La présence de nature et de biodiversité jouent sur notre santé mentale et physique

plaines de l'Escaut

 

La diversité des espèces de plantes et d’oiseaux, autour de notre lieu de vie, aurait un impact sur notre santé mentale et, indirectement, sur notre santé physique. Cette nouvelle n’est pas très surprenante et prouve l’importance des espaces verts dans notre vie quotidienne.
Dans ce monde où le minéral gagne toujours plus de terrain sur les espaces verts pour répondre à la demande en logements, une étude met en lumière l’importance de la biodiversité pour la santé mentale de la population.
Ce sont des chercheurs allemands – du Centre Allemand de Recherche Intégrative sur la Biodiversité (IDIV), du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg (SBiK-F) et de l’Univeristé de Kiel (CAU) – qui ont analysé la possible corrélation entre la santé mentale des personnes et une plus grande diversité d’espèces de plantes et d’oiseaux.
En effet, cette étude – publiée dans Landscape and Urban Planning – a pris en compte les données sur la santé mentale et physique fournies par le Panel socio-économique allemand (SOEP) comprenant près de 15 000 ménages, un total d’environ 30 000 personnes. En ce qui concerne la diversité des espèces, les scientifiques ont utilisé, comme indicateur, les estimations sur la richesse spécifique des plantes et des oiseaux ainsi que l’abondance des populations d’oiseaux.
Les résultats, assez attendus, confirment qu’une biodiversité élevée a pour conséquence une meilleure santé mentale des habitants. “Une personne vivant dans une région avec de nombreuses espèces de plantes et d’oiseaux différentes se sent, en moyenne, mieux mentalement qu’une personne vivant dans une région à faible diversité d’espèces”, a déclaré un des auteurs de l’étude, Joel Methorst, ancien chercheur doctorant à l’IDIV, au SBIK-F et à l’Université Goethe de Francfort et actuellement chercheur à l’Université Helmut Schmidt de Hambourg.
En ces temps de confinement à répétition, en raison de la pandémie de la COVID-19, la population a pu se rendre compte de l’importance de s’aérer l’esprit dans un parc près de chez soi. On a d’ailleurs beaucoup parlé de la “santé mentale” des personnes face à la crise sanitaire. Un autre exemple : les grandes agglomérations françaises souffrent d’un mal-être et d’une délinquance qui ne cessent de progresser. Si les facteurs qui y contribuent sont nombreux, le manque de nature est probablement une explication, comme en témoignent les parcs urbains pris d’assaut dès que les beaux jours arrivent.
Par conséquent, l’étude permet de mettre également en lumière un lien positif entre la présence de parcs ou d’espaces verts à proximité du domicile et la santé mentale des habitants. Cependant, aucun lien n’a été établi avec l’abondance des populations d’oiseaux. “Cela pourrait être dû au fait que de nombreuses espèces d’oiseaux abondantes telles que les pigeons, les mouettes et les corbeaux ne sont pas souvent très populaires”, a expliqué Joel Methorst.

Y a-t-il un lien entre la santé physique et la biodiversité ?

Contrairement à la santé mentale, les chercheurs ont eu plus de difficultés à trouver une relation significative entre la diversité et la richesse des espèces avec la santé physique. Ils ont fini par mettre en avant une corrélation plutôt indirecte. Par exemple, des études ont souligné l’importance de l’activité physique en plein air ainsi que la fréquence et la durée d’utilisation des espaces verts, connectant ainsi la nature à la santé humaine…. Suitesurnotre-planete.info : ICI

Les chauves-souris, des volatiles presque comme les autres

chauve souris

Seuls mammifères à vol actif, les chiroptères n’ont rien à envier aux oiseaux. Des scientifiques viennent de montrer qu’ils peuvent profiter de courants ascendants pour monter à 1 600 mètres et voler à 135 km/h.

Rappelons-le une fois encore : les chauves-souris ne sont ni chauves ni souris. Celui qui crut malin de réunir quelque 1 400 espèces sous ce vocable aurait mieux fait de passer la nuit dans son lit plutôt qu’à la fenêtre.

