Les humains ont causé l’extinction de 20 % des oiseaux en 50 000 ans

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Une nouvelle étude de l’Université de Tel Aviv et de l’Institut Weizmann montre qu’au cours des 20 000 à 50 000 dernières années, les oiseaux ont subi une extinction majeure. Sans surprise, ce sont les activités humaines, directement et indirectement qui en sont à l’origine.

L’histoire de la vie sur Terre est jalonnée par 5 grandes extinctions massives de la biodiversité d’origine naturelle. Or, depuis que les activités humaines laissent une empreinte toujours plus forte sur notre support de vie, nous participons à une sixième extinction qui affecte une grande partie des animaux et de leurs habitats.
Des grands mammifères aux petits insectes, tout le vivant est touché et notamment les oiseaux.

L’étude bibliographique menée par le professeur Shai Meiri (École de zoologie de la Faculté des sciences de la vie George S. Wise et du Musée d’histoire naturelle Steinhardt de l’Université de Tel Aviv) et Amir Fromm (Institut des sciences Weizmann) montre que nous avons causé la disparition d’environ 10 à 20 % de toutes les espèces aviaires. Selon les chercheurs, la grande majorité des espèces éteintes partageaient plusieurs caractéristiques : elles étaient grandes, elles vivaient sur des îles et beaucoup d’entre elles étaient incapables de voler et donc vulnérables à la chasse.

« Nous avons effectué une revue complète de la littérature scientifique et, pour la première fois, collecté des données quantitatives sur le nombre et les caractéristiques des espèces d’oiseaux éteintes dans le monde. Celles qui se sont éteintes au cours des 300 dernières années sont relativement bien connues, tandis que les espèces antérieures sont connues de la science à partir de restes trouvés dans des sites archéologiques et paléontologiques du monde entier. Au total, nous avons pu répertorier 469 espèces aviaires qui se sont éteintes au cours des 50 000 dernières années, mais nous pensons que le nombre réel est beaucoup plus élevé. » explique Shai Meiri.

Les chercheurs pensent que cette vaste extinction a principalement été causée par les humains, qui chassaient les oiseaux pour se nourrir, ou par l’introduction – via le trafic maritime – d’espèces envahissantes qui se nourrissaient des oiseaux et/ou de leurs œufs.
Cette hypothèse repose principalement sur deux faits :

  1. la plus grande partie des restes d’oiseaux ont été retrouvés sur des sites humains, appartenant apparemment à des oiseaux consommés par les habitants.
  2. Dans la plupart des cas, les extinctions se sont produites peu de temps après l’arrivée des humains.

Les chercheurs ont également découvert que l’extinction n’était pas aléatoire, car la plupart des espèces éteintes partageaient trois caractéristiques principales :

  • Environ 90 % des oiseaux disparus vivaient sur des îles. Lorsque les humains sont arrivés, les oiseaux ont été chassés par eux ou ont été victimes d’autres animaux introduits par les humains, tels que les porcs, les rats, les singes et les chats.
  • La plupart des espèces d’oiseaux disparues étaient de grande taille, certaines très grandes. Par conséquent, puisque chaque oiseau fournissait aux humains une grande quantité de nourriture, ils étaient une cible privilégiée pour les chasseurs. En fait, la masse corporelle des espèces éteintes s’est avérée jusqu’à 10 fois supérieure à celle des espèces survivantes. Des études antérieures ont trouvé un phénomène similaire chez les mammifères et les reptiles, en particulier les lézards et les tortues qui vivaient sur les îles : les plus gros ont été chassés par les humains et se sont éteints.
  • Une grande partie des espèces d’oiseaux disparues étaient incapables de voler et souvent incapables d’échapper à leurs poursuivants. L’étude a révélé que le nombre d’espèces d’oiseaux incapables de voler qui se sont éteintes est le double du nombre d’espèces incapables de voler qui existent encore aujourd’hui ; dans l’ensemble, 68 % des espèces d’oiseaux incapables de voler connues de la science ont disparu. L’un des exemples les plus connus est l’oiseau moa en Nouvelle-Zélande : 11 espèces de moa se sont éteintes en 300 ans, à cause de la chasse par l’Homme.

« Notre étude indique qu’avant cet événement d’extinction majeur des derniers millénaires, de nombreux autres grands, voire géants, ainsi que des oiseaux incapables de voler vivaient sur notre globe, et la diversité des oiseaux vivant sur les îles était bien plus grande qu’aujourd’hui. Nous espérons que nos résultats pourront servir de signaux d’alerte concernant les espèces d’oiseaux actuellement menacées d’extinction, et il est donc important de vérifier s’ils ont des caractéristiques similaires.Il faut cependant noter que les conditions ont considérablement changé, et aujourd’hui la principale cause de l’extinction d’espèces par l’homme n’est pas la chasse mais plutôt la destruction d’habitats naturels. » conclut Shai Meiri.

