Comment 24 lapins venus d’Angleterre ont envahi l’Australie

24 lapins

Par LOÏC CHAUVEAU

C’est bien le débarquement de 24 lapins le jour de Noël 1859 qui est à l’origine de la pullulation de l’animal dans toute l’île-continent. Sans une infime mutation génétique, cette conquête n’aurait jamais pu avoir lieu.

Surpopulation des lapins en Australie : voiture passant au milieu d’une bande de lapins. Gravure publiée dans « La Nature : revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie » le 24 mars 1888.

Leemage via AFP

 

C’est une histoire bien connue des Australiens que vient de confirmer une équipe internationale de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), et de l’Institut CIBIO du Portugal dans les PNAS. Les millions de lapins qui ravagent leur agriculture proviennent bien d’un seul et même arrivage de 24 Oryctolagus cuniculus dûment enregistrés le 6 octobre 1859 à bord du Lightning, un navire en partance d’Angleterre. Ces animaux provenaient de la propriété de William Austin à Baltonsborough dans le Sumerset (Angleterre) et étaient destinés à agrémenter le parc Barwon de son frère Thomas situé à Geelong dans l’Etat de Victoria sur l’île-continent.

Arrivés le jour de Noël, les 13 lapins d’origine qui sont devenus 24 grâce aux naissances au cours du voyage, débarquent pour entamer la plus grande invasion biologique jamais vue dans l’histoire récente de la planète. La progression est en effet fulgurante. L’espèce conquiert 100 kilomètres par an et n’est arrêtée ni par les espaces désertiques, ni par le manque d’eau. Les barrières posées par les agriculteurs ne les ont pas stoppés non plus que des mesures plus radicales comme l’introduction du virus de la myxomatose. Les Australiens constatent aujourd’hui qu’ils ne pourront plus jamais s’en débarrasser, déplorent un impact réel sur les espèces endémiques de flore et de faune et doivent supporter plus de 200 millions d’euros de dégâts annuels sur les cultures.

Une espèce originaire de la péninsule ibérique

Le récit d’une seule arrivée bien documentée restait cependant discutée. Des études ont ainsi affirmé qu’il y a eu plusieurs apports de populations permettant à l’espèce de s’adapter à son nouveau milieu semi-désertique. Après tout, les livres de bord des navires anglais indiquent que les cinq premiers lapins ont été débarqués en 1788 et que jusqu’en 1859, 90 importations ont eu lieu sans que les rongeurs prolifèrent. Pourquoi en serait-il autrement pour les seuls spécimens de Noël 1859 ? C’est à cette question que répond l’étude.

Les chercheurs de Cambridge se sont associés à l’Institut CIBIO du Portugal pour pouvoir comparer l’ADN de lapins européens anciens avec celui des australiens. Le choix de l’institut portugais s’explique : la péninsule ibérique est le lieu d’origine de l’espèce avant son expansion vers la France à la fin de l’ère glaciaire, il y a plus de 10.000 ans. C’est en France au Moyen-Age qu’a commencé l’exploitation de l’espèce sauvage par la création d’enclos appelés garennes. L’espèce a colonisé le Royaume-Uni au 13ème siècle seulement. Et il a donc fallu une seule famille anglaise pour que le lapin envahisse l’Australie. C’est ainsi que les génomes d’ancêtres ibériques, français et anglais ont été comparés à ceux des actuels habitants de l’île. « Nous avons réussi à retracer l’origine de la population invasive d’Australie au sud-ouest de l’Angleterre, là où la famille Austin a capturé les lapins en 1859, affirme Joel Alves, chercheur à l’Université d’Oxford et principal auteur de l’article des PNAS dans le communiqué de son université. Nos travaux montrent que malgré de multiples introductions à travers l’Australie, cette seule arrivée anglaise est la cause de cette dévastatrice invasion biologique dont les effets se font toujours sentir aujourd’hui ».

Une mutation génétique explique l’adaptation au climat

Pourquoi ceux-là ? Une explication vient tout de suite à l’esprit. Selon les registres des navires, les lapins arrivés avant 1859 étaient largement domestiqués et pour certains servaient d’animaux de compagnie. Ils n’avaient vraisemblablement pas les aptitudes pour survivre au rigoureux climat australien. En revanche, William Austin a pourchassé des lapins sauvages sur son domaine et récupéré chez des fermiers des animaux capturés pour être mangés. Les chercheurs sont cependant allés plus loin que ces témoignages anciens. Ils ont repéré dans l’ADN des lapins ancestraux et de leurs descendants australiens la même mutation génétique offrant un avantage adaptatif au climat qui expliquerait le succès reproductif de l’animal. Avec aussi peu de spécimens d’origine, cette mutation est rapidement devenue dominante dans la population.