Georges Cuvier, lorsqu’il choisit en 1798 de nommer cet ordre de mammifères placentaires les « chéiroptères » (devenu chiroptères), littéralement « mains ailées », fut nettement plus inspiré. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’un mammifère dont les mains se sont transformées en ailes. Le seul doté du vol actif.

Fais comme l’oiseau. L’humain en a rêvé, l’a chanté même, la chauve-souris l’a fait. Et jamais rien ne l’empêche d’aller plus haut, pourrait-on très sérieusement ajouter. Une équipe internationale vient en effet de montrer, dans un article publié jeudi 4 février dans la revue Current Biology, que le molosse de Cestoni, un joli petit monstre méditerranéen de moins de 40 g, pouvait monter à quelque 1 600 mètres d’altitude, mais aussi voler à la vitesse de 135 km/h.

Le souffle de la nuit

Ce n’est pas un record. Une partie des auteurs de l’article avait déjà repéré son frêle cousin brésilien à 3 000 m d’altitude et l’avait flashé à 158 km/h. Mais l’animal des tropiques était trop léger pour embarquer sans dommage une balise GPS digne de ce nom.

Cette fois, Teague O’Mara, de la Southeastern Louisiana University, et ses collègues ont pu équiper huit chauves-souris et ils ont compris comment le mammifère atteignait les sommets : grâce aux courants ascendants.

Ils s’en doutaient un peu, reconnaît le chercheur américain. « La chauve-souris est une experte aérienne », insiste-t-il. Sauf que les principaux flux, ceux que privilégient les oiseaux, sont thermiques et diurnes. La nuit ne demeurent que les courants orographiques, créés par les reliefs terrestres. Suffisant ? Grâce aux balises, les chercheurs ont pu le démontrer. Ce souffle explique, à lui seul, 90 % des mouvements ascendants. « Nous n’attendions pas un résultat aussi clair, indique Teague O’Mara. Ni de découvrir une telle rapidité dans l’ascension. » Moins de vingt minutes pour atteindre 1 600 mètres. Un exploit.

Eric Petit, directeur de recherche (INRA) à l’université de Rennes, salue cette

« démonstration ». Sans toutefois être totalement surpris, lui non plus. « Ce comportement avait déjà été observé chez les oiseaux, dont certaines espèces, comme l’oie à tête barrée, utilisent ces ascenseurs orographiques, notamment lors de migrations nocturnes », indique-t- il. Et ce que l’oiseau peut, la chauve-souris semble le réaliser.

Du bras jusqu’au bout des doigts

Pourtant, les chiroptères souffrent d’un terrible handicap : leurs oreilles proéminentes. Indispensables pour l’écholocalisation, elles brisent leur aérodynamisme. En échange,

l’évolution leur a accordé le patagium, cette membrane innervée disposée entre leurs doigts, qui leur permet de régler la surface portante.

« Ces ailes sont des variations des mains avec les doigts, mais aussi le poignet, l’avant-bras, le bras, ce qui donne à la chauve-souris un contrôle exceptionnel », insiste Sharon Swartz, professeure de biodynamique à l’université Brown, cosignataire de l’article.

« Ce patagium est directement contrôlé par le cerveau, grâce à de petits muscles spécifiques, poursuit-elle. C’est couplé avec un réseau de cils sensoriels, un peu comme si des cellules de l’oreille interne couvraient toute la surface. Cela lui permet probablement de disposer constamment d’une carte mentale de ses propres ailes. »L’absence de plumes allège aussi considérablement le poids relatif de ses ailes. Si bien que chiroptères et oiseaux, aussi éloignés soient-ils, affichent un bilan énergétique assez proche.

