Près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin

les oiseaux sont en déclin

Le podarge gris (Podargus strigoides), un oiseau nocturne. – Flickr / CC BY-ND 2.0 / Halina

C’est une situation « profondément inquiétante » que BirdLife dépeint dans un rapport (disponible en français) publié mercredi 28 septembre. D’après l’ONG internationale, près de la moitié (49 %) des espèces d’oiseaux sont en déclin dans le monde, et une espèce sur huit est menacée d’extinction. À titre de comparaison, en 2018, 40 % des espèces étaient en déclin.

Jamais la vie aviaire n’avait été aussi mal en point d’après cette étude, qui souligne que les oiseaux sont les « baromètres pour la santé de la planète ». On y lit que les « activités humaines » sont la principale raison de cette catastrophe. 73 % des oiseaux menacés dans le monde le sont à cause de l’expansion et de l’intensification de l’agriculture. L’exploitation forestière non durable ou encore le changement climatique – qui résulte lui-même des activités humaines – sont également cités comme causes du déclin des oiseaux, « la plupart des espèces (étant) touchées par des associations de menaces ».

Pour « remédier à ces pertes et aider la nature à se rétablir », BirdLife formule plusieurs propositions : muscler la législation, intégrer l’enjeu de la biodiversité à l’ensemble des secteurs de la société… Et enjoint les différents gouvernements à adopter un « cadre mondial pour la biodiversité, assorti d’engagements ambitieux ». En décembre, la ville de Montréal (Canada) accueillera la quinzième conférence mondiale sur la biodiversité (COP15).

ASPAS Newsletter – Septembre 2022

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Parmi nos récentes actualités : la pétition victorieuse pour les blaireaux au Sénat, la chasse aux cerfs suspendue dans la réserve naturelle du Vercors, des loups sauvés d’abattage dans le Var et de nombreux oiseaux épargnés des fusils en Martinique. Bonne lecture !

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100 000 SIGNATURES POUR LES BLAIREAUX : ON L’A FAIT !

Grâce à une formidable mobilisation citoyenne et associative, la pétition officielle lancée par l’ASPAS a dépassé l’objectif des 100 000 signatures dans le délai imparti. La balle est maintenant dans le camp du Sénat, qui devrait mettre en place une mission de travail prochainement. >> En savoir plus

tirs de loup

SUSPENSION DES TIRS DE LOUP DANS LE VAR

Un arrêté préfectoral autorisait des “tirs de prélèvement” d’un nombre indéterminé d’individus sur plusieurs communes du Var entre le 1er et le 19 septembre. Saisie par l’ASPAS, la justice a ordonné sa suspension le 14 septembre. Bonne nouvelle : aucun loup n’aura été tué en son application ! >> En savoir plus

loup tué

JUSTICE POUR UN LOUP TUÉ
LORS D’UNE BATTUE DE CHASSE

En 2020, dans la Drôme, un loup avait été retrouvé mort au lendemain d’une battue de chasse. Après une enquête minutieusement menée par l’OFB, un suspect a pu être identifié puis traduit devant la justice, deux ans plus tard. L’ASPAS avait porté plainte dans cette affaire. >> En savoir plus

chasse dans le versors

VICTOIRE CONTRE LA CHASSE DANS LE VERCORS !

Ils voulaient tirer des cerfs en plein cœur de la Réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors : saisie par l’ASPAS et la FRAPNA Drôme, la justice leur dit non ! La Fédération de chasse de l’Isère est en outre condamnée à reverser 1000 euros à nos associations. >> En savoir plus

chasse en martinique

12 ESPÈCES D’OISEAUX SAUVÉS
DE LA CHASSE EN MARTINIQUE

Le 21 septembre, la justice a donné raison à nos associations en ordonnant sur l’île de la Martinique la suspension de la chasse de nombreuses espèces d’oiseaux en mauvais état de conservation (pigeon à cou rouge, moqueur corossol, pluvier bronzé, sarcelle à ailes bleues, etc.). Une belle victoire pour la biodiversité ! >> En savoir plus

insécurité de la chasse

INSÉCURITÉ LIÉE À LA CHASSE :

DES ACCIDENTS EN HAUSSE EN 2022 !

