http://www.consultations- publiques.developpement- durable.gouv.fr/projet-d- arrete-fixant-les-plafonds- departementaux-a2693.html
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En France, elles se font rares. Elles sont pourtant inestimables pour la biodiversité. Deux experts forestiers nous emmènent dans une vieille forêt dans les Pyrénées, antiques cartes de l’état-major en main.
Près de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), reportage
Le sentier a disparu et les rayons du soleil peinent à percer l’épaisse canopée. Il faut progresser à tâtons sous un manteau de verdure, et s’enfoncer encore plus profondément dans les bois. La terre est meuble, le sol parsemé de troncs moussus, tombés au fil des tempêtes. Dans les rares puits de lumière, des ronces gagnent le terrain. Au loin, une grive musicienne répète ses trilles flûtés, cachée dans les branches d’un grand hêtre, couvert de lierre. Ici, le vivant semble se déployer en toute liberté, de manière spontanée, avec toute sa puissance et sa vitalité.
Dans les Hautes-Pyrénées, cette vieille forêt est une rescapée. En France, elles sont devenues très rares. Comme les reliques d’un ancien temps. Les vieilles forêts subsistent dans des confettis de territoire, des fonds de vallons au relief accidenté, des pentes abruptes accrochées au vide, des zones peu accessibles, oubliés de l’exploitation humaine. Laissées en libre évolution depuis des siècles, elles regorgent de vie avec des cortèges d’espèces qui n’existent nulle part ailleurs. Elles ont retrouvé des fonctionnements et des aspects comparables à la forêt primaire. Ce sont, en France, ses dernières représentantes, ses ultimes héritières. Elles sont là, tout près de nous.
Cela fait plus de sept ans que Sophie Maillé cartographie les vieilles forêts en Occitanie. © Alain Pitton / Reporterre
Au cœur du massif, Sophie Maillé se fraye un passage en suivant une sente de bêtes. Munie d’une grande équerre pour mesurer la taille des troncs et d’un GPS, la chargée de mission à l’Observatoire des forêts des Pyrénées centrales progresse d’un pas sûr. Elle a désormais ses habitudes. Cela fait plus de sept ans qu’elle cartographie les vieilles forêts en Occitanie. Un travail de longue haleine comme une chasse au trésor. C’est aussi une course contre la montre. Car il y a urgence. La plupart des parcelles qu’elle a découvertes sont en sursis et pourraient tomber sous le giron de l’industrie forestière et être rasées.
« Tu entres dans un territoire où tu n’as pas toutes les clés »
« On a recensé, au total, 12 000 hectares de vieilles forêts. Cela représente 4 % de la couverture forestière des Pyrénées d’Occitanie et moins de 0,5 % des forêts de plaine, calcule Sophie Maillé. Ces forêts forment un chapelet d’îlots souvent morcelés et manquent de continuité. Leur taille varie d’un à cinquante hectares. Ce ne sont plus que des lambeaux de forêt naturelle mais ces parcelles n’en restent pas moins admirables », décrit la jeune femme qui a habité pendant de longues années en Amazonie. Arpenter les vieilles forêts dans les vallées oubliées des Pyrénées réveille chez elle des sensations vécues dans les jungles tropicales. « C’est une beauté similaire, la même luxuriance, le même appel des sens avec l’odeur de l’humus et ce sentiment de vertige qui nous saisit face aux grands arbres. »
Un dendrotelme, un microhabitat aquatique caractéristique des forêts anciennes, qui se forme parfois entre les racines d’un arbre ou au creux de branches. © Alain Pitton / Reporterre
Son acolyte, Nathanaël Roussel, acquiesce. « Quand tu arrives dans une vieille forêt, tu entres dans un territoire où tu n’as pas toutes les clés. Tu y es invité. Ça incite au silence et à la contemplation comme quand tu pousses la porte d’une église », raconte le gestionnaire forestier qui travaille aussi avec l’Observatoire des forêts des Pyrénées.
Pour retrouver ces espaces, Sophie et ses collègues ont déniché d’antiques cartes d’état-major, datant du début du XIXe siècle. Ils y repèrent les boisements ayant survécu au cours de cette période, alors que la France avait atteint le point d’orgue de sa déforestation. En 1850, la surface forestière ne couvrait que 12 % du territoire contre 31 % maintenant. Ils vérifient ensuite que ces zones boisées existent toujours grâce à des photos satellites. « On cherche sur les images des paysages aux allures de brocolis géants, explique Nathanaël Roussel. C’est typique des houppiers de grande envergure, la preuve qu’il y a de grands arbres. »
Sophie et ses collègues s’appuient sur d’antiques cartes d’état-major, datant du début du XIXe siècle. © Alain Pitton / Reporterre
Au-delà de ces critères quantitatifs, une série d’indices s’offrent à qui sait les déceler. Des plantes comme la pulmonaire ou le fragon indiquent la continuité de l’état boisé. Des essences dites de dryade comme le chêne ou le hêtre sont le signe d’« une forêt mature » composée de vieux arbres, parfois multicentenaires. Des cas extrêmement rares en France. Selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), 80 % des arbres dans le pays ont moins d’un siècle.