L’hécatombe d’oiseaux se poursuit

En 2014, l’hécatombe des oiseaux était évaluée à l’échelle européenne : en seulement 30 ans, 421 millions d’oiseaux avaient disparu de nos paysages ! Environ 90 % de ces pertes proviennent des 36 espèces les plus communes et les plus répandues, comme les moineaux domestiques, alouettes, perdrix grises et étourneaux, soulignant la nécessité de redoubler d’efforts pour mettre un terme à la disparition des oiseaux de nos campagnes les plus connus à l’échelle continentale.

En 2016, la mise à jour de la Liste rouge française des oiseaux nicheurs présentait une situation qui s’était largement dégradée en seulement 8 ans : un tiers des espèces d’oiseaux nicheur est désormais menacé, contre un quart en 2008. Au total, 92 espèces sont classées menacées dans l’Hexagone.

En 2018, deux études confirmaient la réduction dramatique des populations d’oiseaux en France. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en 15 ans, avec même une accélération de la tendance ces deux dernières années.

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La lutte paye : plus de 20 victoires sur le front écolo

Les luttes écologistes remportent des victoires. Abandon de projets d’Amazon, de Decathlon, fin des pesticides dans les zones Natura 2000… tour d’horizon des bonnes nouvelles de cet automne.

On ne va pas se mentir, l’ambiance est morose, triste et déprimante. Pourtant, de petites lueurs d’espoir brillent au milieu de ce marasme ambiant. Elles font rarement la une des médias et les militants eux-mêmes rechignent à célébrer leurs victoires, les estimant souvent incomplètes. Pourtant, partout en France, les projets inutiles et polluants reculent grâce à la pugnacité des associations et collectifs qui combattent pour préserver leur territoire. Notre carte des luttes témoigne de leur vivacité et, parfois, de leurs succès. Alors pour se redonner un peu d’espoir avant les fêtes, Reporterre dresse un tour d’horizon des bonnes nouvelles de la saison.

  • Amazon interdite

Les militants ont coupé l’appétit de l’ogre du e-commerce. Le 25 octobre dernier, Amazon a dû abandonner un projet d’entrepôt à Montbert (Loire-Atlantique) face à l’opposition locale. Quelques semaines plus tard, c’est dans le Gard qu’il a reculé. Enfin, alors que les travaux ont débuté sur le chantier d’un futur entrepôt à Caen, des opposants ont incendié ses bulldozers. Certes, il reste encore une dizaine de projets dans les cartons, mais la fronde s’amplifie et se structure, notamment grâce à l’aide des Amis de la Terre.

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  • Je lui ai dit… laisse béton

Il n’y aura pas d’entrepôt logistique à Sarcey (Rhône). Le tribunal administratif de Lyon a annulé le 12 octobre son autorisation environnementale. À Lille, le projet de la friche Saint-Sauveur est suspendu pour vice de procédure par le tribunal administratif. Sa déclaration d’intérêt général est ainsi annulée. La Métropole doit revoir sa copie.

  • Ni Billy, ni Quechua

C’est un autre géant commercial moins critiqué, mais tout autant consommateur de terres arables. Au Mans (Sarthe), la justice a mis des bâtons dans les étagères d’Ikea qui devait construire un centre commercial avec E.Leclerc. À Montpellier, fin de course pour le centre commercial Oxylane, porté par Decathlon, après sept années de lutte des collectifs locaux.

montpellier

  • Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux

À Langoëlan (Morbihan), la justice a retoqué l’arrêté préfectoral permettant la construction d’un poulailler de 120 000 volatiles. Dans les Côtes-d’Armor, la justice a aussi annulé l’arrêté permettant d’abattre 8 000 choucas des tours (Coloeus monedula). Un oiseau que les agriculteurs estimaient responsable de la dégradation de leurs champs de maïs. Enfin, le célèbre magazine féminin Elle va arrêter de promouvoir la fourrure animale dans ses pages.

choucas

  • Et on repart avec (en)train!

