également les scientifiques qui ont investigué ce cas. Parce que beaucoup d’animaux sont morts simultanément. » Il y aurait donc là aussi eu transmission entre mammifères. En juin 2022, ce sont des phoques, sur la côte du Maine aux États-Unis, qui ont été retrouvés morts de la grippe aviaire. Là encore, ils pourraient s’être transmis le virus entre eux et pas seulement par contact avec des oiseaux infectés.

Chez les mammifères non marins, toujours aux États-Unis, trois jeunes grizzlis du Montana ont été infectés et euthanasiés début janvier. Ils s’ajoutent à des détections chez un renard et une mouffette du Canada l’année précédente. Le virus a aussi été repéré aux États-Unis chez des ratons laveurs, un coyote, des ours noirs, nous informe le service des parcs du Montana. En tout, 121 mammifères de 17 espèces sauvages ont été contaminés aux États-Unis depuis mars 2022, rapporte le ministère de l’Agriculture. En Europe, des renards, des loutres, des furets, des blaireaux, des lynx, mais aussi des cochons domestiques ont déjà contracté le virus, a recensé l’Efsa.

Le risque est encore faible, mais il grossit

Les scientifiques s’accordent pour juger que les risques de transmission des mammifères sauvages aux humains sont extrêmement faibles. L’inventaire des cas cités atteste surtout l’intensité de la circulation du virus et l’urgence de réduire sa propagation, avant tout dans les élevages intensifs où les populations de très grande taille augmentent les risques de mutations délétères et où leurs contacts avec les humains sont quotidiens.

Les élevages de carnivores, à commencer par ceux de visons, devraient être une priorité. Les scientifiques donnent l’alerte depuis au moins 2009. Leur alimentation faite de sous-produits de volaille crue constitue un risque majeur de contamination par la grippe aviaire. « Pour réduire le risque d’émergence de nouveaux virus pandémiques, l’alimentation des visons avec des sous-produits de volaille crus ne devrait pas être autorisée, et une surveillance épidémiologique des virus de la grippe dans les élevages de visons devrait être mise en place de toute urgence », appellent les auteurs de l’étude chinoise en conclusion. Et encore, cette mesure pourrait être insuffisante. En effet, dans l’élevage de visons en Galice, la contamination est probablement due à un contact avec des goélands malades. Le scénario pourrait se reproduire, les élevages de visons étant souvent visités par des oiseaux sauvages.

La circulation dans les élevages de volailles peut aussi être freinée. Les solutions sont connues et diverses, Reporterre les a maintes fois citées : moins de densité d’animaux dans les élevages, moins d’élevages rapprochés sur le même territoire, augmentation de la diversité génétique des animaux d’élevage, développement d’un vaccin, etc.

Ces deux dernières années, la propagation inarrêtable du Sars-Cov2 dans les élevages de visons a déjà fourni l’exemple d’un grave signal d’alarme, insuffisamment pris en compte. Tous les pays du monde avaient cru pouvoir protéger leur production de fourrure. Espagne, Hollande, Danemark, Grèce, Irlande, Italie, États-Unis, Canada, France, Pologne : ils ont finalement tous été frappés les uns après les autres sans parvenir à endiguer la menace.

Il n’y a aucune raison qu’il en aille différemment avec le H5N1. Pour le moment, le risque pandémique est encore faible, mais il grossit. Faute d’avoir entendu les alertes, il faut désormais s’y préparer.

Néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » Une formidable VICTOIRE des écologistes pour les pollinisateurs, pour le vivant: 2 ARTICLES

victoire pour le vivant
La France doit retirer immédiatement son projet de nouvelle dérogation autorisant l’usage de néonicotinoïdes !
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est tombée ce jeudi fin de matinée : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . Elle intervient à la suite d’une action de PAN Europe dont Générations Futures est membre et François Veillerette, notre porte-parole et administrateur

Cette décision intervient alors que le gouvernement français propose d’accorder, pour la troisième année consécutive, une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences pour la filière de la betterave sucrière. Le contenu de cette dernière est actuellement mis à la consultation du public jusqu’au 24 janvier. le, est administrateur.