« Ces espaces sont très importants pour le vivant, confirme Nathanaël Roussel. La vieille forêt, avec toute sa biodiversité, c’est la trousse à pharmacie de la forêt. » En abritant de multiples espèces de champignons, de coléoptères et d’oiseaux, les vieilles forêts régulent l’invasion des pathogènes et résistent mieux aux catastrophes naturelles et au changement climatique. Elles abritent des auxiliaires de culture pour le reste de la forêt et améliorent sa résilience.
Les vieilles forêts, ultime refuge de coléoptères de moins en moins nombreux. Ici, une femelle lucane. © Alain Pitton / Reporterre
C’est une fontaine de vie qui irrigue tous les alentours. Les pics mangent les larves des scolytes envahisseurs, les mésanges bleues celles des chenilles processionnaires, l’humus créé dans les vieilles forêts descend progressivement dans les vallées et les rivières, au gré des orages, et nourrit les terres agricoles. « Le ruissellement de la biodiversité fonctionne bien mieux que celui du capitalisme, s’amuse Nathanaël Roussel. Il vivifie toute la vie sauvage du territoire. »
« La vieille forêt, c’est la trousse à pharmacie de la forêt »
Au cœur de cet écosystème riche et diversifié, le bois mort joue un rôle décisif. « Le bois mort, c’est la vie », lâche Sophie Maillé comme un slogan. 25 % des espèces forestières vivent à ses dépens et sa décomposition est une étape indispensable dans la chaîne de fabrication de l’humus. Le bois mort accueille tout un cortège d’espèces dites saproxylites, qui sont liées au stade âgé de la forêt et que l’on ne retrouve pas dans les forêts exploitées ou dans les plantations. Comme de nombreux coléoptères, le taupin violacé, le pique prune ou la lucane cerf-volant. À l’échelle de l’Europe, 40 % de ces espèces sont menacées de disparition. Les vieilles forêts sont leur ultime refuge. Elles regorgent de troncs avec des cavités, des imperfections et des petites mares — que l’on nomme dendromicrohabitats — où ces espèces peuvent résider.
Le bois mort accueille tout un cortège d’espèces dites saproxylites. © Alain Pitton / Reporterre
Les raisons pour protéger les vieilles forêts sont donc multiples. Les obstacles le sont tout autant. La plupart des parcelles que découvre l’Observatoire des forêts des Pyrénées centrales ont été lentement abandonnées. Elles sont détenues par de petits propriétaires qui ont hérité de ces terres sans les connaître. Ils ont déménagé à la ville et ne savent parfois même plus qu’ils possèdent un terrain forestier. Ce morcellement de la propriété a d’abord joué en leur faveur. Les vieilles forêts ont pu croître paisiblement. Loin des yeux, loin du cœur.
Des forêts menacées par l’industrie forestière
Mais aujourd’hui, les coopératives forestières sont aux aguets. Une récente loi leur a donné accès au cadastre et elles démarchent de plus en plus les propriétaires. À l’échelle nationale, les plans prévoient d’augmenter les prélèvements en bois de 70 % d’ici 2050 [1]. Tout conduit au productivisme… et à la coupe rase. Sophie Maillé s’en désole : « Pourquoi couper maintenant ces vieilles forêts alors qu’elles ont été préservées par les anciens et oubliées jusque là ? On perd un patrimoine inestimable, on brise des cycles naturels qui mettront des siècles à réapparaître. C’est un terrible gâchis ». Parmi les forêts qu’elle a inventoriées, une bonne partie sont en danger. En Occitanie, 80 % des vieilles forêts de plaine et 14 % de celles de montagne sont, à terme, menacées.
« Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui »
« On fait la course. On se démène mais on ne gagne pas toujours, dit la jeune femme. Nous, on propose aux propriétaires de protéger leur forêt, mais en face les entreprises font miroiter un chèque. » La bataille est inégale d’autant plus qu’il faut parfois déconstruire certains préjugés. « On affronte des blocages socioculturels très ancrés. On croit encore trop souvent que l’homme serait indispensable à la nature. » L’idée qu’un fragment du monde soit laissé à lui-même terrifie. « On nous parle de forêt propre, on postule que les écosystèmes non aménagés seraient inaccomplis ou défaillants. Il faut déconstruire cette forme d’“écopaternalisme”. Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui. »
Les vieilles forêts régulent l’invasion des pathogènes et résistent mieux aux catastrophes naturelles et au changement climatique. © Alain Pitton / Reporterre
Encore aujourd’hui, les vieilles forêts ne possèdent pas de statut juridique adéquat pour les protéger pleinement. Ses défenseurs usent de bouts de ficelle. En forêt publique, ils demandent à l’Office national des forêts de créer des réserves biologiques ou de délimiter des îlots de sénescence de quelques hectares au sein desquels on laisse vieillir les arbres. Dans le cas de la forêt privée, ils poussent le propriétaire à signer une obligation réelle environnementale (ORE) par laquelle il s’engage à protéger la biodiversité. Autre possibilité : le contrat Natura 2000 qui permet au propriétaire de recevoir un dédommagement de la part de l’Union européenne. « On rachète aussi de plus en plus de forêts via des conservatoires d’espaces naturels ou des associations, c’est une dynamique en pleine expansion », s’enthousiasme Nathanaël Roussel.