Comme toute bonne étude, cette recherche ouvre de nombreuses questions. Eric Petit en liste quelques-unes. « Quelle gamme d’espèces utilise ces ascenseurs orographiques ? Dans quelles conditions ? Quels avantages ces vols de type “montagnes russes” donnent-ils aux individus qui les utilisent ? Ces vols demandent-ils des adaptations (physiologiques, sensorielles, morphologiques) spécifiques ? »

 Teague O’Mara s’en pose une autre. Car lui rêve d’examiner de plus près le comportement des mammifères volants. Observer leurs ailes et leurs muscles, la position de leur tête. En développant des balises encore plus sophistiquées. Mais aussi en les installant dans des souffleries, au laboratoire. « Mais accepteront-elles de coopérer et de voler aussi vite ? », se demande-t-il.

Par Nathaniel Herzberg, Le Monde / 7 février 2021

 

photo : Un spécimen de « Tadarida teniotis », le molosse de Cestoni. ADRIA LOPEZ- BAUCELLS

 

« Nous autres, “urbains déconnectés”, avons-nous le droit d’écouter le chant de la grive musicienne et de nous en réjouir ? »

Grive musicienne posée sur une branche

 

L’anthropologue Florent Kohler rappelle, dans une tribune au « Monde », que les chasseurs ne sont pas les gardiens de notre patrimoine naturel ; pire, par leurs pratiques régulières, ils entraînent la disparition rapide de la faune française, note-t-il.

Par Florent Kohler(Maître de conférences à l’Université de Tours, expert auprès de l’IPBES (plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques))

Tribune. Cerfs déchiquetés vivants par la meute, blaireaux tués à coups de pioche, renardeaux affolés jetés aux chiens à des fins d’entraînement, faisans errant le long des routes en attendant d’être tirés… Ces pratiques, qui ne sont pas marginales, sont tristement révélatrices du mépris que nous vouons à la faune sauvage et à la souffrance animale.

Mépris de ceux qui capturent et qui torturent, et le nôtre, nous qui laissons faire, persuadés que les chasseurs gestionnaires ont des droits sur la nature. La faune française s’effondre. Les oiseaux les plus communs, les petits prédateurs, et même les lapins, « viande du pauvre » autrefois, tous disparaissent peu à peu, sous les coups de boutoir de l’agriculture intensive, de l’artificialisation des terres, des tirs et tableaux de chasse.

La réduction des habitats concentre la faune, d’autant plus facile à débusquer. Cet effondrement est pour nous tous une perte, celle de notre patrimoine naturel, par définition notre patrimoine commun. Les articles s’accumulent : le contact avec la nature est nécessaire à l’équilibre mental.

Une étrange question de santé publique

Or la prise en compte des positions des parties prenantes, pour toute question relative à la faune, se résume à trois catégories de citoyens : les chasseurs, les agriculteurs et les éleveurs. Les autres, nous autres, sont disqualifiés car « urbains déconnectés », même si nous vivons à la campagne, accentuant l’idée que la nature ne nous appartient pas.

Les chasseurs ne « prélèvent » pas que du gibier : selon un article du Dauphiné Libéré paru le 17 novembre 2019, les chasseurs ont tué, en France, 400 personnes en vingt ans. Si la chasse en zone humide se pratique avec des cartouches chargées de billes d’acier, toutes les autres chasses utilisent le plomb. Un rapport récent (ECHA/PR/18/14) de l’European Chemical Agency (ECHA) estime à 20 000 tonnes chaque année la quantité de plomb déversée par les chasseurs européens, dont les Français représentent 30 %.

Le plomb se diffuse dans les sols, affecte les micro-organismes, pénètre les plantes dont se nourrissent les herbivores, s’accumule dans l’estomac des carnivores. En termes de santé publique, les arguments invoqués pour l’extermination des renards et blaireaux (transmettant respectivement échinococcose et tuberculose bovine) sont spécieux, la première maladie étant tout autant transmise par les chats et chiens domestiques, la seconde par les grands herbivores (cerfs, chevreuils, voire sangliers).

