Une barge rousse réalise un vol record de 13 560 km entre l’Alaska et la Tasmanie

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L’oiseau, un jeune né en 2022, a volé 11 jours et 11 nuits au mois d’octobre, sans boire ni manger.

Article rédigé par  Thomas Baïetto  France Télévisions

Onze jours de vol sans escale et sans ravitaillement, sur 13 560 km. C’est le voyage un peu fou entre l’Alaska (Etats-Unis) et la Tasmanie (Australie) d’une barge rousse qui a battu en octobre 2022 le record d’un vol direct pour un oiseau. La performance de « 234684 », son identifiant, a été officialisée début janvier par le Guinness Book des records (en anglais).

« Toutes les barges rousses font de longues migrations, mais celles d’Alaska font des vols exceptionnels », explique à franceinfo Maxime Zucca, ornithologue et auteur du livre La migration des oiseaux : comprendre les voyageurs du ciel (Sud-Ouest éditions, 2022). Pourquoi ? Parce qu’entre l’Alaska, où elle niche, et la Nouvelle-Zélande, où elle passe l’hiver, « il n’y a pas de lieu pour refaire des réserves de graisse, même si l’on trouve quelques atolls ». Un tel vol direct permet également de limiter les risques de maladie et de gagner du temps.

Un séjour préparatoire pour grossir

Un tel périple se prépare avec soin. A la mi-août, ces oiseaux limicoles, qui se nourrissent des vers que l’on trouve au bord de l’eau, font une première étape, plus courte, dans le delta du Yukon, « où il y a de très bonnes vasières« , détaille l’ornithologue. Ils y restent un mois, le temps de grossir de 50%, pour passer de 200 à 300 grammes.

Juste avant le départ, les barges observent une période de jeûne de quelques jours. « Elles arrêtent de manger pour que les organes liés à l’alimentation, qui ne sont pas nécessaires au vol, s’atrophient. Tout l’enjeu est de trouver le bon équilibre entre réserves de graisse et poids pas trop handicapant pour voler », analyse Maxime Zucca.

Un demi-sommeil en vol

L’oiseau attend les vents porteurs et s’envole généralement en soirée. Pendant tout le voyage, il évolue ensuite entre 3 000 et 5 000 m d’altitude, en fonction des vents les plus favorables. Si le volatile ne se nourrit ni ne boit durant son périple, il prend tout de même un peu de repos. « L’hypothèse est que, comme d’autres oiseaux ou les dauphins, il rentre dans un sommeil unihémisphérique », expose Maxime Zucca. Concrètement, ce type de sommeil ne concerne qu’une moitié du cerveau et permet à l’autre de continuer à battre des ailes.

« Les oiseaux ont besoin de beaucoup moins de sommeil que nous. Pendant l’été arctique, la barge rousse dort par phase de 20-30 minutes à trois ou quatre reprises dans la journée. »  Maxime Zucca, ornithologue

Au printemps, le vol se fait dans l’entre sens, à cause des vents contraires, en passant cette fois-ci par la Chine et la Corée. Les cousines européennes de 234684 volent, elles, entre la Mauritanie et la Sibérie, avec des escales en mer de Wadden (Pays-Bas) ou dans les vasières de l’ouest de la France.

Un oiseau menacé par les activités humaines

Cet impressionnant ballet migratoire reste fragile. Les barges rousses sont sensibles à la destruction de leur habitat, l’une des principales causes de disparition de la biodiversité. Les surfaces de vasière diminuent, en particulier dans le delta de Bohai, en mer de Chine, relève Maxime Zucca. 

Le réchauffement climatique provoqué par notre consommation de charbon, pétrole et gaz leur pose un autre problème. Pour nourrir leurs petits, elles comptent en effet sur les tipules (ou cousins). Or, le réchauffement des zones de nidification bouleverse le calendrier et fait émerger ces proies plus tôt dans l’année. Les barges sont donc priées d’accélérer leur migration pour arriver à l’heure, ce qui raccourcit le temps passé à s’engraisser pendant les étapes. « La conséquence, c’est qu’il y a plus de mortalité en migration, qu’elles arrivent en moins bonne condition physique et se reproduisent moins bien », déplore Maxime Zucca.

 

Comptage des oiseaux des jardins bilan de 10 ans de sciences citoyennes

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Lancé en 2012, l’Observatoire des oiseaux des jardins, géré par la LPO et l’équipe Vigie-nature (Muséum national d’Histoire naturelle et Office français de la biodiversité) est aujourd’hui le plus important dispositif français de sciences participatives impliquant le grand public. Les résultats de la première décennie de ce suivi citoyen des populations d’oiseaux communs complètent et confirment les tendances observées dans la nature par les experts.