« Le but, rappelle-t-il, ce n’est pas de créer des sanctuaires ou des espaces sous cloche à côté du chaos et de l’industrie, mais bien de laisser se déployer la naturalité pour faire vivre tout le territoire. Les vieilles forêts, c’est le phare qui nous éclaire ».
Les associations de protection de la nature représentées au Groupe Pastoralisme et Ours créé par la Préfecture de massif des Pyrénées s’interrogent sur les intentions de l’Etat en matière de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées.
En effet, lors de la réunion du 24 juin, non seulement il n’en a été question à aucun moment, mais les documents remis en séance ne l’évoquent pas non plus.
Aucun des cinq groupes de travail auxquels nous sommes invités ne traite du sujet, et même le principe de remplacement des ours morts de cause humaine, mesure minimale qui était rappelée dans chaque feuille de route annuelle depuis 2019, a totalement disparu …
Les associations rappellent que si le pastoralisme a besoin de mesures de soutien, il en est de même pour la population d’ours qui est loin d’être viable, démographiquement comme génétiquement..
Dans les mesures annoncées pour 2022, nous ne retrouvons pas du tout l’équilibre revendiqué par l’Etat entre le maintien des activités humaines et la restauration de la population d’ours.
Le minimum pour être crédible et “avancer sur les deux jambes” serait de maintenir et de mettre en oeuvre le principe de remplacement des ours morts de cause humaine.
Or, les deux ours tués dans les Pyrénées françaises depuis 2020 n’ont pas été remplacés et il semble que ce ne soit même plus un sujet.
Quelle est la pertinence d’un groupe “Pastoralisme et Ours” s’il continue de ne traiter que du pastoralisme ?
Nous demandons à l’Etat une clarification de ses intentions quant à l’avenir de l’ours dans les Pyrénées et de mettre en œuvre la promesse de planification écologique qui permettra à chacun de connaître le cadre de ces groupes de travail. Cela requiert :
Ce devait être le rôle du Plan Ours 2018-2028 mais il est quasi-vide sur ces sujets …
Associations signataires : Pays de l’Ours – Adet, Ferus, FIEP Groupe Ours Pyrénées, France Nature Environnement Midi-Pyrénées, France Nature Environnement Hautes-Pyrénées, Animal cross, Comité Ecologique Ariégeois.
le 07 juillet 2022
La modification du design et de la gestion des flux d’air, par analyse des ailes des hiboux, pourrait réduire la pollution sonore.
Des hiboux au service de la science ? Ces derniers sont, en tout cas, devenus l’objet d’analyse privilégié de chercheurs de l’université Xi’an Jiaotong, en Chine. L’objectif de leur étude, Physics of Fluids, est de trouver un moyen de réduire la pollution sonore, donc le bruit, d’engins comme les avions, mais aussi les drones ou les éoliennes. Et les ailes des hiboux pourraient avoir une importance dans cette étude. Le bord de fuite, la partie arrière des moteurs qui est la plus bruyante, est particulièrement concerné. Celui-ci génère une sonorité venant d’un flux d’air qui passe, crée une masse d’air turbulente sur les surfaces, avant de se disperser.Le rôle d’un bord de fuite dentelé
Les chercheurs sont partis des ailes de hiboux pour tenter de voir comment celles-ci pouvaient permettre de réduire le bruit. « Les hiboux produisent environ 18 décibels de bruit en moins que d’autres oiseaux à des vitesses de vol similaires, et ce, en raison de la configuration unique de leurs ailes », constate un chercheur cité par le site spécialisé Eurek Alert. Une autre constatation a été faite : « Quand le hibou attrape une proie, la forme de ses ailes change constamment », un comportement intéressant pour ces investigateurs.
Il apparaît que des bords de fuite dentelés réduiraient le bruit de ces machines, grâce aux crans, à l’instar des ailes des hiboux. « Les capacités de réduction du bruit des structures dentelées conventionnelles sont limitées. Certaines nouvelles structures de bord de fuite qui ne sont pas lisses doivent être proposées et développées pour exploiter davantage ce potentiel de réduction du bruit bionique », poursuit un autre scientifique.
Un logiciel a été utilisé pour mettre sur pied des profils aérodynamiques sur le modèle des ailes de hiboux. Avec pour idée d’optimiser la forme du bord de fuite et le passage du flux d’air. Les dentelures semblent faire leur effet, particulièrement lorsqu’elles sont asymétriques. Mais les chercheurs précisent également que chaque profil aérodynamique étant spécifique, il convient de conduire une analyse basée sur des usages et des besoins précis, comme pour des éoliennes.
Source : GEO
Le vanneau huppé est classé « quasi-menacé » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine. – Flickr / CC BY-NC 2.0 / Corine Bliek
Tandis que les études démontrent l’effondrement de nombreuses espèces d’oiseaux sauvages, récemment aggravé par les incendies et canicules, trois nouveaux projets d’arrêtés ministériels prévoient d’autoriser la capture létale de 107 730 d’entre eux.