Générations Futures s’oppose depuis trois ans et par tous les moyens à cette dérogation. Récemment, nous vous avons demandé de participer massivement à la consultation mentionnée précédemment pour vous y opposer. Nous recensons plus de 2500 participations ! Ces dernières années, nous avons aussi envoyé des courriers au gouvernement, lancé des actions d’interpellation de nos décideurs, intenté des actions en justice, publié des rapports indépendants, organisé des conférences

Nos équipes ont déployé un maximum d’actions pour faire pression et mettre fin à l’usage de ces substances extrêmement dangereuses pour les pollinisateurs, la biodiversité, le vivant. Aujourd’hui, le travail a payé !

Cette décision de la CJUE valide les positions de Générations Futures depuis plus de deux ans contre la dérogation permettant le recours aux néonicotinoïdes et invalide les positions du gouvernement Macron pour une telle dérogation qui s’avère illégale ! Notre association demande au gouvernement de retirer immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation en 2023.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

En ville et malgré la pollution, la mésange privilégie l’odorat pour s’alimenter

mésange charbonnière1-jpg

Sciences et Avenir avec AFP

Une mésange charbonnière dans un jardin d’lliers-Combray, le 30 juillet 2022 dans le centre de la France (AFP/Archives – Jean-François MONIER)

En ville, la mésange charbonnière privilégie l’odorat pour trouver son alimentation, malgré la pollution, alors que celle des champs se repose plus sur la vision, selon une étude qui souligne la capacité d’adaptation de ce volatile à un milieu urbain.

« C’est l’inverse de ce à quoi nous nous attendions, une vraie surprise », dit à l’AFP Diana Rubene, chercheuse en écologie du comportement à l’Université suédoise des sciences agricoles d’Uppsala. Parus major, la plus grande des mésanges, est aussi un des rares passereaux à avoir colonisé les villes, sans renier ses attaches champêtres.

L’oiseau utilise aussi bien la vue et l’odorat pour identifier une grande variété d’aliments – graines, vers de terre, toute une gamme d’insectes etc. Atout supplémentaire pour la scientifique : il apprend vite. Comment cet oiseau utilise-t-il les signaux olfactifs et visuels pour s’alimenter, en les associant ou pas ? Et l’environnement urbain, avec ses éclairages et sa pollution, affecte-t-il son comportement ? Une équipe de chercheurs des universités d’agriculture d’Uppsala et de biologie de Lund ont habitué 13 mésanges charbonnières à chercher pitance, sous forme de petits morceaux de ver de terre, cachés dans un assemblage de perchoirs.

Disposé sur une perche, l’assemblage offrait à l’oiseau le choix d’un perchoir sans signe distinctif et vide, d’un autre doté d’une pastille de couleur, d’un troisième avec un sachet distillant une odeur, et d’un quatrième combinant couleur et odeur, avec par exemple la couleur bleue et une odeur de vanille.

mésange charbonnière2

Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP – Yuri KADOBNOV)

Friand de petites chenilles, qui se repaissent de feuilles des arbres, Parus major utilise la vision, mais aussi son odorat exceptionnel pour les repérer. Il identifie les signaux chimiques – des composés volatiles – qu’émettent les arbres attaqués par la chenille. « Nous nous attendions à ce que l’environnement urbain, avec beaucoup de pollution et d’autres odeurs qui ne sont pas naturelles, puisse troubler le sens de l’odorat des oiseaux, et rendre plus difficile son utilisation », explique Diana Rubene. « Mais la conclusion est à l’opposé ».

« Plus malignes »

Les mésanges « urbaines », capturées dans deux quartiers de la ville de Lund, ont préféré les perchoirs munis d’un signal odoriférant. A l’inverse, les mésanges champêtres, capturées dans des forêts, ont préféré les signaux visuels

mésange charbonnière3

Une mésange charbonnière à Londres, le 6 juillet 2022 (AFP/Archives – Daniel LEAL)

L’étude, parue le 8 février 2023 dans la revue Open Science de la Royal Society britannique, suppose, entre autres, que l’absence relative de végétation dans les villes permet à la mésange de distinguer plus facilement les signaux des arbres portant des insectes. Cela reste une hypothèse, selon Diana Rubene, qui admet volontiers que le rôle de l’odorat dans l’arsenal sensoriel des oiseaux reste très largement à décrypter.