Le rôle du lobby cynégétique

En revanche, la justice reconnaît aujourd’hui que le rôle des mésoprédateurs dans la contention de la maladie de Lyme est suffisamment attesté pour qu’elle casse des arrêtés prolongeant leur chasse. Ainsi de cette récente ordonnance du Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne cassant un arrêté préfectoral des Ardennes : « […] il ressort des pièces du dossier […] que la réduction des populations de renards n’est pas un moyen d’éviter la prolifération de l’échinococcose alvéolaire et de prévenir la contamination vers l’homme. Au contraire, il ressort de ces mêmes documents que le renard est une espèce essentielle pour lutter contre la propagation d’autres infections, et notamment des maladies vectorielles telles que la maladie de Lyme, en tant que prédateur de rongeurs nuisibles. »

Nous n’avons trouvé qu’un seul document estimant le nombre d’animaux sauvages tués annuellement en France : il s’agit d’un bulletin technique publié par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), aujourd’hui Office français de la biodiversité (OFB), en 2016. Il porte sur la saison 2013-2014, et n’a été élaboré que grâce au bon vouloir de 8 % des chasseurs français (Faune sauvage n° 310). On relèvera : mésoprédateurs : 2 000 belettes, 22 000 blaireaux, 18 000 fouines, 9 000 martres, 400 000 renards.

Parmi la faune sédentaire de plaine : 3 millions de faisans dorés, 1 300 000 perdrix rouges – pour ces deux espèces, on estime qu’à 90 % il s’agit de gibier d’élevage. Cela n’est pas anodin. Il traduit le fait que nombre de chasseurs ne le sont que prétendument (il s’agit plutôt de tir au pigeon), mais permettent au lobby cynégétique de gonfler ses rangs.

Reconsidérer le classement des animaux sauvages

Parmi les oiseaux de nos campagnes, et c’est sans doute le point le plus douloureux, des oiseaux en déclin (tous le sont, même les espèces dites « généralistes ») : alouette des champs (vulnérable) – 180 000 ; bécasse : 740 000 ; tourterelle des bois (vulnérable) – 91 000 ; merle noir : 220 000. Rappelons qu’il ne s’agit là que d’inférences à partir d’auto-déclarations. Et le tribut payé par la grive musicienne est de 1 400 000 individus.

Le cas de la grive musicienne soulève une question fondamentale. Ceux qui se promènent dans la campagne et les bois ont probablement entendu son chant merveilleux. Nous autres, « urbains déconnectés », avons-nous oui ou non le droit d’écouter le chant de cet oiseau et de nous en réjouir ? Chaque oiseau « prélevé » contribue à la disparition d’une expérience émotionnelle et esthétique qui aggrave notre déconnexion de la nature.

This entry was posted in Dernières infos and tagged Grive.

Une nouvelle espèce d’insecte nommée d’après le coronavirus

POTAMOPHYLAX

Des entomologistes ont nommé un insecte d’après la pandémie de coronavirus mais également pour mettre en garde contre “une autre pandémie” qui menace les organismes d’eau douce.

Le coronavirus est (malheureusement) une source d’inspiration pour les chercheurs et pas seulement pour ceux œuvrant dans le domaine de la médecine. Affectés par la pandémie, des entomologistes ont nommé une nouvelle espèce d’insecte d’après le Covid-19.

Un insecte de la famille des Trichoptères

C’est au parc national de Bjeshkët e Nemuna, au Kosovo, que le nouveau venu a été collecté par une équipe dirigée par le Pr Halil Ibrahimi de l’Université de Pristina. Des analyses moléculaires et morphologiques ont permis de décrire cette nouvelle espèce le 7 avril 2021 dans la revue Biodiversity Data Journal. En réalité, la collecte sur le terrain a eu lieu il y a quelques années “mais l’article a été écrit durant le confinement lié à la pandémie“, notent les chercheurs. Ces derniers ont donc décidé de l’appeler Potamophylax

coronavirus en mémoire de la crise sanitaire. Il s’agit d’un insecte appartenant à la famille des Trichoptères mais dont la taille est considérablement plus petite que celle d’autres espèces. En

effet, le mâle possède des ailes mesurant environ 10,5 millimètres quand d’autres espèces ont une taille d’aile comprise entre 11 et 18 millimètres.