Soumis à la consultation publique jusqu’au 10 août, les deux premiers projets, portés par le ministère de la Transition écologique, entendent autoriser la chasse de 106 500 alouettes des champs, l’un à l’aide de filets, l’autre à l’aide de cages. Quatre départements sont concernés, à savoir les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques, pour la saison 2022-2023. Un troisième projet d’arrêté défend la tenderie — technique de chasse à l’aide de filets, de 1 200 vanneaux huppés et de 30 pluviers dorés, dans les Ardennes.
2018, 2019, 2020, 2021, 2022… le choix de la récidive
« Ces arrêtés visent une nouvelle fois des espèces dont les statuts de conservation sont défavorables aux niveaux européen et français », déplore la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Depuis 1980, la moitié des effectifs européens de l’alouette des champs, connue pour avoir l’un des répertoires de chant les plus riches du monde des oiseaux, a disparu. Un fort déclin également constaté dans l’Hexagone, où une perte de près d’un quart de sa population a été enregistrée ces vingt dernières années. Le vanneau huppé est quant à lui classé parmi les espèces « menacées de disparition » en Europe, dans la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Le 6 août 2021, saisi par la LPO et One Voice, le Conseil d’État avait pourtant annulé les arrêtés ministériels similaires des saisons 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021. La raison ? Ces pratiques de chasse ne respectaient pas la directive Oiseaux de l’Union européenne.
En dépit de ces interdictions, le ministère de la Transition écologique avait fait le choix de la récidive. Le 15 octobre 2021, « plusieurs arrêtés ministériels autorisant à nouveau [ces pratiques] pour 2021-2022 avaient été publiés au Journal officiel sur ordre d’Emmanuel Macron, soucieux de ménager les fédérations de chasseurs à l’approche des élections », rappelle aujourd’hui la LPO. Une fois encore, les deux associations avaient déposé des recours en référé auprès du Conseil d’État, avant d’obtenir gain de cause le 25 octobre 2021.
Si ces nouveaux projets d’arrêtés, pour la saison 2022-2023, venaient à être publiés, la LPO assure qu’elle les attaquera immédiatement devant le Conseil d’État. En attendant, la LPO invite ses sympathisants à porter haut la voix des oiseaux lors des consultations publiques en cours.
Portrait d’une espèce incroyable !
Discrète, méconnue, parfois mal-aimée, la chauve-souris est pourtant fascinante.
Quel autre animal passe la plus grande partie de sa vie pendue par les pieds, la tête en bas ? Incroyable aussi son agilité à se déplacer grâce à ce sixième sens : l’écholocation, qui lui permet grâce à l’émission d’ondes sonores par la bouche et le nez de créer une image sonore, détectant tout ce qui l’entoure et de repérer le battement d’ailes d’un insecte à plusieurs mètres de distance.
Indispensable à la santé des écosystèmes dans le monde entier, il en existe plus d’un millier d’espèces à travers le monde. Très majoritairement insectivores en Europe, alors qu’elles sont frugivores ou mangeuses de fleurs dans les régions plus tropicales, les chauves-souris disséminent des graines un peu partout dans la forêt et sont des pollinisateurs d’une importance capitale dans de nombreuses régions du monde qui en dépendent pour la reproduction de fruits aussi courants sur nos tables tels que les bananes, figues, noix de cajou…
Les seuls mammifères volants. Chiroptère signifie littéralement « qui vole avec les mains » : les ailes des chauves-souris sont en effet composées de leurs cinq doigts reliés par une fine membrane dotée de capteurs qui les rendent bien plus sensibles aux mouvements d’air que celles des oiseaux et donc plus agiles et précises. Elles s’en servent aussi comme d’une cape isolante pour s’envelopper au repos.
Fiche identité de la pipistrelle commune
Petite par la taille mais une vie longue durée. Selon l’espèce, l’espérance de vie varie d’une chauve-souris à l’autre : 12 ans pour la Noctule commune et jusqu’à 30 ans pour le Grand Rinolphe et le Grand Murin. Sa longévité est d’ailleurs exceptionnelle au regard de sa taille (3,5 fois plus élevée qu’un animal de même taille puisque dans le règne animal plus on est petit moins on vit longtemps et inversement…).
Elles ne méritent certainement pas leur mauvaise réputation de vampire puisque seulement trois d’entre elles – justement nommées vampires commun avec leurs pattes velues ou leurs ailes blanches – se nourrissent du sang du bétail, en Amérique latine.
Leurs supers pouvoirs !
Super régulatrice des effectifs d’insectes nocturnes
Les chauves-souris font partie de l’arsenal de lutte biologique contre les insectes nuisibles aux cultures humaines. Chaque nuit, ce formidable allié capture la moitié de son poids en moustiques, papillons de nuit, coléoptères, araignées, mouches, fourmi et scarabées. Elle contribue grandement à limiter la prolifération des moustiques et donc les nombreuses transmissions à l’homme de maladies dont ils sont porteurs.