Avec 8 morts et 90 blessés par arme à feu, le nombre de victimes recensées a augmenté de 10% en comparaison avec la saison 2020-2021. Alors que le Sénat vient de révéler ses 30 propositions pour mieux sécuriser la chasse, la situation ne s’annonce guère plus glorieuse cette saison, avec déjà 6 accidents recensés depuis le 1er septembre dont 3 impactant des non-chasseurs…

L’ASPAS a eu l’occasion de revenir sur ce fléau sur le plateau du « téléphone sonne » de France Inter, vendredi 23 septembre. >> En savoir plus

réserve du trégor

PENDANT CE TEMPS-LÀ, SUR
LA RÉSERVE DE VIE SAUVAGE® DU TRÉGOR…

Dans les Côtes d’Armor, l’ASPAS protège depuis 2013 plusieurs parcelles en bordure du Léguer, petit fleuve sauvage fréquenté par la loutre et le saumon atlantique, notamment. Dans la forêt attenante, pas encore de loup à signaler mais d’autres mammifères qui profitent de la tranquillité d’un espace sans fusils comme la martre, le blaireau, le chevreuil. Seul le renard n’est pas forcément moins peinard… Jugez plutôt avec cette brève vidéo captée par l’une de nos caméras automatiques !

DANS LES YEUX D’UN ANIMAL : UN LIVRE ENGAGÉ EN SOUTIEN À L’ASPAS

Loup, ours, poulpe, blaireau… du plus grand au plus petit, du plus aimé au plus méconnu, dix auteurs prestigieux écrivent sur le monde animal à leur façon pour sensibiliser les jeunes à la cruciale préservation des espèces. Un livre militant à paraître le 30 septembre aux éditions AUZOU, dont les gains auteurs & éditeur seront reversés à l’ASPAS. Merci à eux, et merci à vous, chers lecteurs !

dans les yeux d'un animal

Accidents de chasse en série ce week-end : « tir d’urgence », chasseur « ébloui par le soleil »…

Chasse

Le week-end qui vient de se refermer a été marqué par au moins trois accidents de chasse dans la campagne française. Parmi eux, une maman et ses deux enfants touchés par des tirs dans la campagne du Beaujolais.

La saison de chasse débute mal. Au cours de ce week-end du samedi 8 et du dimanche 9 octobre 2022, au moins trois accident ont été recensés dans l’Hexagone. Dans la Drôme, le président d’une société de chasse locale a tiré sur un cueilleur de champignons, dans le Beaujolais une mère et ses deux enfants ont été atteints par des plombs dans un vignoble et dans le Vaucluse un chasseur s’est grièvement blessé en se tirant dans le genou.

Drôme : un cueilleur de champignon victime  d’une balle perdue ?

Un cueilleur de champignon a été atteint par un tir de fusil de chasse hier dimanche en forêt de Vinsobres (sud de la Drôme). La victime, gravement touchée à l’abdomen, a été conduite à l’hôpital avec un pronostic vital engagé. L’auteur du tir s’est présenté de lui-même à la gendarmerie, il s’agit du président de la société de chasse locale. Il aurait expliqué avoir dû déclencher un « tir d’urgence » après avoir été chargé par un sanglier.

Le contrôle d’alcoolémie et de stupéfiants pratiqués sur le chasseur se sont révélés négatifs.

Rhône : une maman et ses deux enfants touchés par des plombs

Près de Villefranche-sur-Saône (Rhône), une mère de famille de 33 ans et ses deux enfants de 7 et 10 ans ont été atteints par plusieurs tirs hier dimanche alors qu’ils se promenaient dans les vignes du Beaujolais. Pris en charge rapidement par un médecin du Samu dépêché sur place par hélicoptère, les trois victimes n’ont pas de pronostic vital engagé mais ont été conduites à l’hôpital en état de choc. L’accident s’est déroulé sur la commune de Pommiers. L’auteur des coups de feu est un chasseur qui traquait du petit gibier. Au cours de sa garde à vue – dont il est ressorti libre – il aurait expliqué avoir été ébloui par le soleil. Son fusil de chasse a été saisi.

Vaucluse : un chasseur se tire dans la jambe

Samedi matin, un chasseur s’est blessé près de Cavaillon. L’homme de 71 ans a été atteint par un tir de chevrotine qu’il aurait lui-même déclenché. Les faits se sont déroulés sur la commune de Cheval-Blanc. Gravement touchée au genou, la victime a été prise en charge par les secours, puis transportée à l’hôpital d’Avignon.

