Éolien en mer : à Saint-Nazaire, Macron dit oui

éolien en mer

C’est une première en France. Cet hiver, le pays pourra compter sur ses éoliennes en mer pour produire une partie de son électricité. Jeudi 22 septembre, Emmanuel Macron a inauguré le parc éolien offshore de Saint-Nazaire, doté de quatre-vingt éoliennes d’une puissance installée de 480 mégawatts (MW).

Lancé en 2008, sous Nicolas Sarkozy, ce projet aura mis plus de dix ans à voir le jour. Onze autre parcs d’éoliennes en mer sont prévus pour la prochaine décennie. Ceux de Fécamp et de Courseulles-sur-Mer doivent être branchés au réseau fin 2023 et fin 2024. Celui de Saint-Brieuc, qui fait l’objet d’une forte contestation locale en raison de ses conséquences potentielles sur la biodiversité, devrait quant à lui produire ses premiers kilowattheures fin 2023.

De quoi permettre à la France de rattraper son retard : le Royaume-Uni affiche déjà 10 GW de capacités installées en mer, l’Allemagne 7,7 GW, et les Pays-Bas 2,6 GW, rappellent Les Échos.

Anti-éolien puis pro-éolien : les tergiversations de M. Macron

Regrettant le retard français dans ce domaine, le président a assuré lors de l’inauguration du parc de Saint-Nazaire vouloir aller « deux fois plus vite » sur la mise en service de projets renouvelables. Il a également affirmé vouloir installer une « cinquantaine de parcs éoliens en mer » et « poursuivre l’éolien sur terre ».

Une déclaration surprenante, relève le journaliste Daniel Schneidermann dans une chronique sur Arrêt sur images : comme l’a montré une enquête du Monde, le couple Macron a longtemps soutenu le combat du présentateur Stéphane Bern contre les éoliennes. « C’est vrai que c’est moche, tu as raison il y en a trop », aurait confié le président à la star du petit écran lors d’un vol en hélicoptère au-dessus d’un parc éolien. La position du président sur le sujet a longtemps oscillé.

Au début de son premier mandat, Emmanuel Macron promettait de doubler les capacités de l’éolien terrestre d’ici à 2030. En 2020, à Pau, il appelait au contraire à être « lucide » et affirmait que « la capacité à développer massivement l’éolien » était « réduite ». « Le message des anti-éoliens a été entendu par le chef de l’État, expliquait alors une source élyséenne au Monde. Il a reçu beaucoup de messages à ce sujet, il faut qu’on soit vigilants. » Fin 2022, le vent semble à nouveau avoir tourné.

La chasse au grand tétras interdite pour 5 ans

femelle de grand tétras

C’est un répit pour le grand tétras. Sa chasse sera interdite pour cinq ans, d’après un arrêté ministériel publié le 17 septembre. Cet emblématique oiseau des forêts montagneuses était en effet en sursis. Éradiqué des Alpes et très fortement menacé dans les massifs du Jura, des Vosges et des Pyrénées, il est classé parmi les espèces menacées de disparition en France, sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

En juin dernier, le Conseil d’État avait ordonné à la ministre de la Transition écologique de suspendre la chasse de ce gallinacé. C’est donc chose faite : depuis le 18 septembre, il est interdit de tirer sur l’oiseau, et ce jusqu’en 2027. Une mesure qui pourra « être révisée avant son terme si de nouvelles données rendent compte d’une évolution suffisamment favorable de l’état de conservation » de l’espèce, précise l’arrêté.

Une mesure saluée par l’association France nature environnement, qui demande cependant que ce volatile, le plus gros oiseau terrestre d’Europe, soit désormais classé comme espèce protégée, de la même manière que le sont les rapaces en France.

« Décision historique » pour les défenseurs des abeilles »

défenseurs des abeilles

Pour Pollinis, il s’agit d’une « décision historique ». Dans un arrêt rendu le 14 septembre, le Tribunal de l’Union européenne (UE) a invalidé plusieurs décisions de la Commission européenne qui, depuis 2018, refusait à cette ONG l’accès aux documents relatifs au blocage des « tests abeilles ». Ces protocoles scientifiques, établis en 2013 par l’Agence sanitaire européenne (EFSA) à la demande de la Commission européenne, ont pour but d’évaluer, avant leur mise sur le marché, la toxicité réelle des pesticides sur les pollinisateurs. Problème, comme le rappelait Pollinis dans un texte publié en mai dernier : ces « tests abeilles » ont depuis été révisés (ils sont désormais moins protecteurs) et surtout n’ont jamais été adoptés par les États membres. Et ce, « sans qu’aucune information sur les raisons de ce blocage n’ait été rendue publique par les institutions européennes ».