Pas grand-chose en définitive pour des conséquences d’une telle ampleur. « Ces découvertes comptent parce que les invasions biologiques constituent une menace majeure pour la biodiversité et si vous voulez les empêcher, vous devez comprendre ce qui les fait réussir », assure Joël Alves. Et le chercheur de conclure : « Nous devons aussi nous rappeler que l’action d’une personne ou d’un petit groupe seulement peut avoir des effets dévastateurs sur l’environnement ».

Australie

Une intelligence artificielle capable d’analyser les rayures des félins pour identifier chaque individu pourrait aider à lutter contre le braconnage des tigres

Tigres

Les images de peaux de tigres défilent sur l’ordinateur de Debbie Banks, à la recherche de coïncidences dans une base de données. Sa mission : confondre les trafiquants de ce grand félin menacé d’extinction. Descentes de lit, dépouilles, animaux empaillés : des milliers de photos sont ainsi stockées. C’est aux rayures de ces animaux que s’intéresse Mme Banks, responsable de l’unité criminelle de l’Agence d’enquête environnementale (EIA), une ONG basée à Londres.

Fruit de l’évolution et aidant ces carnivores à se fondre dans leur habitat, « les rayures d’un tigre sont aussi uniques que les empreintes digitales d’un humain« , assure la militante, rencontrée par l’AFP à Montrose, dans le nord-est de l’Ecosse. « Nous pouvons utiliser les images pour les comparer à celles de tigres en captivité, qui pourraient avoir été élevés à des fins commerciales« , explique-t-elle.

Il s’agit pour l’instant d’un travail manuel et ardu, mais un nouvel outil développé par l’Institut scientifique et d’intelligence artificielle Alan-Turing devrait simplifier le processus. Pour cette institution, il s’agit de programmer et tester une intelligence artificielle capable d’analyser les rayures des félins pour identifier chaque individu. « Nous avons une base de données d’images de tigres mis en vente ou saisis » par les autorités, développe Mme Banks : « quand nos enquêteurs obtiennent de nouvelles images, nous pouvons les comparer à celles de la base« .

Les tigres ne seraient plus que 4.500 dans leur habitat naturel en Asie, menacés par la déforestation de leur habitat, mais aussi et surtout le braconnage et le trafic. Les peaux des tigres et certains de leurs organes sont très recherchés, notamment en raison de leur utilisation dans la médecine traditionnelle chinoise. « Les tigres ont subi une baisse massive de leur population ces 120 dernières années, donc nous voulons faire tout ce qui est possible pour mettre fin au trafic« , dont celui des peaux, selon elle.

Les détenteurs de photos de tigres sont ainsi exhortés à les soumettre à l’EIA pour renforcer la base de données. Cet appel concerne « les personnes, qu’il s’agisse de photographes ou de chercheurs, en possession d’images de tigres dont la forme des rayures est nettement visible« , précise Mme Banks. « Qu’il s’agisse de tigres vivants, morts, ou de parties » de dépouilles, « s’ils peuvent partager (ces images) avec nous, les scientifiques pourront développer, programmer et tester l’algorithme« , selon elle: « il nous faut des milliers d’images pour cette phase du projet« .

Source :Sciences et Avenir

Les subventions aux chasseurs explosent et scandalisent les écologistes

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Les subventions aux chasseurs explosent et scandalisent les écologistes

Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017, les aides perçues par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) ont augmenté de manière impressionnante.

Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, riposte face aux crtiques écologistes sur le budget de la Fédération depuis 2017.

CHASSE – La fédération des chasseurs dévoile enfin ses chiffres. Parus au Journal officiel le 8 août, les comptes de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) ne laissent pas indifférent, malgré leur discrète publication — alors même que l’association agréée d’utilité publique doit de les publier chaque année.

Repérés par le site lanceurdalerte.org le 16 août, les comptes de la structure présidée par Willy Schraen ont largement bénéficié de l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017. Indisponibles jusqu’à présent, les comptes de la FNC ont finalement été rendus publics pour la période 2017-2021. Et le constat est sans appel : les dotations d’argent public à l’organisation sur cette période ont augmenté de… 23 000 %.

En l’espace de cinq ans, les aides publiques à la FNC sont passées de 27 000 euros en 2017 à près de 6,3 millions d’euros en 2021. Quant aux cotisations de chasseurs perçues par la fédération, elles avoisinaient 11 millions d’euros par an jusqu’en 2016. Or, les chiffres des deux dernières années publiées au Journal officiel sont bien différents : 28 millions d’euros de cotisations en 2020 et presque autant l’année suivante.

Une santé financière solide, liée à l’abaissement du prix de permis de chasse national (mesure souhaitée par Emmanuel Macron) passé de 400 à 200 euros, incitant un nombre croissant de pratiquants de la chasse à opter pour ce permis. Mais aussi à la création en 2019 par le gouvernement d’une éco-contribution de 10 euros est versée par l’État à la Fédération pour chaque permis validé. Une mesure qui vise à financer des projets liés à la biodiversité, pour une enveloppe de 10 millions d’euros chaque année.

Résultat, la Fédération nationale des chasseurs a augmenté sa masse salariale de 28,67 %. Stagnant autour de 1,5 million d’euros ces dernières années, elle atteint désormais 1,93 million d’euros en 2021.