Mesurer si la mésange privilégie une association de signaux visuel et olfactif

Justement, son étude visait initialement à mesurer si la mésange privilégie une association de signaux visuel et olfactif. En fait, elle révèle qu’« il n’y a pas de véritable preuve que cette solution soit plus attractive » qu’un simple signal, selon la chercheuse. Autrement dit, l’association de deux signaux n’apporte pas de véritable valeur ajoutée. Mais cela est vrai uniquement sur l’ensemble de la population testée, parce qu’il existe une différence entre les sexes. Et c’est la troisième découverte.

Les femelles ont tendance à utiliser de préférence une association de signaux, sans négliger pour autant les autres. Pourquoi ? Parce qu’elle sont « plus motivées et plus concentrées », selon la chercheuse suédoise.

mésange charbonnière4

Une mésange charbonnière à Troïtskoie, près de Moscou, le 14 janvier 2018 en Russie (AFP/Archives – Yuri KADOBNOV)

Les femelles ont retenu pendant leur apprentissage que cette association de signaux était aussi la promesse d’une récompense. Alors elles s’appliquent, quand les mâles papillonnent d’un perchoir à l’autre. Question de survie, plus faibles physiquement et chassées par les mâles quand elles sont en concurrence avec eux pour s’alimenter l’hiver, « les femelles doivent être plus malignes ».

Néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles »Une formidable VICTOIRE des écologistes

victoire pour le vivant

 

La France doit retirer immédiatement son projet de nouvelle dérogation autorisant l’usage de néonicotinoïdes !

 
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est tombée ce jeudi fin de matinée : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . Elle intervient à la suite d’une action de PAN Europe dont Générations Futures est membre et François Veillerette, notre porte-parole, est administrateur.

Cette décision intervient alors que le gouvernement français propose d’accorder, pour la troisième année consécutive, une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences pour la filière de la betterave sucrière. Le contenu de cette dernière est actuellement mis à la consultation du public jusqu’au 24 janvier. 

Générations Futures s’oppose depuis trois ans et par tous les moyens à cette dérogation. Récemment, nous vous avons demandé de participer massivement à la consultation mentionnée précédemment pour vous y opposer. Nous recensons plus de 2500 participations ! Ces dernières années, nous avons aussi envoyé des courriers au gouvernement, lancé des actions d’interpellation de nos décideurs, intenté des actions en justice, publié des rapports indépendants, organisé des conférences

Nos équipes ont déployé un maximum d’actions pour faire pression et mettre fin à l’usage de ces substances extrêmement dangereuses pour les pollinisateurs, la biodiversité, le vivant. Aujourd’hui, le travail a payé !

Cette décision de la CJUE valide les positions de Générations Futures depuis plus de deux ans contre la dérogation permettant le recours aux néonicotinoïdes et invalide les positions du gouvernement Macron pour une telle dérogation qui s’avère illégale ! Notre association demande au gouvernement de retirer immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation en 2023.

Néonicotinoïdes : La France renonce finalement à sa dérogation pour la betterave

La France va renoncer finalement à sa dérogation pour les semences de betterave sucrières.

AGRICULTURE – La France ne fera pas figure d’exception. Ce lundi 23 janvier, le ministre de l’Agriculture a annoncé que l’hexagone renonçait finalement à autoriser les néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières, après une décision de la justice européenne jugeant illégale ces dérogations pour ces substances toxiques pour les abeilles.

« Je n’ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets », a déclaré le ministre lors d’un point presse à Paris. Le gouvernement ne proposera donc pas une « troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betteraves, c’est terminé pour cet élément-là, la décision de la Cour de justice (européenne) est suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système ».

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé jeudi dernier qu’aucune dérogation concernant les semences traitées aux néonicotinoïdes n’était justifiée, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves sucrières.

Les néonicotinoïdes, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, sont mis en cause dans le déclin massif des colonies d’abeilles.

La France, premier producteur européen de sucre

Plusieurs substances sont interdites dans l’UE depuis 2018, mais une dizaine de pays ont pris des dérogations pour préserver les rendements sucriers, ces insecticides permettant de lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave.

La France s’apprêtait à autoriser leur utilisation de manière dérogatoire pour la campagne 2023, après avoir fait de même en 2021 et 2022.