D’où la demande de l’ONG qui, désirant connaître « les raisons de ce blocage (servant) uniquement les intérêts de l’industrie agrochimique », souhaitait avoir accès à tous les documents échangés à ce propos par la Commission européenne, l’EFSA et le comité permanent des végétaux (Scopaff). L’idée, comme le dit à Reporterre Julie Pecheur, directrice du plaidoyer chez Pollinis, est de « savoir ce que notre pays a voté lors de ces réunions et quels ont été les arguments échangés de part et d’autre pour ne pas adopter ce document scientifique voulu par l’ensemble des parties prenantes, sauf l’agrochimie, le tout sans que les citoyens n’aient accès à ces informations ».

« Avec ce jugement fondamental, le Tribunal de l’UE met fin à l’opacité inacceptable qui entache une partie du processus décisionnel européen », s’est de son côté félicité dans un communiqué publié le 15 septembre Nicolas Laarman, délégué général de l’ONG.

En baie de Somme, des bébés phoques abandonnés à cause des touristes

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Pogo, jeune phoque recueilli par le Centre d’hébergement et d’étude sur la nature et l’environnement d’Allouville-Bellefosse. – © Tiphaine Blot / Reporterre

De plus en plus de touristes se rendent dans la baie de Somme. Les associations de protection de la nature s’inquiètent des conséquences de cet afflux sur l’écosystème, en particulier sur les colonies de phoques.

Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime) et Saint-Valery-sur-Somme (Somme), reportage

Peut-on pâtir de sa mignonnerie ? Assurément, pense-t-on en plongeant son regard dans les grands yeux noirs des petits phoques veaux-marins (Phoca vitulina). Les voici étendus sur le carrelage délavé du centre de soins du Chene, à Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime). Pelages humides, museaux fins et longues moustaches, Maloya, Pogo et Calypso sautillent gauchement en attendant leur repas.

Leurs cris s’intensifient à l’arrivée de leur soigneuse, Julia, les bras chargés d’une bouillie de poisson rosâtre. Revêtue d’une combinaison médicale, la jeune femme cale délicatement les petits phoques entre ses cuisses avant de les intuber pour leur faire ingurgiter la mixture. « Si on veut leur faire reprendre des forces, on n’a pas le choix, explique-t-elle. Ce ne sont pas des chiens, ils ne mangent pas dans une gamelle. Ce serait trop bien ! »

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Calypso, qui ne peut pas encore avaler de poissons entiers, est nourrie par sonde. © Tiphaine Blot / Reporterre

En tout, huit petits phoques ont été recueillis par le centre depuis le début de l’été. Tous ont été abandonnés par leurs mères encore allaitantes, très probablement après avoir été dérangés par des touristes. « Par curiosité, les gens viennent voir les phoques de près quand ils se reposent sur le sable. Les mamans ont peur et fuient dans l’eau, tandis que les bébés restent sur place », raconte Julia. À leur arrivée au centre de soins, la plupart étaient à peine plus gros que des chats. Quelques-uns avaient encore leur cordon ombilical.

« C’est désastreux, soupire une soigneuse, Louise. Certains touristes vont même jusqu’à les prendre dans leurs bras. Ça fait des orphelins. » Tous les petits ne survivent pas à cette séparation forcée. Deux jeunes recueillis par le centre après avoir été manipulés par des humains sont déjà morts cette année. « Il y en a un qui est parti dans mes bras », souffle Julia. Elle ironise : « Il faudrait qu’ils aient l’air plus féroce. Peut-être que l’on s’en approcherait moins. »

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« Il faudrait qu’ils aient l’air plus féroce. Peut-être que l’on s’en approcherait moins. » © Tiphaine Blot / Reporterre

Les pensionnaires du Chene sont nés à 130 kilomètres de là, sur les côtes picardes de la baie de Somme (Hauts-de-France) : d’immenses étendues de sable cernées de salicorne, sans cesse dénudées et rhabillées par la mer. Le tourisme a commencé à se développer dans la région au cours des années 1980.