Les écologistes ulcérés par ces résultats

Dorlotés par Emmanuel Macron depuis 2017, les chasseurs et le président de la fédération, Willy Schraen, ont donc largement profité des décisions de l’exécutif. Une aide directe en faveur de la chasse qui s’était ressentie jusque dans les urnes, puisque Willy Schraen avait pris position pour Emmanuel Macron en mars dans les colonnes du Parisien : « Je voterai Emmanuel Macron dès le premier tour ».

Face à cette entente cordiale sur la thématique cynégétique, écologistes et défenseurs de la cause animale n’ont pas manqué de faire entendre leur voix pour alerter sur le développement de la chasse, à l’heure de la préservation des espèces animales.

Pour le coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Julien Bayou, l’annonce de ces chiffres sonne comme un cauchemar : « Pincez-moi je rêve ! », a-t-il écrit sur Twitter avant de qualifier le chef de l’État de « président des lobbys contre le vivant ».

Réaction similaire pour Nicolas Thierry, député EELV. Dans Le Parisien il réalise l’ampleur de ces chiffres : « On se doutait depuis longtemps que les chasseurs étaient assis sur un tas d’or grâce au soutien de l’État. Mais là, on a les chiffres ! »

De quoi forcer Matignon à réagir suite aux nombreuses réactions scandalisées par la publication de ces résultats. « Les derniers chiffres peuvent surprendre, mais ils s’expliquent aussi par le fait que de grosses parties de l’argent qui était autrefois alloué aux fédérations départementales de chasseurs, notamment via la délivrance des permis, le sont désormais à la Fédération nationale, qui en a récupéré la prérogative », soulignent les services d’Élisabeth Borne auprès du Parisien.

« Il n’y a pas un euro d’argent public qui n’est pas utilisé à bon escient »

Habitué aux critiques, Willy Schraen n’a pas manqué de balayer d’un revers de la main la polémique naissante autour des comptes de la fédération. « Il n’y a que des contre-vérités dans tout cela », se défend-il dans Lee Parisien.

« Nos comptes sont clairs, tout est transparent et il n’y a pas un euro d’argent public qui n’est pas utilisé à bon escient », ajoute Willy Schraen, pour qui ces chiffres s’expliquent par la mise en place de la loi de juillet 2019 sur la chasse. Selon cette dernière, la FNC se doit désormais de prendre en charge la gestion des associations communales de chasse ainsi que l’attribution des plans de chasse individuels, ce qui expliquerait, selon le président de la Fédération, l’augmentation significative du budget de l’organisation

À cela, Willy Schraen ajoute que son positionnement politique à la dernière élection présidentielle n’est pas étranger aux réactions épidermiques sur les aides apportées au secteur de la chasse ces dernières années. « On nous en veut car j’ai appelé à voter pour Macron à la présidentielle. Mais si je l’avais fait pour Jadot ou Mélenchon… La musique aurait sûrement été différente », estime-t-il.

Mais pour le collectif Ruraux en colère, ces chiffres sont tout de même « vertigineux ». Sur Twitter, l’association ne manque d’ailleurs pas de souligner le retard dans la publication de ces données.

L’interdiction de la chasse à la tourterelle des bois prolongée jusqu’en 2023

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Victoire pour les défenseurs des oiseaux. Un arrêté publié jeudi 18 août suspend « sur l’ensemble du territoire métropolitain » la chasse de la tourterelle des bois, jusqu’au 30 juillet 2023.

Le gouvernement avait d’abord autorisé l’abattage de 17 460 tourterelles maximum sur la saison 2020-2021. Ces volatiles sont pourtant une espèce menacée d’extinction et classée sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Le Conseil d’État, saisi par des associations de défense des oiseaux, avait finalement suspendu cette décision.

En 2021, l’État avait donc décidé d’interdire la chasse de cette espèce jusqu’au 30 juillet 2022. Après une consultation du public cet été, et malgré une opposition du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, le ministère de la Transition écologique a prolongé cette interdiction jusqu’en 2023. La Commission européenne demandait depuis 2018 à ses États membres la suspension de la chasse des tourterelles des bois.

Fin juillet, le ministère avait déjà déclaré la suspension de la chasse du courlis cendré et de la barge à queue noire — deux espèces également menacées — sur tout le territoire français, jusqu’au 30 juillet 2023. « Emmanuel Macron s’était engagé, en 2017, à enlever les espèces en mauvais état de conservation de la liste des espèces chassables. Si l’on se base sur les listes rouges de l’UICN, ont été suspendues pour un an seulement, trois espèces sur les vingt en liste rouge », a déploré Yves Verilhac, directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux, dans un communiqué.

… nous avons la conviction que le ravage écologique est l’enjeu principal de ce siècle. À ce titre, il nous semble que ce sujet doit être mis en avant chaque jour dans le débat public. Les articles, reportages et enquêtes que vous pouvez lire sur le site sont vitaux pour la démocratie, pour la prise de conscience écologique, et pour exiger mieux de nos dirigeants.