Super fertilisatrice grâce à leur guano
Comme celle des oiseaux marins, les déjections des chauves-souris appelées guano sont un engrais naturel. Récoltées, (et d’ailleurs commercialisées) elles permettent de préparer une substance fertilisante 100% biologique riche en azote, phosphore et potassium.
Super pilier de la biodiversité
Sans les multiples services que les chiroptères nous rendent nous assisterions à une baisse considérable de la biodiversité. Favorisant le développement d’autres espèces, leur présence est un bon indicateur de l’état de santé écologique d’un milieu.
Les éléphanteaux arrivent à se consoler de la perte de leur mère grâce à la vie en troupeau, selon une étude réalisée sur des groupes vivant en liberté au Kenya.
Un troupeau d’éléphants dans le parc national d’Amboseli au Kenya, en juin 2022
AFP/Archives – Yasuyoshi CHIBA
Une preuve de plus de l’extrême sociabilité des éléphants : les petits pachydermes orphelins arrivent à se consoler de la perte de leur mère grâce à la vie en troupeau, selon une étude réalisée sur des groupes vivant en liberté au Kenya. Ce sont des hormones du stress présentes dans les excréments qui ont permis aux scientifiques d’enquêter sur les conséquences de la mort d’une éléphante chez son éléphanteau, avec lequel le lien est réputé puissant, même après le sevrage.
L’idée est venue d’une jeune doctorante de la Colorado State University (Etats-Unis), Jenna Parker, passionnée par les éléphants de savane d’Afrique, espèce classée en danger sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), en raison du braconnage et de la destruction de leur habitat. « L’impact global du braconnage est mal connu sur ces animaux extrêmement sociaux« , explique à l’AFP cette chercheuse en écologie, auteure principale de l’étude parue cette semaine dans Communications Biology.
Des éléphanteaux jumeaux dans la réserve nationale de Samburu au Kenya, le 20 janvier 2022. Crédits : SAVE THE ELEPHANTS/AFP – Jane Wynyard
« Quand on observe un troupeau, on se rend compte à quel point la famille compte. Les membres sont toujours côte-à-côte – les petits rarement à moins de dix mètres de leur mère – ils se touchent quand ils mangent, se reposent, surveillent les allers et venues… Et les cérémonies de retrouvailles élargies à tout le groupe, après des séparations de quelques heures seulement, sont incroyables« , développe-t-elle. Aussi, lorsque des braconniers (ou des chasseurs) tuent un individu, cette cohésion vole en éclats, menaçant « le bien-être des éléphants, en particulier chez les petits dont la mère a été tuée« .
Réponse au stress
Jenna Parker et ses collègues ont voulu savoir comment les orphelins ressentaient ce deuil sur le plan physiologique, en étudiant leur réponse au stress. Plus précisément, en mesurant leur niveau d’hormones glucocorticoïdes, que les glandes surrénales des animaux vertébrés (humains compris) libèrent face à un facteur de stress, par exemple si un individu sent son bien-être en danger faute d’un environnement sécurisant.
Ces marqueurs se retrouvent dans le sang, la salive, les urines…. et les excréments. « Les glucocorticoïdes fécaux (fGCM) sont une manière répandue et fiable de mesurer le stress chez les animaux sauvages, car non-invasive« , souligne la chercheuse. Avec son équipe, elle a donc traqué patiemment, entre 2015 et 2016, le fumier de petits pachydermes sur le passage de troupeaux des réserves de Samburu et de Buffalo Springs (nord du Kenya). Un travail qui a permis de collecter 496 échantillons de fumier de 37 éléphanteaux, dont 25 avaient perdu leur mère. De jeunes femelles exclusivement (les mâles sont plus durs à repérer car moins fidèles à leur troupeau d’origine), âgées de 2 à 20 ans (environ l’âge de la première mise bas). Les orphelines avaient perdu leur mère entre 1 et 19 ans auparavant, du fait du braconnage ou de la sécheresse, particulièrement élevés entre 2009 et 2014. Vingt d’entre elles étaient restées dans la même unité familiale après le décès, cinq avaient rejoint une unité non apparentée.
Un éléphanteau joue avec une pierre à un point d’eau dans le parc national d’Ambolesi au Kenya Crédits : AFP/Archives – Yasuyoshi CHIBA
« Camarades de jeu »
Les auteurs ont constaté que les niveaux de glucocorticoïdes étaient similaires, sur le long terme, entre orphelines et non orphelines. Une « bonne surprise« , se souvient la chercheuse, qui s’attendait à ce que les orphelines montrent davantage de stress en l’absence de soins maternels. Ce qui ne les empêche pas, relève Jenna Parker, d’éprouver un stress plus élevé sur le court terme, comme cela a été observé chez les chimpanzés dans les deux années suivant la mort de leur mère, et même chez des rats, cochons d’Inde et certains oiseaux.