L’étonnante stratégie de survie des crapauds à ventre jaune face à l’altération de leur milieu par l’humain

crapaud à ventre jaune

L’anthropisation des espaces naturels conduit à la réduction des temps de vie des crapauds à ventre jaune, une espèce protégée en France. Une récente étude sur plus de 21.000 individus met en évidence l’accélération de leur vieillissement.

Pour faire face à la mortalité accrue des crapauds adultes à cause de l’anthropisation des écosystèmes, la survie des jeunes a considérablement augmenté.

« L’intensité des activités humaines détermine la vitesse de vieillissement des animaux », explique Hugo Cayuela, premier auteur de l’étude à Sciences et Avenir. A l’heure où plus de 95% de la surface de la Terre présente des traces de l’activité humaine, des chercheurs se sont penchés sur les conséquences de cette anthropisation sur les crapauds à ventre jaune (Bombina variegata). Leurs résultats ont été publiés dans la revue The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Reconnaissance ventrale

Ce crapaud particulier se distingue d’abord par son patron ventral jaune et noir : « c’est un peu comme sa carte d’identité », sourit le chercheur. Grâce à ces motifs uniques, les scientifiques ont identifié et étudié pas moins de 21.000 individus de 67 populations différentes. Aussi appelés « sonneurs à ventre jaune« , ces crapauds d’une dizaine de grammes détiennent le record de longévité chez les Anoures (ordre regroupant tous les crapauds et grenouilles) avec l’un des individus âgé d’au moins 28 ans !

Recrutement compensatoire

La modification des écosystèmes impacte la survie mais aussi la reproduction des crapauds. « Dans l’est de la France, certains sites de ponte ont été recouverts suite de l’empierrement des chemins« , souligne Hugo Cayuela. L’assèchement des points d’eau, la restauration des sentiers ou le passage de véhicules mécaniques représentent des menaces pour les batraciens.

En étudiant sur plusieurs années ces crapauds à ventre jaune, les chercheurs ont mis en évidence un mécanisme d’évolution rare lié à l’anthropisation du milieu : le recrutement compensatoire. La surmortalité des adultes est contrebalancée par une meilleure survie des jeunes. Le vieillissement s’accélère et les générations se succèdent ainsi plus rapidement. Ce phénomène serait même d’autant plus intense que l’écosystème serait touché par les activités humaines, selon l’étude.

45% des populations étudiées diminuent

Le recrutement compensatoire avait déjà été étudié chez les plantes et chez certains animaux face à des maladies : notamment le diable de Tasmanie, sujet aux tumeurs faciales. Mais c’est la première fois qu’on constate qu’il peut apparaître en réponse à l’anthropisation. Si ce mécanisme permet à l’espèce de résister relativement bien face aux activités humaines, les chercheurs ont toutefois recensé la diminution de 45% des populations étudiées.

« Les sécheresses à répétition ont probablement aussi affecté la reproduction des sonneurs à ventre jaune », déplore le spécialiste. Les prochaines études visent donc à anticiper les conséquences du changement climatique sur les populations en fonction de leur milieu : très anthropique ou plus naturel.

Autre perspective pour les chercheurs : expliquer le recrutement compensatoire à l’échelle des bases moléculaires pour repérer une éventuelle variation dans la séquence des gènes.

Le gouvernement autorise la chasse aux alouettes

chasse aux alouettes

Les alouettes ne sont pas à la fête : vendredi 7 octobre, quatre arrêtés ministériels autorisent à nouveau les formes traditionnelles de chasse aux alouettes des champs, dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques jusqu’au 20 novembre. Ces techniques supposent de piéger les oiseaux à l’aide de cages tombantes (les matoles) ou de filets horizontaux (les pantes).

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a immédiatement réagi dans un communiqué de presse en dénonçant un « cadeau inacceptable » fait aux chasseurs par le gouvernement. Cette autorisation gouvernementale contrevient à la réglementation européenne, notamment la directive oiseaux de 2009, qui interdit la capture massive d’oiseaux sauvages (sauf dérogation).

L’alouette a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980

La LPO rappelle que « l’alouette des champs en fort déclin a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980 et près du quart de sa population française au cours des vingt dernières années ». Et annonce son intention de saisir le Conseil d’État et d’introduire un recours pour demander la suspension de ces arrêtés, comme elle l’avait déjà fait en 2021.