Malgré son amour inconditionnel du transport aérien, Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a relancé le train de nuit. Une dizaine de lignes reviendront sur les rails d’ici 2030. Le train des primeurs, qui transportait des fruits et légumes entre Paris et Perpignan, est également de retour après deux ans d’arrêt.

train de nuit

Enfin, ajoutons le quasi-abandon d’un aéroport pour jets privés en Gironde. Même si les opposants restent vigilants face à une éventuelle entourloupe des autorités locales.

  • Que justice soit fête

Il n’y aura plus de pesticides dans les zones Natura 2000. Le Conseil d’État a donné six mois au gouvernement pour réduire ou réglementer l’utilisation des produits phytosanitaires dans ces zones protégées, réserves de biodiversité.

Pas de prison pour le moment. Les militants de Greenpeace, qui avaient repeint un avion en vert, ont échappé au procès, le tribunal ayant constaté l’illégalité de leur rétention et la violation flagrante de leurs droits. Le juge a donc refusé d’examiner cette affaire au fond, en considérant qu’il n’était pas régulièrement saisi.

greenpeace

  • Salut, ça farte?

On ne pourra pas surfer sur le lac du Bourget. La société qui souhaitait créer une vague artificielle a jeté l’éponge face à une opposition trop importante.

Pas de remontées mécaniques au sommet du mont Joly (Haute-Savoie). Le projet visant à relier les domaines skiables de Saint-Gervais et des Contamines va rester dans les cartons.

les contamines montjoie

  • Divers (de terre)

La Banque postale s’est engagée à ne plus financer les énergies fossiles. Une position rare qui l’isole du reste du secteur bancaire français, toujours plus avide d’hydrocarbures.

Le campus d’AgroParisTech à Grignon (Yvelines), lui, ne tombera pas dans l’escarcelle d’un promoteur immobilier.

agroparistech

  • Hasta la victoria siempre!

En Serbie, le gouvernement a retiré la loi d’expropriation, qui devait permettre d’exploiter une grande mine de lithium. Une victoire pour le mouvement populaire qui s’oppose depuis des semaines à ce projet.

En Suisse, un gréviste de la faim a obtenu que les parlementaires soient formés sur les questions climatiques.

manifestant sikh

En Inde, les paysans ont obtenu le retrait de la « réforme » agricole contre laquelle ils se battaient depuis un an.

Enfin, Total va pouvoir être jugé sur ses exactions commises en Ouganda, pour exploiter des puits de pétrole.

Au Kenya, une photo de cadavres de girafes alerte sur les ravages de la sécheresse en cours

cadavres de girafes au Kenya

10 décembre 2021, alerte sur la sécheresse prolongée dans le pays, menaçant les communautés pastorales et leur bétail.

Sombre illusion d’optique. A bien regarder ces corps de girafes desséchés étalés au sol, on croirait voir se dessiner la carte de l’Afrique. Le 10 décembre 2021, le photographe Ed Ram a réalisé – sans doute au drone – une vue aérienne de six cadavres de girafes gisant à la périphérie du village d’Eyrib, dans la réserve naturelle de Sabuli, au nord-est du Kenya.

Prise au Kenya, une vue aérienne de cadavres de girafes dans la réserve naturelle de Sabuli, le Affamés et épuisés par le manque d’eau, les mammifères au long cou sont morts après s’être enlisés dans la boue alors qu’ils tentaient de boire dans un réservoir presque asséché situé à proximité. Leurs corps ont été déplacés pour éviter de contaminer l’eau dudit réservoir. Malgré le déploiement de pompes à eau pour aider la faune, 4 000 autres girafes pourraient disparaître dans des conditions similaires, alerte le quotidien kenyan The Star

Partagé sur le compte Instagram de la BBC ce lundi 12 décembre, le cliché a frappé les esprits de nombre d’internautes à travers le monde. Symbole de la sécheresse prolongée qui frappe le nord-est du pays depuis des mois, la photo d’Ed Ram vient rejoindre le sinistre imagier du changement climatique qui, c’est établi dans le dernier rapport du GIEC, aggrave les phénomènes météo extrêmes.

Le 8 septembre 2021, le président kenyan Uhuru Kenyatta a déclaré la sécheresse comme « catastrophe nationale ». La situation est déjà si grave que les animaux sauvages meurent par centaines et que les éleveurs déclarent avoir perdu jusqu’à 70 % de leur bétail, rapporte la BBC. Si bien que les corps sans vie de vaches et de chèvres rejoignent ceux des girafes.

La sécheresse affame aussi les hommes. A l’heure actuelle, au moins 26 millions de personnes ont du mal à trouver de la nourriture suite aux mauvaises saisons de pluie dans la Corne de l’Afrique, selon la BBC. Et la sécheresse qui sévit dans le nord du Kenya, dans une grande partie de la Somalie et dans le sud de l’Ethiopie pourrait persister jusqu’à la mi-2022.