La faune sauvage paye un lourd tribut à la sécheresse en Europe de l’Ouest

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Pire que celles de 1976 et 2003, la sécheresse actuelle entraîne une surmortalité des poissons, oiseaux et mammifères en raison de l’assèchement historique des cours d’eau et des sols.

Un hérisson qui a été recueilli est hydraté, dans le Centre de soins de la faune sauvage des Alpes-Maritimes, en raison de la chaleur et de la sécheresse, à Saint-Cézaire-sur-Siagne, le 1er août 2022. ÉRIC GAILLARD/REUTERSHécatombe de carpes dans le marais breton-vendéen, entre Noirmoutier et Saint-Jean-de-Monts (Vendée). Mort par dizaines de biches et de cerfs dans le parc naturel de la Sierra de Baza, près de Grenade, dans le sud de l’Espagne. Asphyxie de centaines de grenouilles consécutive à la quasi-disparition du lac Petrus dans le Mercantour, à la frontière italienne. La sécheresse sans précédent qui sévit actuellement dans l’ouest de l’Europe, la pire depuis le début des relevés en 1959, est un désastre pour la faune sauvage.

« Et encore ! Nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg », alerte Jean-Noël Rieffel, directeur de l’Office français de la biodiversité (OFB) en région Centre-Val de Loire. « La situation est historiquement très dégradée et 2022 s’annonce comme une année de référence en termes de surmortalité des espèces aquatiques et terrestres », prédit-il.

Sous terre, de manière invisible, une infinité d’insectes et d’invertébrés meurent d’assèchement. L’indice d’humidité des sols est plus bas que celui enregistré lors des précédentes sécheresses historiques, en 1976 et 2003, d’après les mesures du CNRS. Par endroits, tous les micro-organismes disparaissent et, avec eux, les fonctions qu’ils jouent dans la chaîne alimentaire, explique l’OFB, établissement sous tutelle du ministère de la transition écologique.

Multiplication des assecs

C’est ainsi que des sangliers apparaissent à proximité des tuyaux d’irrigation ou sur les plages. Faute de coléoptères, lombrics et chenilles, et même escargots et limaces, qui constituent habituellement leur régime de remplacement quand les premiers viennent à manquer, les hérissons paient un lourd tribut, parcourant des kilomètres pour trouver de la nourriture. Nombre d’entre eux finissent écrasés sur les routes.

Le hérisson est un animal sentinelle. Son comportement donne l’alarme, lorsque l’état de l’écosystème qui l’abrite se dégrade. Même chose avec la rainette verte. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’amphibien présent dans les mares, étangs et lacs de la moitié nord de la France est parmi les premières espèces à être touchées par l’assèchement des zones humides et la pollution des eaux. Il figure sur la liste des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

Dans les milieux aquatiques, les effets de la sécheresse sont palpables. Début août, à Orléans, la température de la Loire s’élevait à 31 °C. Le 15 juillet, la température du dernier fleuve sauvage du Vieux Continent, avec la Vjosa, en Albanie, a même atteint un pic à 32 °C. « Ce niveau, rarement atteint par le passé, s’avère létal pour de nombreux poissons. Il provoque une catastrophe chez les grands migrateurs comme l’alose ou le saumon de Loire-Allier, dernière souche sauvage d’Europe occidentale, qui remontent habituellement le fleuve en cette saison », observe M. Rieffel.

Ces espèces sont condamnées à une double peine : l’augmentation de la température de l’eau due au rayonnement solaire et à la baisse du niveau général du fleuve, et la diminution des écoulements, qui ralentit la mobilité indispensable au cycle biologique des poissons. « De nombreuses mortalités piscicoles nous sont signalées depuis le début de l’été, mais elles augmentent en fréquence depuis quelques jours », indique l’expert.

En cause, la multiplication des assecs, ces cas les plus extrêmes de l’étiage qui se manifestent quand l’eau ne s’écoule plus et que le lit de la rivière ou de l’étang s’assèche. La sécheresse de 2022 intervient dans un contexte déjà fortement dégradé. Selon une étude de l’Observatoire national des étiages publiée en mai, « toute la France est affectée par l’assèchement estival des petits cours d’eau » depuis une décennie. Entre 2012 et 2021, le taux cumulé des assecs a été« globalement en hausse », relate l’étude.

Les oiseaux touchés par ricochet

Durant les années les plus sèches (2012, et 2017 à 2020), ce sont le pourtour méditerranéen, les pays de la Loire, le Centre et la Bourgogne qui ont été les plus concernés. Il y a encore dix ans, les assecs étaient « ponctuels ». A partir de 2015, ils ont été de plus en plus nombreux à être observés au moins deux mois de suite. Et, depuis 2017, il n’est pas rare que les assecs durent « trois mois ou plus ».