Il représente aujourd’hui une véritable manne : plus de 2 millions de visiteurs arpentent chaque année ses plages et ses prés salés, générant plus de 2 000 emplois et 160 millions d’euros de revenus, selon les chiffres de Somme Tourisme. L’agence vante un patrimoine naturel « exceptionnel », pouvant être consommé « à tout moment de l’année », comme l’expliquait son directeur François Bergez aux Échos, en 2020.

Boules à neige et porte-clés

La colonie locale de phoques, qui regroupe environ 400 veaux-marins (Phoca vitulina) et 100 phoques gris (Halichoerus grypus), a grandement contribué à l’essor de cette industrie. À Saint-Valery-sur-Somme, d’où partent la plupart des expéditions « nature », les phocidés sont partout. Déclinés en boules à neige, en peluches ou en porte-clés, des bébés phoques au sourire malicieux et au regard farceur inondent les vitrines des buralistes et des marchands de souvenir.

Jusque dans les toilettes des restaurants, des affiches promettent une expérience « unique » à la rencontre des mammifères marins. Sur les quais bondés, tous guettent l’animal, appareil photo en bandoulière. En mer, les conducteurs de bateaux touristiques se pressent devant les bancs de sable où se reposent les phocidés pour expliquer à leurs clients, micro en main, comment ils vivent.

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Une quinzaine de jeunes phoques en détresse sont recueillis chaque année par les associations. © Tiphaine Blot / Reporterre

La situation agace autant qu’elle inquiète Patrick Thiery, président de l’association de protection de l’environnement Picardie Nature. « La Baie de Somme est quasiment présentée comme un parc animalier gratuit », regrette-t-il. Depuis que l’endroit a été labellisé « Grand Site de France », en 2011, les activités commerciales liées à la nature ont explosé dans les zones où vivent les oiseaux et les phoques. « Il y a des guides à pied, des trottinettes électriques, des fat bikes, des chevaux, des pirogues, des bateaux à moteur… Quand on additionne tout ça, on arrive à un cumul d’activité, à marée basse et à marée haute, pile au moment où ils se reproduisent. Il n’y a aucun répit. »

Aucune étude d’incidence n’a été réalisée pour évaluer les effets cumulés de ces activités sur l’écosystème, regrette Patrick Thiery. Le ballet incessant d’êtres humains aux alentours des bancs de sable est pourtant susceptible de stresser la faune sauvage. Même s’il est interdit d’approcher les phoques à moins de 300 mètres, les bénévoles de Picardie Nature observent fréquemment des promeneurs s’arrêter pour les caresser ou prendre des selfies avec eux.

Des dérangements aux lourdes conséquences

« Les phoques sont capables d’apprendre ce qui peut être une source de dérangement ou non », signale Cécile Vincent, enseignante-chercheuse au Centre d’études biologiques de Chizé et spécialiste des phoques. Elle évoque l’exemple d’un site de reproduction anglais, situé juste à côté d’une piste de décollage d’avions de la Royal Air Force. « Il y a une pollution sonore énorme, mais les phoques s’y sont habitués, parce qu’ils savent que personne ne viendra les toucher. » En Baie de Somme, où les humains circulent librement, les phoques ne peuvent avoir cette certitude. Par peur, il arrive qu’ils se jettent à l’eau à leur approche.

« Ce n’est pas bon pour eux pour des questions de thermorégulation, poursuit Cécile Vincent. S’ils le font une seule fois, ce n’est pas dramatique. Le problème est la répétition. Les phoques sont des animaux homéothermes. Ils vivent dans un environnement plus froid que leurs corps, qui doit rester à environ 37 °C. Sous l’eau, l’environnement est beaucoup plus froid, et la perte de chaleur est beaucoup plus importante que dans l’air. S’ils vont fréquemment dans l’eau pour fuir les dérangements, ils perdent de l’énergie. » Les mères risquent également de ne pas retrouver leurs petits à leur retour sur terre. Cela peut « clairement » faire baisser les effectifs, selon la chercheuse.