Le comptage national des oiseaux des jardins est organisé deux fois par an, lors des derniers week-ends de janvier et de mai afin de disposer d’éléments de comparaison à des périodes aux particularités très différentes en termes d’effectifs et de comportements : l’hivernage et la reproduction. Il suffit alors de consacrer une heure de son temps à recenser les différentes espèces présentes chez soi puis de transmettre ses observations sur la plateforme en ligne. La prochaine édition aura lieu les 28 et 29 janvier 2023.

La participation croît chaque année au point d’avoir été multipliée par plus de 10 depuis 2012 pour atteindre le chiffre record de 24 048 contributeurs lors du dernier comptage de janvier 2022. En 10 ans, l’opération a été effectuée au moins une fois dans près de 100 000 jardins répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, de Leffrinckoucke (Nord) à Cerbère (Pyrénées-Orientales) et du Conquet (Finistère) jusqu’à Furiani (Haute-Corse). Environ 6,5 millions d’oiseaux ont ainsi été comptabilisés pendant près de 115000 heures d’observation !

Cette base de données inédite permet aujourd’hui aux scientifiques d’étudier les dynamiques des populations d’oiseaux communs fréquentant les jardins, et de les comparer aux tendances constatées par les programmes de suivis ornithologiques menés par des experts.

Un déclin confirmé

Au cours des dix dernières années, les effectifs de 41% des espèces rencontrées dans les jardins au printemps ont ainsi diminué, confirmant le déclin lié à la déstructuration globale des écosystèmes naturels déjà observé par ailleurs. C’est le cas par exemple du Martinet noir (-46%), victime de la disparition des insectes volants due aux pesticides, de la récurrence des épisodes caniculaires et des rénovations de bâtiments qui réduisent ses possibilités de nicher sous les toitures.

A l’inverse, les résultats des comptages hivernaux mettent en évidence une augmentation pour près de la moitié des espèces, en particulier les granivores (Ex : Chardonneret élégant, Pinson des arbres), alors que leurs populations nationales sont pourtant en forte régression. Ce constat s’explique notamment par la raréfaction des ressources alimentaires dans les zones d’agriculture intensive et le report de ces oiseaux vers les jardins.

Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO : « les sciences participatives permettent aujourd’hui au plus grand nombre de contribuer activement à la connaissance naturaliste. La réussite de l’Observatoire des oiseaux des jardins démontre l’utilité et la fiabilité de ces opérations de comptages ainsi que l’intérêt des Français pour la nature de proximité. »

Pour Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelle : « A travers les programmes de sciences participatives, il s’agit d’inventorier la nature pour mieux la connaître et contribuer à une préservation durable de ce patrimoine commun. Le succès de cet observatoire apparaît ainsi comme un signal fort qui témoigne de l’engagement croissant de la société civile auprès de la communauté scientifique« .

Lien pour consulter le bilan ICI

Oiseaux : dans nos jardins, une « hécatombe »

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Martinet noir, verdier d’Europe… En 10 ans, l’Observatoire des oiseaux de jardin a constaté un déclin de 41 % des populations au printemps, en France. Un comptage est organisé ce weekend : tout le monde peut y participer.

« C’est une hécatombe. Depuis dix ans, on constate un déclin de 41 % des populations françaises d’oiseaux au printemps », résume Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Ce chiffre, c’est celui calculé par l’Observatoire des oiseaux des jardins, un programme de sciences participatives lancé en 2012 par la LPO, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’Office français de la biodiversité, qui parle d’un bilan alarmant. Plus surprenant : en hiver, c’est le contraire. Les comptages ont mis en évidence une augmentation des populations depuis dix ans. Ce n’est pas pour autant une bonne nouvelle : originaires des pays froids, ils s’arrêtent en effet chez nous, où il fait doux, au lieu de se fatiguer à descendre plus au Sud.

Pourquoi une telle disparition au printemps ? La présence du martinet noir, par exemple, a diminué de 46 % depuis 2013. Une baisse qui peut notamment s’expliquer par les réaménagements de façades dans les villes. « Cela obstrue les cavités, où nidifient les oiseaux », précise Allain Bougrain-Dubourg. Autre explication : la disparition des insectes, principale ressource alimentaire de cet oiseau au plumage sombre, due à la généralisation de l’usage des pesticides et à la dégradation des habitats naturels. Même raison pour le verdier d’Europe, dont la population a baissé de 46 % au printemps depuis 2013, ou les mésanges bleue et charbonnière (-17 %). « L’agriculture intensive est responsable, rappelle Allain Bougrain-Dubourg. Et ce n’est pas nous qui le disons, c’est l’IPBES [la plateforme des Nations unies sur la biodiversité]. »

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Agriculture intensive, artificialisation des sols… sont notamment responsables de la disparition des oiseaux. Celle du verdier d’Europe par exemple. Flickr / Philippe Roizet / CC BY-NC-ND 2.0

Le président de la LPO l’affirme sans détour : si nous voulons préserver ces populations, nous devons « revisiter notre mode de vie ». « C’est un changement de paradigme sur les thèmes de l’agriculture intensive, de l’artificialisation des sols… », énumère-t-il.