Depuis le mois de juillet, l’OFB enregistre une recrudescence de grippe aviaire parmi les oiseaux sauvages

L’impact est notable sur la mortalité des écrevisses à pattes blanches, sur celle des insectes aquatiques tels que les odonates (famille à laquelle appartiennent les libellules), des mollusques comme la moule perlière (inscrite sur la liste rouge européenne des espèces menacées) et des amphibiens comme le triton et la salamandre, précise l’OFB. « Seuls les animaux capables de partir à la recherche d’eaux plus fraîches peuvent en réchapper. Les autres sont en danger de mort, à cause d’une plus forte concentration des polluants dans les cours d’eau et de la prolifération d’espèces exotiques envahissantes », relève Loïc Obled, directeur national de l’OFB chargé de la police, de la connaissance et de l’expertise.

Par ricochet, les oiseaux sont eux aussi touchés. A proximité des milieux aquatiques, les populations de canards et de limicoles, ces échassiers aux grandes pattes et au long bec, se concentrent là où il reste de l’eau, dégradant les conditions sanitaires générales et perturbant les milieux, par l’accumulation de fientes et le développement de maladies. Depuis le mois de juillet, l’OFB enregistre une recrudescence de grippe aviaire parmi les oiseaux sauvages.

La sécheresse touche autant les migrateurs, qui se préparent au grand retour vers l’Afrique, que les oiseaux inféodés à l’agriculture, comme les perdrix. Elle fait aussi échouer les éclosions de toutes les espèces aviaires, par dessèchement de la membrane interne de l’œuf, et elle accroît la mortalité des oisillons, en particulier chez les espèces cavicoles (qui nichent dans les cavités) et celles qui vivent dans les frondaisons (le feuillage des arbres), où la température du nid, parfois proche de 50 °C, devient rédhibitoire. Sont également durement touchés les martinets et les hirondelles insectivores, qui logent sous les toitures et se retrouvent sous-alimentés et déshydratés.

Période de « grand désordre »

« La sécheresse actuelle est sans commune mesure avec celles de 1976 et 2003, parce qu’elle s’inscrit dans une tendance longue liée aux émissions de gaz à effet de serre. C’est important de le souligner, car si les populations animales peuvent récupérer à moyen terme d’un événement climatique ponctuel, elles ont beaucoup plus de mal à s’en remettre si cet événement se répète », fait remarquer Philippe Grandcolas. Directeur adjoint scientifique de l’Institut écologie et environnement (INEE) au CNRS, ce dernier considère que la Terre est entrée dans une période de « grand désordre », caractérisée par une « recomposition » des écosystèmes. Certains animaux s’installent ailleurs, tels les insectes thermophiles : ayant besoin de températures élevées pour se développer, ils sont aujourd’hui repérés en Bretagne et en Normandie, alors que, dans un passé récent, ils vivaient exclusivement au sud de la Loire.

D’autres, y compris parmi les mammifères, ne tolèrent pas le changement climatique et les événements qui l’accompagnent. Après la sécheresse de 2003, une étude menée dans la réserve nationale de Chizé (Deux-Sèvres) avait mis en lumière un impact fort sur la condition physique et les performances reproductrices des chevreuils avec, pour les faons qui terminent leur allaitement en été, un déficit de masse corporelle durable et une surmortalité.

En 2002, un article paru dans la revue Nature – « Ecological responses to recent climate change » – avait aussi révélé « un modèle cohérent de changement écologique dans tous les écosystèmes, du niveau des espèces à celui des communautés ». Vingt ans plus tard, ces perspectives s’assombrissent. Les sécheresses pourraient devenir « de plus en plus fréquentes et sévères dans la région méditerranéenne, en Europe occidentale et dans le nord de la Scandinavie », d’après une étude britannique de la Royal Meteorological Society, publiée en 2017. En raison de la gestion « non durable »des terres, elles devraient « progressivement causer plus de dommages » d’ici à la fin du XXIe siècle.

Guillaume Delacroix

Le Monde, 15 août 2022

 

Dans les gorges du Tarn, le vivre-ensemble entre vautours et amateurs de plein-air

gypaète

Cet été dans Libé, tour d’horizon des solutions mises en place pour préserver le patrimoine naturel menacé par le dérèglement climatique. Dans les gorges du Tarn et de la Jonte, les professionnels des sites œuvrent pour protéger ces oiseaux du surtourisme.

«Trente ans que je grimpe et je trouve ça toujours aussi magnifique.» Jean-Noël Crouzat aime les falaises des gorges du Tarn et de la Jonte. Coprésident du club omnisports Aqua grimpe de Millau, dans l’Aveyron, il forme à l’escalade sur ces à-pics de roches dolomitiques, «une des plus grosses densités de falaises au monde». Les gorges du Tarn, de la Jonte, de la Dourbie, ce sont ces canyons immenses, sinusoïdales d’arbres et de rocs entre des grands plateaux calcaires, au-dessus desquels il n’est plus rare de voir un fluide ballet de rapaces. Dès les années 80, le vautour fauve y fut réintroduit avec succès, trente ans après avoir été totalement annihilé. Sa mauvaise réputation et la peur de la vie sauvage en avaient fait le coupable idéal de la déprise agricole de l’entre-deux-guerres. Pourtant, les vautours faisaient bien partie du paysage ancestral. Pièces indissociables du pastoralisme, les volatiles jouent dans la chaîne alimentaire le rôle de cul-de-sac bactériologique, en se nourrissant des charognes d’animaux malades ou déjà morts, recyclage gratuit et bien plus efficace que n’importe quel équarrisseur humain.