« Les calottes sont cuites », le podcast de GEO et Météo-France sur le changement climatique

Les méga-feux en Australie, les inondations en Allemagne et en Belgique, les vagues de chaleur en Amérique du Nord… Pour en savoir plus sur la responsabilité de l’homme dans les phénomènes météo extrêmes, écoutez le deuxième épisode des « Calottes sont cuites », le podcast de GEO et Météo-France sur le changement climatique. Avec, en prime, un bulletin météo très spécial de Chloé Nabédian… A découvrir ci-dessous et sur toutes les plateformes.

Source : GEO

Grèce : des flamants roses meurent empoisonnés par les plombs des chasseurs

Par Sciences et Avenir avec AFP

Une cinquantaine de flamants roses ont péri dans le lagon de Chalcidique, à 580 kilomètres au nord d’Athènes, empoisonnés au plomb ces dernières semaines.

Sur une route de campagne surnommée par les habitants « la rue des flamants roses », Stavros Kalpakis marche le long des hauts roseaux d’Agios Mamas, un lagon du nord de la Grèce, tout en regardant dans ses jumelles. Le militant écologiste aux cheveux grisonnants enfile ses bottes imperméables et entre dans l’eau qui lui arrive jusqu’aux genoux.

« Les flamants roses mangent de petits cailloux pour faciliter leur digestion »

Quelques minutes plus tard, il en ressort avec un flamant rose inanimé – un parmi des dizaines trouvés morts empoisonnés au plomb ces dernières semaines. Une cinquantaine de ces volatiles ont péri jusqu’à présent dans ce lagon de Chalcidique, à 580 kilomètres au nord d’Athènes, confie à l’AFP Stavros Kalpakis, directeur de l’association Action pour la faune.

 

Sur la douzaine de flamants roses récupérés par l’ONG pour être soignés, aucun n’a pu être sauvé. « Les flamants roses mangent de petits cailloux pour faciliter leur digestion, et ils peuvent ingurgiter à ce moment-là des éclats de cartouches, cela les empoisonne au plomb », explique Ellie Bridgeman, une bénévole anglaise de 20 ans travaillant avec l’association.

 

Des tests réalisés ont confirmé que la cause de la mort des flamants roses étaient bien un empoisonnement au plomb, note Sofia Prousali, l’une des vétérinaires bénévoles de l’organisation. « Nous avons effectué des examens pour savoir s’il s’agissait de la grippe aviaire ou du virus du Nil occidental et ils sont tous revenus négatifs », poursuit Sofia Prousali.

flamants à AGIOS MAMAS

« Tous les oiseaux qui présentaient des symptômes avaient des plombs dans l’estomac », selon la vétérinaire, qui craint que d’autres oiseaux morts cachés dans la végétation luxuriante n’aient pas été récupérés. Agios Mamas fait partie du réseau Natura 2000, qui assemblant les sites les plus riches en biodiversité en Europe, et abrite près de 60 espèces d’oiseaux différentes.

 

Des flamants roses se sont même reproduits ici l’année dernière, une première en Grèce.

 

« Interférence humaine »

« Les essais antérieurs avaient échoué, principalement en raison de l’interférence humaine avec les colonies de flamants roses », souligne Anna Panagiotou, chef de l’autorité de gestion des sites protégés dans le golfe de Thermaikos.

flamants àAGIOS MAMAS

« Il serait vraiment décevant qu’une telle évolution positive soit anéantie par l’insistance de certains de nos concitoyens à bafouer les réglementations environnementales », ajoute-t-elle.

 

Les tirs au plomb dans les zones humides est une pratique illégale en Grèce depuis 2013, et l’Union européenne a annoncé en novembre qu’elle interdirait son utilisation dans toutes les zones humides en vertu de son règlement sur les substances chimiques.

 

Mais les chasseurs grecs ont toujours recours à des cartouches contenant du plomb, selon les groupes de défense de la nature.

Selon la Commission européenne, chaque année, 4.000 à 5.000 tonnes de plomb sont rejetées dans les zones humides en Europe à cause des cartouches des chasseurs. L’association de chasse grecque locale affirme cependant que la question est injustement exploitée afin de justifier des restrictions à leur encontre.

flamants à AGIOS MAMAS

« Nous pensons que le cas des flamants roses morts, quelle que soit sa validité, est utilisé à des fins anti-chasse », a déclaré l’association de chasse de Macédoine et de Thrace dans un récent communiqué.