Des oiseaux migrateurs qui ne descendent plus au sud

À l’inverse, en hiver, la fauvette à tête noire enregistre une hausse de 57 % depuis 2013. C’est même + 83 % pour le chardonneret élégant.

« Cela s’explique parce que ce sont des oiseaux qui sont originaires du Nord ou des pays de l’Est, et qui viennent d’une certaine manière se réfugier chez nous », profiter d’hivers de plus en plus doux, indique Allain Bougrain-Dubourg. Au lieu de descendre davantage au Sud, et de se répandre dans les campagnes comme ils pouvaient le faire il y a quelques décennies, ils privilégient désormais les jardins dans les zones nordiques, où ils trouvent davantage de ressources alimentaires (insectes ou mangeoires artificielles installées par des amoureux des oiseaux).

« Au lieu de faire un long voyage risqué, ils restent dans les zones nordiques »

« En Grande-Bretagne, nos collègues ont constaté qu’il y avait de plus en plus de fauvettes à tête noire qui passaient l’hiver chez eux, raconte Benoît Fontaine, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle. Ils ont réussi à relier ça au nourrissage : là-bas, il y a énormément de jardins avec des mangeoires. Cela a probablement modifié le comportement des fauvettes qui, au lieu de faire un long voyage risqué, restent dans les zones nordiques où elles sont sûres de trouver de la nourriture. Cela leur permet de revenir plus vite à leur zone de nidification au printemps. » À tel point que des modifications morphologiques sont observées chez les fauvettes qui restent au nord de l’Europe : un bec qui change de forme pour se nourrir plus facilement sur les mangeoires, des ailes qui diminuent…

Toutefois, le chercheur prévient : même si davantage d’oiseaux sont recensés en hiver, cela n’atténue pas la situation dramatique du printemps. « L’hiver, il y a des interférences avec d’autres facteurs, liés notamment au changement de comportement des oiseaux, précise-t-il. Alors qu’au printemps, on obtient les « vrais chiffres » des populations françaises d’oiseaux. » Donc, un déclin de 41 % en dix ans.

Plus de six millions de données collectées

Ces données reposent sur les observations de simples citoyennes et citoyens. Mais leurs résultats confirment les tendances observées dans la nature par les experts ornithologues. Aujourd’hui, après dix ans d’utilisation, la LPO affirme que l’Observatoire est « le plus important dispositif français de sciences participatives impliquant le grand public ».

Chiffres à l’appui : alors que seulement 3 000 jardins étaient observés en 2012, ils étaient plus de 24 000 en 2022, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain. En dix ans, plus de 85 000 participants ont été recensés. « Cela représente six millions et demi d’observations. On commence à engranger des données significatives », se félicite Allain Bougrain-Dubourg. « Ce ne sont pas des mesures au doigt mouillé, tient à rappeler Bruno David, président du Muséum d’histoire naturelle. Tout ce dispositif s’appuie sur des protocoles scientifiques très rigoureux, qui permettent de construire des tendances. »

fiche de comptage

Un extrait de la fiche de comptage fournie par l’Observatoire des oiseaux de jardin.

Des protocoles rigoureux, mais volontairement simples, et ouverts à toutes et tous. « On peut participer partout, se réjouit Marjorie Poitevin, responsable de l’Observatoire des oiseaux des jardins. Si on a un jardin ou un balcon à soi, à la ville, à la campagne, ou même dans un jardin public. C’est un programme qui est vraiment ouvert à tout le monde. » Des outils d’aide à l’identification des oiseaux sont mis à disposition des participants. Ils doivent ensuite compter régulièrement les volatiles qui apparaissent dans leur jardin, et transmettre leurs observations sur la plateforme en ligne. Un prochain weekend officiel de comptage est organisé les samedi 28 et dimanche 29 janvier.