Les phoques les plus autonomes sont nourris dans cette piscine. © Tiphaine Blot / Reporterre

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Pour le moment, précise-t-elle, la colonie se porte bien. Mais le tourisme s’ajoute à d’autres menaces liées aux activités humaines, comme le changement climatique, la diminution des stocks de poisson, ou encore les captures accidentelles de phoques par les pêcheurs. « On ne connaît pas les effets de ces impacts cumulés, souligne Cécile Vincent. Il faut avoir une approche prudente, sans forcément tout bloquer. »

Chaque année, environ 15 phoques en détresse — soit 10 % des nouveaux-nés — sont recueillis par les bénévoles de Picardie Nature, puis placés au centre de soins du Chene ou de la Ligue de Protection des Animaux (LPA) de Calais. « Mais si on n’était pas là pour effectuer des patrouilles et prévenir les dérangements, ils seraient 30 ou 40 », estime Patrick Thiery.

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En plus des phoques, des oiseaux sont aussi recueillis par le Chene. © Tiphaine Blot / Reporterre

Les phoques ne sont par ailleurs pas les seuls à pâtir de l’afflux de visiteurs. Le piétinement des passants peut endommager les plantes. Les oiseaux, dont certains nichent sur les plages, peuvent également être perturbés par les activités touristiques. « Quand il y a des vols de montgolfière à basse altitude, les brûleurs font un boucan du diable, et les oiseaux s’envolent », raconte Patrick Thiery.

Le président de Picardie Nature dénonce un « déséquilibre flagrant » entre les revenus générés par l’exploitation touristique de l’écosystème et les moyens alloués à sa protection. « Toutes ces activités génèrent des centaines de milliers d’euros de chiffres d’affaires, tandis que nous, on rame pour organiser une surveillance estivale et trouver des gîtes pour loger nos bénévoles. »

Chaque été, l’association se démène avec une petite dizaine de volontaires pour sensibiliser des centaines de milliers de touristes. « Ce n’est pas idéal. » Le centre de sauvegarde du Chene peine lui aussi à joindre les deux bouts. La prise en charge d’un jeune phoque coûte plus de 2 000 euros. « On est soutenus par les collectivités, mais pas autant que nous devrions l’être », estime Alain Beaufils, son responsable.

« On subit les bons vouloirs des politiques et des financeurs »

Le syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard, qui gère la réserve, plaide également un manque de moyens financiers et humains. Il ne dispose pour le moment que de deux gardes assermentés pour surveiller plusieurs milliers d’hectares. « On subit les bons vouloirs des politiques et des financeurs, confie Alexandre Quénu, la conservatrice de la réserve naturelle. Arriver à maintenir et justifier les postes de chacun, c’est un combat permanent. On serait plus confortables avec une ou deux personnes supplémentaires. »

Patrick Thiery, de Picardie Nature, défend depuis plusieurs années le principe d’une écotaxe, qui serait prélevée auprès des entreprises touristiques, puis reversée à ceux qui protègent la réserve. Les discussions avec les gestionnaires de la réserve n’ont pour le moment pas abouti. Seules quelques avancées ont été réalisées dans le domaine de la communication. Somme Tourisme s’est engagée à ne plus utiliser d’images de phoques en gros plan dans ses supports, afin de ne pas donner l’impression aux visiteurs qu’il est possible de les approcher de près.

L’agence essaie également de développer l’offre touristique dans les terres afin de réduire la pression sur le littoral. « Mais on ne peut pas obliger nos partenaires institutionnels et les prestataires privés à ne pas communiquer sur le phoque, précise Dorothée Maréchal, responsable du pôle développement de la performance. C’est plus vendeur qu’une plante, ils essaient forcément d’utiliser cette image-là. »

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Les phoques seront relâchés s’ils survivent jusqu’à atteindre 35 kilos. © Tiphaine Blot / Reporterre

D’autres manières de cohabiter avec les phoques restent à inventer. Picardie Nature anime chaque année des points d’observation à la longue vue, grâce auxquelles les phocidés peuvent être observés sans être dérangés. Julia, du Chene, suggère d’interdire certaines plages au public lors de la période de reproduction des phoques. Une telle mesure semble encore loin. En attendant, les soigneurs réparent les pots cassés.