« Mais au moins, ces effets ne durent pas, ce qui montre une résilience« , commente-t-elle. Le puissant soutien social du groupe d’éléphants viendrait jouer ce rôle de régulation appelé « effet tampon ». Et il y a plus : les chercheurs ont découvert un stress plus faible chez les jeunes grandissant dans des groupes comportant plus de congénères d’un âge similaire, qu’elles soient orphelines ou non. L’étude suggère que les « camarades de jeu », notamment les fratries, sont essentiels chez les éléphants.
Ces résultats pourraient éclairer la gestion des orphelinats d’éléphants captifs : fournir aux orphelins des compagnons du même âge pourrait les aider, puis libérer ensemble des groupes d’orphelins liés durant leur captivité pourrait faciliter leur transition vers la nature, conclut l’étude.
Un an après la réautorisation de la chasse au cerf sur une parcelle protégée en Isère, la colère reste intacte pour les associations écologistes. Elles dénoncent une décision politique prise sans concertation avec les instances de protection de la nature.
Cela faisait vingt-sept ans que la faune sauvage pouvait gambader en toute quiétude sur une parcelle de la réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors [1]. En 1994, le conseil départemental de l’Isère a fait interdire la chasse sur cette propriété publique de 4 000 hectares, sur les communes de Gresse-en-Vercors et de Chichilianne, en plein cœur du Parc naturel régional du Vercors. Mais la date du 28 mai 2021 a tout chamboulé : le retour de la chasse a été acté. Un an après cette décision, le débat reste vif dans la région.
Dans une pétition, près de 89 000 personnes s’opposent toujours à l’ouverture de la chasse dans cette zone. Et c’est bien le cerf élaphe qui cristallise les tensions, même si la zone, composée d’une forêt de hêtres, de sapins et de grandes prairies, est aussi le refuge d’espèces menacées comme le tétras lyre, le lagopède alpin, le gypaète barbu ou encore le lièvre variable.
Car c’est au nom de la régulation du cerf élaphe que le conseil départemental de l’Isère a validé le 28 mai 2021 [2] le retour du fusil dans cette zone pourtant estampillée Espace naturel sensible (ENS), Natura 2000 et Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le Département y autorisait la signature d’une convention de partenariat « pour la régulation des populations de cerfs […] entre l’association la Diane de l’Isère, en cours de constitution, et le Département ». Car les cerfs, en bons végétariens, raffolent des jeunes sapins, hêtres, épicéas et érables au point de mettre en péril la viabilité économique des forêts de l’Office national des forêts (ONF).
« Nous n’avons pas vu passer cet arrêté préfectoral. Ils ont mis tout le monde devant le fait accompli, déplore Bruno Begou, ancien éleveur et membre de la Fédération des amis et des usagers du parc (Faup). C’est d’autant plus incompréhensible que cette propriété est presque mitoyenne d’une réserve biologique intégrale [3] sur laquelle plus aucune coupe de bois n’est réalisée et la chasse interdite depuis 2009 pour mener des études scientifiques. »
Mais au nom de l’« équilibre sylvo-cynégétique », soit le stade où les populations d’herbivores permettent la régénération naturelle des forêts, la chasse est désormais autorisée sur 81 % du territoire de la réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors.
Informer sur la chasse dérange
« L’idée d’une régulation indispensable, c’est totalement mensonger, certifie Jean-François Noblet, figure naturaliste locale et fondateur de France Nature Environnement (FNE) Isère [4]. Les cerfs ont plutôt tendance à maintenir ouverts les paysages et les grandes prairies des Hauts-Plateaux qui servent pour l’estivage. Le seul espace où l’impact du cerf a été étudié est sur la réserve biologique intégrale [5], et certes, le rapport signale des dégâts en augmentation en 2016, mais surtout une stabilisation au moment de l’arrivée du loup. »
Cette décision est un retour en arrière pour lui qui, dans les années 1980, a milité pour la création de la réserve naturelle et le rachat en 1994 de cette parcelle par le conseil départemental, quand il était technicien environnement pour la collectivité. « Il y avait du braconnage de chevreuils et des gens jetaient des déchets dans des grottes. Il a fallu mettre un peu de rigueur dans le respect de cette réserve », se remémore-t-il.
« Une chasse présidentielle »
Le 16 octobre 2021, il a donc décidé d’en faire l’objet de la chronique qu’il a tenu deux fois par mois, pendant deux ans, sur la radio France Bleu Isère. Un pamphlet, depuis supprimé, dans lequel Jean-François Noblet raillait « une chasse présidentielle créée par un président [afin] de faire plaisir à des administrés sur un terrain dont la collectivité a la maîtrise », maintenait-il en référence à l’association L’Amicale des agents du département chasseurs de l’Isère. Spécialement créée pour l’abattage des cerfs, cette dernière compte parmi ses membres de droit Jean-Pierre Barbier et Fabien Mulyk [6], respectivement président du conseil départemental de l’Isère et vice-président chargé de l’agriculture, de la forêt et de la gestion de l’eau.
Par l’intermédiaire de l’institution, les deux hommes ont porté plainte pour diffamation. Le procès, en attente de jugement, s’est tenu le 2 juin dernier à Grenoble. Contacté par Reporterre, Jean-Pierre Barbier a répondu par mail que la délibération votée sous sa présidence ne fait que répondre à « une mission de régulation précise et très encadrée pour le seul cerf élaphe », ordonnée par l’État.