Une autre pandémie silencieuse

Les entomologistes s’inquiètent déjà du sort de Potamophylax coronavirus. Son nom “met également en évidence au sens figuré une autre pandémie silencieuse survenant chez les organismes d’eau douce des rivières du Kosovo, en raison de la pollution et de la

dégradation des habitats d’eau douce, notamment en raison de l’activité accrue des centrales hydroélectriques mal gérées“, souligne l’étude. Les écosystèmes d’eau douce de la zone où la nouvelle espèce a été trouvée sont également extrêmement menacés par la déforestation et les activités touristiques. Les chercheurs sont donc inquiets : les Trichoptères sont particulièrement sensibles à la pollution des eaux et à la dégradation de leur habitat.

 

Source : Sciences et Avenir

 

Vivre près de nombreux oiseaux favoriserait autant le bonheur que l’argent selon une étude

vivre auprès des oiseaux

 

Selon une étude allemande, le nombre d’espèces d’oiseaux qui nous entourent pourrait jouer un rôle positif sur notre joie de vivre à travers l’Europe. Cet effet pourrait même être comparable à celui d’une hausse des revenus.

Combien d’espèces d’oiseaux vivent autour de chez vous ? Trois, cinq, dix, plus ? Si vous l’ignorez, il serait temps de les compter. Car ce facteur pourrait avoir un effet positif sur votre bonheur. C’est du moins ce que suggère une étude publiée en mars dernier par des chercheurs allemands dans la revue Ecological Economics.

Ces scientifiques ont exploré l’association entre la richesse des oiseaux dans l’environnement immédiat et la joie de vivre des Européens. Leurs résultats suggèrent que la présence de davantage d’espèces dans les environs pourrait jouer un rôle non négligeable sur cette satisfaction. A tel point que l’effet pourrait même égaler celui d’une rentrée d’argent. (…)

Où dorment les oiseaux pendant la nuit ?

acanthize mignon

 

Par Direct Matin Mis à jour le 15 Septembre 2015 à 18:23 Publié le 15 Septembre 2015

Contrairement à une idée largement répandue, ce n’est pas dans leur nid que les oiseaux passent leurs nuits pour dormir.

Les volatiles préfèrent en effet se cacher dans des feuillages denses pour piquer un somme, afin de se mettre à l’abri des prédateurs (les rapaces, les serpents, les renards, les chats…).

Il existe toutefois quelques exceptions, comme les pigeons des grandes villes qui se réfugient par exemple dans des dortoirs artificiels, placés en hauteur dans les arbres des jardins publics, tandis que les oies, trop lourdes pour dormir sur de petites branches, trouvent le sommeil à la surface des lacs. Le nid ne sert donc qu’à abriter les œufs et les oisillons, avant d’être finalement délaissé lorsque les jeunes prennent leur envol.

Quant aux grands rapaces tels que les aigles, les faucons ou encore les chouettes, ils n’ont pas de prédateurs et peuvent donc s’endormir absolument n’importe où.

Le secret de la couleur rouge chez les oiseaux enfin résolu

couleur_rouge chez les oiseaux

Les travaux des scientifiques ont été publiés jeudi 19 mai dans la revue spécialisée Current Biology. [CC / Genetic Basis for Red Coloration in Birds Study] Une étape historique de l’ornithologie vient d’être franchie. Pour la première fois, des chercheurs ont identifié des gènes qui permettent aux oiseaux de produire des pigments rouges.
Une découverte loin d’être anecdotique puisque cette couleur joue un rôle crucial pour la communication et l’attraction amoureuse. Les travaux des scientifiques ont été publiés jeudi 19 mai dans la revue spécialisée Current Biology. Deux équipes ont travaillé sur des espèces d’oiseaux distinctes, une première a travaillé sur des diamants mandarins, qui ont un bec rouge, et une seconde sur des canaris rouges et jaunes.