Un projet d’arrêté autorisant cette dérogation était en consultation publique en France, en attendant l’avis du conseil de surveillance des néonicotinoïdes – boycotté par une association et un syndicat agricole qui estimaient le recours systématique à ces insecticides injustifié.

« J’ai convenu avec les représentants de la filière qu’on mettrait en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui serait liée à la jaunisse le temps qu’on trouve les alternatives dont on a besoin », a précisé Marc Fesneau.

Le ministre veut également « faire activer au niveau européen les clauses de sauvegarde pour qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence », alors que la France est le premier producteur européen de sucre.

La grippe aviaire, nouveau péril pour les oiseaux sauvages

fou de bassan

Plus de 90 % des poussins de fous de Bassan ont été retrouvés morts dans leur unique colonie française, sur l’île Rouzic – © Didier Flury/Reporterre

La grippe aviaire a décimé des populations d’oiseaux sauvages en 2022, en plus d’avoir provoqué des millions d’abattages dans les élevages. Une catastrophe qui doit amener à remettre en cause l’élevage intensif, selon la LPO.

Une catastrophe sans précédent pour les oiseaux sauvages. C’est le bilan que fait la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) des conséquences de la grippe aviaire sur la saison 2021-2022. « Cette année est la pire depuis son apparition en 1995 », s’est alarmé son président, Allain Bougrain-Dubourg, lors d’une conférence de presse vendredi 6 janvier.

L’association relève que non seulement 140 millions de volailles d’élevages ont été abattues dans le monde à cause de ce virus cette année (contre « seulement » 10 millions lors de la saison 2019-2020), mais qu’en plus, il a touché d’importantes colonies d’oiseaux sauvages. « Par exemple au Pérou, plus de 22 000 oiseaux marins, en majorité des pélicans, ont été retrouvés morts », a rappelé M. Bougrain-Dubourg.

grippe aviaire2

De nombreuses mouettes sont mortes de la grippe aviaire en 2022. CC BY-SA 3.0 / Tristan Nitot / Wikimedia Commons

Les oiseaux de mer sont particulièrement touchés. Ainsi, en France, « des mortalités groupées d’oiseaux ont été constatées à partir de mai 2022 d’abord dans les départements côtiers des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme) essentiellement chez les laridés (goélands, mouettes et sternes).

Des cas sont ensuite apparus courant juin sur les côtes normandes (Seine-Maritime, Calvados, Manche) puis en juillet sur les côtes bretonnes (Côtes d’Armor) », détaille la LPO.

Des reproductions fortement affectées

À noter que les premiers cas ont été détectés au printemps, à un moment où d’habitude le virus circule beaucoup moins. Ainsi, la France venait de repasser en risque « modéré » pour la grippe aviaire quand en mai des vautours fauves malades ont été repérés. « On a constaté une contamination dans les grands causses, dans l’Aveyron », détaille Cédric Marteau, directeur du pôle protection de la nature à la LPO.

C’est la première fois que la maladie est repérée chez cette espèce. Sa reproduction en a été fortement affectée. Selon les chiffres de l’association, en 2021, sur 821 pontes, 75 % des poussins avaient pris leur envol. En 2022, malgré un nombre de pontes en hausse à 905, seulement 31 % ont pu sortir du nid. Un coup dur pour ce vautour qui avait failli disparaître en France, protégé depuis les années 80. Sa population augmentait jusqu’ici chaque année, expliquent les Parcs nationaux.

« C’est 50 ans de conservation qui pourraient être mis à mal en une seule année »

Puis début juillet, les premiers cas d’influenza aviaire sont apparus dans l’unique colonie française de fous de Bassans située sur l’île Rouzic, dans la réserve des Sept-îles, au large des Côtes-d’Armor. Les 19 000 couples qui s’y retrouvent pour nicher représentent 4 % de la population mondiale de l’espèce. « Des milliers d’oiseaux ont été retrouvés morts, et, notamment, plus de 90 % des poussins », se désespère Cédric Marteau. « Ces oiseaux marins ont une dynamique lente, on va repartir sur les effectifs des années 70, c’est 50 ans de conservation qui pourraient être mis à mal en une seule année. »

Dans ce contexte, la LPO sonne l’alerte et estime que les oiseaux sauvages sont victimes de l’élevage intensif. « On a vu en Asie des échanges entre la faune sauvage et les élevages, et c’est dans l’un de ces derniers qu’est apparue une souche hautement pathogène », assure François Moutou, vétérinaire épidémiologiste et membre du conseil scientifique de la LPO. Les élevages concentrant plus d’animaux, le virus y évolue plus rapidement.