Les rapaces étaient déjà là à la fin du XIXe siècle, quand s’inventait dans les vallées le tourisme dit aujourd’hui «de pleine nature», conduisant à percer dès 1904 l’emblématique route des gorges du Tarn, reliant Millau (Aveyron) à Florac (Lozère). Pendant un siècle s’y est pressée une bourgeoisie urbaine amatrice de grand air, désormais rejointe par des cortèges de motards, camping-cars et autres randonneurs. Parapente, kayak, gîtes, et même bière artisanale : presque toutes les propositions touristiques utilisent l’imagerie des oiseaux, transformés en atout touristique. Aux plus de 900 couples reproducteurs de vautours fauves s’ajoutent à ce jour 28 couples de vautours moines et onze gypaètes barbus.

Des oiseaux qui «ont besoin de ne pas être dérangés»

A la confluence entre le Tarn et la Jonte, le site Grands Causses de la Ligue de protection des oiseaux s’occupe des différents programmes de suivi de ces trois rapaces, toujours sur la liste rouge des espèces menacées, et de leurs habitats naturels : les falaises. Précisément l’endroit prisé par les férus de sports en extérieur – escalade mais aussi via ferrata ou slackline. «On a de bonnes relations avec les associations sportives locales»,souligne Léa Giraud, responsable du site, qui travaille à«limiter un maximum les impacts en amont avec un avis qui est réellement pris en compte». Sur le plan réglementaire, le Grand Site des gorges du Tarn, de la Jonte et des Causses abrite deux zones Natura 2000, une «réserve de biosphère» à cheval sur deux départements et deux parcs naturels – l’un régional, l’autre national. Un millefeuille peu lisible, mais qui permet de protéger à la fois les habitats, la faune, la flore et le paysage lui-même, classé à l’Unesco…

Article complet dans Libération du 10 août

Grégoire Souchay :libération / 10 août 2022

Des marmottes dans les Alpes… jusqu’à quand ?

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Les marmottes, ces petits rongeurs symboles des Alpes, sont encore bien nombreuses à gambader dans les montagnes. Mais le tourisme et le climat pourraient impacter leur survie, voire entraîner leur disparition.

Elles ne sont pas farouches, ces marmottes. On dirait même qu’elles s’amusent à prendre la pose, alanguies sur un gros rocher devant lequel s’agglutinent les touristes armés de leurs smartphones. « On appelle ce spot “l’office du tourisme”, car elles sont toujours ici, quelle que soit l’heure de la journée », sourit Monique Constant, la présidente de l’association des Marmottes d’Eygliers Mont-Dauphin, dans les Hautes-Alpes.

Depuis le parking, construit au bord de la route nationale N94 reliant Gap à Briançon dans les Alpes, il faut à peine dix minutes pour grimper dans cette prairie, au pied des remparts Vauban de la place forte de Mont-Dauphin. Cela fait une cinquantaine d’années que plusieurs familles se sont installées ici. Entre 35 et 40 individus bien dodus vivent dans ce site classé Natura 2000, perché à 900 mètres de hauteur.

En cette fin d’après-midi, alors que le soleil est encore brûlant, quelques marmottes furètent entre les touffes à la recherche de leur dîner. Elles doivent ingurgiter jusqu’à 400 grammes d’herbe par jour, soit environ 70 kilos de végétation consommés entre juillet et octobre. De quoi remplir leurs réserves de graisse avant l’hibernation. « Aujourd’hui, on dirait qu’elles n’ont pas trop faim. Ce matin, on a croisé une personne qui les a gavées de pissenlits, raconte Annette Lebreton, secrétaire de l’association également membre de la Ligue pour la protection des oiseaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). On ne peut pas trop râler, mais si elles n’ont pas de régime assez varié pour faire de la graisse pour l’hiver, ce n’est pas bon pour elles. »

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Annette Lebreton et Monique Constant de l’association Les Marmottes d’Eygliers Mont-Dauphin, devant l’entrée du sentier qui mène à la prairie des marmottes. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

Des marmottes victimes de leur succès

Avec le temps et le bouche-à-oreille, le site très facile d’accès est devenu un véritable hot spot touristique local, mentionné sur les brochures de la ville de Mont-Dauphin et recensé sur Tripadvisor. Il est même intégré au circuit de tour-opérateurs étrangers, dont les touristes débarquent en bus pour une balade éclair.