 

Mais Quentin, un bénévole français de 22 ans, dit avoir entendu à plusieurs reprises des coups de feu dans la région. « Alors même que la chasse était interdite à cause des restrictions liées à l’épidémie de coronavirus, nous entendions des coups de feu des braconniers. C’est incroyable ! ».

Tout ce qu’il faut savoir sur les oiseaux de mer

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Quelles sont les espèces d’oiseaux marins ?

On estime que sur les 10 000 espèces d’oiseaux qui existent dans le monde, seules 305 sont des espèces d’oiseaux marins. Ce qui représente uniquement 3% des espèces d’oiseaux.

Les oiseaux marins sont répartis en huit familles :

  • les frégatidés (frégates)
  • les laridés (goélands, mouettes, pingouins, macareux etc.)
  • les pélécanidés (pélicans)
  • les phaethontidés (phaethons)
  • les phalacrocoracidés (cormorans)
  • les procellariidés (pétrels, albatros etc.)
  • les sphéniscidés (manchots)
  • les sulidés (fous)

Quant à leur aire de répartition, environ 190 espèces vivent dans les zones tempérées, 80 dans les zones tropicales et 30 dans les zones polaires.

Des oiseaux parfaitement adaptés à leur milieu

La morphologie des oiseaux marins varie énormément en fonction des espèces. Ainsi, le plus petit, l’océanite minute (Oceanodroma microsoma) ne mesure que 15 cm, pour 32 cm d’envergure, et pèse moins de 20 g. A l’inverse, l’albatros hurleur (Diomedea exulans) est le plus grand oiseau marin, lui dont l’envergure peut atteindre les 3,5 m pour 12 kg, et 1,4 m de longueur.

En revanche, ces oiseaux présentent plusieurs points communs. La grande majorité d’entre eux possèdent un plumage peu coloré. Ils sont souvent noir ou gris sur le dos, et blanc au niveau du ventre. Leur plumage est également imperméable, afin de maintenir une bonne isolation thermique et la flottabilité.

Des techniques de chasse variées

Si les oiseaux marins trouvent leur alimentation dans la mer, tous n’ont pas la même technique pour pêcher. Ainsi, certaines espèces, comme les frégates, ne se posent jamais sur l’eau. Elles attrapent leurs proies en vol lorsque celles-ci sont à la surface, ou harcèlent d’autres oiseaux pour leur voler leur butin.

D’autres espèces, comme les goélands, restent à la surface ou pénètrent très légèrement dans la mer. Ces oiseaux au poids léger ont une flottabilité très élevée et ont du mal à s’enfoncer dans l’eau.

Vietnam : peine record pour un trafiquant de cornes de rhinocéros

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Un homme de 36 ans, Do Minh Toan, a été condamné à 14 ans de prison pour avoir illégalement importé des cornes de rhinocéros depuis les Emirats arabes unis.

Un trafiquant de cornes de rhinocéros a été condamné à 14 ans de prison par un tribunal vietnamien, la plus longue peine jamais prononcée dans le pays pour ce type de crime, a annoncé le 8 décembre une organisation de défense de l’environnement.

Des cornes dissimulées dans du plâtre                       

Le Vietnam est à la fois une plaque tournante et un important marché pour le trafic illégal d’organes d’animaux, et les experts ont longtemps dénoncé la faiblesse de la répression de la part des autorités. Cette semaine, un homme de 36 ans, Do Minh Toan, a été condamné à 14 ans de prison pour avoir illégalement importé des cornes de rhinocéros depuis les Emirats arabes unis, a indiqué l’organisation Education for Nature – Vietnam (ENV) dans un communiqué. Cette condamnation fait suite à la découverte par les douanes vietnamiennes, en 2019, de 55 cornes de rhinocéros, pesant 125 kilos au total, dissimulées dans du plâtre à l’aéroport de Hanoï.

Une population décimée

« Cette lourde peine montre que les autorités du Vietnam commencent à infliger des punitions sévères pour dissuader les crimes contre l’environnement« , s’est félicité le directeur adjoint d’ENV, Bui Thi Ha.

Certaines croyances au Vietnam et en Chine attribuent à la poudre de corne de rhinocéros le pouvoir de soigner la gueule de bois et diverses maladies. La population de rhinocéros en Afrique a été décimée par les braconniers pour alimenter ce commerce, interdit au niveau mondial depuis les années 1970. Seuls quelque 29.000 rhinocéros survivent actuellement à l’état sauvage, contre plus de 500.000 au début du 20e siècle, selon les estimations des scientifiques.