La grippe aviaire a été détectée pour la première fois chez des vautours fauves. CC BY-SA 2.0 / Damien Pobel / Flickr via Wikimedia Commons

L’association s’inquiète aussi de la doctrine dominante, qui consiste à considérer que la faune sauvage est le problème car elle transporte le virus lors des migrations et contamine les élevages. « Il est en fait très difficile de conclure », estime François Moutou. « Bien sûr que les animaux sauvages libèrent le virus dans l’environnement », poursuit-il. « Mais après, il faut expliquer comment la souche entre dans l’élevage. »

Pour le docteur, il ne faut pas oublier le rôle majeur des échanges humains dans la propagation du virus. Les travaux de l’Anses ont d’ailleurs montré comment les circulations des animaux entre élevages, les livraisons de paille ou de nourriture, pouvaient propager le virus. « Le problème, c’est surtout d’éviter que le virus entre dans les élevages », estime le vétérinaire.

Ainsi, tant pour protéger la faune sauvage que pour sauver l’élevage, l’association demande « des solutions pérennes », a expliqué Allain Bougrain-Dubourg. « Nous considérons qu’il est indispensable revoir les modèles de production avicoles. »

Diminuer le nombre et la taille des élevages

Elle ne se satisfait pas des mesures du gouvernement, qui demande notamment aux éleveurs de rentrer leurs volailles de plus en plus souvent, un vrai problème pour les productions de plein air.

La LPO souhaite des élevages plus petits et moins nombreux afin de réduire leur densité, en circuit court pour limiter les échanges internationaux, propose de privilégier les races locales plus résistantes au virus, de maintenir une diversité génétique qui permet aussi une meilleure résistance, ou encore de ne pas stigmatiser le plein air, qui permet notamment de donner plus d’espace aux animaux et de limiter leur stress qui les rend plus vulnérables.

La grippe aviaire progresse dangereusement en France

élevage de poules en 2019

Les volailles françaises n’ont plus le droit de sortir en plein air et les rassemblements d’oiseaux domestiques sont interdits. La souche actuelle est virulente et frappe les régions d’élevages avec une vigueur inégalée.

VIRULENCE. Dans son point de la situation sur le front de la grippe aviaire, le ministère de l’Agriculture le reconnaît clairement : « La situation sanitaire au regard de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en France s’est détériorée depuis le mois d’août et a empiré au cours des dernières semaines« . Le nombre de 100 élevages atteints a été dépassé début décembre 2022. Au total au cours de cette année, 21 millions de poulets et canards, principalement, ont été abattus (soit cependant moins de 3% des 890 millions d’oiseaux d’élevage tués tous les ans en France). 37 pays européens sont actuellement touchés, 2500 foyers ont été répertoriés et près de 50 millions d’animaux détruits. Et rien n’indique que cette épizootie qui s’est déclarée début 2022 en Vendée pour la France va se calmer. Au contraire. « Cette souche H5N1 est très virulente et nous ne sommes plus dans la situation de petites étincelles ponctuelles de la maladie, mais bien dans un incendie qui concerne tout le territoire » prévient François Moutou, docteur vétérinaire qui a longtemps travaillé à l’Anses et est aujourd’hui membre du Conseil scientifique de la ligue de protection des oiseaux (LPO).

La grippe aviaire est apparue pour la première fois en France en février 2006

Jamais le monde n’avait connu un épisode de grippe aviaire aussi fort. Il faut dire que cette maladie virale n’a été repérée que dans les années 1990. Ce virus de la famille des Orthomyxoviridae sont caractérisés par les glycoprotéines baptisées Hémagglutinine (H) et Neuraminidase (N). Les 16 H et les 9 N se combinent et recombinent au fil des mutations, ce qui procure au virus une grande variabilité génétique. La souche H5N1 est la plus connue mais certaines de ses variations sont hautement pathogènes, d’autres non.