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Des panneaux incitent les touristes à ne pas nourrir les marmottes. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

Face à l’affluence — environ 20 000 personnes par an —, les membres de l’association tentent de sensibiliser les visiteurs au respect de ces paisibles animaux, avec des actions ludiques et des petits déjeuners découverte. Mais ils doivent surtout passer du temps sur place pour surveiller. Pauline Majorel, la stagiaire de l’association, se souvient de touristes qui avaient amadoué un marmotton et l’avaient attaché avec un harnais pour chats. « Je leur ai demandé de laisser le bébé tranquille et j’ai menacé d’appeler la police. Ils sont finalement partis », explique la jeune fille.

Si les marmottes du site restent des animaux sauvages, elles n’ont plus du tout peur des humains. « Il y a une possible perte d’instinct, elles ne sifflent plus lorsqu’elles voient des chiens arriver alors que ce sont des prédateurs. C’est un problème avec les patous, qui sont de véritables chasseurs de marmottes », remarque Annette Lebreton.

Le manque de neige tue

Ces chiens de bergers sont pourtant loin d’être la plus grave menace sur l’avenir des marmottes par rapport au réchauffement climatique. À 60 kilomètres de Mont-Dauphin, au col du Lautaret bien connu des fans du tour de France, la chercheuse Aurélie Cohas mène depuis 2018 une étude sur les conséquences du réchauffement climatique sur ces petits rongeurs.

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Le déclin des marmottes inexorable. Pixabay/CC/Pacote66

Ses résultats sont sans appel : si les températures continuent à monter aussi vite, la mascotte des Alpes pourrait disparaître. En effet, en hiver, la neige fait office d’édredon, recouvrant leur terrier pour maintenir une bonne température. Si la couche est trop fine, les marmottes peuvent mourir de froid. « Dès que la température descend en dessous de 4 °C, elles vont consommer trop d’énergie et mourir de dénutrition dans leur terrier. Elles ne vont pas ressortir au printemps d’après », déplore Aurélie Cohas.

Comme il fait trop froid dans les terriers, les marmottons survivent moins. Les individus adolescents, qui jouent d’ordinaire le rôle de baby-sitter, n’ont donc plus de raison de rester dans le nid et quittent leur famille. D’autant qu’avec les chaleurs précoces du printemps, la végétation nécessaire à leur croissance pousse plus tôt et rapidement. Ils grandissent plus vite et partent à la conquête de nouveaux territoires. Certains vont aller défier d’autres marmottes dominantes pour prendre leur place en les tuant, ainsi que leur progéniture. Tous ces phénomènes déstructurent les familles, d’ordinaire particulièrement stables. « Cette instabilité sociale bouleverse l’équilibre de l’espèce, impacte les taux de survie et de reproduction », poursuit Aurélie Colas.

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L’association existe depuis une douzaine d’années. Elle tente de préserver cette colonie de marmottes. © Laury-Anne Cholez/Reporterre

La marmotte n’est pas encore considérée comme une espèce en danger. Mais Aurélie Colas estime que son déclin est inexorable si rien n’est fait pour protéger la biodiversité. Reste à savoir combien d’années nous pourrons encore admirer gambader ces mignons rongeurs dans nos montagnes.

ASPAS : Newsletter – Juillet 2022

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Newsletter – Juillet 2022

Au sommaire ce mois-ci : un rappel de notre positionnement sur l’Ours, une victoire contre l’effarouchement du plantigrade, la présentation de notre nouveau Conseil d’Administration, un podcast sur la salamandre et la Cour des Comptes qui se penche sur la Fédération Nationale des Chasseurs. Bonne lecture !

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VOILÀ 40 ANS QUE L’ASPAS PROTÈGE LES OURS

L’ASPAS est depuis toujours engagée dans la protection des ours, comme le sont d’autres associations avec qui nous faisons souvent front commun. Après des propos maladroits relayés par le média Ouest France, l’ASPAS tient à réaffirmer son positionnement vis-à-vis de l’ours et notamment notre opposition totale à la régulation de sa population ! >> En savoir plus

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LA JUSTICE DÉCLARE ILLÉGAUX
LES TIRS D’EFFAROUCHEMENT EN ARIÈGE

Saisi par 9 associations de protection de la nature et de l’environnement dont l’ASPAS, le tribunal administratif de Toulouse annule 8 arrêtés autorisant les tirs d’effarouchement renforcés délivrés à des groupements pastoraux ariégeois durant l’été 2020. Alors que la présence de l’ours se développe petit à petit en France, il est primordial de privilégier les solutions favorisant la cohabitation avec cet animal sauvage qui a toute sa place dans notre pays. >> En savoir plus

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LA COUR DES COMPTES VA SE PENCHER SUR
LES FONDS PUBLICS ACCORDÉS AUX CHASSEURS