Les gènes qu’ils ont identifiés appartiennent à un groupe étendu également important pour la désintoxication de l’organisme. Concrètement, cela suggère que le fait d’avoir une forte coloration rouge pourrait être un signe de bonne santé et de vigueur du mâle, grâce à sa capacité à éliminer les substances toxiques de son corps, notent les chercheurs.
Des oiseaux comme les diamants mandarins obtiennent les pigments jaunes, appelé caroténoïdes, avec leurs aliments à base de graines, ou d’insectes chez d’autres oiseaux. Avant cette dernière découverte, on savait que ces oiseaux devaient avoir un mécanisme particulier pour convertir ces pigments jaunes en pigments rouges, les caroténoïdes, qui colorent le bec, les plumes et la peau de nombreuses espèces. Mais ce mécanisme restait obscur.
Comparer oiseaux sauvages et en captivité
Ces scientifiques ont donc comparé le génome de diamants mandarins sauvages, dont le bec est rouge, aux mêmes oiseaux vivant en captivité, qui ont un bec jaune. Ils ont identifié un groupe de trois gènes chez les mandarins sauvages qui étaient soit manquants, ou qui avaient une mutation dans la même région du génome chez les mandarins à bec jaune. Un de ces gènes code une enzyme qui convertit les pigments jaunes en pigments rouges. Un autre joue un rôle important pour dissoudre et métaboliser les substances toxiques, surtout dans le foie chez les vertébrés. Les chercheurs ont trouvé une expression spécifique d’un ou de plusieurs de ces gènes dans des tissus où des pigments produisant la couleur rouge étaient déposés : le bec, le tarse (dans les pattes des oiseaux) et la rétine.
La seconde équipe de recherche est parvenue aux mêmes résultats en travaillant sur des canaris dont une espèce est devenue rouge après de multiples croisements, génération après génération, depuis un siècle. Le gène du rouge n’est pas unique aux canaris de cette couleur mais est aussi présent chez les canaris jaunes et d’autres oiseaux. La différence entre les oiseaux rouges et jaunes n’est pas seulement dans le gène, mais dans quelle partie du corps il est activé, expliquent les chercheurs.

 

 

Le mystère sur la migration des macareux enfin résolu ?

MACAREUX

Marine Sibileau Rédactrice – MétéoMédia

 Les macareux (Fratercula), dont certaines colonies passent une partie de leur année au Maine, aux États-Unis, soulevaient depuis longtemps l’interrogation des scientifiques. Où passent-ils donc leur hiver? Cette question aurait aujourd’hui une réponse…

Steve Kress, le fondateur du Project Puffin, a passé plus de quarante étés au large des côtes du Maine, aux États-Unis, pour étudier ces oiseaux. Les macareux (puffins en anglais, surnommés parfois « perroquets ou clowns de mer ») sont connus pour passer environ quatre mois sur terre et le reste du temps en mer.

Cette vie marine suscite de nombreuses interrogations et regorge de mystère : où donc ces oiseaux se cachent-ils plus de la moitié de l’année? Ce besoin d’informations s’est fait d’autant plus pressant ces dernières années en raison de l’émergence de nouvelles menaces : les éoliennes de mer, la pêche commerciale et le changement climatique, entre autres.

Après des années d’observation et de recherches, Kress et son équipe ont résolu le mystère qui les entoure.

Quelle est donc la mystérieuse aire d’hivernation des macareux? En 2009, Kress et son équipe ont mis des systèmes de géolocalisation sur des oiseaux pour pouvoir suivre leurs moindres faits et gestes. Les informations collectées semblaient erronées. Cependant, il en fallait plus pour décourager les chercheurs qui ont persévéré, jusqu’à trouver une réponse convaincante. Après l’analyse de 19 oiseaux, il semblerait que deux sites soient prisés de ces animaux. Ils commencent leur voyage à la nage au nord du golfe du Saint-Laurent à l’est du Canada, où ils passent environ un mois, avant de se rendre au sud à environ 320 km au large des côtes du cap Cod, dans le Massachusetts.