« Ces comptages sont très importants, parce que l’oiseau est scientifiquement un indicateur de l’état de la biodiversité, affirme Allain Bougrain-Dubourg. Lorsque les populations d’oiseaux sont en nombre, c’est le cortège du vivant, les insectes, les mammifères, les batraciens, qui s’épanouit. En revanche, quand les oiseaux disparaissent, c’est la biodiversité qui s’estompe. Donc c’est extrêmement important pour nous d’avoir ces données sur l’état de la biodiversité. »

COMPTAGE DES OISEAUX DES JARDINS

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Le mystère des cerfs tués de Moselle

cerf élaphe

Qui en veut aux grands cerfs de Moselle? Depuis le mois de septembre, plusieurs d’entre eux ont été retrouvés morts dans le même secteur. Les autorités ne réagiraient pas assez vite au goût des chasseurs. L’oeil du 20H s’est rendu dans ces bois où séviraient de mystérieux braconniers.

Le massif de la Canner, 30 000 hectares de forêt: c’est le sanctuaire des cerfs de Moselle. Mais ces derniers mois, c’est devenu un cimetière. 7 cerfs y sont morts dans d’étonnantes circonstances: ni les bois, ni la viande n’ont été emportés. Et certaines bêtes présentent des plaies par balle.

« Le premier on était surpris, le deuxième on est inquiets. Mais au troisième ou au quatrième, là c’est plus possible« , raconte André Boudinet, garde-chasse à Hombourg-Budange.

« On en a trouvé quelques uns mais combien sont morts dans la forêt? On ne le sait pas exactement, abonde Jean-Christophe Hamelin, président de l’association de chasse de Thionville. Est-ce que ce sont uniquement les animaux qui auraient été tirés et pas récupérés par les braconniers? Peut-être… J’espère que l’enquête le dira exactement ».

Des braconniers aux armes qui interrogent

A une heure de là, au Sud du département, des braconniers présumés ont été repérés par les chasseurs à l’aide d’un piège photo. En treillis militaire, l’un des deux hommes porte un pistolet semi-automatique, une arme interdite à la chasse. C’est à la nuit tombée que les braconniers opèreraient en toute discrétion selon le président de l’association des chasseurs locaux, Thierry Jung: « C’est une pratique courante: ils se promènent de nuit en général à deux dans une voiture, et ils tirent depuis la route sur des animaux qui sont a portée« .

A l’aide d’une caméra thermique montée sur un fusil de chasse, ils tireraient sur les animaux, dans le noir au mépris de toute réglementation. Les associations de chasseurs ont alerté les autorités dont ils dénoncent l’inaction. Ils envisagent même d’organiser des patrouilles pour traquer eux mêmes les braconniers: « il faut que ça s’arrête maintenant, s’agace Thierry Jung, on n’en peut plus, les chasseurs n’en peuvent plus donc on ne voudrait pas en venir là mais si on y est obligés, on le fera« .

Une police de la chasse en perte de vitesse ?

Il existe pourtant bien une police de la chasse: l’Office français de la biodiversité. L’organisme public a refusé de répondre à nos demandes d’interview et ne souhaite pas communiquer de chiffres. Mais par téléphone, un agent estime que le braconnage serait bien en augmentation: « Est-ce que c’est dû à la crise où les gens ont besoin de faire un peu de sous? Est-ce que c’est dû au fait qu’on est moins sur le terrain parce qu’on est appelés à faire d’autres choses? On fait moins d’opérations de terrain, de surveillance comme on pouvait faire dans le temps où on passait des nuits entières sur le terrain à essayer d’attraper les braconniers« .

Un discours corroboré par un document que nous nous sommes procuré. Un compte rendu d’une réunion organisée par les services de l’Etat en décembre dernier entre chasseurs et membres de l’OFB. l’un d’entre eux explique que “La lutte contre le braconnage ne fait plus partie des missions prioritaires […] L’OFB ne dispose plus de moyens suffisants pour organiser une mission de surveillance”.

Une situation alarmante selon l’association Robin des bois qui documente les faits de braconnage. Selon son responsable, Jacky Bonnemains, le trafic de cerf générerait des millions d’euros chaque année en Europe: « il y a une vraie valeur marchande. Aujourd’hui, par exemple, il y a un guéridon en bois de cerf qui se vend 2000 euros, 52 crocs de cerf qui se vendent 600 euros ».

Face à ce constat, les chasseurs de Moselle disent avoir contacté le parquet de Metz. En attendant, ils veulent  proposer des primes de plusieurs milliers d’euros à quiconque leur fournirait la moindre information.

Antarctique : un iceberg de 1500 kilomètres carrés s’est détaché d’une barrière de glace

énorme iceberg

Par Anne-Sophie Tassart

En Antarctique, un iceberg de 1550 kms’est détaché de la Barrière de Brunt, une barrière de glace. Le changement climatique ne serait pas en cause, selon les experts.