Sur les réseaux sociaux, la LPO rappelle par ailleurs que la manipulation d’oiseaux sauvages en pleine épidémie de grippe aviaire est « dangereux et irresponsable ».

Chasse à l’alouette : Christophe Béchu « assume » d’avoir réautorisé deux techniques (interdites par l’UE)

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Selon le ministre de la Transition écologique, ces chasses traditionnelles sont « extrêmement limitées ».

POLITIQUE – Pas d’annonces en grande pompe, mais des décrets publiés au Journal officiel ce vendredi 7 octobre. Ainsi le gouvernement a de nouveau autorisé des formes traditionnelles de chasse de l’alouette des champs, à l’aide de cages et de filets, dans plusieurs départements du sud-ouest, et qui risquent de contrevenir au droit européen.

La capture de ces oiseaux « à l’aide de paires de filets horizontaux ( » pantes « ) constitue une exploitation judicieuse de petites quantités d’oiseau », indique un premier arrêté. « Elle n’est autorisée que dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques du 1er octobre au 20 novembre », ajoute-t-il. Un deuxième arrêté précise le nombre de captures autorisées avec des pantes pour la saison 2022-2023, soit jusqu’à 56 672 dans les Landes.

Un autre texte autorise cette fois la chasse à l’aide de cages pièges (« matoles ») : « Elle n’est autorisée, dans des conditions strictement contrôlées, que dans les départements des Landes et du Lot-et-Garonne du 1er octobre au 20 novembre ».

Un arrêté précise enfin le nombre d’alouettes qui peuvent être ainsi capturées, soit quelques milliers pour la saison de chasse. « Le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux », a aussitôt dénoncé la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dans un communiqué.

« Et, comme à son habitude, il les publie la veille de leur application afin de laisser tuer des milliers d’oiseaux le temps que le Conseil d’État se prononce sur le recours en référé que la LPO va déposer immédiatement pour demander la suspension de ces arrêtés », poursuit-elle.

Béchu « assume »

Invité ce samedi 8 octobre sur franceinfo, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu « assume la décision qui a été prise », concernant ces chasses à la pante et à la matole, qu’il juge « extrêmement limitées ». Fin septembre, le même ministre avait pourtant indiqué qu’il allait attendre les conclusions du Conseil d’État avant de se prononcer.

« Je n’ai pas la maîtrise du calendrier du Conseil d’État mais je pense que cette façon de procéder est respectueuse de tout le monde », avait-il assuré devant des parlementaires, avant donc de faire machine arrière.

La directive européenne « oiseaux » de 2009 interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces. Une dérogation est possible « à condition d’être dûment motivée et dès lors ’qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante’ pour capturer certains oiseaux ».

En octobre 2021, le juge des référés du Conseil d’État, saisi en urgence par les défenseurs de la nature, avait suspendu des arrêtés gouvernementaux autorisant des chasses d’oiseaux traditionnelles. Une décision est désormais attendue sur le fond.

Après une première annulation en août 2021 par la plus haute juridiction administrative du pays de plusieurs autorisations de chasse (grives, merles noirs, vanneaux, pluviers dorés, alouettes des champs avec des filets ou cages), le juge avait estimé que le gouvernement avait pris ces nouveaux arrêtés sur la même base, risquant de contrevenir au droit européen, et qu’il existait ainsi « un doute sérieux quant à leur légalité »

Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, a frontalement critiqué vendredi le président Emmanuel Macron à la suite de la publication des arrêtés.

« Sa décision de rétablir des pratiques moyenâgeuses affectant une espèce fragile va à l’encontre de ses prétentions et désavoue son propre ministre qui avait garanti attendre le jugement du Conseil d’État avant toute décision », estime le responsable. « En outre, il invite à la manipulation d’oiseaux sauvages en pleine période de grippe aviaire, ce qui est irresponsable », juge-t-il.

Charte de la photo animalière de TAMRON et IFAW

 

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW en anglais pour International Fund for Animal Welfare) est une organisation non gouvernementale de protection animale dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

Tamron France et IFAW s’associent afin de sensibiliser et de fédérer autour de la question de la protection des espèces et de la préservation de leur habitat.
Les deux organisations lancent la charte du photographe animalier qui doit à la fois servir de rappel des règles de base aux photographes quant à leurs interactions avec les animaux, et d’outil de sensibilisation du grand public des questions d’environnement et de bien-être animal.

charte de la photo animalière