Selon ENV, un total de 317 crimes liés au trafic de cornes de rhinocéros ont été signalés dans le pays depuis 2017, et 24 personnes ont été arrêtées et condamnées à des peines supérieures à cinq ans de prison en moyenne.

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ASPAS

Vidéo Une association « ré-ensauvage » un ancien domaine de chasse qu’elle a acheté dans le Vercors pour « laisser faire la nature »

Vidéo à regarder sur le site d’ « ANTENNE 2 »

L’Association pour la protection de la vie sauvage achète des forêts et des terres un peu partout en France. Elle applique la méthode du « ré-ensauvagement » pour redonner tous ses droits à la nature… Extrait du magazine « 13h15 le dimanche » du 19 décembre 2021.

Clément Roche, 30 ans, a accumulé les diplômes pour devenir expert en environnement. Il exerce aujourd’hui le job de ses rêves en étant salarié depuis deux ans de l’Association pour la protection de la vie sauvage (Aspas). Sa mission est de transformer l’ancien domaine de chasse de Valfanjouse (Drôme) dont elle a fait l’acquisition dans le Vercors grâce à des dons, en une « réserve de vie sauvage » qui a pour objectif de rendre « à la nature sauvage des territoires où elle peut s’exprimer pleinement et librement. »

« Cet arbre est tombé l’année dernière et, ailleurs, on l’aurait très certainement tronçonné avant de l’évacuer, explique-t-il au magazine ‘13h15 le dimanche‘ (replay). Cela ne va pas être le cas ici. On va laisser la nature évoluer : naître, grandir, faire sa vie et mourir. Le bois mort représente la moitié de la biodiversité. Alors, si on l’enlève de nos forêt, on perd la moitié de la biodiversité. On voit les animaux qui ont mangé les écorces pour trouver certains minéraux nécessaires à leur santé… On trouve quelques poils : les sangliers viennent se frotter pour se déparasiter régulièrement pour que leur peau ne soit plus attaquée par des puces, des tiques, etc. »

Pour une « balade contemplative et immersive, amoureuse ou curieuse »

« Le ‘ré-ensauvagement’, c’est laisser faire la nature, explique Clément Roche. On va effacer un peu l’empreinte humaine qui est partout prédominante et laisser ce territoire évoluer sans contrainte et actions humaines. » Ici, les animaux ne sont plus nourris par l’homme. Ils doivent réapprendre à s’alimenter seuls avec ce qu’ils trouvent. Clément ne ramasse pas les magnifiques champignons en raison du principe de libre évolution qui exige de ne rien prélever : « C’est compliqué de faire comprendre qu’il ne faut pas toucher aux champignons qui sont une partie intégrante de la biodiversité. On les laisse pousser… »

Alors, les hommes sont-ils de trop ? « C’est la question qui revient très souvent. Absolument pas ! répond le membre de cette association qui ne va pas sans rencontrer l’hostilité de chasseurs, éleveurs, agriculteurs… L’homme fait partie intégrante de la biodiversité. Simplement, il a pris l’habitude, notamment pendant le XXe siècle, d’être ultra-dominant. Cela conduit actuellement a une érosion de la biodiversité sans précédent. C’est important que ces zones se créent avec pour idée de partager un peu mieux le territoire. » L’Aspas limite ses « réserves de vie sauvage » à « la balade contemplative et immersive, amoureuse ou curieuse ».

FERUS confirme la baisse du nombre d’animaux attaqués par des ours déjà indiquée par le préfet

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Lors d’une première rencontre avec partisans et opposants à la présence de l’ours dans les Pyrénées, le préfet délégué a présenté une feuille de route pour 2022

Le tout fraîchement nommé « préfet ours » a pu commencer sa mission en donnant des statistiques encourageantes. Le nombre d’animaux attaqués par des ours dans les Pyrénées a baissé en 2021, selon des chiffres officiels évoqués mercredi lors de la première rencontre de ce représentant de l’Etat avec partisans et opposants à la présence du plantigrade.

Le financement par l’État de mesures de protection des troupeaux ou le renforcement des équipes intervenant la nuit pour effaroucher des ours potentiellement dangereux, « contribuent certainement à la baisse » des attaques, selon un communiqué diffusé par la préfecture après cette réunion à huis clos du groupe Pastoralisme et ours. Selon des participants à la rencontre, les autorités ont présenté une feuille de route pour 2022 comprenant une augmentation du « budget ours » au-delà de neuf millions d’euros.