La silhouette de l’Antarctique a une nouvelle fois changé : un énorme iceberg de plus de 1500 kms’est détaché de la Barrière de Brunt, une barrière de glace.

L’événement s’est produit le 22 janvier 2023, entre 20h et 21h, heure française. Des fissures s’étaient développées naturellement au cours des dernières années sur l’immense structure glacée de 150 mètres d’épaisseur. « L’iceberg a vêlé (le vêlage correspond à la rupture d’une barrière de glace conduisant aux détachements d’icebergs, ndlr) lorsque la fissure connue sous le nom de Chasm-1 s’est complètement étendue à travers la banquise, explique dans un communiqué publié le 23 janvier 2023 la British Antarctic Survey (BAS), organisme britannique dédié à la recherche en Antarctique, et dont l’une des stations de recherche est située sur la barrière. La rupture est le deuxième vêlage majeur de cette zone au cours des deux dernières années et a eu lieu une décennie après que les scientifiques du British Antarctic Survey ont détecté pour la première fois la croissance de vastes fissures dans la glace« . 

L’iceberg qui s’est détaché mesure 1550 km2 soit la taille de la région du Grand Londres. Pour rappel, Paris couvre une superficie de 105 km2. « Cet événement de vêlage était attendu et fait partie du comportement naturel de la Barrière de Brunt. Il n’est pas lié au changement climatique« , a commenté le professeur Dominic Hodgson, glaciologue à la BAS. L’organisme mesure avec précision l’évolution de la banquise, plusieurs fois par jour, à l’aide d’un réseau d’instruments GPS. De cette façon, les scientifiques sont capables de repérer la déformation de la glace et ses déplacements, en s’aidant aussi d’images satellites.

Un risque pour la station de recherche ?

Pour le moment, la station de recherche Halley (la sixième du nom depuis 1956) n’est pas menacée… même si les scientifiques britanniques reconnaissent que les conséquences exactes des événements de vêlage restent difficilement prévisibles, la structure de la barrière étant éminemment complexe. Déjà en 2016, la BAS avait préféré déplacer la station à 23 kilomètres, à l’intérieur des terres. Un an plus tard, décision était prise d’y envoyer du personnel uniquement durant l’été antarctique (entre novembre et mars). 

le graphique

Le graphique montre que Chasm-1 a vêlé un énorme iceberg de la taille du Grand Londres près de la station de recherche Halley VI. Crédit : British Antarctic Survey

« Actuellement, 21 membres du personnel travaillent sur la station pour entretenir les alimentations électriques et les installations qui permettent aux expériences scientifiques de fonctionner à distance tout au long de l’hiver. Leur travail se poursuivra jusqu’à ce qu’ils soient récupérés par avion vers le 6 février« , explique l’organisme.

En 2016, une autre fissure avait été détectée à environ 17 km au nord de la station de recherche sur une route parfois utilisée pour ravitailler Halley. Elle a été baptisée Halloween Crack.

La Fédération Nationale des Chasseurs propose une formation gratuite pour « confondre » les espèces!!!

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La Fédé nationale des chasseurs propose une formation gratuite sur son Site. Le chapitre « connaissance des espèces » ne manque pas d’intérêt https://www.chasseurdefrance.com/connaissance-des-especes/ surtout quand on sait que les instances cynégétiques ont obtenu l’agrément de protection de l’environnement et interviennent gratuitement dans les écoles notamment grâce aux aides de l’OFB (écocontribution) qui n’a aucun contrôle sur les contenus pédagogiques.

La présentation commence par « Le chasseur sait reconnaitre et a des connaissances en matière de biologie sur les espèces chassables mais aussi sur les espèces protégées qu’il peut facilement rencontrer lors de ses sorties ».

Espérons pour elles qu’il ne rencontre pas trop d’espèces protégées compte-tenu des explications et confusions, témoignant d’un degré de connaissance proche… du savoir populaire.

Sans être exhaustif on appréciera :

Les oiseaux protégés sont classés en deux catégories : les oiseaux aquatiques, et les oiseaux non aquatiques. Même Linné, au XVIIIe siècle n’avait pas pensé à un classement aussi simple et efficace.

Parmi les oiseaux aquatiques, on appréciera la photo de présentation des harles qui est celle d’un… garrot à œil d’or. Et la vidéo d’un joli héron pourpré censé représenter un héron cendré.