Chaque année en France, des millions d’euros de financements publics sont attribués aux fédérations de chasseurs, par le biais des communes, des conseils départementaux, régionaux, et de l’État lui-même. Suite à la proposition du collectif Un Jour un Chasseur, la Cour des comptes va se pencher sur l’utilisation des fonds publics accordés aux chasseurs. >> En savoir plus

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DE NOUVELLES TÊTES AU CONSEIL D’ADMINISTRATION

Lors de l’Assemblée Générale de l’association qui s’est tenue le 18 juin 2022, les adhérents de l’ASPAS ont élu 7 nouvelles personnes pour renforcer le Conseil d’Administration de l’ASPAS. Le Conseil d’Administration étant un organisme décisionnaire essentiel à la vie de l’association, nous vous proposons une brève présentation des personnes qui le composent, accompagnée d’une vidéo qui rappelle la vision de l’ASPAS. C’est aussi l’occasion de (re)découvrir l’organigramme de l’ASPAS et son équipe salariée. >> En savoir plus

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50 000 SIGNATURES POUR LES BLAIREAUX !

Notre pétition pour l’interdiction du déterrage des blaireaux vient d’atteindre les 50 000 signatures ! La moitié du chemin vers les 100 000 signatures nécessaires pour que le Sénat puisse étudier la question est donc parcouru. Pour autant, il ne reste plus que 2 mois pour obtenir les 50 000 signatures restantes. Si ce n’est pas encore fait, nous vous invitions à ajouter la votre ! Chaque signature compte ! Dans tous les cas, n’hésitez pas à relayer la pétition et à en parler autour de vous ! >> Signez la pétition

>> Voir la vidéo

Quatre rhinocéros tués et des braconniers arrêtés dans le parc Kruger après une impressionnante traque

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Une traque impressionnante a abouti, dans le célèbre parc Kruger, à l’arrestation de plusieurs braconniers.

Tout commence le 1er juillet avec le signalement d’un touriste, qui dit avoir entendu deux coups de feu.

Aussitôt l’opération est lancée. Les gardes de la réserve, depuis un hélicoptère, aperçoivent une carcasse ainsi qu’un rhinocéros blessé à ses côtés, raconte la direction des parcs nationaux dans un communiqué.

Deux autres rhinocéros morts sont trouvés dans le coin et un deuxième hélicoptère est mobilisé.

Ce sont les chiens, finalement, qui « indiquent une zone précise où trois suspects sont trouvés et arrêtés« , poursuit le communiqué, précisant qu’ils s’agit de Mozambicains entrés illégalement dans le pays, équipés d’un fusil de chasse de gros calibre et de munitions.

Les cornes de trois rhinocéros sont retrouvées dans leurs affaires.

Le rhinocéros blessé a par la suite du être euthanasié, la gravité des blessures par balles ne permettant pas de le sauver, selon le communiqué.

Une population ravagée par le braconnage

L’immense parc Kruger (nord-est), de la taille quasiment de la Belgique, est frontalier avec le Mozambique et le Zimbabwe.

Sa richesse en animaux sauvages est l’une des principales attractions touristiques de l’Afrique du Sud.

Sa population de rhinocéros a été ravagée par le braconnage.

Le parc comptait l’an dernier 3.259 rhinos blancs et 268 noirs, plus rares, soit moitié moins qu’en 2013, selon l’ONG Save the Rhino.

L’Afrique du Sud abrite près de 80% des rhinocéros de la planète. Ils sont chassés pour répondre à la forte demande de leurs cornes en Asie, où elles sont utilisées en médecine traditionnelle ou pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques.

Source : sciences et avenir

Un projet photo participatif dévoile l’impact désastreux de la pollution plastique sur les oiseaux

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La pollution plastique a des répercussions terribles pour les oiseaux qui volent dans les déchets. Un projet photo participatif met en lumière ce problème avec des clichés pris dans le monde entier.

Le projet Birds and Debris permet aux habitants du monde entier de poster des clichés d’oiseaux pris au piège dans la pollution plastique, d’après la BBC. Des cordes à linge, des sacs plastiques ou des filets de pêche, les obstacles sont nombreux pour les volatiles. Le Covid a aussi des conséquences sur ces espèces puisque près d’un quart des photographies montrent des animaux bloqués par des masques jetables. Ces protections sont conçues avec un alliage de différents polymères formant une matière plastique. La toute première image recensée d’un oiseau piégé dans un masque avait été prise au Canada, en avril 2020. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer et ce genre de photos se sont multipliées.

Des effets catastrophiques pour les oiseaux

Le projet est dirigé par un chercheur britannique, le docteur Alex Bond qui explique que « fondamentalement, si un oiseau construit un nid en utilisant de longs matériaux fibreux comme des algues, des branches ou des roseaux, il y a de fortes chances qu’il ait des débris humains dans son nid quelque part. » Depuis quatre ans, le scientifique essaye d’alerter sur le péril que représente la pollution plastique pour les oiseaux. Au sens large, l’objectif est de mettre en lumière les effets dévastateurs de la pollution et des nombreux déchets générés par les hommes sur l’écosystème.

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