Des plans de chasse décidés sans les instances de protection de la nature
Autre point de débat : selon plusieurs témoignages recueillis par Reporterre, le conseil scientifique n’a pas été sollicité par les élus du département sur la pertinence du retour de la chasse sur cette partie des Hauts-Plateaux. Formé de chercheurs et d’experts en sciences naturelles, son rôle est pourtant d’émettre des avis sur le plan de gestion de l’aire protégée.
De manière générale, les réserves naturelles n’ont pas leur mot à dire concernant les plans de chasse. Ces documents, établissant le nombre d’animaux qui pourront être tués par les chasseurs, sont décidés au sein des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Les sièges y sont répartis de façon inégalitaire entre les représentants de l’État, les chasseurs, les forestiers, les agriculteurs et les associations de protection de l’environnement. En Isère, sur 25 sièges, seulement 3 sont occupés par des représentants de la conservation de la faune et de la protection de la nature
Le fait que la réserve naturelle n’ait pas voix au chapitre au sein de la CDCFS complique sa mission de préservation, selon Benoît Betton, le conservateur chargé d’évaluer l’état des Hauts-Plateaux : « L’attribution du nombre d’espèces chassées se fait par unité de gestion cynégétique [8] Or la réserve naturelle des Hauts-Plateaux est concernée par six unités différentes. On a donc des difficultés pour savoir quelles sont les espèces qui ont été effectivement chassées. Nous amorçons une discussion pour que la réserve soit une seule et même unité. »
Pour la saison de chasse 2022-2023 [9], sur l’ensemble du département de l’Isère, 655 cerfs élaphes pourront être abattus au minimum et 1 329 au maximum, dont 568 sur l’unité cynégétique du Trièves-Pays de la Gresse. Malgré de multiples relances, la Fédération des chasseurs de l’Isère n’a pas répondu aux sollicitations de Reporterre concernant le dernier plan de chasse du grand gibier.
Les prérogatives des Fédérations des chasseurs renforcées sous Macron
« Là où il y avait encore des discussions sur le nombre de prélèvements autorisés pour le grand gibier, nous n’avons plus rien à dire », déplore Sophie d’Herbomez-Provost, représentante de FNE Isère au sein de la CDCFS. Depuis la loi du 24 juillet 2019 « modifiant les missions des fédérations des chasseurs et renforçant la politique de l’environnement », l’élaboration des plans de chasse concernant le grand gibier est laissée entre les mains des seules Fédérations des chasseurs. Elles peuvent désormais présenter directement aux préfets ce qu’elles estiment être les quotas de « prélèvements » minimums et maximums des chevreuils, cerfs, mouflons, chamois, etc.
« La situation est telle qu’il y a des discussions dans énormément de départements pour savoir si FNE continue de siéger dans la mesure où ça ne sert plus à rien, précise Sophie d’Herbomez-Provost. En Isère, nous restons tout de même contre la politique de la chaise vide. Même s’il n’y a plus de vote pour le grand gibier, on peut quand même dire ce que l’on pense et ça nous permet d’avoir des informations. »
Face à la polémique, la sous-préfète de Die, chargée de la gestion de la réserve à cheval sur les départements de la Drôme et de l’Isère, a lancé une étude sur les déplacements du cerf élaphe, qui sera menée par la Fédération départementale des chasseurs de la Drôme (FDC26) en installant des bracelets GPS sur une vingtaine de spécimens.
« On a plus de 50 % des parcelles du Vercors sur lesquelles on n’a pas de renouvellement forestier, alerte Jean-Yves Bouvet, de l’agence ONF de l’Isère. On a des problèmes de gestion liés au changement climatique et malheureusement le déséquilibre est très clairement dû à l’abroutissement [l’impact du broutement] par les cervidés. »
L’ONF déplore un équilibre rompu entre la faune et la flore. « Il y a une tendance au ralentissement du rythme de coupes, dans certaines forêts communales, comme à Villard-de-Lans, avec une dynamique forestière qui est bloquée, parce qu’il n’y a plus de jeunes arbres », poursuit Jean-Yves Bouvier.
Pour étudier le cerf, il faut, selon Benoît Betton, aussi prendre en compte son effet positif : « Les Hauts-Plateaux sont des territoires pauvres en eau et sur certains secteurs, les cerfs ont créé des petites mares temporaires qui permettent à beaucoup d’autres espèces de trouver de l’eau là où il n’en trouvait pas à l’époque. Sur la réserve naturelle, la pression du cerf est présente sur les forêts productives de l’ONF, sur le reste, il est extrêmement limité. » D’autant que les indicateurs, récoltés côté Drôme, montrent une baisse de la population de cerfs, confirme à Reporterre Malory Randon, de la Fédération des chasseurs de la Drôme. Difficile toutefois de chiffrer précisément leur population, puisqu’il s’agit d’un nombre de cerfs ramené au kilomètre, précise-t-elle.