Sur les bords de la piscine du Chene, Julia apprend à ses protégés à manger des poissons entiers. Salsa, Boogie et Hip semblent en bonne voie. Les petits phoques se trémoussent dans l’eau jusqu’aux jambes de la soigneuse, puis bondissent pour attraper les harengs qu’elle leur tend. S’ils survivent, ils seront relâchés à l’automne, lorsqu’ils auront atteint 35 kilos. D’ici là, les parkings se seront vidés. La baie résonnera d’autres bruits que de ceux des touristes.

 

Des sénateurs demandent la création d’un délit d’entrave à la chasse

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Mercredi 14 septembre, la mission d’information du Sénat sur la sécurité de la chasse a rendu son rapport à ce propos, rapporte Public Sénat. Ce travail, mené par dix-neuf sénateurs, avait commencé en décembre 2021, à la suite de la pétition « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! » du collectif Un jour, un chasseur, signée par plus de 122 000 personnes.

Pour nombre d’associations antichasse citées par Libération, ce rapport est « indécent ». Certes, la mission d’information propose d’interdire les stupéfiants et l’alcool à la chasse, ou encore d’intégrer à l’examen du permis de chasse une épreuve de maîtrise d’armes semi-automatiques et d’habilité au tir. Mais les sénateurs ne préconisent ni l’instauration d’un jour sans chasse ni de mettre en place des distances de sécurité autour des routes ou des habitations. Les sénateurs ont également rejeté l’idée d’obliger les chasseurs à renouveler tous les ans leur permis de chasse.

Autre point de crispation : alors qu’actuellement le fait de s’opposer à un acte de chasse est considéré comme une contravention, la mission demande la création d’un délit d’entrave à la chasse. Pour rappel, sur la période 2021-2022, l’Office français de la biodiversité (OFB) a recensé quatre-vingt-dix accidents de chasse, dont huit mortels.

 Photo : SEBASTIEN BOZON / AFP – Un chasseur, le 8 octobre 2020, à Hirsingue, dans l’est de la France.

ASPAS :Newsletter – Août 2022

ASPAS

Au sommaire ce mois-ci : notre demande de report de la chasse en France, des signatures manquantes pour la pétition contre le déterrage, des recours en justice pour les renards sans oublier notre coup de gueule contre le « deux poids deux mesures » de l’Etat pour contrôler les enclos de chasse !

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LA FAUNE A BESOIN D’EAU, PAS DE FUSILS !

Canicules à répétition, incendies, sécheresse historique : les animaux sauvages souffrent aussi du dérèglement climatique ! La chasse ajouterait un stress supplémentaire à des animaux en très grande vulnérabilité, c’est pourquoi l’ASPAS demande à l’État des mesures fortes pour reporter et limiter cette morbide activité ! >> En savoir plus

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POUR QUE LE DÉTERRAGE NE SOIT
PLUS QU’UN MAUVAIS SOUVENIR…En retournant dans les bois voir la famille de blaireaux qu’il prenait plaisir à observer, Sébastien a eu la douloureuse surprise de découvrir que les animaux n’étaient plus. Que des chasseurs étaient passés par là avec des pelles, des pioches, des haches, pour venir détruire ce lieu… >> Voir la vidéo
Avec l’objectif de faire disparaître pour de bon ces scènes de violence dans nos campagnes, l’ASPAS multiplie ses actions en justice contre la vénerie sous terre et obtient des résultats locaux encourageants. Dernière victoire en date : le département de l’Orne ! >> Lire notre communiqué

Grâce à cette avalanche de victoires, osons espérer une interdiction du déterrage partout en France ! La pétition officielle, lancée sur le site du Sénat est sur le point d’atteindre 70% de son objectif : il nous reste un mois pour recueillir les signatures manquantes d’ici fin septembre… On peut y arriver !

SIGNEZ LA PÉTITION

 

Renard assis de face (existe en NEF)
Renard assis de face (existe en NEF)

L’ASPAS AU SECOURS DES RENARDS
DANS TROIS DÉPARTEMENTS !

Plusieurs arrêtés, pris en catimini au creux de l’été, autorisent des « destructions » de renards en Seine-et-Marne, dans l’Aube et dans la Manche. Le motif principal est toujours le même : préserver le « petit gibier » des chasseurs ! L’ASPAS saisit la justice. >> En savoir plus

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UNE RÉSERVE DE L’ASPAS ENCORE
CONTRÔLÉE PAR L’ÉTAT !