Les oiseaux « non aquatiques » sont illustrés en premier lieu par 11 rapaces ou familles de rapaces (puis 7 espèces prises au hasard). Où l’on apprend que la buse peut s’attaquer à des gibiers de lâchers, et l’autour à des lièvres. Il y a un petit progrès par rapport aux livres sur le piégeage du 19ème siècle : il est rappelé que l’aigle est inoffensif pour l’homme…

Le hibou moyen-duc est présenté, à tort comme le plus fréquent ; mais, surtout, il est illustré par… un hibou des marais ! Pas grave puisque la chouette hulotte est illustrée quant à elle par… une chevêche ! Et que, pour le faucon crécerelle, la FNC a retenu de belles photos de… faucon pèlerin et faucon hobereau.

Dans la classification de la FNC on retiendra « les petits oiseaux » : 5 secondes pour expliquer que « la plupart des petits oiseaux comme la mésange, le chardonneret, le pinson des arbres (que la FNC demande à pouvoir piéger dans les Landes) et la bergeronnette grise sont bien sûr protégés ». Quand le lièvre, le lapin, le cerf et autres sangliers bénéficient d’au moins 5mn de description chacun avec force de détail.

Dans la famille des limicoles, il y a les chassables et les non chassables. Pour illustrer le bécasseau maubèche chassable, la FNC a choisi un beau chevalier combattant. Elle a également confondu le chevalier cul-blanc avec le chevalier guignette. Bon il suffit de savoir ceux qui se tirent et ceux qui ne se tirent pas après tout !

Pour les mammifères protégés on appréciera de savoir que, si le Lynx est protégé, des mesures de régulation sont possibles quand il s’attaque trop aux moutons.

Et voici de jolies images de vison d’Amérique, espèce exotique envahissante, censé représenter le vison d’Europe en danger de disparition.

Quant aux modes de chasse, la FNC a oublié d’enlever les piégeages aux gluaux dans le SE, aux lacets aux grives et merles dans les Ardennes et les tenderies aux vanneaux et pluviers dans ce même département alors que les récentes décisions de justice les ont annulés…  Idem pour les pantes et matoles aux alouettes dans le Sud-ouest… https://www.chasseurdefrance.com/chapitre-1-connaissance-de-la-chasse-en-france/#modechasse

Pas de gallinette cendrée dans ce tour d’horizon. Dommage.

Bien cordialement

Yves VERILHAC

Bénévole LPO

Néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles »Une formidable VICTOIRE des écologistes

victoire pour le vivant

 

La France doit retirer immédiatement son projet de nouvelle dérogation autorisant l’usage de néonicotinoïdes !

 
La décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est tombée ce jeudi fin de matinée : « Les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes« . Elle intervient à la suite d’une action de PAN Europe dont Générations Futures est membre et François Veillerette, notre porte-parole, est administrateur.

Cette décision intervient alors que le gouvernement français propose d’accorder, pour la troisième année consécutive, une dérogation pour l’usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences pour la filière de la betterave sucrière. Le contenu de cette dernière est actuellement mis à la consultation du public jusqu’au 24 janvier. 

Générations Futures s’oppose depuis trois ans et par tous les moyens à cette dérogation. Récemment, nous vous avons demandé de participer massivement à la consultation mentionnée précédemment pour vous y opposer. Nous recensons plus de 2500 participations ! Ces dernières années, nous avons aussi envoyé des courriers au gouvernement, lancé des actions d’interpellation de nos décideurs, intenté des actions en justice, publié des rapports indépendants, organisé des conférences

Nos équipes ont déployé un maximum d’actions pour faire pression et mettre fin à l’usage de ces substances extrêmement dangereuses pour les pollinisateurs, la biodiversité, le vivant. Aujourd’hui, le travail a payé !

Cette décision de la CJUE valide les positions de Générations Futures depuis plus de deux ans contre la dérogation permettant le recours aux néonicotinoïdes et invalide les positions du gouvernement Macron pour une telle dérogation qui s’avère illégale ! Notre association demande au gouvernement de retirer immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation en 2023.

Néonicotinoïdes : La France renonce finalement à sa dérogation pour la betterave

La France va renoncer finalement à sa dérogation pour les semences de betterave sucrières.

AGRICULTURE – La France ne fera pas figure d’exception. Ce lundi 23 janvier, le ministre de l’Agriculture a annoncé que l’hexagone renonçait finalement à autoriser les néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières, après une décision de la justice européenne jugeant illégale ces dérogations pour ces substances toxiques pour les abeilles.

« Je n’ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets », a déclaré le ministre lors d’un point presse à Paris. Le gouvernement ne proposera donc pas une « troisième année de dérogation sur l’enrobage des semences de betteraves, c’est terminé pour cet élément-là, la décision de la Cour de justice (européenne) est suffisamment puissante pour ne pas instabiliser encore plus le système ».

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé jeudi dernier qu’aucune dérogation concernant les semences traitées aux néonicotinoïdes n’était justifiée, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves sucrières.