Des chiffres en débat

Quelques jours après une battue au sanglier en Ariège​, où un chasseur a été grièvement blessé le 20 novembre par une ourse qu’il a ensuite tuée, la préfecture avait annoncé la désignation de Jean-Yves Chiaro comme préfet délégué « en charge des sujets « ours » dans le massif des Pyrénées ». A l’issue de la réunion de mercredi, François Thibault, qui représentait la Confédération paysanne, a qualifié cette nomination de « bonne chose car c’est le signe que la problématique prend de l’importance et que l’Etat s’en préoccupe ».

Un autre représentant des éleveurs, Yann de Kérimel (Coordination rurale), a par contre contesté les chiffres de la préfecture pour qui, en 2021, le nombre d’animaux attaqués est « inférieur à tous les bilans annuels depuis 2017 ». Pour lui, « on peut croire que ça diminue parce qu’on a surcompté celles des années précédentes ».

Ne pas nuire au « dialogue »

Chez les pro-ours, Alain Marek, délégué ariégeois de l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages), a jugé suffisante l’actuelle augmentation annuelle de 10 % du nombre d’ours, ne souhaitant pas de nouvelles introductions susceptibles de nuire au nécessaire « dialogue », notamment avec les éleveurs. Pour Patrick Leyrissoux, de Ferus, une autre association pro-ours, « il faut continuer à mettre des protections » afin de limiter encore les attaques.

En revanche, pour Yann de Kérimel, ces protections nuisent aux brebis, qui sont aussi des « animaux sauvages » et n’ont pas vocation à être regroupés tous les soirs pour éviter les attaques de ces ours « pas pyrénéens » qui « ont malheureusement l’habitude de s’approcher de l’homme et des troupeaux ». La France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction de plantigrades venant de Slovénie alors que la population d’ours des Pyrénées était menacée d’extinction.

Source 20 minutes

FERUS : Baisse des dégâts attribués à l’ours en 2021

Selon les chiffres extraits du site de la DREAL info-ours.com, au 10 décembre 2021, les constats d’expertise sur les animaux morts en estive ont diminué de 25% en 2021.

Parmi ces constats, ceux ayant conclu à une prédation d’ours (« responsabilité ours non écartée ») ont diminué de 17%, pour 456 bêtes mortes ou blessées (soit entre 20 % et 30% de baisse d’animaux prédatés par rapport à 2020).

Les baisses de dommages sur cheptel domestique sont les plus marquées en Ariège (-20 à -30%, pour 358 animaux prédatés, dont un bovin, un équin, et une chèvre) et en Hautes-Pyrénées (-70%). Aucune prédation dans les Pyrénées-Atlantiques (où l’ourse Sorita a donné naissance à 3 oursons).

Ces chiffres seront à consolider en fin d’année, quand les constats en attente, probablement difficilement expertisables, auront fait l’objet d’une décision, politique ou technique.

La cause de cette baisse globale, notamment en Ariège, est très probablement majoritairement due à la progression effective des moyens de protection sur le terrain (bergers, chiens et parcs). Néanmoins, les parcs électrifiés de regroupement nocturne restent encore trop largement sous-utilisés, alors qu’ils permettent d’obtenir des taux de prédation 5 fois plus faibles que le regroupement nocturne en couchade libre.

Le renforcement des équipes des bergers d’appui de la Pastorale Pyrénéenne, qui effectuent des gardes nocturnes sans armes à feu, a également dû jouer un rôle. Bien que non mentionnés dans le communiqué de la préfecture, ils ont effectué 1.5 fois plus de gardes que les équipes d’effaroucheurs. A noter qu’aucun comportement agressif d’ours n’a été noté depuis les nombreuses années que ces gardes sont effectuées.

Elles montrent également que la présence humaine suffit et que les effarouchements avec armes pyrotechniques ne présentent aucune valeur ajoutée. Rappelons que ces derniers ont été jugés illégaux par le Conseil d’Etat et favorisent la prolifération des armes à feu en estives, avec tous les risques afférents.

A noter que certaines prédations ont eu lieu sur des lots non regroupés, lors d’effarouchements. Elles auraient pu être évitées si des bergers d’appui avaient plutôt été mandatés, ces derniers ayant les compétences requises pour regrouper les troupeaux.

Face à la famine, la Floride va nourrir ses lamantins

lamantin

Privés de nourriture, de nombreux lamantins sont morts de faim, portant à au moins 1.017 le nombre de ces mammifères marins décédés en Floride en 2021, contre 498 en 2020.