La France compte environ 1300 parcs et enclos de chasse aux pratiques opaques. Les propriétaires de ces terrains, où des animaux captifs sont livrés à la brutalité meurtrière de certains chasseurs, ne sont que très rarement contrôlés… Or, le traitement de l’administration est étrangement différent pour la pacifique ASPAS, qui a racheté un ancien enclos de chasse dans le Vercors fin 2019 pour y sauver les animaux ! >> En savoir plus

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« MONDES SAUVAGES » : LA COLLECTION
QUI NOUS RELIE AU VIVANT

Ours, corbeaux, loups, manchots, requins, mais aussi arbres, montagnes, icebergs… Depuis 2017, l’ASPAS a le plaisir de s’associer à la collection « Mondes Sauvages » des éditions Actes Sud pour diffuser les connaissances et les réflexions des plus éminents experts et penseurs d’aujourd’hui sur la nature et les différents êtres qui la constituent. >> En savoir plus

Les chasseurs réclament une aide financière pour changer leur fusil

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« CAPITAL (le journal) »

Avec l’interdiction d’utiliser des munitions en plomb, qui s’appliquera à compter de la mi-février 2023 à moins de 100 mètres d’une zone humide, les chasseurs demandent une aide financière pour racheter de nouveaux fusils.

La mesure est censée autant protéger l’environnement que les chasseurs : les munitions en plomb, utilisées pendant des décennies, seront interdites à compter de la mi-février à moins de 100 mètres de toute zone humide, permanente ou temporaire. La règle, édictée par un règlement européen publié en 2021, sera sanctionnée, en cas de non-respect, d’une amende de 135 euros. De quoi agacer fortement les principaux intéressés, qui réclament une aide financière pour remplacer leur fusil, rapporte Le Parisien, jeudi 8 septembre. Car même si l’utilisation des munitions en plomb était déjà restreinte, avec l’interdiction de tir avec du plomb à moins de 30 mètres d’un plan d’eau depuis 2006, elle n’était pas forcément appliquée à la lettre.

La raison ? Les cartouches en acier, censées remplacer celles en plomb parce que moins nocives pour l’environnement et pour l’homme, sont malaimées des chasseurs. L’année dernière, l’un d’entre eux expliquait, à nos confrères du Chasseur français, sa réticence à tirer avec des « grenailles d’acier », seulement conservées dans la poche en cas de contrôle. « J’ai essayé, mais ça ne vaut rien, ça blesse et c’est tout », témoignait ce dernier.

Entre 650 à 975 millions d’euros pour remplacer les armes de chasse, selon la FNC

Les alternatives aux munitions de plomb seraient plus chères, moins efficaces et surtout incompatibles avec les fusils non éprouvés billes d’acier, plaident les principaux intéressés. Autrement dit : exit les fusils des grands-parents, il faudrait soit transformer, soit racheter de nouveaux fusils pour respecter la nouvelle réglementation. En sachant qu’une arme coûte en moyenne « entre 1.000 et 1.500 euros », la Fédération nationale des chasseurs (FNC) demande une participation de l’État pour remplacer ces dernières. « Au plan national, le coût de remplacement des armes de chasse est estimé entre 650 millions et 975 millions d’euros », écrit la FNC sur son site.

La demande relève de l’indécence, estime de son côté Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), interrogé par nos confrères du Parisien. « Les chasseurs pourraient faire preuve de maturité et de responsabilité. Ils touchent déjà des aides pour adapter leurs pratiques », tacle-t-il. Depuis des années, la législation tente de mettre fin à la présence de plomb dans l’environnement, un métal toxique pour la faune et la flore.

 

Environnement, oiseaux, grand gibier et hommes contaminés

Outre les 127 millions d’oiseaux qui seraient, chaque année, menacés d’empoisonnement au plomb en ingérant les billes de grenaille, selon une évaluation de l’Agence des produits chimiques de l’UE de 2021, la présence de plomb dans les cartouches pèserait aussi, à l’échelle des 27, sur le développement neurologique d’un million d’enfants, menacé par la consommation de gibier, la viande étant contaminée par la grenaille.