D’après les chercheurs, cette découverte est majeure. En effet, cette espèce est menacée. En savoir plus sur ses habitudes de vie est donc capital pour pouvoir la préserver.

Il y a plus de 10 millions de macareux moines dans le monde, cependant leur population est en baisse selon l‘Union internationale pour la conservation de la nature.

Qu’est-ce que le macareux Fratercula?

Le macareux Fratercula est un oiseau de mer de la famille des pingouins, facilement reconnaissable par sa robe blanche et noire et son bec coloré (souvent orangé), qui vit dans des régions de l’Atlantique nord. Il est divisé en trois sous-espèces : le macareux moine (Fratercula arctica), le macareux cornu (Fratercula corniculata) et le macareux huppé (Fratercula cirrhata).

Ce superbe hibou peut voir les yeux fermés

phodile

 

Les passionnés d’ornithologie le savent déjà : les phodiles ne déçoivent jamais.

Le phodile calong (vu ici au parc ornithologique de Penang) est passé maître dans l’art du camouflage.

photographie de Joel Sartore, National Geographic Photo Ark

Les yeux du hibou sont si gros qu’ils ne peuvent bouger dans leurs orbites – c’est pourquoi ils ont l’extraordinaire capacité de tourner la tête, parfois jusqu’à 360°.

D’une part, leurs crânes reposent sur un seul pivot, ce qui leur permet d’effectuer plus de mouvements que les crânes humains par exemple, reposant sur deux pivots, et leur cou est composé de quatorze os, contre sept pour l’Homme.

Les vaisseaux sanguins dans le cou d’un hibou sont plus gros que ceux d’autres animaux et grossissent à mesure qu’ils remontent vers la tête, aussi « ils ne coupent pas leur réserve de sang », explique James Duncan, auteur du livre Owls of the World (Chouettes du Monde en français) paru en 2018.

Le loup Billy : une traversée de plusieurs pays avant d’être abattu… en France

le loup Billy

 