« On demande que la chasse aux cerfs ne soit pas ouverte tant que l’étude scientifique, qui a été demandée au comité scientifique de la réserve, n’a pas eu lieu », argue Sophie d’Herbomez-Provost, de FNE Isère au sein de la CDCFS. Plus généralement, l’association plaide pour que la chasse soit interdite dans les réserves naturelles. Mais l’influence des Fédérations des chasseurs dans les instances décisionnaires, la cohabitation entre les activités forestières et de préservation de la nature, ainsi que les effets du réchauffement climatique semblent éloigner cette perspective.
Il est plus petit que la plupart des chats domestiques et vit dans les déserts africains : c’est le fennec.
Connaissez-vous le fennec ? Ce renard mesure entre 18 et 22 cm de haut et 30 et 40 cm de long, ce qui en fait le plus petit canidé au monde. Il est même plus petit que la plupart des chats domestiques !
Des oreilles de 15 cm
Le fennec vit dans une large zone de déserts africains. Il est parfaitement adapté à son environnement aride. Son pelage dense couleur crème l’isole de la chaleur et s’étend jusqu’à ses pattes pour le protéger du sable brûlant.
Cette adaptation est aussi à l’origine de sa caractéristique la plus connue : ses immenses oreilles. Longues d’environ 15 cm, elles lui servent à dissiper la chaleur afin de réguler sa température corporelle. Cette chaleur est évacuée par le sang, qui circule à travers un système vasculaire dense.
Ces impressionnantes oreilles sont aussi utilises pour la chasse : très sensibles, elles lui permettent d’entendre les mouvements de ses proies, y compris quand elles sont enterrées dans le sable. Oiseaux, reptiles, insectes… le fennec s’attaque à un large type de proies, dès lors que celles-ci sont suffisamment petites pour qu’il les tue. Faute de points d’eau, le fennec s’hydrate en mangeant des feuilles et des racines.
Victime de son apparence trop mignonne
Autre conséquence de son environnement désertique : il chasse la nuit, se réfugiant la journée dans un réseau de terriers qui l’isole de la chaleur. Le fennec est un animal social, vivant dans un groupe allant jusqu’à 10 individus et à la tête duquel se trouve un couple reproducteur et monogame.
Bien qu’il ne soit pas classé comme menacé, le fennec est néanmoins victime de son apparence : c’est un animal populaire au sein du marché noir, étant parfois vendu comme animal domestique.
Pour la première fois en 6000 ans, le bison sauvage fait son grand retour dans la région du Kent.
ANIMAUX – Le bison pourrait bien sauver un écosystème. À l’aube ce lundi 18 juillet, un groupe de bisons sauvages européens a été réintroduit dans une réserve naturelle des forêts de Blean dans la région du Kent au sud-ouest du Royaume-Uni.
Depuis plus de deux ans, les organisations britanniques Kent Wildlife Trust et Wildwood Trust travaillent sur ce projet baptisé “The Wilder Blean Project”. Objectif, la reproduction d’une espèce en danger mais également sauver la faune et la flore dans la région.
Le bison n’a pas été choisi par hasard
Avec une longueur de 3 mètres et pesant près de 800 kg, le bison est l’animal le plus imposant du continent et joue un rôle crucial dans l’écosystème. “Les comportements naturels des bisons – prendre des bains de poussière, manger de l’écorce et abattre des arbres – permettent à d’autres espèces de prospérer”, explique ainsi le Kent Wildlife Trust.
Le bison se nourrit d’écorce ou se gratte à celle-ci pour éliminer son pelage hivernal. Ce comportement génère une quantité de bois au sol qui sert de nourriture aux insectes, qui peuvent à leur tour nourrir les oiseaux de la réserve. La taille imposante du bovin crée également des couloirs à travers la forêt, des espaces où d’autres espèces peuvent prospérer.
Résultat, de nombreux microhabitats et écosystèmes pourraient voir le jour sans l’aide de l’homme. Pour certaines espèces d’arbres présentes dans ces bois depuis des milliers d’années, c’est le retour de vieux colocataires. Les bovins sauvages ont en effet longtemps sillonné les bois de la région avant de disparaître.
Pendant longtemps, les forêts de Blean étaient exploitées pour leur bois avant d’être rachetée par le Kent Wildlife Trust. Dans de nombreuses zones du site, la nature a perdu son état naturel, et la biodiversité y est très appauvrie.
Outre les bisons et la faune qu’ils pourraient contribuer à générer, le Kent Wildlife Trust a fait venir des bovins longhorn, des poneys Exmoor et des porcs qui joueront tous un rôle différent dans ce paysage. L’objectif reste le même: recréer un écosystème où les animaux jouent à la fois le rôle de prédateurs, de proies et de protecteurs du paysage.
Signe de l’urgence du problème, les bisons ont été relâchés alors que cette journée devrait être la chaude jamais enregistrée dans la région. Le Met Office a émis une alerte météorologique orange avec des températures pouvant atteindre 35 degrés, soulignant à quel point lesvagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses à mesure que la crise climatique s’aggrave. Avec elle, la menace d’incendies, mais aussi de nouvelles disparitions d’espèces.