Les lamantins de Floride, frappés de surmortalité à cause de difficultés à s’alimenter, vont recevoir de la nourriture de la part des autorités américaines, ont annoncé ces dernières le 8 décembre.

Des animaux morts de faim

Le rejet de nutriments dans les eaux côtières de cet Etat du sud-est des Etats-Unis, lié à l’industrie agricole et aux centres urbains, a entraîné ces dix dernières années une prolifération d’algues qui ont asphyxié les prairies sous-marines en bloquant la lumière du soleil. Privés de ce garde-manger, de nombreux lamantins sont morts de faim, portant à au moins 1.017 le nombre de ces mammifères marins décédés en Floride en 2021, contre 498 en 2020. Cette mortalité record inquiète d’autant plus que la population de lamantins du « Sunshine State » est estimée à environ 7.000.

Le public ne pourra pas leur donner à manger

« Ces circonstances sans précédent requièrent des mesures sans précédent« , a déclaré Thomas Eason, directeur adjoint de la commission de protection de la faune de Floride, mercredi lors d’une conférence de presse. Cette initiative aura principalement lieu dans le lagon Indian River, où de nombreux lamantins se réfugient l’hiver pour profiter de l’eau chaude rejetée par une centrale électrique à proximité.

Les lamantins, surnommés « vaches de mer », mesurent 3 mètres de long en moyenne à l’âge adulte et peuvent peser jusqu’à une demi-tonne. Ils sont capables de manger chaque jour l’équivalent de 10% de leur poids en végétaux marins. Ces mammifères, dont l’alimentation en captivité consiste de salades, choux et autres légumes, ne seront nourris dans le lagon que si cela s’avère nécessaire, a expliqué Thomas Eason.

Il est interdit au public de leur donner à manger, a-t-il rappelé, soulignant le risque qu’une telle pratique les conduise à n’avoir plus peur des humains et de leurs bateaux, dont les collisions sont une autre grande cause de mortalité. La décision de les nourrir « sera une étape significative pour éviter une disparition majeure de lamantins faute de nourriture comme l’hiver dernier« , a salué l’ONG Save the Manatee (« Sauvez les lamantins ») dans un communiqué.

Source : Sciences et Avenir

600 millions d’oiseaux ont disparu en Europe

600millions

La pionnière de l’écologie Rachel Carson nous avait prévenus. Le printemps risque de devenir de plus en plus silencieux [1]. Selon une étude publiée début octobre, un oiseau sur six aurait disparu en Europe depuis 1980. En quatre décennies, les effectifs ont chuté globalement de 14 à 19 %. Le déclin est colossal parmi les espèces dites communes. Selon les scientifiques de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), de BirdLife International et de la Société tchèque d’ornithologie, au total, près de 600 millions d’oiseaux nicheurs auraient disparu.

Autrefois omniprésentes, des espèces se font désormais plus rares. Les effectifs de bergeronnettes printanières, par exemple, ont diminué de 97 millions ; les étourneaux, 75 millions et les alouettes des champs, 68 millions. Tout un cortège d’espèces disparaît du ciel. Le cas le plus emblématique reste le moineau domestique qui a perdu la moitié de sa population, soit 247 millions d’individus.

Les chercheurs ont analysé les données de 378 espèces d’oiseaux originaires des pays de l’Union européenne. Les plus durement touchées sont les espèces associées aux terres agricoles. L’agriculture chimique a en effet entraîné la disparition d’insectes qui constituent la source de leur nourriture.

« Les espaces dont dépendent les oiseaux sont anéantis par les humains »

« Nous avons besoin d’actions pour faire face ensemble aux crises de la nature et du climat, affirme la scientifique Fiona Burns, l’auteure principale de l’étude dans un article du Guardian. Cela signifie intensifier l’ambition d’une agriculture plus respectueuse de la nature, agir pour la protection des espèces, de la forêt et la mise en place d’encadrement pour une pêche durable. Les aires protégées doivent aussi être rapidement étendues. »

« Les oiseaux communs deviennent de moins en moins communs, en grande partie parce que les espaces dont ils dépendent sont anéantis par les humains. Les gouvernements de toute l’Europe doivent établir des objectifs juridiquement contraignants pour la restauration de la nature. Sinon, les conséquences seront graves, y compris pour notre propre espèce. Notre étude est un signal d’alarme » conclut, toujours dans le Guardian, Anna Staneva, responsable de la conservation chez BirdLife Europe.

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 [1Printemps silencieux (Silent Spring), écrit par la biologiste Rachel Carson, a été publié en 1962 et dénonce les destructions causées par les pesticides.