Note de FERUS : nous publions ci-dessous le communiqué de l’Office Français de la Biodiversité. Le loup GW1554m, surnommé Billy, né en Allemagne, a été abattu en France en septembre dernier par les pouvoirs publics après une belle dispersion qui l’aura amené à passer par la Belgique et les Pays-Bas. Ce loup est le premier détecté en France comme n’étant pas de souche italo-alpine *.
Un double gâchis (loup sur un front de colonisation et patrimoine génétique)… Pour les prédations côté français, nos constatations sur le terrain ont montré des mesures de protection des troupeaux insuffisantes ; le communiqué de l’OFB ne précise d’ailleurs pas que les mesures de protections étaient effectives et suffisantes. Seules deux choses auront tué ce loup : le manque de moyens de protection des troupeaux et le lobby de l’élevage (le manque de courage de l’État français allant de pair).
La gestion du loup, espèce protégée, est de plus en plus calamiteuse en France. Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces à long terme et compatibles avec la cohabitation, obligatoire, avec le loup. L’association FERUS milite en ce sens.
* Seules deux données, provenant d’un seul individu, ont été récoltées en Lozère et sont de la lignée d’Europe centrale. Nous ne savons pas à cette heure si ces deux données sont à recouper avec le parc zoologique « Les loups dont du Gévaudan » dont certains individus s’étaient échappés.
Communiqué de presse OFB, 24 février 2021
Loup abattu sur la commune du Val-d’Ajol
Dans la nuit du 22 au 23 septembre 2020, un loup a été légalement abattu sur le territoire de la commune du Val-d’Ajol dans le département des Vosges (France) après une série d’attaques sur ovins et jeunes bovins. Cet animal était entré à plusieurs reprises à l’intérieur d’étables ouvertes, ce qui a déclenché la prise d’un Arrêté Préfectoral de tir dérogatoire au statut de protection de l’espèce sur la zone.
Comme pour chaque dépouille de loup, l’Office français de la biodiversité (OFB) en charge du suivi de l’espèce en France, a demandé une analyse génétique conduite par son laboratoire partenaire ANTAGENE. Les résultats ont montré une signature génétique typique des populations de loups d’Europe centrale et de la Baltique (haplotype W1 selon PILOT, 2010) et non de la souche franco-italienne présente historiquement sur le territoire français depuis le début des années 90.
Grâce à une coopération scientifique internationale, la comparaison de l’empreinte génétique de cet animal avec la base de données du consortium « Central European Wolf » (CE Wolf), en charge du suivi de l’espèce pour cette partie de l’Europe, a révélé que ce loup était identique à l’individu connu sous le code GW1554m.
Les techniques de suivi moléculaire non invasives ont permis aux biologistes de différents pays du nord de l’Europe de retracer l’histoire de vie de ce loup disperseur, depuis l’Allemagne jusqu’en France en passant par les Pays-Bas et la Belgique.
Cet individu est né en 2019 dans la meute de Herzlake en Basse-Saxe (Allemagne) près de Meppen, et a été identifié pour la première fois à partir d’un échantillon d’excréments le 1er janvier 2020. A travers l’analyse des pedigrees des loups connus dans la base de données du CE Wolf, les ancêtres de cet animal, appartenant à différentes meutes d’Allemagne et de Pologne, ont été tracés sur trois générations. Il a été détecté ensuite à plusieurs reprises sur des moutons tués en Basse Saxe et en Brème entre février et avril 2020. Dans la seconde moitié d’avril 2020, il est apparu pour la première fois dans l’est des Pays-Bas (Gelderland), et s’était déplacé plus au sud-ouest début mai. Lors de son séjour aux Pays-Bas, il a tué plus de cinquante moutons et a souvent été vu en plein jour. Sa dernière observation dans le pays remonte au 1er juin 2020. Il a été filmé en caméra vidéo à Oud-Turnhout en Belgique quelques jours plus tard et s’est déplacé ensuite plus au sud dans la province d’Anvers, où il a été fréquemment vu, photographié et filmé par un grand nombre d’observateurs. Pendant cette période, il a tué quelques moutons et une vache laitière. Le 19 juin, il a été heurté par une camionnette à Turnhout en Belgique (confirmation génétique). Il ne semblait pas vraiment affecté par l’incident, il a été revu le lendemain aux abords d’une attaque constatée sur un mouton.
Fin juin 2020, il disparaît brièvement puis il est vu à nouveau une semaine plus tard dans l’est de la Belgique, près de la frontière allemande. Ensuite, il a continué à migrer vers le sud, comme en témoignent les traces d’ADN relevées sur les animaux tués, dont deux veaux dans une étable ouverte dans les provinces de Liège et plus au sud dans la région frontalière germano-luxembourgeoise en Rhénanie-Palatinat (DE) où il tue deux veaux et quatorze ovins sur une période de onze jours. La dernière présence confirmée de GW1554m en Allemagne remonte au 26 juillet 2020.
Moins d’un mois plus tard, des attaques sur troupeaux domestiques sont relevées dans les départements des Vosges puis de la Haute-Saône sur le territoire français. On remarque en particulier une attaque sur un veau laitier dans une étable. Dans les semaines qui ont suivi cet incident, il a attaqué à plusieurs reprises des ovins et des veaux, et a été photographié plusieurs fois par des caméras automatiques. Son comportement de prédation étant particulièrement important, une autorisation de tir a été délivrée par les autorités françaises afin d’abattre ce loup. Il a été prélevé alors qu’il poursuivait du bétail dans la nuit du 22 au 23 septembre 2020.
L’identification de ce loup résulte d’une collaboration entre des laboratoires de recherche français, belges, allemands et néerlandais, avec la collaboration des différentes autorités régionales et nationales. Le loup est une espèce très mobile, capable de mouvements de dispersion sur de longues distances pour trouver un territoire vacant où s’installer. A vol d’oiseau, cet individu a parcouru environs 1000 km en 4 mois. Les analyses génétiques harmonisées à l’échelle des différents pays européens permettent d’optimiser son suivi et la connaissance de cette espèce.