Les néonicotinoïdes, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, sont mis en cause dans le déclin massif des colonies d’abeilles.

La France, premier producteur européen de sucre

Plusieurs substances sont interdites dans l’UE depuis 2018, mais une dizaine de pays ont pris des dérogations pour préserver les rendements sucriers, ces insecticides permettant de lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse de la betterave.

La France s’apprêtait à autoriser leur utilisation de manière dérogatoire pour la campagne 2023, après avoir fait de même en 2021 et 2022.

Un projet d’arrêté autorisant cette dérogation était en consultation publique en France, en attendant l’avis du conseil de surveillance des néonicotinoïdes – boycotté par une association et un syndicat agricole qui estimaient le recours systématique à ces insecticides injustifié.

« J’ai convenu avec les représentants de la filière qu’on mettrait en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui serait liée à la jaunisse le temps qu’on trouve les alternatives dont on a besoin », a précisé Marc Fesneau.

Le ministre veut également « faire activer au niveau européen les clauses de sauvegarde pour qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence », alors que la France est le premier producteur européen de sucre.

Le label « HVE » attaqué pour « greenwashing » par des associations

label HVE

Le label, créé en 2012 et qui doit promouvoir l’agriculture bio, est accusé de tromperie par plusieurs associations.

Par Le HuffPost avec AFP

Le label HVE doit promouvoir la protection de l’environnement et l’agriculture biologique (image d’illustration).

ENVIRONNEMENT – Plusieurs associations demandent au Conseil d’État d’interdire le label agricole « haute valeur environnementale » (HVE), accusé de « greenwashing » et de tromperie du consommateur, dans un courrier diffusé ce lundi 23 janvier.

La requête au nom de sept associations de défense des consommateurs, de défense de l’environnement et de promotion de l’agriculture biologique « vise à l’annulation des dispositions réglementaires » mettant en œuvre la HVE. « Elle a été déposée vendredi », a indiqué à l’AFP Nadine Lauverjat, déléguée générale de l’ONG Générations futures.

Ce label, créé en 2012 par l’État français, doit garantir, selon le gouvernement, que les pratiques agricoles d’une exploitation « préservent l’écosystème naturel et réduisent au minimum la pression sur l’environnement (sol, eau, biodiversité…) ». Il suppose par exemple une « réduction » de l’utilisation de pesticides, qui ne sont donc pas interdits, à la différence de l’agriculture biologique.

Pas d’interdiction des pesticides dangereux

Ce label permet d’apposer un logo, sur lequel figure une ferme entourée de champs et d’arbres, surmontée d’un soleil et d’un papillon, qui apparaît régulièrement sur des bouteilles de vin ou des sachets de fruits et légumes. Mais il est régulièrement accusé par ses détracteurs de ne permettre qu’un verdissement de façade.

« Il n’interdit pas l’utilisation des pesticides les plus dangereux, pourtant officiellement reconnus comme nocifs pour la santé humaine », pointent les associations (Fédération nationale d’agriculture biologique, UFC-Que Choisir, SYNABIO, Générations futures, Bio consom’acteurs, Réseau environnement santé et Agir pour l’Environnement).

Elles dénoncent également « le caractère trompeur » du label, dans la mesure où « la promesse d’excellence environnementale sous-entendue par le nom du label et exigée dans la loi n’est toujours pas remplie par le nouveau référentiel ».

« Pour l’obtenir, même pas besoin de respecter des règles environnementales de base, selon la Politique agricole commune (PAC), comme le maintien des haies », souligne encore la Fédération nationale d’agriculture biologique dans Le Parisien.

 

Critères renforcés par Bruxelles

Les critères permettant aux exploitations agricoles d’accéder à la certification avaient été renforcés l’an dernier face aux critiques de Bruxelles, pour pouvoir continuer à bénéficier des subventions de la politique agricole commune européenne (PAC). Mais cela « n’a pas amélioré la situation », dénoncent les requérants.

« Il existe un modèle, certes perfectible, mais qui a l’une des plus hautes performances environnementales : ce modèle s’appelle l’agriculture biologique », soulignent-ils.

Contacté par Le Parisien, le ministère de l’Agriculture se défend : « Le référentiel n’exclut pas toutes les molécules. Toutes les CMR1 [type de substances chimiques], les plus dangereuses, sont interdites, mais on a dû laisser quelques CMR2, notamment pour les vergers ». De plus, ajoute-t-on rue de Varenne, « les viticulteurs nous disent en ce moment que nous avons mis la barre trop haut ».