La grippe aviaire est originaire d’Asie du sud-est. Elle est apparue pour la première fois en France dans les Dombes (Ain) en février 2006. Provient-elle des oiseaux sauvages ou bien des domestiques ? « Personne ne le sait et il est bien difficile de documenter une transmission virale dans un milieu naturel, reconnaît François Moutou. Ce qui est certain, c’est que les oiseaux sauvages sont des réservoirs naturels de virus dont certains sont à l’origine de la grippe humaine ». Un premier cas de transmission directe de grippe aviaire directement à l’homme a été pour la première fois constaté en 1997 mais les deux maladies sont devenues deux phénomènes différents.

En vingt ans, la grippe aviaire s’est installée partout dans le monde

MIGRATIONS. Depuis une quinzaine d’années maintenant, le secteur avicole vit sous cette nouvelle menace. Les zones de vie des espèces sauvages et leurs couloirs de migration constituent des « zones à risques particuliers ». Mais ces risques particuliers ne constituent une menace que dans les régions où ces zones coïncident avec des régions d’élevage. Ainsi, l’épizootie de grippe aviaire de 2015 a affecté une grande partie du sud-ouest, région où les élevages de canards sont très nombreux. En 2022, c’est principalement la région des Pays de la Loire qui est touchée. Les vétérinaires surveillent donc attentivement les élevages et les pouvoirs publics ont imposé le confinement des volailles dans les bâtiments d’élevage ce qui n’est pas toujours possible pour de petits éleveurs qui n’ont pas les moyens de se payer des bâtiments et alors que des appellations comme celle du poulet de Bresse impose la vie en plein air.

La grippe aviaire, nouveau péril pour les oiseaux sauvages

fou de bassan

Grippe aviaire : 2 millions de volailles déjà abattues en France en décembre, pas de vaccin avant l’automne 2023

volailles d'élevage

Photo d’intro:   Des volailles d’un élevage situé dans la commune des Herbiers (Vendée), le 5 décembre 2022. (LOIC VENANCE / AFP)

Le ministère de l’Agriculture a détaillé jeudi sa feuille de route pour contrer cette épidémie catastrophique pour les éleveurs.

 

Le bilan inquiète au plus haut point. En France, du 1er août au 21 décembre, 3,3 millions de volailles ont déjà été abattues à cause de la grippe aviaire, dont une moitié de canards. Et deux millions l’ont été rien qu’en décembre, comme l’a déclaré jeudi 22 décembre le ministère de l’Agriculture français. Confronté comme le reste de l’Europe à une grave épidémie de grippe aviaire qui a conduit à l’abattage de dizaines de millions de volailles sur le continent, le gouvernement français s’est ainsi fixé l’objectif de lancer la première vaccination de volailles à l’automne 2023.

Selon le calendrier présenté jeudi, les premiers résultats des expérimentations en laboratoire devraient être connus autour de mars 2023. « A date, ils sont plutôt encourageants, avec une bonne réponse au virus », selon le ministère, qui a déroulé son scénario le plus optimiste. « Si tous les signaux sont au vert, en mai, on aura des vaccins fonctionnels, autorisés, et une stratégie adaptée sur le plan sanitaire et économique », a-t-il résumé.

Des éleveurs particulièrement touchés à quelques jours des Fêtes

L’épizootie de grippe aviaire est la « plus dévastatrice » qu’ait connue l’Europe de toute son histoire, avaient déclaré mardi les autorités sanitaires européennes, avec plus de 50 millions d’oiseaux abattus dans les seuls élevages infectés entre 2021 et 2022. Les éleveurs, psychologiquement et financièrement éprouvés, auraient du mal à supporter un troisième hiver ravageur, alors que le virus est en train de devenir endémique sur le continent. Les signalements de cas de grippe aviaire entraînent en effet  l’abattage systématique de toutes les volailles ayant pu contracter le virus.

L’accélération de la propagation du virus est liée non seulement à la baisse des températures, mais aussi à la « forte activité migratoire des oiseaux sauvages », a précisé le ministère de l’Agriculture. Au total, 226 foyers ont été répertoriés dans les élevages depuis le 1er août. L’épidémie continue notamment de ravager ceux situés en Vendée (94 foyers), dans le Maine-et-Loire (38 foyers) et les Deux-Sèvres (33 foyers). La précédente vague en France, survenue entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, avait entraîné l’euthanasie de plus de 20 millions de volailles.