Plus d’un million de signatures contre le commerce des ailerons, l’UE forcée de réagir

Aileron de requin

Une initiative citoyenne européenne pour interdire le commerce des ailerons de requin détachés du corps de l’animal a remporté un succès retentissant. La pétition a en effet récolté plus d’un million de signatures à travers l’UE, obligeant Bruxelles à apporter une réponse détaillée d’ici juillet. Lancée début 2020, avec le soutien de l’ONG Sea Shepherd, l’initiative avait recueilli ce mercredi 1.119.996 signatures, selon la Commission européenne. Elles ont été essentiellement récoltées en Allemagne (475.635), France (289.413) et Italie (70.688).

Bruxelles a six mois pour réagir

« Nous entendons mettre un terme au commerce dans l’UE – y compris l’importation, l’exportation et le transit – des ailerons n’étant pas naturellement attachés à l’animal », indique le texte de l’initiative. « Bien que l’enlèvement des ailerons à bord des navires de l’UE soit déjà interdit (depuis 2013) et que les requins doivent être débarqués avec l’aileron naturellement attaché, l’UE figure parmi les plus grands exportateurs d’ailerons et constitue une importante zone de transit pour leur commerce mondial », insiste-t-elle.

La pétition pointe « la rareté des inspections en mer », ainsi que « le transbordement et le débarquement illégaux d’ailerons », et réclame un nouveau règlement européen interdisant tout échange commercial d’ailerons de requins ou raies détachés du corps de l’animal.

Les promoteurs de l’initiative vont rencontrer des représentants de la Commission « dans les prochaines semaines » et la présenter au Parlement européen. La Commission a jusqu’au 11 juillet pour présenter sa réponse : proposer un nouveau texte législatif, d’autres mesures, ou ne pas agir en expliquant pour quelles raisons.

Jusqu’à 1.000 dollars le kilo

Cette initiative intervient après la décision historique adoptée en novembre au Panama par la conférence sur le commerce international des espèces menacées (CITES), visant à protéger une cinquantaine d’espèces de requins menacés par le trafic de leurs ailerons en Asie. Ce commerce, centré autour de Hong Kong, dépasse le demi-milliard de dollars par an (environ 465 millions d’euros). Les ailerons peuvent se vendre 1.000 dollars le kilo en Asie orientale pour confectionner des soupes très réputées de la gastronomie chinoise traditionnelle.

Or, « l’UE exporte près de 3.500 tonnes d’ailerons par an, pour une valeur totale d’environ 52 millions d’euros », et faute de contrôles suffisants, « personne ne peut dire combien d’ailerons sont encore débarqués illégalement en Europe », font valoir les organisateurs de l’initiative.

Il s’agit seulement de la huitième initiative citoyenne européenne à franchir le seuil d’un million de signatures provenant d’au moins 7 Etats membres, double condition pour qu’elle soit formellement étudiée par l’exécutif européen. Les précédentes initiatives réussies concernaient notamment la protection des abeilles, l’élevage en cage ou le glyphosate.

Source 20 minutes

La chasse au loup bat son plein en Suède avec un record de bêtes à abattre

Loup-suède

Dans le centre du pays, jusqu’à 75 de ces prédateurs pourront être tués d’ici à la mi-février. Pas assez pour les chasseurs et les agriculteurs, qui s’inquiètent de leur nombre croissant. Beaucoup trop pour les défenseurs de la nature, dont certains tentent de faire obstruction sur le terrain.

Depuis le 2 janvier, la chasse au loup est ouverte dans le royaume scandinave. Elle est “la plus importante des temps modernes”, souligne le site de la télévision publique Sverigestelevision (SVT). Cette année, la permission est donnée aux chasseurs d’en abattre jusqu’à 75, soit un record depuis l’introduction de la chasse sous licence en 2010. Pour comparaison, en douze ans “203 de ces animaux ont été tués”, dont 28 l’an dernier et 27 l’année précédente, note SVT.

Chaque année, ce sont les comtés où la chasse est autorisée qui décident individuellement du nombre de bêtes à abattre. La traque des loups n’est autorisée que dans 5 des 21 comtés du pays, ceux où ces animaux sont les plus présents. Le territoire en question couvre une partie du centre de la Suède, qui va de la frontière avec la Norvège, à l’ouest, à un tronçon de la mer Baltique au nord de Stockholm, à l’est. La fin de la chasse sous licence a été fixée au 15 février.

Mardi 3 janvier à la mi-journée, déjà 13 loups avaient été tués, d’après le décompte des chasseurs publiés dans le journal de leur fédération, Svensk Jakt. Les tireurs sont censés informer les autorités locales après chaque bête tuée. Ils ne gardent que la fourrure, le reste servant à des analyses scientifiques.

Source Courrier International